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Séance solennelle du 24 novembre 2022 – salle des Illustres-

Séance solennelle de l’Académie du Languedoc
24 novembre 2022

Mairie de Toulouse -Salle des Illustres

– Carton d’invitation

1 – Ouverture de la séance par le Secrétaire perpétuel Dr Jean-François GOURDOU

2 Allocution du Maire de Toulouse représenté par Francis GRASS Adjoint au maire

3 – Installation de Ludovic SEREE DE ROCH au 7ème fauteuil  par le Secrétaire perpétuel Dr Jean-François GOURDOU

4 – Installation de Jean LOZES au 26 ème fauteuil par Henri COUSSE Président de l’Académie (9ème fauteuil)

5 -Présentation de Yves COT en tant que Membre associé par le Secrétaire général François-Régis GASTOU (54ème fauteuil)

6 – Prix du livre d’Histoire Gratien LEBLANC à Guillaume DRIJARD ET ASSOCIES par Jean-Louis DUCASSE (27ème fauteuil)

7 – Prix du livre régional Ernest ROSCHACH  à André ORTET par Claude RUDELLE (16ème fauteuil)

8 – Prix de poésie André GASTOU à Nathalie VINCENT-ARNAUD par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

9 – Prix de peinture Renée ASPE à Annette CUNAC par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

10 – Prix scientifique Pierre de FERMAT à Audrey DUSSUTOUR par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

11 – Prix de l’altruisme Georges LANNES à Robert VINCENTE par Michel OLLE-CAUSSE (11ème fauteuil)

12 – Prix de musique DEODAT DE SEVERAC à « Duo de Toulouse » Dominique PUISSAN et Jean GASCIARNO par Chantal DOUNOT (45ème fauteuil)

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Quelques photographies de Michel CARRIER :

Histoire générale des Académies

HISTOIRE GENERALE  DES ACADEMIES

 par le Dr Jean-François GOURDOU Secrétaire perpétuel

 

Le nom d’Académie interpelle immédiatement notre esprit. Ce nom est en effet symbolique d’une grande ancienneté, d’une grande honorabilité et d’une grande qualité intellectuelle sur les arts,  les belles lettres et les sciences.

LA GRECE ANTIQUE

Le nom d’Académie est très ancien il provient en effet de la Grèce antique c’est presque un nom divin en réalité celui d’un Héros grec d’Athènes  le citoyen général  AKADEMOS qui donna ainsi plus tard son nom à l’Académie de Platon. C’est en effet un très beau nom d’une illustre famille grecque.

Aussi rappelons cette histoire légendaire d’AKADEMOS, en fait bien réelle. AKADEMOS était un notable citoyen grec devenu un Héros presqueun demi-dieu comme c’était souvent le cas dans la mythologie grecque. Cela correspond à l’époque  de  l’histoire du roi d’Athènes Thésée, le fameux vainqueur du Minotaure de l’ile de la Crête et par la suite impliqué dans la guerre de Troie. Celui-ci avait enlevé dans ses débuts la belle Hélène de Sparte qui n’avait alors que 12 ans. Pour se venger les Lacédémoniens de Laconie de Sparte décidèrent d’aller attaquer Athènes pour la libérer.

Cela se passait vers les années 500 av. J.-C. c’est alors que citoyen général  Akadémos sauva sa ville d’Athènes en éloignant les lacédémoniens de la ville, cela en négociant habilement avec les lacédémoniens, les renseignant  sur le lieu où se trouvait prisonnière la belle Helene éloignée cachée dans une autre ville éloignée d’Athènes où ils la retrouvèrent et la récupérèrent.  Dès lors  les hostilités s’arrêtèrent et  la ville d’Athènes fut sauvée du pillage  et en particulier la propriété du citoyen Akadémos situé sur une colline boisée à l’ouest près d’Athènes.

Celui-ci , a sa mort, fut enterré en ces lieux. Les Athéniens construisirent au-dessus de sa tombe un temple. Ce lieu devint un lieu de vénération. Il fut ajouté aussi un temple d’Athéna et le  jardin fut planté tout autour de cyprès, de platanes mais surtout de 12 oliviers provenant de boutures de l’olivier sacré du Parthénon. Ce lieu sacré fut encore entouré par un par un mur de pierre.

Ce site fut par la suite un lieu de promenade pour les Athéniens, car il n’était distant que d’une vingtaine de kilomètres hors des remparts et du centre de la cité d’Athènes il y fut construit ensuite plusieurs bâtiments dont un gymnase entouré de portiques soit une cour entourée de colonnades pour les exercices sportifs.

Ce lieu historique existe toujours, inclus maintenant à l’ouest de la grande ville d Athènes, mais il ne reste que quelques ruines , toutefois le beau jardin demeure et mérite la visite en souvenir d’Akadémos et de Platon.

PLATON LE PHILOSOPHE L’ACADEMIE DE PLATON

Par la suite deux cent ans plus tard, vers les années 300 avant J.-C. le philosophe Platon vient s’y installer d’abord pour les sports du gymnase puis pour la création de sa grande école de philosophie. Celle-ci fut nommée ainsi L’Académie du fait du nom du lieu du Héros grec Akadémos.

Platon était né en 427 av. J.-C. dans une noble famille aristocratique de la Grèce antique. En fait son nom de famille était ARISTOCLES, PLATON était son surnom signifiant  « Larges Epaules ».  En effet dans sa jeunesse il avait pratiqué tous  les sports et même il avait  participé aux antiques jeux olympiques.

Par la suite il s’orienta vers la philosophie et  il fut un élève de Socrate pendant 18 ans puis d’Euclide. Par la suite il voyagea beaucoup pour connaître le monde il visita successivement la Grèce  puis l’Égypte et surtout la Sicile où il fut un temps prisonnier du tyran de Syracuse Denis.

De retour à Athènes il fonda sa propre école. En tant que sportif connaissant la colline d’Akadémos il s’installa dans le gymnase puis il se fit donner ou acheta une partie du terrain où il construisit sa maison et son école avec un musée pour ses archives et divers objets,

Au début il ne s’entoura que d’amis puis rapidement de beaucoup de jeunes qui devinrent ses élèves, peu à peu il attira beaucoup de monde aussi cela devint une véritable école.

Cette école prit familièrement le nom d’Académie de Platon en référence au lieu de cette belle colline boisée et à l’histoire de cette école fondée par le philosophe Platon.

Platon finira sa vie en Grèce et mourra Athènes en 348 av. J.-C.

Platon nous a laissé de très nombreux ouvrages 28 en tout. Ceux-ci ont été miraculeusement conservés.  Ce sont des ouvrages manuscrits concernant ses immenses connaissances et toute sa philosophie selon trois périodes : celle de sa jeunesse puis celle de la maturité et celles tardives.

Les ouvrages de Platon sont surtout écrits sous forme de dialoguer apportant les conversations qu’il avait avec ses élevés souvent en question réponses sur un thème comme le Beau son thème favori. Ses plus  celebre ouvrages furent : Hippias, le Banquet, Phédon, la République,  le sophiste, le Politique ….

Ses livres abordent de très nombreux sujets tout d’abord la géométrie il y avait en effet à l ‘ entré de l’Académie une inscription « que nul ne rentre ici s il n’est géomètre » ensuite il aborda tous les sujets dont les sciences les mathématiques la physique, l’astronomie, la poésie, la littérature et surtout les philosophies utilisant la rhétorique et la dialectique puis aussi la politique.

L’Académie de Platon continuera après sa mort avec plusieurs de ses élèves.

Il faut citer aussi à cette époque la grande activité culturelle d’Alexandrie en Egypte avec sa célèbre Bibliothèque crée par les pharaons crois grecs Ptolémées pour les nombreuses élites intellectuelles de la grande cité avec en particulier le cercle de 7 poètes de l’Ecole d’Alexandrie, que nous retrouverons à Toulouse !

