Archives de catégorie : académie

Présentation Yves COT membre associé

Présentation de M. Yves COT

par

François-Régis GASTOU, Secrétaire général (54ème fauteuil)

Monsieur l’Adjoint au Maire de Toulouse,
Monsieur le Secrétaire Perpétuel de l’Académie du Languedoc,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Mesdames et Messieurs les Académiciens,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur,

Depuis quelques années nous avons le plaisir de nous rencontrer dans des lieux privilégiés, réservés aux salons de vieux documents, de papiers anciens, de marque-pages ou de cartes postales anciennes.

Aujourd’hui, notre Compagnie a décidé de vous présenter en qualité de membre associé aux cotés des académiciens et académiciennes du Languedoc. Vous avez déjà prouvé votre attachement à notre Académie et vous allez désormais devoir vous investir pleinement pendant une période indéterminée en participant à ses nombreuses activités. Il convient de soutenir notre langue d’oc et valoriser ceux qui défendent notre région. Avec l’esprit de rigueur insufflé par nos compagnons, vous pourrez un jour, après une vacance bien-sûr, accéder à un siège d’académicien.

Mais avant tout, je me dois de vous présenter auprès de tous nos confrères et amis ici présents dans cette magnifique salle des Illustres.

Vous êtes toulousain, né le jour où le Grand Prix Littéraire de la Ville de Paris est décerné à monsieur Paul FORT poète et dramaturge français. Votre père Bernard né à Cazeres est ingénieur à la SNCF et votre mère Geneviève, pharmacienne, est native de Séverac-le Château dans l’Aveyron.Vous êtes un vrai languedocien installé depuis toujours dans notre belle province.

Vous faites vos études à l’école St Stanislas puis à St Joseph et vous terminez par l’école Montalembert dirigée par les frères Maristes où vous obtenez le diplôme du Baccalauréat en 1973.

Sous l’influence de votre mère, vous vous êtes essayé, tout d’abord,à la profession de préparateur en pharmacie, tout en vous orientant vers des études de droit. Vous étiez déjà, grâce à votre professeur de français, très fortement imprégné et enthousiasmé par la littérature,vous avez à la fois la passion de la lecture et de l’écriture. Pour satisfaire cet attrait devenant trop prégnant, vous achetez une librairie sur la commune de Muret.

Vous vous mariez en 1982 avec Annick NICOL, et vous avez ensemble une fille Estelle, qui vous donnera une charmante petite fille Laureline.

Puis au tournant des deux siècles, comme vous le dites si bien, vous devenez bouquiniste sur les marchés toulousains, ce qui vous permet de côtoyer et de rencontrer un large public souvent passionné par le patrimoine régional.

Depuis, vous voilà à la retraite et votre grand plaisir est d’effectuer des recherches sur des personnages plus ou moins connus en Languedoc et vous proposez alors vos articles à des associations comme par exemple« Les Toulousains de Toulouse ». 

Vous êtes animé également par la passion de la musique classique et par l’amour de l’une des plus belles villes au monde Venise « la Sérénissime ». Je partage avec vous la magie que dégage cette ville qui compte de merveilleux monuments, une histoire très richeou Napoléon a laissé son empreinte !…Napoléon, illustre personnage fait partie aussi de l’une de vos passions commebeaucoupd’entre nous pour l’importance historique et patrimoniale qu’il a laissée tel que vous le précisez.

Vous aimez voyager avec votre épouse Annick pour découvrir le monde.Vous ne m’en voudrez pas si je précise que vous êtes dans l’esprit du célèbre reporter Tintin dont vous affectionnez particulièrement les aventures.

Vous avez une passion plus originale :la plongée en apnée en mer ou dans les eaux douces d’un lac. Vous verrez, lors de nos prochaines réunions, que la pratique de plongée en apnée peut aussi s’effectuer à l’air libre au milieu de nos confrères.

Vous avez le sens de l’organisation et vous avez créé quand vous étiez libraire à Muret, le Salon Régional du Livre historique dans le cadre des fêtes occitanes. Depuis 2016, vous avez institué le Salon du Signet, du livre et des vieux papiers également dans la ville de Muret. Ces rencontres sont très appréciées par les collectionneurs et amoureux des vieux papiers. Depuis la création de ce salon,vous m’avez permis d’illustrer chaque année les marque-pages évènementiels.

