Archives de catégorie : académie

Eloge funèbre de Lucien VIEILLARD

ELOGE DE MONSIEUR LUCIEN VEILLARD

POUR SES OBSEQUES LE MARDI 30 NOVEMBRE 2021 A 10h30

DANS LA BASILIQUE SAINT SERNIN A TOULOUSE

PAR LE DR JF GOURDOU SECRETAIRE PERPETUEL

 

TRES CHER LUCIEN

Les membres de l’ACADEMIE DU LANGUEDOC sont venus nombreux honorer et accompagner leur éminent et fidèle confrère en ce jour de deuil.

 LUCIEN VIELLARD a été installé membre titulaire de l’ACADEMIE du LANGUEDOC au cinquième fauteuil le 8 juin 2001 à Toulouse et depuis il a été fidèle et assidu à nos réunions et séances solennelles.

LUCIEN VIEILLARD est bien un vrai languedocien né un jour de Noël  le 24 décembre 1923, rue le jeune ce qui le faisait toujours dire avec sourire :  un vieillard rue le jeun

LUCIEN VIEILLARD  fit  de bonnes études à Toulouse  à la faculté de droit , mais Lucien avait 20 ans pendant la deuxième guerre mondiale aussi il  s’engagea activement  dans la résistance, pour ces faits d’armes il reçut de nombreuses décorations dont Chevalier de la légion d’honneur,  Commandeur de l’ordre du Mérite, médaille du combattant et médaille de la Résistance.

 LUCIEN VIEILLARD devint huissier dans l’Hérault puis  progressivement directeur de la caisse de retraite ORGANIC  à Rennes en Bretagne

Mais a 45 ans LUCIEN VIEILLARD eu  une passion dévorante la peinture et à partir de cette époque il  sera artiste peintre  pendant presque 50 ans  jusqu’à nos jours, avec une  grande carrière internationale.

LUCIEN VIEILLARD  était   autodidacte et a été classé  peintre naïf, toutefois il se définissait plutôt comme peintre Imaginaire , plutôt natif  car sa peinture est d’après lui  pure et sincère

Sa peinture, essentiellement à l’huile, est très colorée, très précise avec des lignes nettes, presque toujours avec un bleu aux légers nuages. Sa peinture est figurative représentant des sites, des lieux des châteaux églises ,monuments emblématiques de nombreuses villes comme pour Toulouse les Jacobins, le pont   neuf, le pont Saint-Michel, pour Paris bien sur la tour Eiffel. Par contre pas de portrait toutefois quelques natures mortes.

Cette peinture est aussi étonnante car les tableaux sont presque toujours vides sans   personne, sans activité, sauf parfois en train, une vieille voiture voire en avion pour Toulouse un airbus  bien sûr.

Les monuments sont ainsi fixés dans le temps et dans un espace de rues vides comme un dimanche.

 Les Tableaux de LUCIEN VIELLARD,  comme tous ceux des artistes peintre en général, sont ainsi fixés pour l’éternité ce qui perpétue la mémoire et la personnalité  de l’artiste

 

LUCIEN VIEILLARD   commença la peinture à Toulouse avec en 1968 sa première exposition officielle dans la célèbre galerie                 Chappe aujourd’hui disparue, puis ensuite en 1970 rapidement à Paris dans la galerie Antoinette .il aura alors dans la presse d’excellents articles du célèbre galeriste de peinture ANATOLE JAKOVSKY

Un point particulier les tableaux de LUCIEN VIEILLARD sont tous signés LUC VIEILLARD en effet il était souvent nommé par sa famille et lui-même de ce prénom diminutif de LUC, car peut-être il se plaçait ainsi sous la protection de Saint LUC  le saint patron des artistes  peintres.

A partir de 1968 LUCIEN VIEILLARD va donc peintre régulièrement sans relâche, exposant tous les ans dans de nombreux salons et galeries de France du monde entier, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, Italie, en Slovaquie, en Israël, aux USA, au Venezuela, au Japon et même à Singapour.

 En 1995 avant qu’il soit membre titulaire de l’Académie il avait été connu et reconnu par notre ACADEMIE et avait reçu notre prix de peinture Renée Aspe lors d’une mémorable et magnifique séance solennelle au Conseil Départemental, alors logé dans les bâtiments de la préfecture que présidait alors le président PIERRE IZARD.

Les œuvres de Lucien vieillard sont présentes dans de nombreuses villes de France et dans le monde entier dans de nombreuses collections privées et dans de nombreux musées.

Enfin récemment en 2019 le conseil Départemental de la Haute Garonne avec son président le docteur Georges MERIC, lors d’un superbe cocktail, à crée et inauguré une grande salle particulière nommée SALLE LUCIEN VIEILLARD, dans le château de la Réole du Gers, pour exposer de façon permanente le leg de son vivant de 49 toiles de LUCIEN VIEILLARD.  On peut encore sur place se procurer le catalogue des œuvres exposées .C’est ainsi une consécration bien méritée qui perpétuera la mémoire et la grande notoriété de LUCIEN VIELLARD.

CHER LUCIEN L’ACADEMIE DU LANGUEDOC, SES 60 ACADEMICIENS TITULAIRES ET LES NOMBREUX MEMBRES ASSOCIES ET AMIS DE L’ACADEMIE T’ADRESSENT AINSI QU’A TA FAMILLE LEURS FIDELES AMITIES .

 NOUS NOUS SOUVIENDRONS TOUJOURS DE TOI ET DE TON ŒUVRE EN CREANT TRES BIENTOT UN NOUVEAU PRIX DE PEINTURE LUCIEN VIEILLARD. AU REVOIR

                                                                                                                                 DR JF GOURDOU

Eloge funèbre René TOLLEMER

ELOGE DU DOCTEUR RENE TOLLEMER

EGLISE D’AULON LE VENDREDI 11 FEVRIER 2022 A 15 h

PAR LE DOCTEUR JF GOURDOU
SECRETAIRE PERPETUELDE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC

CHER GRAND AMI RENE, CHER LOUIS SON CHER FRERE, CHERS ENFANTS DE RENE,

CHERS NOMBREUX AMIS DU DOCTEUR RENE TOLLEMER

EN TANT QU’AMI A PLUSIEURS TITRES DE RENE TOLLEMER J’AI L’HONNEUR DE FAIRE SON ELOGE

Lorsque pour la délégation de l’ordre de Malte nous allions ensemble en voiture de Toulouse à Lourdes en passant par AULON, RENE me racontait son enfance à AULON et à SAINT GAUDENS.

Sa famille était originaire de Normandie du Cotentin ou il est né le 3 avril 1944 dans le village de SURTAINVILLES.

Ses parents après la guerre s’installèrent ensuite agriculteur à AULON, ainsi le jeune RENE fit ses premières études à SAINT GAUDENS, ou il noua de nombreuses et fidèles amitiés

RENE brillant élève fit ensuite de belles études supérieures la faculté de Médecine à Toulouse mais aussi à la faculté de Droit de Toulouse et de Paris

Dès lors il collectionna les diplômes de médecine en 1974 médecine du travail, en 1977 médecine du sport, en1981 psychiatrie, en1983 médecine aéronautique, en 1975 réparation du dommage corporel, en1980 gériatrie gérontologie, en1980 médecine d’urgence, en 1988 médecine subaquatique, en1985 médecine aérospatiale, en 1989 médecine d’assurances et en 1993 DEA de droit pénal. Puis une brillante thèse de doctorat en médecine et un équivalent en Sciences.

Mais comme RENE avait peu d’argent, celui-ci eut le mérite de financer lui-même ses études en étant en 1966 surveillant« pion disait-il » au lycée Fermât de Toulouse, puis maitre d’internat au lycée Rolland Garros et stagiaire à l’hôpital Marchand de Toulouse.

Enfin le 1 mai 1974,LE DOCTEUR RENE TOLLEMER installa son cabinet de médecine générale au célèbre 83 rue Bourassol à Toulouse, puis assez vite le 1 mai 1977définitivement de médecine psychiatrique. Il fut un travailleur Infatigable jusqu’ à son AVC il y a deux ans le laissant paraplégique, après un séjour en maison de retraite à Toulouse Saint-Simon, il avait eu le courage de revenir dans son appartement continuer ses expertises. Mais dimanche dernier à 17 h il décèdera brusquement dans son salon. Ainsi le docteur Tollemer aura eu 48 ans d’exercice médical, félicitations.