Mais après la conquête romaine de la Grèce, L’Académie de Platon s’endormit .

EPOQUE ROMAINE

Il faut citer une importante activité culturelle à Rome car nous la retrouverons ensuite à Toulouse la cité Palladienne à savoir avec les fêtes de la Déesse Flore et ses festivités intellectuelles au mois de mai avec distribution des fleurs du printemps aux poètes, ancêtre des jeux floraux de Toulouse.

À Rome quelques hommes de lettres dont surtout Cicéron dans sa superbe villa créèrent des lieux de réflexion philosophiques et littéraires en conservant que le nom de « Portiques ».

Il  existait aussi à Rome le « Collégium Poetarum » du célèbre poète Accius.

Certains Empereurs romains continuèrent la tradition Académique en particulier Auguste dans la grande bibliothèque de son palais, mais sans vraiment utiliser le nom d’Académie, car un peu méprisé car étant d’origine grecque d’où les populations n’étaient pas citoyennes romaines voire donc esclaves.

A Athènes l’Académie continua mais déclina peu à peu, puis disparaitra avec la fin de l’empire Romain en 476 après JC et au début de l’empire Byzantin vers 500 après J.-C.

Toutefois Byzance puis Constantinople continuèrent des activités culturelles mais sous une autre forme avec la création d’une Université impériale contrôlée totalement par et pour l’Etat impérial.

Le site de l’Académie d’Athènes fut déserté peu à peu  à l’époque des Byzantins puis en 1455 après  la prise de Constantinople par les Turcs il fut détruit et presque rasé comme une partie d’Athènes. Heureusement depuis la refondation de la Grèce des fouilles archéologiques ont permis de retrouver et de conserver le site dans l’Athènes actuelle.

AU MOYEN ÂGE

Par la suite au Moyen Âge toute forme d’Académie disparue pendant 700 ans.

Toutefois l’Empereur Charlemagne en 782 après JC dans son palais d’Aix la Chapelle, célèbre pour avoir créé les écoles créa  aussi une Académie nommée « L’Académie Palatine » regroupant tous les lettrés de sa cour.

Sous les rois Clotaire et Dagobert il y a dans leurs palais une certaine continuité mais tout forme d’académie organisée a disparu.

Il y eut ensuite toutefois  les cours d’Amour des poètes qui se déplaçaient de châteaux en châteaux pour réciter leurs poèmes en chantants l’Amour Courtois et ressuscitant les 7 poètes d’Alexandrie mais ce n’était pas du tout une Académie constituée.

Ce n’est qu’après l’époque des croisades en terre Sainte au 12ème siècle et curieusement après chez nous  la croisade dites des Albigeois ou des cathares de 1209 que les poètes purent à nouveau se réunir et diffuser leurs poèmes occitans dans les cours des seigneurs.

En 1229 le traité de paix de Meaux entre le  roi  Saint Louis et le comte de Toulouse Raymond VII créa pour Toulouse une Université, la deuxième après  celle de Paris de 1200. Cela dans le but d’éradiquer encore le catharisme en installant un enseignement catholique avec au début  quatre  professeurs  parisiens.

Certains disent que la deuxième université est celle de Montpellier crée en 1220  mais c’est  inexact car en fait c’est la date de création de l’école de Médecine. La création de l’université date elle de 1289, de plus et surtout  à cette époque Montpellier n’était pas une ville française en effet elle appartenait à l’Espagne du roi catalan de Majorque et de Perpignan.

LA RENAISSANCE 1300

En 1300 Geoffroi de Luccré a en Provence une première Compagnie littéraire très misogyne contrairement aux cours d’amour médiévales , mais le nom d’académie n’était pas cité .

En 1323 LE GAY SABER la première société littéraire de France fut créé  à Toulouse, il s’est agit du Consistoire du Gay Saber,  consistoire signifiant une assemblée, il s’agissait de la réunion en assemblée de 7 troubadours, souvenir d’Alexandrie. Ceux-ci organisaient des concours de poésie en occitan qui avaient lieu  devant la tour des remparts où siégeaient les nouveaux capitouls de Toulouse. Les poètes lisaient leurs poèmes et le jury décernait  des prix comme on peut voir sur le très beau tableau historique du  grand escalier du Capitole de Toulouse.

Cette première société ne prit pas toutefois le nom d’Académie car l’histoire en avait été perdue. En fait ils se réunirent plutôt dans le cadre des corporations et des confréries qui avaient été créés à cette époque pour toutes les professions.

En 1400 LES PORTIQUES D ANTONINA le roi Alphonse d’Aragon roi de Sicile puis de Naples celui-ci eut connaissance de l’Académie antique d’Athènes par les marins commerçants avec l’Orient, aussi sous l’impulsion d’Antonio  Beccadelli dit Panormita de Palerme  puis Giovani Pontano créa « lesPortiques Académie  Antonina » première nouvelle  Académie d’Italie et d’Europe.

 

EN 1453 LA CHUTE DE CONSTANTINOPLE  BYZANCE  FUT UN TOURNANT DE L’HISTOIRE AVEC LA FIN DE L’EMPIRE D’ORIENT entrainant toutefois la période de LA RENAISSANCE en Italie puis en OCCIDENT.

EN ITALIE

En effet beaucoup de Byzantins et de marins avaient pu avant pendant ou après la prise de BYZANCE par les Turcs s’enfuir en emportant les textes antiques grecs et latins des philosophes. Ainsi plusieurs villes d’Italie les reçurent et les traduisirent. Il y eu une véritable fièvre pour l’acquisition des manuscrits antiques.  Par la suite ces villes reprirent les traditions culturelles antiques en créant des Académies mais curieusement en prenant des noms de sobriquets.

Ainsi se créèrent à Syracuse les Otiosi les ardents, à Messine les Stéllatis, à Naples la Pontanienne, à Rome Les Addorentati , Saint Luc 1577,  Sainte Cécile1585 , à Florence en 1563 e cimenta , à Venise la crusca de dessin .

EN FRANCE

En 1500 la cour du roi Francois I, après les guerres d’Italie, introduisit la Renaissance en France en faisant venir de nombreux lettrés  des scientifiques et des  artistes en France et en particulier Léonard de Vinci. Une cour littéraire et artistique Royale fut créé par le roi   Francois I avec  en plus celle de sa sœur Marguerite de France.  Mais elle ne furent pas nommées et constituées en Académie.

En 1515 CREATION DE LA COMPAGNIE DES JEUX FLORAUX « dels jocs florals »

Car alors le consistoire du Gay Saber  eut des difficultés avec les capitouls, pas de soutien financier ni de locaux au Capitole. Aussi il s’émancipât et se réunit dans d’autres lieux en changeant alors de nom s’appelant alors la Compagnie des Jeux Floraux.

Il reprenait ainsi l’ancienne tradition Romaine des fêtes de la Déesse flore à Toulouse.

Ainsi chaque année le 3 mai avait lieu dans la matinée une messe dans l’église de la Daurade de Toulouse pour rendre un culte à la vierge Marie patronne de la compagnie et ensuite dans l’après-midi il y avait la distribution des prix du concours de poésie. Chaque lauréat recevant en prix une fleur en métal argenté ou doré des 5 fleurs du Toulouse tout d’abord la Violette, l’Eglantine, le Souci, l’ Amarande et le Lys.

Par la suite la compagnie trouva une nouvelle égérie pour soutenir les jeux floraux à savoir Dame Clémence ISAURE. Celle-ci possédant une belle fortune aurait donné une partie de celle-ci pour subvenir aux besoins financiers de la compagnie et en particulier pour offrir les fleurs d’or et d’argent aux  lauréats.