Notre Compagnie va bénéficier de votre riche personnalité, composée de multiples facettes culturelles,et vous permettre de travailler aux côtés de tous nos confrères académiciens et membres associés.

Et surtout n’adoptez pas la formule célèbre de Jean d’Ormesson : « Je me dis encore souvent : jamais je n’y arriverai ». Nous savons, Monsieur, que votre participation sera effective et constructive.

Aujourd’hui vous devenez membre associé de l’Académie du Languedoc. C’est un plaisir pour nous de vous admettre au sein de notre Compagnie. Dans quelques instants vous recevrez le diplôme créé par notre confrère sculpteur Georges Guiraud, décédé en 1989,accompagné de la médaille de notre académie qui est l’œuvre de notre confrère-affichiste Foré, décédé en 2019.

Soyez maintenant le bienvenu dans notre docte Académie.

 

Présentation de monsieur Yves COT par François-Régis GASTOU

Jeudi 24 novembre 2022 – Salle des Illustres – Mairie de Toulouse

 

 

 

Prix d’Histoire GRATIEN LEBLANC 2022

Prix d’Histoire Gratienn LEBLANC :

Guillaume DRIJARD et associés

Présentation par Dr Jean-Louis DUCASSE (27ème fauteuil)

Monsieur le maire,

Monsieur le secrétaire perpétuel, Monsieur le président, Monsieur le secrétaire général, chers collègues de l’académie du Languedoc,

Mesdames, Messieurs,

L’ouvrage qui ce soir reçoit le Prix d’Histoire GRATIEN LEBLANC 2022 est donc « La Prison Saint-Michel à Toulouse, en images, des origines à nos jours ». Il s’agit, et j’y reviendrais, d’un ouvrage collectif coordonné par le Comité de Quartier Saint-Michel à Toulouse et la personne qui se tient à mes côtés pour recevoir ce prix est le président de ce Comité Mr Guillaume DRIJARD.Même si j’ai été informé de l’honneur qui m’était fait de présenter ce livre accompagné d’un lapidaire « Fais court ! »,je vais quand même me permettre de prendre le temps de vous expliquer « pourquoi ce livre ? » et « pourquoi un prix Gratien Leblanc ?».

Ce livre a séduit l’Académie qui a donc souhaité l’honorer car il met en valeur l’histoire d’une partie du patrimoine toulousain. Il est constitué de reportages photographiques réalisés sur cet ensemble assez unique par des personnes aussi connues en photographies que DIEUZAIDE oule STUDIO HENRI MANUELet par des personnes que l’on attendrait plus sur un autre terrain comme Clément POITRENAUD ancien international de rugby et toujours très actif au Stade Toulousain.

A propos des photographies de DIEUZAIDE, il faut lire l’émouvant témoignage de la rencontre en 2014 entre les membres de l’association de quartier et Mme Jacqueline Dieuzaide et de son cadeau à l’association de la photographie faite en 1968 par Jean Dieuzaide de l’ « arrêt facultatif Prison ».

Cet ouvrage est riche de ces images sans fard et pour toutes celles et tous ceux qui n’ont jamais vu l’intérieur d’une maison d’arrêt ou d’un centre de détention je suppose que sa vue provoquera la même surprise que la première fois que j’y suis rentré … mais je vous rassure j’étais en mission SAMU ! Il est également riche de toute une recherche sur l’histoire de cet ensemble avec les plans détaillés de l’architecte (Jacques-Jean ESQUIÉ) dont vous apprendrez au passage que c’est le même que celui du centre hospitalier Gérard Marchant … et vous comprendrez mieux pourquoi au 19ième siècle on parlait du grand enfermement pour les malades psychiatriques ! Comme je l’ai dit en préambule il n’y apas d’auteur principal et sur la jaquette du livre il y a la liste des personnes ayant contribué essentiellement par leurs reportages photographiques à sa réalisation … le tout étant coordonné donc par le Comité de Quartier Saint-Michel qui a souhaité mettre en valeur un lieu tout à la fois connu (le Castelet donne de plein pied sur la grand-rue Saint-Michel et nul ne peut l’ignorer) qu’inconnu car son terrain d’emprise est de près de 2 hectares. Et surtout un lieu de mémoire avec tous ces résistants durant la deuxième guerre mondiale qui y ont été incarcérés et pour bon nombre exécutés. Et avec la crainte du Comité de Quartier qu’il soit livré à la spéculation immobilière plus qu’au culte de la mémoire et au bien-être de la population.