Nous nous sommes bien connus depuis longtemps à PLUSIEURS TITRES, comme beaucoup ici de ses amis venus ici lui rendre hommage.

Tout d’abord bien sûr EN MEDECINE, comme moi, surtout en qu’ en Expert médical près les tribunaux et la cour d’appel de Toulouse ou il fut un grand expert local et international . En  effet il eut plusieurs missions d’ expertises , de colloques, conférences à l’étranger où il voulait souvent m’emmener avec lui  mais mon métier de chirurgien ne l’a pas permis, ainsi il se rendit  au Portugal en 1986, en Egypte au Caire en 1985,  au canada en 1987, en 2000 en   Pologne, en Ukraine en  Russie , au Tadjikistan, en 2001 au Liban , en 2012 en Ouzbékistan …ainsi il fut un grand expert civil et pénal un  grand voyageur couvert encore de diplômes Internationaux. Mais il eut aussi de notables  fonctions locales de chargé de cours dans plusieurs disciplines, juge assesseur des tribunaux du TASS et du TCI, médecin Coordinateur de la République, et Professeur associé   dans plusieurs universités étrangères.

Il était aussi présent dans la VIE PUBLIQUE, René m’avait amené plusieurs fois faire campagne électorale à Saint-Gaudens où il fit partie un temps de l’équipe municipale.

Mais ensuite c’est surtout dans la vie associative où RENE excellait dans plusieurs associations.

Bien sûr tout d’abord dans les sociétés nationales et internationales D’EXPERTISES MEDICALES dont il fut administrateur de la compagnie des experts de Toulouse avec ici en hommage son président le docteur Georges Benayoun et sur le plan international président de l’EDEFI des experts de l’union Européenne.

Je citerai aussi L’ORDRE DE MALTE, RENE très croyant en faisait partie comme moi en tant que médecin. Il  avait assisté pendant plusieurs années au Grand Pèlerinage annuel de mai à Lourdes, il gérait aussi avec moi la délégation de Malte de Tarbes-Lourdes, aussi il avait reçu la médaille d’argent de l’ordre de Malte, une de ses préférées.

Ensuite une association qui lui tenait à cœur :  l’ASSOCIATION FRANCO-BRITANNIQUE du souvenir des anciens combattants Anglais et Français des deux dernières guerres mondiales. il en était le président national et de la région. Récemment lors d’une réunion repas de l’AFB, RENE malgré son handicap était venu en fauteuil roulant assister à la réunion. Il m’avait alors  confié la présidence de Midi-Pyrénées et avait remis  plusieurs médailles , en particulier au docteur Georges Benayoun, aussi le drapeau de l’AFB fut ici présent pour honorer notre cher RENE.

Une autre association lui tenait surtout très  à cœur LA LEGION D HONNEUR. Il avait été nommé          chevalier le 27 février 2004 et ensuite Officier il y a quatre ans lors d’une grande cérémonie au monument aux morts de Toulouse. Il était très assidu aux réunions de la SEMLH de sa section , Toulouse ouest  dont il fut vice-président, sous la présidence du professeur Virenque ici présent et du président  régional d’alors le  colonel Serge job ici présent, avec aussi Joële  Réberga, porte drapeau.

Une autre association encore lui tenait aussi très à cœur L’ACADEMIE DU LANGUEDOC, vénérable Académie de Paris et Toulouse. Il fut installé le 24 juin 2011 membre associé dans la salle des illustres du Capitole de Toulouse avec ses deux parrains le docteur Georges Bénayoun et moi-même, vu son assiduité il devint ensuite rapidement membre titulaire au 20éme fauteuil. 7 Académiciens sont ici présents avec leurs médailles pour lui rendre hommage avec la Bannière de l’Académie.

RENE a encore fait partie de plusieurs autres associations et a reçu de nombreuses autres décorations dont la médaille d’argent du travail et la médaille d’or de la jeunesse et des sports.

LE DOCTEUR RENE TOLLEMER FUT AINSI UN GRAND MEDECIN EXPERT EN PSYCHIATRIE, UN GRAND AMI, UN HOMME AIMABLE, TOLERANT, DISCRET, SOCIAL, UN FIDELE ET ASSIDU MEMBRE et PRESIDENT D’ASSOCIATIONS, UN SAVANT ET UN GRAND HUMANISTE.

Aussi en tant que secrétaire perpétuel et au nom de tous les membres de l’Académie du Languedoc, de l’ordre de Malte et de l’AFB j’adresse ici à notre cher RENE toutes nos chaleureuses amitiés et toutes nos amicales condoléances à sa famille, son frèreLlouis, son fils et son épouse, sa fille et son époux, et ses 3 petits-enfants et à tous ses amis et amies qui l’ont accompagné jusqu’à cette grande messe d’hommage de ce jour dans cette belle église et cimetière d’AULON.

 RENE TOLLEMER NOTRE AMI RESTERA TOUJOURS PAR L’ESPRIT DANS NOS FIDELES MEMOIRES

DR JF GOURDOU SECRETAIRE PERPETUEL ADLT.

Communication 17 janvier 2023

La Joconde de Montal

par Louis GALTIE (17ème fauteuil)

Le dessein de cette présentation n’est pas de vous retracer la vie d’un grand génie ni d’analyser une œuvre qui est devenue un mythe de l’Humanité. Il s’agit plus modestement de vous conter le périple du célèbre tableau entre 1940 et 1945 dans notre actuel Midi-Pyrénées. Je m’appuierai sur des documents officiels référencés et je passerai parfois par des anecdotes de détail qui, d’après moi, précisent des événements dont s’emparent des légendes de toutes sortes.

 Leonard de Vinci, né près de Florence le 14 avril 1452, est arrivé en France en 1516 à la demande de François 1er qui poursuivait une requête précédente du roi Louis XII. Installé à Amboise au Clos Lucé, il présente au roi trois de ses toiles majeures : Le St Jean Baptiste, La Ste Anne et La Joconde.

A son décès en 1519 à l’âge de 67 ans, Léonard fut enseveli dans une chapelle de la Collégiale St Florentin, plus tard ses ossements furent retrouvés et transférés dans l’actuelle chapelle St Hubert dans le parc du château royal.

Quelques dates : Louis XII 1462-1513, roi de 1498 à 1515 a vécu 53 ans.

François 1er 1494-1547. A vécu 53 ans

Victoire de Marignan1515, défaite de Pavie 1525.

 

Le tableau de La Joconde acquis par François 1er, peinture sur bois de 77 cm sur 53 cm, transmis aux collections royales est conservé au Musée du Louvre depuis 1802 sur décision de Napoléon 1er.

Lors de la 1ere bataille de la Marne en 1914 l’assaut de l’armée allemande fut difficilement contenu à quelques dizaines de km de Paris. Les autorités de l’Etat prirent rapidement conscience des dangers que couraient l’ensemble des collections du Louvre, soit par des bombardements, soit par la possibilité de saisies en cas de défaite de notre armée. Déjà on déplaça quelques œuvres majeures vers la province.

Dans les années 1930 un plan structuré de mise à l’abri des trésors du Louvre fut élaboré. Sous la haute responsabilité, technique et morale, de Jacques Jaujard (1895-1967), directeur des Musées Nationaux, il se déroula avec un succès décisif en 1940.Aujourd’hui la porte d’entrée de l’Ecole du Louvre porte le nom de ce très haut fonctionnaire de l’Etat qui demeure de nos jours trop méconnu.

Pour les peintures dont René Huyghe (1906-1997) est le conservateur l’évacuation en zone libre est assurée sans anicroches ; en premier lieu de dépôt au monastère de Loc-Dieu près de Villefranche de Rouergue. Tout ceci n’a été possible qu’avec le travail et l’engagement des gardiens du Musée (ils sont alors une trentaine sans compter leurs familles et plusieurs d’entre eux sont alsaciens-lorrains fuyant l’annexion hitlérienne de leur sol natal)

Rapidement, malgré la splendeur des lieux et des bâtiments claustraux, on constate des difficultés de conservation : humidité, éloignement de tout commerce, et surtout de tout établissement scolaire convenant à ce groupe de déracinés. En conséquence on déménage pour le Musée Ingres à Montauban.