Clémence Isaure est en réalité une légende mais comme toutes les légendes elle a un fond de vérité. En effet vers l’an 1300 un notable de Toulouse avait financé la compagnie. Il s’agissait du sieur Ysalguier  envoyé par le roi pour continuer à éradiquer les cathares et en même temps les juifs de leur quartier de  la Daurade. Pour cela il expropria ces personnes, en gardant sûrement une partie pour sa personne. Ainsi il construisit pour lui un grand hôtel particulier avec une haute tour  qui existe toujours et pour se faire pardonner et oublier il finança la compagnie des jeux floraux mais par discrétion il le fit au nom de son  épouse dame Clémence Ysalguier dont le nom francisé devint dame Clémence Isaure presque déifié par la compagnie.

EN 1553 CREATION DE LA PLEIADE un groupe de  7 poètes  (toujours le souvenir d’Alexandrie et le nom même des vers Alexandrins  des poésies) dont Ronsard , du Bellay et d’autres créèrent ce cercle pour « défendrez la langue Française » mais ils ne prirent pas le nom d’Académie.

EN 1570 CREATION L’ACADEMIE DE MUSIQUE ET DE POESIE.  Elle fut la véritable première Académie de France , elle fut créé  par le poète BAIF mais elle eut des difficultés à être reconnue. Toutefois elle fut soutenue un temps  par le roi CHARLES IX de Valois. 

LE 17 EME SIECLE, LE SIECLE DES ACADEMIES

A TOULOUSE au début du siècle la compagnie des Jeux Floraux était très active, toutefois il y avait aussi des cercles de nombreux lettrés, érudits et savants du fait de l’université et du Parlement du Languedoc.

Deux évènements importants eurent lieu à cette époque dans notre région.

Tout d’abord de 1621 à 1629 le siège de Montauban place forte des protestants par le roi louis XIII et son premier ministre le Cardinal de Richelieu.

Ensuite en 1632 la révolte et l’exécution du Duc de Montmorency dans le capitole de Toulouse.

Pendant ces périodes le roi et son ministre résidaient à Toulouse et dans des châteaux des environs comme celui de Saint Géry, ils furent donc reçus dans diverses compagnies littéraires et scientifiques dont les jeux floraux qu’ils apprécièrent surement beaucoup.

En 1631, DE RETOUR A PARIS LE CARDINAL DE RICHELIEU eut ainsi l’idée de créer lui aussi une compagnie littéraire comme à Toulouse, car d’autant plus qu‘à Paris déjà deux amis Godeau et Chapelin avaient créé un cercle littéraire avec son secrétaire privé  Valentin Conrart qui en faisait partie.

EN 1635 CREATION DE L’ACADEMIE FRANCOISE PAR LE CARDINAL DE RICHELIEU

Suivant les exemples précédents du poète Biaf et de Toulouse, le Cardinal voulut en faire de même mais il voulut aussi raffermir l’état monarchique et défendre la langue française pour renforcer l’unité de la France. Il réunit alors un cercle de lettrés et de savants dont Godeau et Chapelin, qu’il limita à 40 membres, nommés immortels car nommés à vie et immortels comme la langue française. Il choisit alors le nom d’ACADEMIE du fait de ses excellentes connaissances des œuvres de Platon. Des statuts furent confirmés par lettres patentes du roi louis XIII avec des statuts et un règlement.

L’Académie ayant pour protecteur le Roi et le cardinal de Richelieu faisant fonction de fait de président, était administrée par le secrétaire perpétuel, un chancelier et un directeur, ces deux derniers renouvelable tous les deux ans.

La mission de l’académie étant la sauvegarde de la langue française avec la création de son dictionnaire.

1640 CREATION A TOULOUSE DES CONFERENCES ACADEMIQUES, les toulousains ayant rappelé au Cardinal son séjour à Toulouse celui-ci confirma aimablement cette deuxième Académie en France.

L’ACADEMIE ACTUELLE DES SCIENCES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES DE TOULOUSE a donc pour origine la deuxième Académie de France.

Les toulousains dont messieurs de Vendages de Malepèyre père et fils et l’avocat Pelisson réunissaient leurs amis dans leurs salons. Ils se nommèrent alors les « lanternistes » car il fallait avoir sa lanterne le soir dans les rues sombres de la ville.

D’AUTRES ACADEMIES SUIVIRENT ENSUITE PENDANT LA FIN DU 17 EME SIECLE surtout grâce à l’intérêt du roi Louis XIV. Celui-ci créa plusieurs Académies dite Royales, octroyées par lettres patentes royales confirmées par les Parlements dont celui du Languedoc.

1648 Académie royale de peinture et de sculpture avec écoles Paris

1663 Académie royale des inscriptions soit textes gravures médailles sculpture au nom du roi

1660 Royal Académie de Londres

1666 Académie royale des Sciences Paris par le ministre Colbert

1666 Académie de France à Rome pour le grand prix de Rome des arts

1669 Académie royale de musique Paris

1671 Académie royale d’Architecture Paris

1688 Société académique des belles lettres de Toulouse succédant aux conférences Académiques

1694 Académie des Jeux floraux de Toulouse continuité de la Compagnie des jeux floraux

 

AU  XVIII SIECLE LE ROI LOUIS XV EUT AUSSI BEACOUP D INTERET POUR  LES ACADEMIES ET EN CREA PLUSIEURS

1716 Académie des inscriptions et belles lettres de Paris continuant celle de 1663

1720 Société royale de chirurgie Paris

1729 Société royale des Sciences Toulouse

1746 Académie royale des sciences inscriptions et belles lettres Toulouse suite 1666 et 1729

1750 Académie royale des Beaux Arts Toulouse

1787   Société académique de Chirurgie de Toulouse

        Alors presque toutes les grandes villes auront une Académie des sciences, arts et belles lettres

  SOUS LA REVOLUTION DE 1789

1793 Sous la  Terreur de la convention suppression des toutes les Académies car aristocratiques

 

SOUS LE DIRECTOIRE ET L’EMPIRE

1795 PARIS CREATION DE L’INSTITUT DE FRANCE REUNISSANT LES ANCIENNES ACADEMIES

 1808 NAPOLEON PREMIER créa les ACADEMIES de L’enseignement public

SOUS LA RESTAURATION ré-indépendance des anciennes Académies dont 5 restent dans l Institut

1816 L’Académie Française

L’Académie impériale des inscriptions et belles lettres

L’Académie impériale des Sciences

L’Académie des beaux-arts peinture, sculpture, musique, architecture

1832 L’Académie des Sciences Morales et Politiques qui entrera à l’Institut

1830  Création de L Académie de Médecine à Paris

SOUS LE SECOND EMPIRE Les Académies redeviennent impériales, création de l’Utilité publique

 SOUS LA III REPUBLIQUE

1895 TOULOUSE HOTEL D’Assezat, LEG DU  BANQUIER OZENNE A LA VILLE DE TOULOUSE

LA MAIRIE Y LOGE GRATIUTEMENT LES 6 GRANDES ACADEMIES DE L EPOQUE A TOULOUSE

                            1323 Académie des jeux floraux

                            1640 Académie des sciences inscriptions et belles lettres

                             1801 Société de médecine chirurgie pharmacie et S. Académique de Chirurgie

                             1831 Société d’archéologie du midi de la France

                             1851 Académie de Législation

                             1882 Société de géographie

1880   Paris CREATION DE LA SOCIETE ASSOCIATION DES TOULOUSAINS DE PARIS

LOI 1901 les Académies seront enregistrées comme des sociétés savantes avec statuts d’association l