Une fois que la direction de l’Académie a décidé d’honorer cet ouvrage pourquoi lui remettre un Prix d’Histoire Gratien Leblanc ? Parce que Gratien Leblanc qui est né à Castres en 1904 a fait sa carrière de professeur d’histoire quasi exclusivement aux classes préparatoiresdu Lycée Pierre de Fermat à Toulouse. Son enseignement, ses écrits, surtout des articles consacrés au patrimoine, sont la base d’un engagement pour sauvegarder ce patrimoine ; comme ce fut le cas remarquable pour les remparts du faubourg Saint Cyprien avec leurs 4 tours. En fait, dès l’âge de 22 ans, il s’est impliqué dans la défense du Pont Neuf et de l’Hôtel Dieu ; il a plus tard contribué entre autres à la restauration de la façade de l’Hôtel Dumay. Et dans le monde associatif, il a œuvré et successivement présidé 3 grandes associations toulousaines, les Toulousains de Toulouse, l’Académie des Sciences et Belles-Lettres et la Société d’archéologie.

Sa vie est imbriquée très largement à Toulouse, cette ville où il a étudié, enseigné, vécu, contribué à la vie culturelle et surtout obtenu des succès dans la difficile préservation du patrimoine et l’Académie du Languedoc perpétue donc son souvenir en attribuant depuis 2000 un prix d’histoire Gratien Leblanc.

Un détail puisque nous avons la chance d’avoir Mr LATTES comme représentant Mr le maire de Toulouse et que je sais son rôle dans cette action particulière : je pense qu’au vue de ce que la ville de Toulouse a bénéficié des actions de Gratien LEBLANC elle pourrait baptiser une rue de son nom pour contribuer à son souvenir. Et il y a probablement une piste du côté de la rue Franc où il a vécu, de son mariage en 1929 jusqu’à sa mort en 1993.

Pour terminer, un mot, court bien sûr, sur Guillaume DRIJARD. Il préside ce comité de quartier Saint-Michel et j’ai appris à le connaître à travers son action à la tête de l’Union des Comités de Quartier de la Métropole Toulousaine où j’essaye de le suivre pour l’association de quartier Chalets Roquelaine que j’y représente. C’est un homme de dialogue mais aussi de conviction ; c’est un homme qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts, c’est un homme dont la parole est rare mais toujours juste et je crois surtout que c’est un homme de concertation. Mais attention pour lui, comme pour moi, la concertation n’est pas simplement prendre l’avis des autres … ça c’est de la consultation … mais la vraie concertation celle de l’action de « projeter de concert », celle de la volonté de s’entendre pour agir ensemble dans l’intérêt de tous.

Guillaume, je suis heureux que Jean-François GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie, te remette le Prix Gratien Leblanc 2022 de l’Académie du Languedoc pour cette belle réalisation autour de la Prison Saint Michel à Toulouse et pour le combat du Comité de Quartier, à l’image de ceux de Gratien Leblanc, pour la préservation du patrimoine toulousain.

Le 24 novembre 2022 – Salle des Illustres

Prix FERMAT 2021 Audrey DUSSUTOUR

Jeudi 24 novembre 2022  Salle des Illustres au Capitole

Prix Fermat 2021 à Audrey DUSSUTOUR

Présentation par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

Monsieur le Maire,
Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc,
Mesdames et Messieurs les Académiciens,
Mesdames et Messieurs, chers amis,

1958 : Une substance informe et gélatineuse venue de l’espace tombe près de la petite ville de Downingtown, Pennsylvanie. Initialement de la taille d’un poing, cette substance grossit à mesure qu’elle absorbe un à un les habitants de la paisible bourgade.

1989 : un météorite frappe la terre, une masse informe s’en extrait et grandit en ingérant un à un les habitants d’une ville.

Vous avez peut-être reconnu les films d’IRVIN Yeaworth Jr (1958) et de CHUK RUSSEL (1989). La vedette de ces deux films est cette masse gélatineuse baptisée  « Blob ».