Parmi les familles des gardiens il y a un jeune garçon, Jean Marie Varing (1932-2013) originaire de Boulay en Moselle, 30km de Metz. Il nous a laissé un témoignage spontané et pittoresque de sa vie de gamin. En 1942 il est envoyé par la Croix Rouge en colonie de vacances en Suisse !!! Il va devoir y rester 1 an et demi car fin 42 la zone sud est occupée et les frontières strictement fermées.

Même cause, mêmes effets… en 1943 le Musée Ingres est inondé par un orage et on craint un bombardement allié visant le pont du Tarn accolé au Musée. Il faut à nouveau déménager. Et ce n’est pas simple !!! : par exemple le cadre contenant « les Noces de Cana » mesure 10m de long.

C’est le château de Montal à Saint Jean Lespinasse qui devient la nouvelle destination. Proche de la ville de Saint Céré, dominé par les 2 tours (Turenne et Noailles) de Saint Laurent, à 8 km de la gare SNCF de Biars, sa situation reculée mais ouverte semble idéale. Au même moment d’autres départements du Louvre sont aussi amenés dans plusieurs manoirs ou châteaux tout au près de la rivière Dordogne.

Le château de Montal est un habitué des recours pour abriter des hôtes illustres. En juin 1940 les enfants de la famille royale de Belgique y ont séjourné pendant 3 semaines. Dans l’église paroissiale du village on a pu voir communier Joséphine-Charlotte, Baudouin et leur benjamin le roi Albert II.

A ces dates tragiques, le château, reconstruit de 1520 à 1524 dans le style renaissance, délaissé et dépouillé de ses sculptures à la fin du 19ème siècle, appartient en usufruit à la famille de Maurice Fenaille (1855-1937) grand industriel du pétrole (ESSO) ; nous avons l’honneur de compter parmi nos membres associés Madame Victoire de Montesquiou-Montal qui est l’une de ses arrières-petites filles. Madame de Billy, Madame de Panafieu et leur frère décédé accidentellement sont alors usufruitiers du domaine car leur père en a fait don à la France en 1913. Ceci après que tout avait été magnifiquement restauré, en particulier sous la supervision de Rodin.

 

La Joconde arrive à Montal le 23 avril 1943. Emballée dans sa caisse anonyme, elle n’en sortira jamais jusqu’à son retour à Paris en 1945. En revanche d’autres tableaux furent transportés dans la prairie de la ferme, les jours de beau temps, pour éviter l’humidité et les moisissures !!!

 

 

Sautons rapidement en juin 1944. Un comité de résistance est créé à l’initiative de Monsieur René Huyghe qui en prend le « commandement ». Tout alors va aller vite. Le document photo illustre bien cette période. On voit assez souvent André Malraux qui vient de Dordogne en voisin. Sur le cliché on distingue Jean Leymarie (1919-2006). Originaire de Gagnac, lauréat de grec au Concours Général des Lycées, ce jeune homme parvient à se faire embaucher comme gardien auxiliaire. Il devint le répétiteur en grec de Mademoiselle Frédérique Hebrard (plus tard épouse de Louis Velle) : elle était la fille d’André Chamson responsable du département des objets d’Art au château de la Treyne. Jean Leymarie eut ensuite une carrière brillante et fut directeur de la Villa Médicis à Rome de1978 à 1984.

Jean Marie Varing rentra à St Jean et fut hébergé avec ses parents et une grand-mère dans une vieille bâtisse noble du 15ième siècle à Lacayrouse. C’est pour moi un bien de famille transmis depuis 1797 repéré comme possession des Miers en 1503 lors du dénombrement décidé par Louis XII pour le service du ban et de l’arrière ban.

Ci-contre un nouvel extrait de son témoignage et le brassard FFI de Roger Guth qui est cité dans les résistants de 1944.

 

 

 

 

 

 

  Peut-on écrire après une guerre aussi terrible, après la Shoah, que tout est bien qui finit bien ????

Pour la Joconde et l’ensemble des autres collections du Louvre tout fut facilement « rapatrié » à Paris en 1945. Un personnage toutefois s’imposa, celui de Monsieur Gérald Van Der Kemp (1918-2001) ; missionné à St Jean pour établir un bilan général de l’état des œuvres, il accomplit parfaitement son travail. Avec son épouse il résidait au manoir de Rèvery, demeure d’Anatole de Monzie, ministre important de la 3ème république, ami de Colette, Pierre Benoit et tant d’autres. Un grand malheur les frappa qui attrista vraiment la petite tribu villageoise de 250 âmes. La petite fille ainée du couple mourut subitement à l’âge de 2 ans et fut inhumée dans notre cimetière ; en 1948 leur petite Constance périt dans les mêmes conditions. Fort heureusement était né en 1946 Frank Van Der Kemp qui vit actuellement aux USA.

Gérald Van Der Kemp devint rapidement Conservateur en Chef des Musées de Versailles et le resta pendant 40 ans. Plus tard avec sa nouvelle épouse américaine il remit en état le domaine Monet à Giverny.

Cet homme remarquable et son épouse étaient très intégrés dans le village. Aussi, en1949, quand il fallut refondre le bourdon de notre sanctuaire Le versaillais accepta d’en être le parrain tandis que Madame la Comtesse de Billy, marraine, offrait la robe de baptême. Dans l’airain de notre clocher est donc inscrite cette belle dédicace : « je m’appelle Yvonne (Billy), Florence, Constance, mon parrain est Gerald Van Der Kemp, conservateur en chef des musées de Versailles », ce qui n’est pas commun. Enfin pour être complet, il faut dire un mot de l’ecclésiastique que l’on aperçoit sur la photo prise devant la Mairie. C’était Maurice de Laugardière, chanoine de la cathédrale de Bourges. Par aversion totale du nazisme il s’était réfugié dès 1940 au sud de la ligne de démarcation et était devenu le curé du village tout le temps de la guerre.

Sourions un peu ! Le caisson de la Joconde passa donc la guerre à Montal bien caché sous le lit à baldaquin de la « chambre rouge ». C’est ainsi que mon ami Guy, petit-fils du fermier, peut dire sans mentir qu’il a dormi avec la Joconde !!! Hélas !!!, né en 1943 il était encore emmailloté !

Bibliographie :   Michel Rayssac « L’exode des musées » chez Payot.
                                   René Huyghe « Une vie pour l’Art » chez de Fallois
                                  « Renaissance de Montal », publication Amis
                                  du Pays  de St Céré 46
                                 « Jocondes insolites », publication Espace Orlando
                                 St Jean Lespinasse 46

 

Communication 20 décembre 2022

Le renseignement à Toulouse à la fin du siècle dernier et les prémices de l’affaire Mérah.

par Alain DREUILHE 20ème fauteuil

Bonjour à tous.

Je n’ai pas la prétention de traiter en 3 épisodes de quelques minutes le problème du renseignement dans son ensemble…

Je vais tout simplement vous faire part de mes rencontres avec le renseignement écrit avec un petit « r » et un grand « R ».

Commençons par le premier épisode qui va vous rajeunir.