AUSSI  CHANGEMENT DES NOMS DU BUREAU LE SECRETAIRE PERPETUEL DEMEURE

 LE DIRECTEUR DEVIENT PRESIDENT, LE DISPENSATEUR TRESORIER l

SOUS LA CINQUIEME REPUBLIQUE

1964    ACADEMIE DU LANGUEDOC PARIS TOULOUSE, FILLE DES JEUX FLORAUX à PARIS (Fille dite naturelle et depuis reconnue par le secrétaire perpétuel SERMET de l’époque)                

 1983      TOULOUSE ACADEMIE DE L’AIR ET DE L’ESPACE CREE PAR LE PILOTE ANDRE TURCAT

2022      ACADEMIE VIA DOMITIA PIERRE PAUL RIQUET BEZIERS PAR JC NOUGARET

TELLE EST LA BELLE ET TRES ANCIENNE HISTOIRE DES ACADEMIES, SOYONS FIERS DE LA CONTINUER

DR  JF GOURDOU

Professeur Isidore GUITARD

PROFESSEUR ISIDORE GUITARD
DE L’ECOLE DE MEDECINE DE TOULOUSE
1821 -1878

PAR LE DOCTEUR JEAN-FRANCOIS GOURDOU

 

LE PROFESSEUR DE MEDECINE DE TOULOUSE ISIDORE GUITARD FUT EN 1854 UN CELEBRE SAVANT MEDECIN FRANCAIS DANS LE MONDE ENTIER A LA SUITE DE SES TRAVAUX ET DE SON LIVRE SUR L’ELECTRICITE MEDICALE

Pierre -Isidore -Catherine GUITARD est né le 3 juin 1821 à Toulouse, issu d’une notable famille des Seigneurs de Belberaud au sud de Toulouse. Il débuta ses études de Médecine à l’Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Toulouse, puis les termina à Paris pour sa thèse, car à l’époque Toulouse après la Révolution n’était devenue qu’une Ecole de Médecine. Il obtint ainsi en 1848 à la Faculté de Médecine de Paris le Doctorat en Médecine pour sa brillante thèse.

Il préféra alors revenir à Toulouse dans sa ville natale et sa famille

Il réussira au Concours de l’Internat des hôpitaux de Toulouse ou il devint chef Interne de l’Hôtel Dieu de Toulouse. Ce poste était prestigieux mais très prenant. En effet il devait être présent de jour et de nuit et demander pour sortir une autorisation à l’administration des hôpitaux. Il remplaçait les chefs de services absents et il assurait la contre visite des malades le soir. Il surveillait les médicaments, attribuait les bulletins d’entrées et de sorties, contrôlait les présents à la salle à manger et assurait les soins d’urgences jours et nuits. Enfin il s’occupait des étudiants aussi, très apprécié,  il devint par la suite Chirurgien Chef de l’Hôtel Dieu.

Après ses brillantes études il devint rapidement Professeur agrégé à l’Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de TOULOUSE qui était à l’époque séparée des Hôpitaux et qui était située alors rue des lois en face du collège de FOIX, depuis détruite et transférée en 1891 sur les allées Jules Guesde. Il fut ensuite nommé Professeur titulaire de la chaire de Pathologie à l’Ecole de Médecine de TOULOUSE. Enfin, il eut à la fois une grande carrière de Médecin auprès de ses malades, dont il s’occupait avec beaucoup de dévouement, et aussi une grande carrière de savant médecin sur plusieurs plans avec de nombreuses publications et de livres.

Principalement dès 1854 avec son célèbre livre, publié encore de nos jours sur Amazone :  « l’Histoire de l’Electricité Médicale », édité chez la célèbre maison d’éditions Masson de Paris et à Toulouse chez FEILLES  et CHAUVIN. Ce livre sera complété en 1860 par la publication des « Applications Electro-Médicales » et en 1861 par le « Précis d’Electrothérapie Médico –Chirurgicale », toujours à Paris chez Masson. Le Professeur Isidore GUITARD faisait le point sur l’électrothérapie médicale, très en vogue depuis 1800 et qui le sera encore longtemps. Il précisait l’existence d’une électricité notable de notre corps en particulier pour la peau, développée aussi de façon plus importante chez les animaux au niveau de leurs poils, qui se hérissent ! et que le flux nerveux du cerveau aux nerfs est de nature d’un courant électrique. Il précisait encore les pionniers historiques de l’électricité médicale : en 1745 KTATSENSTEIN  à BALE et en 1746 l’abbé NOLLET. L’électrothérapie peut être de contact ou « galvanisme » ou d’induction ou «  faradisme ». Elle peut être diffusée par un globe électrique ou une électrisation par souffle, aigrettes, étincelles ou enfin bains :  les patients étant placés sous la machine électrique, en effet à l’époque le matériel était mobile transportable chez le malade. Le Professeur Isidore GUITARD rapporte plusieurs cas de soulagements voire de guérisons de malades pour la goutte, les rhumatismes, les sciatiques, les névralgies, douleurs et malaises divers – Le livre présente plusieurs démonstrations d’électricité : la pile volta- faradique de DUCHENNE, la chaine hydro- électrique de PULVERMACHER, la chaine de GOLDBERGER, les armatures électriques du docteur  BURQ avec leurs modèles en baignoires et d’appareillages d’usage électrique, dont le globe de L’Abbé NOLLET , la bouteille des trois modèles de l’ EYDE et  l’appareil de CLARC pour ses travaux sur l’électrothérapie. Le Pr. Isidore GUITARD a reçu de nombreux prix dont le grand prix de l’institut de VALENCE en Espagne et de l’Académie des Sciences de PARIS pour le traitement de l’hydrocèle par galvano-puncture

Le Professeur Isidore GUITARD a été aussi célèbre pour ses travaux sur le Thermalisme très en vogue aussi à l’époque, en créant la première Société de Médecine appliquée à l’Hydrothérapie et en publiant en 1863 le Guide d’USSAT- les-Bains et en 1865 « Souvenirs d’USSAT-les bains » station thermale célèbre à l’époque en Ariège qu’ il devait fréquenter , mais depuis disparue comme beaucoup d’autres stations thermales des Pyrénées. Il a été aussi de 1866 à 1870 deuxième président, après le célèbre professeur FILHOL , de la société d’histoire naturelle de TOULOUSE.

Le Professeur Isidore GUITARD a été encore l’auteur de nombreuses publications scientifiques médicales  dont en 1854 la vérité sur le Valézianate de zinc, en 1856 la Glycosurie de son siège, de sa nature, de ses causes et de son traitement, en 1862 note sur le – téniafenêtré – publié à la Société de  Médecine de  TOULOUSE, en 1865 participation à l’Exposition Toulousaine, en 1867, 68, 69 cliniques médicales du semestre d’ hiver, traitement des accidents nerveux du choléra, en 1870  la variole à l’hôtel Dieu de Toulouse , enfin en 1873 un sujet d’histoire locale : monographie du canton de Montgiscard en Haute-Garonne.

Enfin Isidore GUITARD avait d’autres talents dont la Musique, son violon d’INGRES, aussi la guitare, fut un jeu de mot et de dessin pour son nom comme le montre une caricature de l’internat des hôpitaux de son temps. Il reçut aussi de nombreuses décorations dont les Palmes Académiques.

Le Professeur Isidore GUITARD décèdera le 25 avril 1878. La Faculté de Médecine de TOULOUSE fera peindre son portrait en robe en sa mémoire, reproduit ci-dessus. En 1954 au 14e Congrès d’Histoire de la Médecine à ROME, Paul DELAUNAY avec son descendant Eugene Humbert  GUITARD (libraire-éditeur, éditions Occitanisa de TOULOUSE, historien et membre créateur de la société de l’histoire de la pharmacie et de la Fondation GUITARD) présenta : « Une vie de professeur de Médecine au siècle dernier le Docteur Isidore GUITARD », publiée dans la revue d’Histoire de la Pharmacie en 1954. La Famille d’Isidore GUITARD est toujours présente et nombreuse à Toulouse, dont son arrière-petit-fils Bernard GUITARD DE BELBERAUD qui a fait don du portrait, ci-dessous, de son ancêtre à la société de Médecine Chirurgie Pharmacie de Toulouse.