Les années 2000 : dans un laboratoire du CNRS une jeune chercheuse née dans l’Aveyron, Audrey DUSSUTOUR,  s’intéresse au Physarum polycéphalum dont les propriétés lui rappellent celles de cette substance de 1958 et 1989. Elle baptise l’objet de ses recherches « Le BLOB ».

Si les deux films précédemment cités n’ont pas eu un grand succès, le Blob d’Audrey DUSSUTOUR est devenu scientifiquement et médiatiquement un incontournable du top scientifique.

Un point d’orgue a été obtenu avec l’embarquement de quatre Blobs dans la Station Spatiale Internationale avec Thomas Pesquet. 350 000 élèves ont suivi cette expérience tout en élevant avec passion un Blob dans leur classe.

Mais pourquoi ce Blob attire-t-il autant notre curiosité ? C’est un corps  monocellulaire, il rampe, dévore tout sur son passage, et peut atteindre la taille de 10m2 en laboratoire. Bien que dépourvu de cerveau, il est capable d’apprendre et même d’enseigner.

Sa façon de se nourrir est typiquement animale : il engouffre sa nourriture.

Le Blob peut ingurgiter des bactéries, se délecte de champignons et, en laboratoire, raffole de flocons d’avoine.

Mais nous avons la chance d’avoir ici aujourd’hui la spécialiste du Blob et si vous souhaitez en savoir plus sur lui, vous pourrez, j’en suis sûr, lui poser des questions à la fin de la cérémonie.

Je vous recommande également les deux livres écrits par notre lauréate : « Tout ce que vous avez voulu savoir sur le Blob  sans avoir jamais oser le demander » et « Moi, le Blob ».

Mais Audrey DUSSUTOUR n’est pas seulement une spécialiste du Blob. Elle est directrice de recherche au CNRS et exerce au Centre de Recherche sur la Cognition Animale.

Son parcours universitaire et professionnel est exemplaire :

Après un Master en Neurosciences, comportement et cognition elle obtient en 2004 un doctorat en Éthologie conjointement à l’université Paul Sabatier et à l’Université libre de Bruxelles. Enfin en 2018 elle est habilitée à diriger des recherches.

Son parcours scientifique l’a successivement amenée en tant que post-doc au Canada à l’Université CONCORDIA, en Australie à l’Université de Sydney, deux universités où elle reviendra en tant que chercheur invitée et professeur invitée mais aussi chercheur invitée à l’Université d’Uppsala en Suède.

En 2009 elle est  chargée de recherche à l’Université Paul Sabatier et en 2020, elle est nommée Directrice de recherche.

Dès le départ les travaux d’Audrey DUSSUTOUR portaient sur l’intelligence collective et en particulier la régulation des déplacements collectifs. C’est ainsi qu’elle a travaillé sur les fourmis dont les déplacements rappellent ceux des humains. Ces travaux ont permis d’extraire des algorithmes de régulation générique qui peuvent s’appliquer à de nombreux domaines : robotique, informatique, voitures autonomes etc.

On comprend alors la liaison avec les recherches sur le Blob et ses déplacements qui donnent actuellement naissance à une collaboration industrielle. Il s’agit de s’inspirer du Blob pour trouver les chemins les moins énergivores dans les réseaux de télécommunication.

Il n’y a pas de recherche scientifique sans publications. Audrey DUSSUTOUR en compte de très nombreuses à son actif dans les plus grandes revues spécialisées internationales à comité de lecture.

Elle participe également à de très nombreuses conférences, séminaires, symposiums, congrès internationaux. Elle est actuellement éditrice associée de trois journaux scientifiques en langue anglaise et participe en tant qu’experte à de nombreuses revues.

La reconnaissance de tous ces travaux à valu à Audrey DUSSUTOUR de nombreuses récompenses scientifiques :

  • 2007 Le prix « Le monde de la Recherche »
  • 2009 Le prix du « Jeune chercheur » de la société française pour l’étude du comportement animal
  • 2011 Le prix « Adolphe Wetrems » de l’Académie Royale de Sciences de Belgique
  • 2018 Le prix du livre « Sciences pour tous »
  • 2022 La « Médaille de la médiation scientifique du CNRS »

Enfin en 2021 elle a été nommée Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

Madame DUSSUTOUR, l’Académie du Languedoc a également su reconnaitre vos mérites, la valeur scientifique de vos travaux et le rayonnement international que vous avez su leur donner.