Noël 1966 et 1er de l’an 1967 je suis en mission dans un petit village des Deux Sèvres, La Mothe St Heray où je dois surveiller un polynésien assigné à résidence.
Je ne sais pas ce qu’il avait fait pour mériter cette sanction pénale mais je dois m’assurer qu’il ne sort pas de l’institution religieuse où il est hébergé et qu’il ne reçoit pas d’amis. Ma chambre est à côté de la sienne, comme il est très âgé, lorsqu’il se lève la nuit pour aller aux toilettes, je dois ouvrir un œil prêt à le secourir au cas où il tomberait dans la cuvette des WC. !!!!
J’étais alors affecté à la Sûreté Urbaine de Caen depuis plusieurs années.
Comme j’étais le plus jeune du service (j’étais d’ailleurs le plus jeune Officier de Police Adjoint de France, la majorité à l’époque était à 21 ans et j’avais eu une dispense par passer le concours) c’est donc à moi que revenait cette mission. Personne n’avait envie de passer les fêtes hors de chez soi.
Je n’avais pas le choix.
Le commissaire principal chef des Renseignements Généraux des Deux Sèvres responsable de cette opération, me rend souvent visite pour savoir si tout se passe bien.
La mission n’était pas très astreignante et j’avais beaucoup de temps de libre.
Il constate qu’à chacune de ses visites je potassais pour préparer le concours de commissaire.
Il me dit « j’ai un poste d’OPA de libre à Niort et si vous acceptez cette mutation, vous aurez tout le loisir pour préparer votre concours»

Cette offre m’intéresse et j’obtiens ma mutation pour les RG de Niort.
Le patron me fait un rapide topo sur les RG et me confirme sa proposition.
Vous aurez deux missions :
« La première est totalement ILLEGALE. » Je ne savais pas que le police faisait des choses illégales, mais j’étais si jeune et candide…
« Nous avons mis sur écoute l’ UD CGT et la cellule du Parti Communiste de Niort. Trois matinées par semaine vous enregistrerez ce qu’ils se disent.
Mais surtout n’en parlez à personne. »
J’écoutais attentivement dans une salle très discrète du service et transcrivais fidèlement les propos tenus qui me paraissaient sans aucun intérêt.
Un jour le patron me dit « vous m’avez transmis une pépite » Ah ? laquelle ? « Vous avec interceptez une conversation au cours de laquelle le responsable du PC à dit que le parti communiste des Deux-Sèvres était plutôt pro-soviétique que pro -chinois. C’est très intéressant… » Ah bon ? Je n’en voyais pas l’intérêt, qui cela pouvait-il intéresser ??? Mais puisque le patron était content je l’étais aussi…

La 2ème mission consiste à suivre un individu qui vient environ chaque mois, par le train. « Vous le suivez, vous me rendez compte. Qui il rencontre où il va. »

Le jour dit, je suis à la gare de Niort je vois descendre un individu qui correspond au signalement donné. Pas très grand, portant chapeau.
Il est accueilli par une jolie femme, monte dans sa voiture. Je les suis, je note le numéro d’immatriculation et l’adresse où ils se rendent, un village dans les environs de Niort.
Au retour, je rends compte au Commissaire Principal qui me remercie.
« Monsieur, qui est cet homme que j’ai suivi ? ». Il me répond « c’est le président de la FGDS. »
« C’est quoi la FGDS ??? ». « La Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste » me répond le patron surpris par tant d’ignorance.
« Cet homme peut avoir des responsabilités importantes à l’avenir et il vaut mieux connaître tout de lui. »

Cet homme, vous l’avez deviné, c’était François Mitterrand.

Moi qui me voyais déjà en James Bond de l’ère moderne, j’étais un petit OPA d’un département rural, qui avait identifié une des nombreuses « femmes » de celui qui fut notre président pendant 14 ans. Excusez du peu.

Ce sont mes premières rencontres avec le renseignement (avec un petit r).

Ayant été reçu au concours de commissaire de police, à la sortie de l’École Nationale Supérieure de St Cyr au Mont d’Or, je suis successivement affecté à la sûreté urbaine d’Amiens puis chef de la circonscription de sécurité publique de Carmaux, puis directeur des études à l’école de police de Toulouse chargé des cours de droit pénal général, procédure pénale et libertés publiques, puis directeur départemental des polices urbaines du lot (DDPU à Cahors-commissaire principal), puis chef de la sûreté urbaine de Bordeaux (l’une des plus importantes de France après celle de Lyon), puis directeur de cabinet du préfet de police en Corse et en 1990 je suis nommé Directeur Départemental des Polices Urbaines (DDPU) de la Haute-Garonne, Commissaire Central de Toulouse, ma ville…

-o-o-o-o-o-

En 1992, intervient une réforme qui devait être la plus importante réforme de la Police Nationale depuis la dernière guerre. Napoléon. C’est ainsi qu’on me l’a présentée 1.
On confie au DDPN (Directeur Départemental de la Police Nationale), non seulement les Polices Urbaines, mais aussi la PAF (Police aux Frontières) et les RG (Renseignements Généraux), nous y revoilà.
Toulouse est choisie comme ville expérimentale (ce qui était souvent le cas) et je suis chargé de conduire cette réforme1 . J’en mesure toute l’importance. De DDPU je deviens DDPN. Une espèce de Préfet de Police (tableau de la Dépêche du 2 avril 1992). Seule la PJ échappait à mon autorité.

C’est le directeur de cabinet du Préfet de Région qui faisait la gueule. Il n’avait plus de raison d’exister.

Je convoque le patron des RG que je connaissais bien. Nous avions travaillé ensemble contre le terrorisme basque lorsqu’il était chef de la BORG à Bordeaux et moi chef de la Sûreté urbaine. (J’aurais peut être l’occasion de vous parler de mes rencontres avec le terrorisme basque et corse…. si cela vous intéresse et si vous êtes sages).

Nous, en Sécurité Publique, nous avons le nez dans le guidon et il y a un phénomène que nous avons du mal à maîtriser, c’est celui des VIOLENCES URBAINES. Il y avait plusieurs centaines de voitures brûlées à Toulouse chaque année.
Nous arrêtons des individus et ils sont aussitôt relâchés ou condamnés à des TIG qu’ils n’exécutent jamais.
Il faut dire qu’à cette époque la magistrature toulousaine était noyautée par le très gauchiste Syndicat de la Magistrature qui ne facilitait pas notre travail. (mais ça c’est une autre histoire). Le Procureur de la république m’avait dit : « Constituez des dossiers solides et les magistrats même les plus laxistes seront bien obligés de prononcer des peines dissuasives sinon le parquet fera toujours appel».
J’ai donc dit à mon collègue :
« Toi tu as des effectifs, ils vont arrêter de faire des mots croisés, on va travailler différemment. Vous allez louer un appartement à Bellefontaine avec vue sur un point de deal bien connu. De notre côté, on va équiper un fourgon de police avec pneus increvables, grilles aux vitres. On va s’approcher du point de deal notamment la nuit, on va être caillassé. Tu filmeras la scène et nous aussi depuis le fourgon (on avait installé une camera à vision nocturne) et on va constituer des albums qui montreront la dangerosité de nos agresseurs.
On a donc identifié une bande de multirécidivistes et parmi les meneurs on a ciblé un jeune de Bagatelle qu’on appellera Mehdi.
On s’est aperçu très rapidement que ce jeune fréquentait des individus bizarres, habillés d’un genre de soutane blanche, portant barbe bien taillée. Ces types méconnus jusqu’alors fréquentaient les marchés, notamment de Bellefontaine et ils ont entraîné notre cible à la mosquée TABAR à Bagatelle.
On a infiltré cette mosquée et on entendu l’Imam dire : « Soyez fiers d’être musulmans, vous ne serez jamais de vrais Français, pourrissez la jeunesse française, ne vous droguez pas. Bientôt on sera au commande par le ventre de nos femmes. ALLAH AKBAR ! » Ces paroles paraissent banales aujourd’hui, maintes fois entendues depuis, mais dans les années 1995 ce langage nous était inconnu.
En continuant à filocher Mehdi on s’aperçoit qu’il se rend fréquemment (avec des copains identifiés également) dans une communauté ariégeoise à ARTIGAT, tenue par celui que l’on a appelé par la suite l’émir Blanc Olivier Corel, inconnu à cette époque. Ces jeunes étaient envoyés ensuite dans des madresas au Pakistan et on les retrouvait en Afghanistan dans les rangs de talibans.

C’est la filière suivie ensuite par les frères MERAH, les frères CLAIN…Sabri ESSID, Imab DJEBALI…Mohamed MEGHERBI et bien d’autres…
Nous avons beaucoup écrit sur les fondamentalistes, sur les Frères Musulmans, sur ENNADHA, on ne connaissait pas encore DAECH- BOKO ARAM- MORABITOUM- Ben LADEN et consorts. On peut dire que le radicalisme est né en grande partie à Toulouse à la fin du siècle dernier.
On a même vu sur une vidéo un élève du lycée des Arènes égorger un Israélien, pensant qu’il faisait partie du Mossad.
J’ai d’ailleurs été invité à présenter notre dispositif et à soutenir cette thèse. devant le ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement en présence des 96 préfets des départements et des 96 DDPN.
Après avoir été nommé Contrôleur Général, car la mayonnaise avait bien pris à Toulouse. (C’était la seule ville de France de plus de 100 000 habitants où la criminalité avait baissé 3 ans de suite, sans chastiquer les chiffres) On ne pouvait pas dire la même chose ailleurs. Intervient alors la cohabitation et avec Pasqua…….exit la DDPN…..
Je suis devenue DDSP. (Directeur Départemental de la Sécurité Publique.
Après DDPU puis DDPN-enfin DDSP j’étais toujours resté Dédé.