Le portrait du Professeur Isidore GUITARD entouré de Madame Marcelle GUITARD de BELBERAUD et du Secrétaire perpétuel Jean-François GOURDOU. (5-10-2022 : remise du portrait à l’Académie de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse)

L’accélération du Temps Sociétal

L’accélération du Temps Sociétal  

  Lorsque le temps s’accélère l’évolution sociétale renvoie à la célèbre diatribe de l’évêque Rémi lors du baptême de Clovis à Reims « Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé ! »

           Nous y sommes aujourd’hui exposés sous le diktat d’une prétendue égalité, conversion et acceptation de ce qui auparavant faisait horreur ou que nous ne soupçonnions pas, expression d’un chaos étranger à nos influences, bousculant nos représentations mentales, source d’incompréhension, de repli et d’amertume prolongée.

           Ce qui était masqué mais non exceptionnel paraît à visage découvert, livré à tous, trompant l’innocence des plus jeunes, volonté de revanche et assurance d’une normalité qui aurait auparavant été confisquée.

            Il en résulte besoin de réparation, ébranlement des consciences, réécriture de l’Histoire, conflits antagonistes perpétrant replis ou révoltes.

            Cela se manifeste de manière insidieuse et déplacée, prenant en otage des évènements telle la pandémie où les positions radicales expriment le malaise d’une liberté contrainte ou excessive. La raison, en dépit de la pédagogie active est impuissante car le problème est ailleurs, suggestion d’un pouvoir qui ment et infantilise détourne de l’essentiel, la peur d’un avenir et surtout endort les Cassandre.

            Tout est mélange, projection, flou entretenu où les ambitions personnelles, les enrichissements indécents croissent sur les malheurs des populations englobant sans discernement les préoccupations du quotidien : religion rythme avec division, morale avec asservissement des mœurs, immigration portée par la misère avec terrorisme ou remplacement.

           Les pires phantasmes ont valeur d’autorité, la générosité serait-elle naïveté ? La suspicion s’installe avec son cortège de complotisme ?

           Le besoin de sécurité triomphe, il appelle comme au temps de la terreur, la sûreté et le risque de lois liberticides !

           Le populisme surfe sur ces vagues, apaisement souhaité de rêves brisés, tentation d’un retour qui n’était pas si idyllique mais où le sentiment de submersion n’imprégnait pas les pensées.

           Certains préconisent un retour en arrière, pour conserver la nature, dompter l’humain dans ses vices et son consumérisme, instituer un parcours minutieux de contrôles et d’interdits, afin de tenter de juguler une démographie qui s’emballe, un monde fini qui courrait à sa perte. Cela serait tentant mais est-ce raisonnable ?

           Il reste alors en concurrence nos démocraties fragiles malmenées par les bourrasques où les individualités des plus généreuses aux plus perfides s’affrontent et les dictatures où le politique réfute toute opposition, confisque les fruits de la croissance au profit de quelques-uns ou de la collectivité parfois, abrasant les plus méritants.

            A cela s’ajoute une géo-politique qui ordonne et condamne, exploite et abandonne, réfute tout multi-latéralisme, au profit des intérêts des puissants.

           La nostalgie s’installe avec ce doute sceptique quant à la notion de progrès dénoncé sous la dictature du profit, bienfait suspect à moyen ou long terme !

           Le choix est alors ou l’évitement, le narcissisme ambiant, le renoncement !

           Si nous prenons quel qu’élévation, distanciation et comparaison, la catastrophe n’est pas aussi imminente, l’humanité évolue plutôt en bien, les inégalités régressent lentement certes mais l’attention aux plus démunis, aux minorités progresse, notre jugement tient compte de la personne tout autant que des situations !

          Si l’avenir est incertain par nature, il existe, nous pouvons l’influencer, le pire n’est pas sûr, l’optimisme demeure redoutable et la foi en l’homme abat bien des montagnes !

 

           Robert Mosnier. Académicien 21ème fauteuil

Festival d’Avignon juillet 2022

Festival d’Avignon : 6 –30 juillet 2022

par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

            Pour cette 76ème édition du Festival d’Avignon, créé par Jean Vilar en 1946, et 3 semaines durant, les spectacles du In et du Off se côtoient dans Avignon, ce lieu merveilleux où des centaines d’artistes arpentent inlassablement les rues de la cité, dont les façades disparaissent derrière des myriades d’affiches. Malgré la canicule, un public très nombreux, amoureux de théâtre envahit l’espace, se jouant des horaires depuis le matin jusqu’à des heures fort tardives.

Après 9 ans à la tête de ce Festival, son directeur Olivier Py, qui s’apprête à céder sa place au metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, a programmé à nouveau – dans le cadre du In – de surprenantes « histoires de l’humanité, d’Euripide à Tchekhov, de Shakespeare à Mahmoud Darwich, Pascal Quignard ou Simon Falguières »….

Or si environ 150 000 « happy few » assistent aux spectacles du Festival In, n’oublions pas qu’environ 1 500 OOO spectateurs accourent au festival Off, qui lui hélas ne bénéficie pas de subventions !  Car en réalité, deux festivals, deux publics semblent bien ne pas vouloir se mélanger durant 3 semaines à Avignon. Les uns reprocheront au In son volontarisme délibérément avant-gardiste et élitiste, les autres invoqueront l’aspect grand public et populaire du Off ! Libre à chacun de choisir !

          Ayant opté cette année pour le Off, au programme très éclectique (avec plus de 1530 spectacles !), nous avons vu et entendu un large éventail de remarquables prestations, dans des théâtres permanents ou provisoires : partout qualité du spectacle (qui dure rarement au-delà d’1h30), compétence et enthousiasme des acteurs ne pouvaient que susciter notre admiration.

 

Parmi la longue liste de spectacles auxquels nous avons assisté, voici nos principaux coups de cœur :

            La musique étant toujours au rendez-vous à Avignon, plusieurs musiciens se révèlent comme de véritables virtuoses, tel le «Pianiste tout terrain » Simon Fache, également trompettiste et accordéoniste, qui prend plaisir à « étriller les frimeurs, les imposteurs, les pianistes de croisière, de mariage ou d’enterrement… et lui-même » !

           Le spécialiste de musique de films Alain Bernard nous offre avec son « Piano Paradiso » un spectacle d’une fantaisie à la bonne humeur contagieuse, à la fois plein d’humour, de tendresse et d’autodérision !

            L’ensemble « Trovaores » (Antonio Placer, Javier Rivera et Juan Antonio Suarez Canito)  ou « la rencontre du flamenco, du jazz et de la chanson d’auteur », accueille avec bonheur le grand danseur de claquettes Rafael Campallo.

           Puis 4 saxophonistes étonnants « Les Désaxés » font vivre au public avec « Mad Sax » plusieurs styles musicaux de Ravel à Gershwin en passant par Bach, Debussy, le Jazz rock et le Tango argentin…

         Car la musique classique n’est jamais très loin : « Mozart vs Mozart », animé par tous les membres musiciens et comédiens de la famille Gillis, nous invite à un voyage légèrement iconoclaste dans la vie mouvementée de Wolfgang Amadeus. Une mention particulière pour la toute jeune Juliette Gillis, qui avec une présence surprenante pour son âge tient magistralement le rôle d’un Mozart imprévisible, surdoué, facétieux, « follement génial » !