Aujourd’hui c’est avec un très grand plaisir qu’au nom de l’Académie je vous remets le Prix Fermat de l’Académie du Languedoc.

Séance solennelle du 24 novembre 2022 – salle des Illustres-

Séance solennelle de l’Académie du Languedoc
24 novembre 2022

Mairie de Toulouse -Salle des Illustres

– Carton d’invitation

1 – Ouverture de la séance par le Secrétaire perpétuel Dr Jean-François GOURDOU

2 Allocution du Maire de Toulouse représenté par Francis GRASS Adjoint au maire

3 – Installation de Ludovic SEREE DE ROCH au 7ème fauteuil  par le Secrétaire perpétuel Dr Jean-François GOURDOU

4 – Installation de Jean LOZES au 26 ème fauteuil par Henri COUSSE Président de l’Académie (9ème fauteuil)

5 -Présentation de Yves COT en tant que Membre associé par le Secrétaire général François-Régis GASTOU (54ème fauteuil)

6 – Prix du livre d’Histoire Gratien LEBLANC à Guillaume DRIJARD ET ASSOCIES par Jean-Louis DUCASSE (27ème fauteuil)

7 – Prix du livre régional Ernest ROSCHACH  à André ORTET par Claude RUDELLE (16ème fauteuil)

8 – Prix de poésie André GASTOU à Nathalie VINCENT-ARNAUD par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

9 – Prix de peinture Renée ASPE à Annette CUNAC par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

10 – Prix scientifique Pierre de FERMAT à Audrey DUSSUTOUR par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

11 – Prix de l’altruisme Georges LANNES à Robert VINCENTE par Michel OLLE-CAUSSE (11ème fauteuil)

12 – Prix de musique DEODAT DE SEVERAC à « Duo de Toulouse » Dominique PUISSAN et Jean GASCIARNO par Chantal DOUNOT (45ème fauteuil)

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Quelques photographies de Michel CARRIER :

Histoire générale des Académies

HISTOIRE GENERALE  DES ACADEMIES

 par le Dr Jean-François GOURDOU Secrétaire perpétuel

 

Le nom d’Académie interpelle immédiatement notre esprit. Ce nom est en effet symbolique d’une grande ancienneté, d’une grande honorabilité et d’une grande qualité intellectuelle sur les arts,  les belles lettres et les sciences.

LA GRECE ANTIQUE

Le nom d’Académie est très ancien il provient en effet de la Grèce antique c’est presque un nom divin en réalité celui d’un Héros grec d’Athènes  le citoyen général  AKADEMOS qui donna ainsi plus tard son nom à l’Académie de Platon. C’est en effet un très beau nom d’une illustre famille grecque.

Aussi rappelons cette histoire légendaire d’AKADEMOS, en fait bien réelle. AKADEMOS était un notable citoyen grec devenu un Héros presqueun demi-dieu comme c’était souvent le cas dans la mythologie grecque. Cela correspond à l’époque  de  l’histoire du roi d’Athènes Thésée, le fameux vainqueur du Minotaure de l’ile de la Crête et par la suite impliqué dans la guerre de Troie. Celui-ci avait enlevé dans ses débuts la belle Hélène de Sparte qui n’avait alors que 12 ans. Pour se venger les Lacédémoniens de Laconie de Sparte décidèrent d’aller attaquer Athènes pour la libérer.

Cela se passait vers les années 500 av. J.-C. c’est alors que citoyen général  Akadémos sauva sa ville d’Athènes en éloignant les lacédémoniens de la ville, cela en négociant habilement avec les lacédémoniens, les renseignant  sur le lieu où se trouvait prisonnière la belle Helene éloignée cachée dans une autre ville éloignée d’Athènes où ils la retrouvèrent et la récupérèrent.  Dès lors  les hostilités s’arrêtèrent et  la ville d’Athènes fut sauvée du pillage  et en particulier la propriété du citoyen Akadémos situé sur une colline boisée à l’ouest près d’Athènes.

Celui-ci , a sa mort, fut enterré en ces lieux. Les Athéniens construisirent au-dessus de sa tombe un temple. Ce lieu devint un lieu de vénération. Il fut ajouté aussi un temple d’Athéna et le  jardin fut planté tout autour de cyprès, de platanes mais surtout de 12 oliviers provenant de boutures de l’olivier sacré du Parthénon. Ce lieu sacré fut encore entouré par un par un mur de pierre.