En 1999, je suis invité à terminer ma carrière à l’Inspection Générale et j’ai perdu un peu de vue la situation toulousaine.

En 2022 de retour à Toulouse que je n’avais jamais quittée en réalité, je deviens Juge de Proximité. De nouveau dans le milieu judiciaire, je reprends contact avec mes anciens collègues et notamment avec le patron des RG qui deviendra la DGSI en 2008 avec la fusion avec Direction de la Surveillance du Territoire, mon ami Christian Ballé ANDUY.
Les choses ont bien changé les jeunes ne sont pas recrutés dans les mosquées désormais surveillés mais sur internet et sur les réseaux sociaux et font maintenant le djihad en Irak et en Syrie. Le salafisme a fait son funeste chemin.

-o-o-o-o-o-o-o-

11 MARS 2012 IMAD ZIATEN est assassiné à Toulouse alors qu’il voulait vendre sa moto

15 MARS 2012 2 militaires sont assassinés à Montauban Mohamed LEGOUAD 23 ans et Abel CHENNOUF 26 ans . Loïc LIBER est blessé très grièvement. Il est tétraplégique.

Le 19 mars c’est la tragédie d’OZAR HATORAHA
Gabriel 4 ans, Arié 5 ans leur grand père Jonathan SANDLER et Myriam MONSONEGRO sont assassinés dans les conditions que vous connaissez. Brian BIJAOUI 15 ans est grièvement blessé.

Après la tuerie de Montauban la procureur de Montauban réunit la section anti terrorisme de la PJ Toulouse et Bordeaux et la section antiterroriste de la DCPJ pour visionner la vidéo. Christian BALLE ANDUY demande à participer à cette réunion.. La procureur refuse car il n’est pas habilité.
Tout OPJ pour exercer des missions de police judiciaire doit être habilité par le Procureur Général.
Pour échapper à la surveillance, au contrôle et à la direction de l’autorité judiciaire, les OPJ qui ne font que du renseignement, ne sollicitent pas cette habilitation, c’est le cas de Christian.
Les participants à cette réunion ne reconnaissent pas le tueur.

Le 21 mars Christian BALLE ANDUY voit cette vidéo et LUI reconnaît Mohamed Mérah. Il le suit depuis plusieurs années avec un officier traitant. Il a toujours soutenu que ce n’était pas un loup solitaire contrairement à la thèse de sa direction centrale. Il sait où il loge. S’il avait assisté à la réunion, il aurait reconnu Mohamed Mérah, ils seraient allés l’arrêter et la tuerie d’OZAR HATORAH n’aurait pas eu lieu.

Quand il m’apprend cela, mon sang s’est glacé. Il me dit surtout : «N’en parle à personne il n’y a que Manuel VALLS, Ministre de l’Intérieur à l’époque et le juge d’instruction qui sont au courant ».
J’ai donc gardé ce lourd secret jusqu’au procès d’Abdelkader MERAH (frère de Mohamed), en mars 2019.
Pour l’histoire : il a été condamné à 30 ans de Réclusion Criminelle par la Cour d’Assises Spéciale. Il avait été condamné en première instance à 20 ans et très bien défendu par un grand et talentueux avocat, notre garde des sceaux Dupont Moretti, il a pris 10 ans de plus en appel 2.

Donc, Balle Anduy a témoigné pendant 5 heures devant la cour d’Assises Spéciale d’Appel et il a déballé toute l’histoire mettant en cause sa direction centrale, ce qui lui a valu d’être mis à la retraite anticipée et à l’officier traitant d’être muté en Nouvelle Calédonie.
Les médias se sont fait l’écho de son témoignage et cet homme de l’ombre a été mis en lumière avec une page entière dans la Dépêche (29 mars 2019) avec sa photo. Un membre de la communauté juive de Toulouse que je connais bien depuis que mes parents ont reçu la médaille de YAD VASHEM « Justes parmi les Justes de la nation » a assisté à sa déposition. Il en est sorti bouleversé.

Par la suite, j’ai demandé à Christian qui vit au Pays basque de venir témoigner devant mes élèves de 3ème année de licence en droit de l’Institut catholique et devant mes amis de mon club Lion.
Il me répond chaque fois : « Je n’arrive pas à libérer ma conscience de cette affaire et pour tenter d’oublier je fais de la méditation transcendantale ».

Merci de m’avoir écouté.

1 C’est amusant, car 30 ans après, cette réforme redevient d’actualité avec l’intention d’y inclure cette fois la PJ. J’ai été interviewé à ce sujet par un journaliste de la Dépêche (article du 24 octobre 2022 où je disais que la DDPN était une excellente réforme mais que la PJ ne devait pas en faire partie et qu’elle devait conserver sa spécificité).

2 Je crois savoir que dans sa cellule lorsque Abdelkader Merah fait ses 5 prières et qu’il invoque son avocat, il l’appelle « Ducon Moretti », mais je ne suis pas sûr de ma source!

PRIX DE L’ALTRUISME 2022

Prix Ernest-Georges LANNES attribué à
 Robert VICENTE

Présentation par Michel OLLE-CAUSSE (11ème fauteuil)

Monsieur le Maire,
Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc,
Mesdames et Messieurs les Académiciens,
Chers Amis,

Qui ne connait pas Robert VICENTE ?

Eh bien qui ne connait pas Robert VICENTE n’est pas toulousain !

Né en 1947 à Sidi Bel Abbès, il fait ses études au collège Leclerc de cette ville où était implanté l’Etat major de l Légion étrangère depuis 1842.

En 1962 il quitte l’Algérie, comme beaucoup…

En 1965 il s’engage dans les cadets de l’armée du train avant de rejoindre les troupes d’assaut de la Légion étrangère.

En 1993 il fait valoir ses droits à la retraite et quitte l’institution militaire.

C’est alors qu’il s’oriente vers le bénévolat….

Création de l’ADEPAT Association de Défense du Patrimoine et de l’Âme Toulousaine.

Il œuvre par exemple :

  • Pour la protection des grilles du jardin Boullingrin,
  • Pour la réfection du Lycée Fermat,
  • Pour l’inscription de Toulouse au patrimoine de l’UNESCO
  • Pour la protection du site de l’Aérospatiale.

Il est le partenaire historique de le création de concerts au profit des blessés de l’armée de terre et des familles et dont le premier concert a eu lieu en décembre 2011.

Il crée « Noël Sentinelle » au lendemain des attentats de 2015 et qui se déroule chaque année au palais Niel.

Il est à l’initiative de l’installation de villas à loyers modérés à proximité des casernes de Pamiers, Castelnaudary et La Cavalerie.

Il réalise des plaquettes mémoires des compagnons de le libération et notamment de Toulouse.

Il est aussi à l’initiative de la dénomination, sur les allées Jules Guesde, de « L’Esplanade LAZARE PONTICELLI », le dernier poilu français.

Il est aujourd’hui président de l’Association de soutien à l’EPIDE (Établissement Public d’Insertion dans l’Emploi) dont nous avons ici, ce soir, quelques représentants avec leur directeur Monsieur Philippe SALABERRY.

Robert a participé à l’implantation de cet établissement à Rangueil, sur le site du lycée Bellevue.

Il a quelques projets, je n’en citerai qu’un : l’installation d’un bâtiment (pour le dispositif ATHOS) recevant des blessés (psychologiques et physiques) au cours des opérations extérieures de l’armée de terre.

Je ne vais pas énumérer toutes les actions et les participations de Robert VICENTE : ce serait trop long et trop fastidieux et je pense que vous seriez de mon avis.