 

            On ne peut qu’admirer également « Vivaldi, l’Age d’or » de Marianne Piketty et son Concert Idéal. Ici 8 musiciens, véritables « passeurs de merveilles… mis en mouvement, en espace et en lumière », célèbrent l’Ecole Vénitienne avec entre autres « les emportements virtuoses de Vivaldi » et d’Albinoni durant l’ère baroque des XVII et XVIIIèmes siècles, lorsque Venise brillait de mille feux !

 

Par ailleurs sur les scènes de théâtre, de nombreux spectacles mettent en exergue des personnalités d’exception, qui ont imprimé leur nom dans l‘histoire grâce à leur engagement, leur détermination, leur courage sans faille.

Deux spectacles émergent dans le style à la fois théâtral et musical :

           Déportée en 1943 à Ravensbrück (camp de concentration réservé aux femmes), Germaine Tillon, ethnologue et résistante française, rédigea en cachette « Une opérette à Ravensbrück », « pour défier le mal par le rire ». Pour résister en effet et pour « redonner vie à leur corps et à leur âme », les déportées plaisantent, chantent, dansent. L’art n’est-il pas un moyen d’exorciser l’indicible ? (Les prisonniers juifs de Theresienstadt ont bien créé et joué des pièces de théâtre non innocentes à l’intérieur du camp…)

           De même dans « La vie est Kurt », spectacle trilingue, la comédienne et mezzo-soprano Ana Isoux accompagnée au piano par Bertrand Ravalard,  « campe avec rage et humour la galerie bigarrée des laissés-pour-compte » de Kurt Weil et surtout de Bertolt Brecht (avec notamment des extraits de «L’Opéra de quat’sous »), « de Berlin à New-York, en passant par le Paris de l’entre-deux guerres ».

 

Dans le même registre, certain(e)s comédien(ne)s n’hésitent pas à se livrer à un flamboyant One Man/Woman Show :

             C’est ainsi que Céline Monsarrat avec « Olympe de Gouges. Plus vivante que jamais » incarne avec brio le rôle de l’une des pionnières du féminisme en France (son manifeste le plus célèbre en 1791 étant « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »), retraçant « son parcours de femme indépendante et libre », emprisonnée à la Conciergerie avant d’être guillotinée.

            Une riche exposition à la mairie d’Avignon sur le ministre de l’Education nationale et des Beaux Arts du Front populaire est un remarquable complément au spectacle passionnant « Jean Zay. L’Homme complet » d’après « Souvenirs et solitude » de Jean Zay lui-même, magistralement  incarné par Xavier Béja. « Franc-maçon, cible des antisémites, le ministre sera condamné à la déportation par le gouvernement de Pétain » et assassiné par la milice française en 1944.

            Un hommage particulier est rendu à Albert Camus avec l’adaptation de ses « Lettres à un ami allemand », rédigées courageusement pendant la guerre, dans lesquelles l’auteur nous  livre « un véritable manifeste contre les nationalismes en tout genre », lequel retentit aujourd’hui avec une étonnante acuité.

            Depuis des années, Pierrette Dupoyet aborde sur la scène d’Avignon des sujets de société ou retrace le destin d’illustres personnalités, telle que cette année « Joséphine Baker », mettant l’accent, avec beaucoup d’émotion, sur la vie d’engagement de cette femme exceptionnelle digne du Panthéon !

 

Et c’est aussi avec beaucoup de panache que de nombreux comédiens, en compagnie d’une troupe parfois réduite, passionnent absolument le public :

               Avec « Les racines de la liberté », nous assistons à « un ultime et fascinant face à face le 22 mars 1794 entre Danton et Robespierre, deux figures de proue de la Révolution » : Danton (magistralement interprété par l’auteur de la pièce Hugues Leforestier) tente – vainement – d’obtenir un arrêt de la Terreur de la part du Comité de Salut public et de Robespierre (belle performance de la sublime Nathalie Mann), l’enjeu étant d’obtenir un monde libre, « plus juste et plus équitable ». Une semaine après cette rencontre, Danton, l’opposant contestataire, sera guillotiné (Robespierre connaîtra le même sort le 28 juillet de la même année !).

         Le spectacle « Un soir chez Renoir » met en présence, en 1877, 4 peintres impressionnistes, Renoir, Monet, Morizot, Degas qui préparent leur 3ème exposition indépendante. Mais comme leurs toiles ne se vendent pas, ne devraient-ils pas plutôt exposer dans le cadre du classique Salon Officiel ? Les avis sont partagés, les discussions très animées… Vont-ils rester fidèles à leurs idéaux artistiques et refuser le Salon ? Vont-ils suivre les conseils de Zola, qui tente de les convaincre de rejoindre le Salon en insistant sur le fait que leur peinture est certes très belle, mais en dehors de ces réalités si chères à l’auteur des Rougon-Macquart, qui a dépeint l’époque du Second Empire à partir de si pertinentes observations ?

               « Chaplin 1939 » met l’accent avec humour sur la préparation bouillonnante d’un chef-d’œuvre « Le Dictateur ». Chaplin en effet, réalisateur intelligent, lucide et même visionnaire, veut se « payer Hitler », qu’il « devine dangereux et fou et qui a osé en plus lui voler sa moustache » !

               L’histoire de Camille Claudel, « sculptrice de génie », est magistralement évoquée dans « K-Mille », « mêlant danse et création musicale ». Mais Camille sera bientôt victime de sa passion pour la sculpture et pour Rodin, qu’elle considèrera comme un manipulateur qui exploite son génie créatif ; elle s’éloignera de lui et sombrera dans la folie. La pièce met en lumière « la place des femmes artistes et le combat pour la liberté absolue dans l’art ».

                Avec « Je m’appelle Adèle Bloom », Armelle Deutsch fait revivre au sein d’un hôpital psychiatrique une jeune femme rebelle qui, s’opposant en 1947 au monde qui l’entoure et en particulier à « la figure scandaleuse de la neurochirurgie américaine », incarnée par un certain Walter Freemann, essaie de survivre grâce à l’écriture.

 

Mais le festival Off ouvre également ses portes à des artistes étrangers et c’est une véritable « standing ovation » qui sera dédiée au spectacle de danse contemporaine « See You » de la compagnie taïwanaise Hung Dance, dont « la spécificité est le mélange entre la danse contemporaine, le Tai-chi, les techniques du Popping et de la Street Dance » !

 

Certes tous les spectacles du Off ne relèvent pas de la même veine, mais avec un peu de chance, de l’intuition et surtout des discussions toujours aisées avec d’autres festivaliers, on réussit facilement à détecter quelques chefs-d’œuvre pour notre plus grand plaisir et avec le sentiment de contribuer au soutien indéfectible d’artistes si talentueux et si méritants !

 

Éloge de Dominique AUZEL

SEANCE SOLENNELLE DE PRINTEMPS
DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC

Salle des Illustres du Capitole – vendredi 13 mai2022

 PRIX DU LIVRE D’ART A DOMINIQUE AUZEL, DIRECTEUR DES EDITIONS PRIVAT DE TOULOUSE

par le Dr Jean-François GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

Monsieur le maire JEAN-LUC MOUDENC,
Monsieur le maire adjoint FRANCIS GRASS,
Chères consœurs,
Chers confrères,
Chers amis de l’Académie,
Chers lauréats,

Cher Monsieur Dominique AUZEL

 

LE PRIX 2022 DU LIVRE D’ART DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC vous a été attribuée pour le magnifique livre sur l’histoire illustrée de Toulouse :

  • Le premier en 2019 histoire en images de Toulouse
  • Le second actuel en 2021 patrimoine en images de Toulouse
  • Le troisième à venir en 2022 la ville rose en image

Il s’agit d’une série de trois grands livres de format à l’italienne, de dessins en vues aériennes de coté en couleurs recréant le contexte historique de la vie et de l’architecture des différentes époques de Toulouse de l’Antiquité à nos jours

Ces livres sont préfacées par notre maire Jean Luc MOUDENC.