Alors oui, Robert mérite bien ce prix de l’altruisme, prix initié par un ancien secrétaire perpétuel de l’Académie Ernest-Georges LANNES et qui porte son nom.

Altruisme, Solidarité, Don de soi, quel que soit le nom qu’on lui donne, il repose toujours sur une valeur fondatrice, une détermination commune : La Fraternité.

La fraternité dont Charles Péguy disait : « qu’elle est la parente pauvre de la République ».

La remettre au premier plan c’est ce que nous faisons ce soir.

Posons-nous la question : Et toi qu’as-tu fait pour les autres ?

En ce qui me concerne j’ai la réponse et pour Robert VICENTE aussi.

Nous pouvons l’applaudir…..

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022

Installation Académicien Jean LOZES

Installation de M. Jean LOZES
au 26ème fauteuil de l’Académie du Languedoc

———–

Message du Président de l’Académie du Languedoc
Henri COUSSE

Je me dois de vous remercier pour votre présence, votre participation est indispensable à la réussite de ces séances solennelles.

Merci à Monsieur le maire Jean Luc Moudenc, qui nous accueille dans ce site prestigieux.
Représenté par Monsieur Grass qui présidera cette séance riche en lauréats.
Merci à tous en vos grades et qualités

Au cours de cette séance, 2 nouveaux Membres titulaires sont installés et je voudrai attirer votre attention sur ces 60 Membres titulaires qui sont les piliers de notre Académie.

Un Membre titulaire est un maillon qui renforce notre groupe, il doit pouvoir être disponible (c’est pour cela que les Académies fonctionnent majoritairement avec des retraités), ce critère n’est bien sûr pas nécessaire mais, il permet de compter sur une expérience, une formation et du temps libre au service de nos missions : Valoriser et faire connaître des Languedociens. Un retraité n’a plus de contraintes matérielles ; il est libre et de bonne foi ; ses connaissances sont l’âme de notre Académie. Mais les liens et la cohésion nécessitent de l’empathie et de l’amitié au sein du groupe.

La diversité des compétences culturelles, artistiques et le vécu antérieur, les goûts et les passions forgent une personnalité qu’il faut intégrer au sein du groupe.

Les fauteuils ont une histoire avec des occupants qui se sont succédés ; c’est l’appartenance à une lignée dont vous pourrez retrouver les Membres grâce à l’Annuaire de 2014.

Notre perpétuel a effectué un travail exhaustif. Mais cet annuaire édité pour les 50 ans, est épuisé ; il aura un successeur pour les 60 ans en 2024.

En attendant je vous propose de faire rééditer quelques exemplaires de l’annuaire de 2014, s’il y a suffisamment de demandes, s’inscrire auprès du trésorier : Professeur Louis Galtié.

Je propose un coût de 20 euros pour 550 pages, si le coût est supérieur, l’Académie subventionnera la différence.

Passons maintenant à l’installation du nouveau titulaire au 26ème fauteuil, le Professeur Jean Lozes.

Nous avons un cas particulier, habituellement hélas, le prédécesseur est décédé. En ce qui concerne l’ex-titulaire à ce fauteuil, Jean Paul Escalettes, il a accepté l’honorariat le 26 juillet 2022. Il est présent et pourra donc venir nous rejoindre pour la photo souvenir de cette succession.

——————–

Eloge de Jean LOZES

par Henri COUSSE (9ème fauteuil)

J’ai le privilège de présenter le Professeur Jean Lozes en vue de sa titularisation au 26ème fauteuil.

Membre associé depuis 2013, présenté par notre perpétuel Jean François Gourdou, il a donc 2 parrains : le Perpétuel et le Président.

Dans l’annuaire de 2014 il figure et vous retrouverez des informations que je vais résumer.

Né en 1942, une classe d’âge bien représentée dans notre Académie, plus particulièrement au sein du bureau.

Il est né à Saint Cyr l’Ecole, cela commence mal pour un languedocien ! Mais il s’agit d’un accident géographique lié à la carrière militaire de son père, qui sera affecté à Toulouse, lorsque Jean avait 2 ans et depuis il est un vrai Languedocien, soit à 97.5 % de son existence.

  • Ses études à Toulouse pour les 3 niveaux :
  1. Ecole primaire du Nord (quartier St Cyprien, cher à notre secrétaire général, lire l’oie…)
  2. Le réputé Lycée Pierre de Fermat (le nom d’un scientifique, que notre Académie honore, je vous rappelle qu’il repose toujours à Castres depuis quelques siècles).

Cette appartenance à un groupe (les anciens de Fermat), qui a été largement représenté, Je cite pour leur rendre hommage, certains disparus : José Badie, Lucien Vieillard, de Gely de Montauriol… Cazalbou, Dieuzaide, Faget.

Mais les Membres actuels tels que les éminents présidents Pierre Izard ou Philippe Douste Blazy, sont largement accompagnés à titre non exhaustif : Olle, Rudelle, Gourdou (perpétuel), Pouilhes, Cubaynes, Bounhoure, Ducassé etc…Sinon le temps imparti m’oblige à fermer cette liste.

  1. La faculté des lettres de Toulouse de brillantes études universitaires dans les années « vintage » (1960 – 1970) accumulation de diplômes aux 3 degrés certificat et licence d’anglais, CAPES, agrégation et doctorat état es lettres, (mention très bien).

Cette formation et l’anglophonie débouchent sur une,

  • Carrière professionnelle de Professeur d’anglais, comme Roger Ango et Pierre Cazéres. Enseignant le Français au Royaume Uni dans le Sussex 1963-1964, certifié, Il exerce à Montauban et Toulouse, mais professeur agrégé il enseigne à l’Université maitre de conférence, puis professeur des Universités après son doctorat, il terminera avec Eméritat à 70 ans.

Il a eu la reconnaissance de ses pairs, au niveau National :

  • Médaille des services volontaires
  • Officier des palmes Académiques.

Encore un groupe très riche au sein de l’Académie avec les enseignants, mais aussi de nombreux non enseignants.

  • Vie dans la cité sa famille, implantation rurale à Labruyère d’Orsa, dont son épouse Monique, Professeur d’Université fut pendant 30 ans Maire !

Jean a donc droit indirectement à l’appellation, Monsieur le Maire ? Un titre à étrenner ?

Il est aussi père d’Agnès et grand-père de Lili et Ninon.

Eminent Lion, fondateur du lions club d’Auterive et président de zone…

C’est un ancrage au sein de notre Académie, qui héberge d’anciens gouverneurs : notre perpétuel et J.C Nougaro et de vrais amis partageant des valeurs communes d’humanisme.

Jean Lozes est marqué par sa culture anglaise base de sa formation et de son activité professionnelle, il a été directeur de ERITA, département des langues étrangères. Même au niveau militaire, il a été instructeur d’anglais à l’Ecole de Salon de Provence, officier de réserve liaison, interprète et auditeur à l’Institut des hautes études de la Défense Nationale. Ses travaux articles, conférences et 7 ouvrages tout cela marqué du label Anglo-Irlandais.

Enfin, Jean Lozes est aussi un amateur d’histoire de l’Art, passionné d’armes, il a écrit un glossaire des armes en 2012. Il vient également enrichir le groupe de mes filleuls (je ne les cite pas) !

Voici des pistes et des mots clés, des groupes et des appartenances pour intégrer cet Académicien titulaire au 26ème fauteuil (après un essai transformé).

Je vous demande d’applaudir le Professeur Jean Lozes

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Prix Renée ASPE 2022

Prix Renée ASPE 2022 décerné à Annette CUNAC

Présentation par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

Annette CUNNAC, vous êtes une vraie languedocienne pour être née dans les années 50  à Rabastens. C’est donc dans le Tarn que vous passerez votre jeunesse avec votre scolarité à Salvagnac puis au Lycée à Albi.

L’étude détaillée de votre CV démontre que vous avez eu plusieurs vies, et même si depuis toujours vous avez été attirée par votre passion artistique, vous avez dû d’abord mener à bien vos études.

Avec votre diplôme de secrétaire bilingue, vous avez travaillé pendant 4 années à la City à Londres dans une importante société d’import-export avant de rentrer en France. C’est alors qu’avec votre compagnon vous avez ouvert une librairie à Salon de Provence.