Ils font suite aux articles illustrés de l’histoire de Toulouse parus dans le bulletin municipal sous le nom de « A TOULOUSE ».

Ces articles ont été dessinés et écrits par les mêmes auteurs.

À savoir réalisés par le studio différemment, les textes sont de Jean de Saint Blanqua, les illustrations de Philippe Biard, la conception graphique de Véronique Boniol, du travail d’un grand nombre de personnes de diverses associations toulousaines et des services  publics.

Voici donc pour ces superbes livres sur la culture et les trésors du patrimoine toulousain mis en valeur par la municipalité actuelle.

 

Présentons maintenant l’éloge de Monsieur Dominique AUZEL, directeur des éditions Privat, car en effet vous avez été le décideur à l’origine du choix de la publication de ces trois magnifiques livres.

Monsieur Dominique AUZEL vous êtes natif de l’Aveyron du village nommé MarcillacVallon proche de Rodez où vous ferez le début de vos études puis au lycée de Decazeville.

Vous ferez ensuite des études supérieures à Toulouse à l’Université tout d’abord en obtenant le Doctorat en l’histoire de l’art et ensuite le Grand diplôme l’ENSAV  soit (Ecole Nationale Supérieure de l’Audiovisuel).

Dès votre jeunesse vous avez eu la  passion du cinéma en créant  à 15 ans un cinéclub dans votre village de Marcillac et de la littérature grâce à un professeur qui vous a orienté vers les belles lettres.

Votre carrière va être ainsi orientée vers ces deux passions :

le cinéma au début en étant enseignant de l’histoire du cinéma à Montréal au Canada puis vous serez nommé directeur de la cinémathèque de Toulouse pendant trois ans, celle-ci a été créée 1964 par Raymond Borde et ses amis. Vous avez écrit aussi de nombreux livres sur l’histoire du cinéma et des biographies des cinéastes célèbres : Truffeau,  Rouquier, (mêmeCaillebotte) et en obtenant plusieurs prix dont celui d’Olivier de Serres par l’acteur Jacques Perrin.

La littérature ensuite en étant successivement tout d’abord pendant 20 ans directeur littéraire des célèbres éditions Milan de Toulouse puis, depuis trois ans, en 2019 vous devenez directeur de la célèbre maison d’édition Privat de Toulouse.

Ainsi vous continuez les éditions Privat créée par Édouard Privat en 1839 qui existent donc depuis 150 ans : un record. Après avoir appartenu au laboratoire Pierre Fabre elles sont maintenant sous la forme d’une SAS présidée par monsieur Guillaume Bianne, le siège actuel est au 10 rue des Arts, indépendant de la librairie Privat du 14, rue des arts.

Les éditions Privat ont eu dès leur origine une orientation régionaliste mais avec une diffusion nationale à Paris.

Les publications de livres sont historiquement très nombreuses elles sont orientées actuellement sur plusieurs thèmes :

Sur l’histoire, l’aviation, la médecine, la jeunesse, les biographies dont celle de Riquet, Jean-Jaurès, Jules Ferry, Jean-Marie Périer mais aussi sur l’environnement avec toujours de très beaux livres dont en particulier aujourd’hui votre publication elle aussi primée « Petite éloge amoureux de Toulouse » par Christian Authier. Je me souviens aussi  de notre première rencontre lors du livre de Jean Luc MOUDENC sur Toulouse.

Mais surtout votre très belle trilogie sur l’histoire de Toulouse.

Félicitations Monsieur Dominique Auzel. Bravo de continuer à porter haut et fort le flambeau de la réputation des éditions Privat mais aussi de la votre.

Recevez votre diplôme d’honneur de prix.

Applaudissons notre nouveau lauréat Dominique Auzel.

Dr Jean-François GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

Allocution d’ouverture Séance solennelle du 13 mai 2022

SEANCE DE PRINTEMPS DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC

SALLE DES ILLUSTRES DU CAPITOLE – Vendredi 13 mai 2022

Par le Dr Jean-François GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

Allocution d’ouverture

Monsieur le maire de Toulouse président de Toulouse métropole,
Monsieur Francis Grass maire adjoint,
Mesdames messieurs les autorités civiles militaires et religieuses,
Chères consœurs, chers confrères, chers amis de l’Académie du Languedoc,
Chers lauréats de ce jour.

 

L’Académie du Languedoc est très honorée et très  heureuse  de retrouver la magnifique salle des Illustres du Capitole de Toulouse pour sa séance de printemps 2022.

Nous en remercions chaleureusement monsieur le maire Jean-Luc MOUDENC et monsieur Francis GRASS maire adjoint qui nous font de plus l’honneur de présider cette séance solennelle.

En effet, à cause de l’épidémie du Covid 19, nous n’avons pas pu avoir de séance solennelle depuis trois années.

Enfin, nous revoilà, encore un grand merci monsieur le maire.

En effet l’académie du Languedoc est reçue chaque année depuis 50 ans dans cette magnifique salle du Capitole sous le regard des deux côtés des bustes des illustres toulousains.

J’entends aussi encore raisonner les voix théâtrales de mes prédécesseurs secrétaires perpétuels : Ernest Georges Lannes et José Badie.  Ayons une pensée pour eux.

L’académie du Languedoc continue la longue tradition des Académies depuis celle du jardin du citoyen Akadémos d’Athènes où se réunissaient Platon et ses élèves.

Puis, celle de l’académie des jeux floraux dès 1323 à Toulouse comme on peut le voir sur la peinture du grand escalier du Capitole.

Puis celle, surtout, en 1635, de l’académie française crée par le cardinal Richelieu et en suivant en 1640 notre académie des Sciences Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse.

Il y en a eu bien d’autres par la suite dont l’académie du Languedoc il y a cent ans à Paris et à Toulouse depuis 58 ans.

Ce soir nous avons le privilège d’être présidé par le maire de Toulouse Jean Luc  Moudenc car vous êtes membre né, président d’honneur de notre Académie, merci encore.

Nous allons maintenant avoir la présentation de plusieurs personnes de qualité installées membres de l’académie et plusieurs prix d’honneur dans une large palette culturelle qui caractérise notre académie.

Le maître  des cérémonies le docteur Georges Benayoun  va appeler les différents lauréats avec leurs parrains

Merci de votre attention.

Eloge Michèle DOERFLINGER

 SEANCE SOLENELLE DE PRINTEMPS
DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC

Salle des illustres du Capitole, vendredi 13 mai 2022 à 18 heures

 

Éloge de la présidente Michèle DOERFLINGER

Pour son installation comme Présidente d’Honneur
de l’Académie de Languedoc

Par le docteur jean François GOURDOU (secrétaire perpétue)l

 

Monsieur le maire de Toulouse Jean-Luc MOUDENC,
Monsieur le maire adjoint Francis GRASS,
Chères consœurs,
Chers confrères,
Chers amis de l’Académie du Languedoc,
Chers lauréats.

Madame Michèle DOERFLINGER présidente de L’AMOPA 31

L’Académie de Languedoc à l’honneur et le plaisir de vous installer ce jour Présidente d’Honneur de notre compagnie.

Il est en effet dans les us et coutumes de l’Académie de Languedoc d’installer président d’Honneur des éminentes personnalités qui ont parrainé et invité notre compagnie en particulier les différents maires de Toulouse dont Jean-Luc Moudenc et Francis Grass.

De plus, il est aussi d’usage de nommer les différents présidents des trois grands ordres nationaux, la légion d’honneur dont le colonel Serge Job, de l’ordre du mérite dont le président Gérard Elbaz et de l’ordre des palmes académiques dont le professeur Michel Carrier, mais encore du  mérite agricole et des Arts et Lettres.