Enfin à 33 ans vous êtes revenue au pays et vous resterez pendant 30 ans au service de la société Médicornéa. C’est alors que vous vous inscrivez aux cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse dont vous suivez l’enseignement de Pierre Darques pendant 4 ans en parallèle avec vos activités professionnelles.

Vous dessinez et vous peignez depuis toujours, mais cette activité est allée crescendo au fil du temps pour devenir l’essentiel depuis que votre mise à la retraite vous permet de vous consacrer entièrement à votre passion.

Vos actuelles sources d’inspiration sont les scènes de la vie quotidienne principalement dans notre Languedoc. Vous excellez aussi dans la sublimation de paysages, saisissant la beauté de Toulouse, tout comme les splendeurs des paysages découverts lors de vos nombreux voyages. Je pense à cet instant à votre magnifique série sur les temples Khmers d’Ankor Vat au Cambodge. Vous continuez  au cours de vos voyages à prendre des croquis ou des photos en vue de toiles à venir.

J’ai été ainsi séduit par vos instants de vie, saisis en Ethiopie, en Chine ou ailleurs. Ce qui frappe c’est votre façon particulière de traduire la lumière dont vous dite « c’est l’essentiel ».

Et c’est vrai qu’à contempler vos toiles, on se sent tout à coup transporté et on se prend à voyager avec vous.

Un critique d’art disait de vous à juste titre « la lumière transcende tout. Un rayon de soleil, un halo de lumière suffit pour qu’un lieu, un paysage, une scène que l’on trouve d’habitude ordinaire, soit sublimé ».

L’Académie du Languedoc  s’enorgueillit de vous accompagner dans votre parcours pictural et vous enjoint instamment de conserver longtemps votre effervescence artistique. Elle est fière ce soir de vous décerner le prix de peinture que vous avez amplement mérité.

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Prix Déodat de Severac 2022

Prix  DEODAT de SEVERAC décerné à
« DUO de TOULOUSE »

Dominique PUISSAN et Jean GASCIARNO

 

Présentation par Chantal DUNOT (45ème fauteuil)

Le Duo de Toulouse

est né il y a plus de vingt ans de la rencontre entre Dominique Piussan et Jean Robert Gasciarino  au Conservatoire de Toulouse, tous deux dignes représentants des écoles françaises de harpe et de flûte.

Participant activement aux évènements artistiques de leur établissement et de la Région, ils collaborent régulièrement au sein de différentes formations.

Riches de cette expérience et de leur complicité musicale, ils décidèrent de se consacrer plus particulièrement au duo flûte et harpe, très séduisant mais souffrant d’un répertoire assez limité.

Commença alors, dans la pure tradition du dix huitième siècle un travail de transcriptions et d’arrangements afin d’enrichir l’offre musicale de cette formation. Depuis, ils se produisent avec bonheur, jouant un répertoire qui va de Jean Sébastien Bach à Marc Bleuse !

Pédagogues nés, leur activité artistique est également tournée vers la transmission et leurs élèves bénéficient largement de cette pratique.

Ils totalisent à deux soixante cinq ans de Professorat au Conservatoire de Toulouse, de quoi faire de nombreux émules parmi des générations d’enfants de la région. 

Pourtant à l’origine ni l’un ni l’autre ne sont toulousains , mais leur rencontre avec Toulouse a été déterminante.


Dominique Piussan

née à Alger, a fait le CNSM de Paris où elle a obtenu le prix de Harpe , parallèlement à un troisième cycle de musique de chambre, puis le CA de professeur, Elle a aussi été finaliste du concours international de Gargilesse dans la Creuse,

Avant de s’installer à Toulouse, elle a beaucoup travaillé à Paris, mais aussi à l’étranger, lors de nombreuses tournées notamment avec Emmanuel PAHUD.

Elle-même dit que dès qu’elle a mis les pieds à Toulouse il y a 25 ans, elle s’est sentie chez elle et a été extrêmement bien accueillie 

Et depuis elle forme avec enthousiasme des jeunes toulousaines à la Harpe, avec d‘excellents résultats. Passionnée, enthousiaste, hyper active, elle sait tout faire: Politique, Construction,le BTP n’a pas de secret pour elle, elle construit actuellement son propre chalet dans les Alpes, Il faut dire que cet instrument pèse 34 kilos et qu’il y a plus d’une tonne de tensions sur l’ensemble des cordes donc contrairement à l’image éthérée et élégante des harpistes , il faut une certaine poigne pour en jouer,,,,

Jean-Robert Gasciarino:

Marseillais d’origine comme Jean-Pierre Rampal , Jean-Robert Gasciarino raconte comment à 22 ans il s’est retrouvé un beau matin à Toulouse, chaudement recommandée par Ida Ribéra, l’assistante de Rampal pour ouvrir une deuxième classe au Conservatoire.

Le défi à cet âge était important, impressionnant mais comme il le reconnaît, très bien formé par ses maîtres , l’expérience a été concluante et finalement dit-il « Toulouse et moi nous nous sommes adoptés». Ce païs est désormais le sien : au fil du temps il est devenu un Pyrénéiste confirmé ( il a gravi plus de 300 sommets et fait la traversée du massif de la Méditerranée à l’Océan en solo ); mais aussi un autre chiffre impressionnant il a formé 90% des professeurs de flûte de la région toulousaine.

– tout au long de ces années, il a eu également le plaisir de jouer régulièrement avec l’orchestre du Capitole et bien sûr en duo avec Dominique .

Voilà les deux beaux artistes que nous récompensons ce soir et que je vous demande d’applaudir.

Andante de la sonate en mi-mineur de Jean-Sébastien Bach

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Installation au 7ème fauteuil 24-11-2022

Installation au  7ème fauteuil de l’Académie du Languedoc de

MAITRE Ludovic  SEREE DE ROCH

 Eloge par le Dr J.F. GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

 

Monsieur FRANCIS GRASS maire adjoint à la culture représentant monsieur JEAN -LUC MOUDENC maire de Toulouse et président de Toulouse métropole

Mesdames messieurs les représentants des autorités civiles militaires et religieuses.

Chères consœurs, chers confrères, chers lauréats, chers fidèles amis.

J’ai le grand plaisir et honneur de faire devant vous l’éloge de maitre LUDOVIC SEREE DE ROCH pour son installation membre titulaire au 7ème fauteuil de l’Académie du Languedoc à la succession du professeur de médecine GILLES FOURTANIER  élevé au grade de président d’honneur de notre Académie.

Maitre LUDOVIC SEREE DE ROCH, nous allons en juger, a toutes les qualités requises, en effet :

D’une part vous êtes bien languedocien, né à Toulouse le 22 juillet 1969,  fils du docteur jean SEREE DE ROCH, décédé, médecin à Léguevin, que j’ai bien connu, et marié avec Isandre originaire de Pamiers, avec laquelle vous avez  eu deux enfants Corbeyran et Hermence

De plus nous avons une parenté commune avec le magistrat, député, fondateur de la 2ème république de 1848, maitre jean pierre Pages de Seix en Ariège

Et surtout encore vous avez été déjà installé membre associe de notre Académie du Languedoc le 14 décembre 2011 dans cette même salle des illustres.

D’autre part MATRE LUDOVIC SEREE DE ROCH est un grand universitaire, un grand avocat, un grand historien et encore un grand  humaniste.

Tout d’abord vous avez fait d’excellentes études supérieures diplômé de l’institut d’études politiques en 1992 et d’études européennes en, 1994 puis Docteur en droit en 1999 avec une remarquable thèse qui a été primée, sur la modernisation de la fiscalité enFrance de 1914 à 1926.

Aussi vous avez été brillammentreçu en 2000 au CAPA soit la capacité d’aptitude à la profession d’Avocat. Vous avez été aussi nommé en 2001 maitre de conférences des universités dans la section du droit public, en 2011 membre de la direction scientifique de la faculté de droit canonique de Toulouse et en 2018 avocat de l’Officialité interdiocésaine de Toulouse.

Vous avez donc une importante double carrière professionnelle d’enseignant chercheur universitaire en droit et d’avocat spécialisé en fiscalité.

En tant qu’enseignant de 1995 à maintenant, vous avez été chargé de travaux puis chargé d’enseignement des Masters II et DESS à la faculté des Sciences sociales de Toulouse de l’université Paul Sabatier, mais encore de Pau et des Pays de l’Adour en donnant des cours d’histoire du droit, du droit constitutionnel, du droit administratif, du droit contentieux fiscal, du droit des douanes droit des affaires. Nous voyons bien là l’étendue de vos connaissances

Vous avez aussi été et vous êtes toujours aussi Professeur à la faculté de droit canonique dit Institut catholique de Toulouse et chargé de cours à la roche sur YON pourla gestion et la fiscalité des biens ecclésiastiques.

Vous avez aussi maitre de 10 thèses et membre du jury des thèses de droit

Vous êtes encore membre du jury d’examen du CAPA pourles futurs avocats

Sur le plan de la recherche vous avez publié 60 articles et livres sur des travaux universitaires scientifiques et historiques dans des revues nationales et internationales je ne peux bien sur les citer tous bien sur aujourd’hui, mais il s’agit surtout de textes de droit et plus particulièrement de fiscalité, sur le plan historique il s’agit surtout d’histoires de lieux et de personnalités sur l’Ariège et les Pyrénées.

Vous êtes aussi un grand avocat à la cour, ténor du barreau dans votre spécialité de la fiscalité, vous exercez dans votre cabinet du 12 boulevard de Strasbourg à Toulouse avec son champ d’interventionsur tous les tribunaux et cours d’appel du territoire national et des Dom- Tom

Vous assurez la défense parfois de l’administration, maissurtout du contribuable sur divers contentieux ; fiscal, douanier, l’opposition aux recouvrements, le patrimoine économique et financier, les œuvres d’art, les métaux précieux, enfin le contentieux électoral et ecclésiastique.

Enfin vous avez eu et vous continuez une toute aussi grande activité dans l’ordre de Malte, l’ordre du saint sépulcre, de saint Georges, de saint Grégoire et des pontificaux dans un but religieux et humanitaire pour les pauvres les malades et loger les prêtres en retraite.

Vous êtes encore lieutenant-colonel de réserve de la gendarmerie et auditeur de la 191 cession de l’institut de la défense nationale

Aussi vous avez reçu plusieurs distinctions en devenant chevalier, officier commandeur et médaillés de ces divers ordres

Cher maitre Ludovic Seree de Roch qu’elle grandes et magnifiques activités sur plusieurs plans . Vous avez donc bien toutes les qualités requises pour être membre titulaire de l’Académie du Languedoc félicitations, mais dans vos nombreuses activités gardez une petite place pour l’Académie

Recevez maintenant votre diplôme d’appartenance de membre titulaire au 7ème fauteuil toute nos félicitations. On peut l’applaudir chaleureusement

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022

Prix André GASTOU 2022

Prix André GASTOU attribué à
Nathalie VINCENT-ARNAUD

pour le recueil « Clé d’Août »

Présentation par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

Monsieur le Maire, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mesdames et Messieurs les Académiciens, Mesdames et Messieurs, chers amis…

Nathalie Vincent-Arnaud est née à Toulouse et a grandi à Cahors. Après de brillantes études littéraires à Toulouse et à Montpellier, elle devient enseignant-chercheur, professeur à l’Université Toulouse-Jean Jaurès, au Département d’Études du Monde Anglophone. Ses domaines de spécialité sont la stylistique, ainsi que les relations entre littérature, musique et danse classique. Elle a également une activité de traductrice, principalement de sciences humaines et de poésie.

Car l’écriture poétique est visiblement essentielle pour elle – et son talent a d’ailleurs été maintes fois honoré : c’est ainsi que –  entre autres –  la Société des Poètes français, la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie, le Printemps des poètes, l’Association parisienne Astrée, les Arts littéraires et récemment les Jeux Floraux ont attribué plusieurs prix à sa poésie ; poésie exigeante, complexe, non académique, d’une écriture extrêmement travaillée et qui surtout rend au plus juste ce que Nathalie décrit elle-même comme « fulgurance des émotions  qui l’envahissent  depuis son adolescence ».

              Mais c’est son recueil « Clés d’août » qui est aujourd’hui l’objet de toute notre attention, le titre « Clés d’Août » suscitant déjà notre curiosité, les « clés » permettant peut-être de « pénétrer un secret, un mystère », le mois d’août quant à lui, étant, dit-elle : « l’espace ambivalent de pleine lumière et de résurgences d’ombres…».

             C’est dire qu’il ne s’agit ici en aucun cas d’un univers totalement lumineux, serein, mais plutôt de « l’expression profonde d’une mélancolie…», tout ceci sous l’influence diffuse de nos grands romantiques français mais aussi allemands (car notre poète est également germaniste !), ou encore sous l’influence de T.S. Eliot, Wilfred Owen et Allen Ginsberg.

               Et cette mélancolie, qui accompagne l’ensemble de son recueil, surgit dès le poème d’ouverture, où « le soleil noir appelle/enlace sans détours images et visages », ce qui évoque « le Soleil noir de la Mélancolie » de Gérard de Nerval

              Ce soleil peut être aussi « …écartelé » ou même « délavé »,  références – toute en retenue – à plusieurs disparitions dramatiques au sein de son entourage familial, la poésie de Nathalie étant une poésie de la pudeur, de l’implicite, des mémoires : « Terres brûlées/… D’une flamme arrachée/ Aux ruines de l’absence/… Heures livrées/ Aux souvenirs d’ivresses/ Pleurs taris/Vient la nuit ».

              Même l’enfance, thème ô combien important, est à ses yeux une époque d’inquiétude : Nathalie n’évoque-t-elle pas  « …les orages lourds/ des forêts de l’enfance » ?

                Mais sa poésie est également celle des arrêts sur des figures individuelles, Zelda Fitzgerald par exemple et sa triste fin au bord du lac Léman ; après le décès de David Bowie, le poète écrit : « …seule, seule la musique se tait ».

              Arrêts en outre sur des évènements collectifs : en 2016, les attentats à Berlin et ceux de Nice la bouleversent : « Sur les pavés/La rage/D’un azur qui s’acharne/Uni au sang des fleurs ». 

Car une extrême sensibilité et toutes « ces émotions qui envahissent » le poète sont source inépuisable d’une généreuse empathie que je dirai universelle.

                    Ce que sa poésie nous offre encore, ce sont des impressions instantanées, sur un paysage ou sur une musique : « le Clair de lune » de Debussy lui inspire de magnifiques vers sur « Les éphémères/Parfums de mélopées »…

                      Précisons que tout n’est pas désespérance chez notre poète qui joue par exemple avec le langage, en créant des néologismes, tel ce titre inopiné, « Pianomadisme », pour un poème composé sur la « Fantaisie-impromptu » de Frédéric Chopin.

             Sous l’influence de Baudelaire, l’un de ses poètes de prédilection, de nombreux  oxymores sont introduits malicieusement dans la composition de plusieurs poèmes, tels que « …mélodies inertes », « …un cœur sans unisson », « Des sirènes noyées »…

             Et le poème intitulé « Un siècle » éclaire bien une certaine forme d’espérance : « Un siècle passera sur cette mer sereine/ Nous n’aurons plus au cœur ni l’amour ni la haine/… Rien qu’un sourire aux lèvres »

              Je voudrais terminer en évoquant la seule illustration de son recueil avec un tableau de son grand-père, qui figure un promeneur solitaire, de dos, s’avançant vers d’autres horizons. Ce voyageur est peut-être comme chez le peintre romantique allemand Friedrich, une métaphore de l’avenir inconnu.

Ajoutons que dans l’imaginaire de notre germaniste Nathalie le troublant « Voyage d’hiver » du poète Wilhelm Müller, l’ombre inquiétante du « Erlkönig » (le Roi des aulnes) de Goethe, deux poèmes mis en musique par Schubert, de même que l’homme à la double identité, le fameux « Doppelgänger » de Schumann, ne sont jamais très loin…

Je dirai donc que ces « Clés d’août » n’ont sans doute pas livré tout leur mystère, ce qui accroît leur pouvoir de fascination.

           Chère Nathalie, l’Académie du Languedoc est heureuse de vous offrir le Prix de Poésie André Gastou pour « Clés d’août », remarquable recueil de poésie !

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022