Vous serez donc installée présidente d’honneur de l’AMOPA comme votre prédécesseur le professeur Michel Carrier.

Je dois préciser à l’assistance la signification de l’AMOPA   il s’agit de l’acronyme de l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques.

Je rappellerai que l’ordre des Palmes Académiques a été institué le 4 octobre 1955 comme un ordre par le président du conseil Edgard Faure. En fait il s’agit de la transformation de l’ancienne médaille d’officier d’Académie créé en 1808 par Napoléon Ier pour décorer les membres éminents de l’Université et de l’enseignement. Il s’agit donc d’une très ancienne médaille et je me souviens qu’enfant je m’amusais avec la médaille de mon arrière grand père.

Je citerai une phrase de Madame la présidente Michèle Doerflinger : « Entrer dans l’ordre des Palmes Académiques c’est une distinction honorifique qui récompense les mérites au service de l’éducation nationale mais c’est aussi un engagement au service de la jeunesse, de l’éducation, de la culture et des langues bien sûr la langue française mais aussi notre langue : la lingua d’oc ».

J’ai l’honneur maintenant de vous présenter Madame la présidente Michèle DOERFLINGER

Pour être membre et en plus présidente d’honneur de l’Académie du Languedoc il faut être bien sur languedocien.

En effet vous êtes bien languedocienne de par votre profession étant installée depuis 1984 soit plus de 40 ans à Toulouse et languedocienne de cœur étant bien décidée de rester encore longtemps à Toulouse.

Toutefois vous êtes née à Metz en 1953 ,d’où votre nom lorrain, célèbre ville des trois évêchés de la Lorraine et de la Moselle ayant connue de nombreuses guerres et redevenue française après la guerre de 14-18 puis encore en 1945. 

Vous avez ainsi fait de bonnes études à Metz et vous avez obtenu en 1974 une licence d’Allemand. Aussi vous aurez quelques postes de professeur associé en Allemagne, vous viendrez ensuite dans la région parisienne et vous intégrerez en 1979 l’école normale nationale d’apprentissage de Paris, vous deviendrez ainsi professeur d’Allemand d’enseignement professionnel.

Vous serez affecté ensuite dans plusieurs postes en France comme tous les enseignants successivement à Besançon et à Dijon.

Enfin en 1984 vous seraient nommée dans le sud tout d’abord au lycée de Castelsarrasin puis à Montauban et enfin à Toulouse au lycée professionnel de Jolimont.

En 1989 vous changez en partie de spécialité en devenant professeur de lettres et d’histoire au lycée professionnel Gabriel Péri de Toulouse.

Dès lors vous aurez aussi d’importantes activités au sein du rectorat de l’académie de Toulouse.  Successivement chargée de mission en formation, puis en inspection et vous aurez à traiter de nombreux dossiers de l’éducation nationale. Vous deviendrez inspecteur de lettres et histoire, Vice doyen de 2008, doyenne en 2009 de l’éducation nationale technique et générale en étant membre des jurys pour les concours de recrutement des enseignants des lycées professionnels.

Vous avez aussi de nombreuses activités associatives :

  • L’association Salem pour scolariser des enfants indiens
  • L’association des inspecteurs en lettres histoire
  • L’association avec la fondation de la dépêche pour la création du prix du chef-d’œuvre
  • L’association Auzas d’éditions littéraire
  • Et l’association ALCA organisant le concours des arts littéraires de Saint-Orens avec sa présidente Maryse Carrier ici présente membre de l’académie

Mais surtout vous aurez une implication très importante dans l’AMOPA en étant pendant longtemps membre puis présidente en 2019 et administratrice nationale en 2021.

Vous êtes très active dans cette association en organisant des conférences, des voyages et surtout de nombreux prix dont le prix « plaisir d’écrire », le prix de « récitation », le prix « des mots pour le dire », le prix de photographie et récemment le prix « de la toque de la fourchette » pour récompenser les lycéens en hôtellerie.

Tous vos mérites ont été récompensés par de nombreuses distinctions  chevalier de la Légion d’honneur en 2000 et pour les palmes académiques chevalier en 2004, officier en 2012 et commandeur en 2019.

Enfin vous avez déjà été installée en 2019 membre associé de l’Académie du Languedoc et maintenant vous devenez Présidente d’Honneur de notre compagnie et bientôt vous aurez un fauteuil des que possible.

Chère présidente recevez nos félicitations et votre diplôme.

 Applaudissons notre nouvelle présidente d’honneur de l’Académie de Languedoc.

 Dr JF GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

Présentation Alain MOYA

ACADEMIE DU LANGUEDOC

Séance solennelle du 13 Mai 2022

Salle des Illustres – Mairie de Toulouse

Réception de YANNICK  MOYA en qualité de Membre Associé.
Eloge par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

 

  Yannick MOYA vous êtes  un vrai languedocien pour être né à Albi de  parents tout deux  languedociens, et toute votre vie vous avez eu à cœur de valoriser le patrimoine de notre terre.

Votre vie professionnelle a été riche en aventures et en déplacements puisque vous étiez technicien supérieur spécialisé dans la maintenance des satellites et de leurs lanceurs.

Vous avez débuté chez ABG SEMCA bien connue des vieux toulousains, vous avez travaillé chez MATRA MARCONI spécialiste des satellites puis pendant quelques années chez LIEBER AEROSPACE ; et à ce titre vous avez beaucoup voyagé pour la maintenance de nos satellites, et de ceux à lancer pour le compte de pays partenaires.

Vous avez ainsi été détaché à KOUROU pour la maintenance de la fusée Ariane fleuron des lanceurs européens.

Votre vie professionnelle s’est achevée normalement du 2018 ; vous avez alors pu vous consacrer à développer, et comment, votre 2ème vie que vous meniez en parallèle : la musique et plus particulièrement le Chant.

Oui, Mesdames et Messieurs, Yannick MOYA chante, toujours, et depuis toujours avec un bel atavisme qu’il tient de ses parents eux-mêmes chanteurs.

Vous n’avez pas hésité à peaufiner votre art en suivant assidument des cours afin de « placer votre voix » et progresser dans ce qui est pour vous une grande passion.

Vous avez intégré de nombreux chœurs, (AIDA au Capitole, Chœur du Conservatoire, vous avez chanté l’opérette à la Halle aux grains, au Casino Barriere. Toute votre vie tourne autour de la Musique, et ce soir l’Académie du Languedoc tient à vous accueillir en qualité de membre associé eu égard à votre engagement à valoriser ce patrimoine musical languedocien.

En effet depuis maintenant 14 ans vous dirigez le chœur des «  Mâles au Chœur »  (des voix d’hommes, a capella) dont la spécialité est de mettre en valeur les chants polyphoniques pyrénéens et autres. Les toulousains maintenant  connaissent bien votre formation toujours disposée à entonner quelques fleurons de nos traditions.

Votre rayonnement s’étend bien au delà des frontières languedociennes  et vous vous êtes produits à plusieurs reprises en Corse, démontrant ainsi à nos amis insulaires que notre polyphonie n’avait rien à envier à la leur !

Alors soyez  assuré qu’en vous associant ce soir à notre Académie, celle-ci à vous remercier  pour le rayonnement que vous doivent nos traditions musicales , à vous remercie à titre personnel pour votre engagement indéfectible, mais aussi en intégrant à travers vous  tous les membres de votre formation que nous apprécions tous.

Alors, de grâce, chantez, Messieurs,  continuez à chanter, partout et toujours, continuez à nous enchanter, vous les « Mâles Chœur », vous qui nous faites du « Bien à l’âme », vous qui ne cessez de nous rappeler que : «  le plus bel instrument de musique au monde, c’est la VOIX.

Bernard POUILHES (29ème fauteuil)