Ce site fut par la suite un lieu de promenade pour les Athéniens, car il n’était distant que d’une vingtaine de kilomètres hors des remparts et du centre de la cité d’Athènes il y fut construit ensuite plusieurs bâtiments dont un gymnase entouré de portiques soit une cour entourée de colonnades pour les exercices sportifs.

Ce lieu historique existe toujours, inclus maintenant à l’ouest de la grande ville d Athènes, mais il ne reste que quelques ruines , toutefois le beau jardin demeure et mérite la visite en souvenir d’Akadémos et de Platon.

PLATON LE PHILOSOPHE L’ACADEMIE DE PLATON

Par la suite deux cent ans plus tard, vers les années 300 avant J.-C. le philosophe Platon vient s’y installer d’abord pour les sports du gymnase puis pour la création de sa grande école de philosophie. Celle-ci fut nommée ainsi L’Académie du fait du nom du lieu du Héros grec Akadémos.

Platon était né en 427 av. J.-C. dans une noble famille aristocratique de la Grèce antique. En fait son nom de famille était ARISTOCLES, PLATON était son surnom signifiant  « Larges Epaules ».  En effet dans sa jeunesse il avait pratiqué tous  les sports et même il avait  participé aux antiques jeux olympiques.

Par la suite il s’orienta vers la philosophie et  il fut un élève de Socrate pendant 18 ans puis d’Euclide. Par la suite il voyagea beaucoup pour connaître le monde il visita successivement la Grèce  puis l’Égypte et surtout la Sicile où il fut un temps prisonnier du tyran de Syracuse Denis.

De retour à Athènes il fonda sa propre école. En tant que sportif connaissant la colline d’Akadémos il s’installa dans le gymnase puis il se fit donner ou acheta une partie du terrain où il construisit sa maison et son école avec un musée pour ses archives et divers objets,

Au début il ne s’entoura que d’amis puis rapidement de beaucoup de jeunes qui devinrent ses élèves, peu à peu il attira beaucoup de monde aussi cela devint une véritable école.

Cette école prit familièrement le nom d’Académie de Platon en référence au lieu de cette belle colline boisée et à l’histoire de cette école fondée par le philosophe Platon.

Platon finira sa vie en Grèce et mourra Athènes en 348 av. J.-C.

Platon nous a laissé de très nombreux ouvrages 28 en tout. Ceux-ci ont été miraculeusement conservés.  Ce sont des ouvrages manuscrits concernant ses immenses connaissances et toute sa philosophie selon trois périodes : celle de sa jeunesse puis celle de la maturité et celles tardives.

Les ouvrages de Platon sont surtout écrits sous forme de dialoguer apportant les conversations qu’il avait avec ses élevés souvent en question réponses sur un thème comme le Beau son thème favori. Ses plus  celebre ouvrages furent : Hippias, le Banquet, Phédon, la République,  le sophiste, le Politique ….

Ses livres abordent de très nombreux sujets tout d’abord la géométrie il y avait en effet à l ‘ entré de l’Académie une inscription « que nul ne rentre ici s il n’est géomètre » ensuite il aborda tous les sujets dont les sciences les mathématiques la physique, l’astronomie, la poésie, la littérature et surtout les philosophies utilisant la rhétorique et la dialectique puis aussi la politique.

L’Académie de Platon continuera après sa mort avec plusieurs de ses élèves.

Il faut citer aussi à cette époque la grande activité culturelle d’Alexandrie en Egypte avec sa célèbre Bibliothèque crée par les pharaons crois grecs Ptolémées pour les nombreuses élites intellectuelles de la grande cité avec en particulier le cercle de 7 poètes de l’Ecole d’Alexandrie, que nous retrouverons à Toulouse !

Mais après la conquête romaine de la Grèce, L’Académie de Platon s’endormit .

EPOQUE ROMAINE

Il faut citer une importante activité culturelle à Rome car nous la retrouverons ensuite à Toulouse la cité Palladienne à savoir avec les fêtes de la Déesse Flore et ses festivités intellectuelles au mois de mai avec distribution des fleurs du printemps aux poètes, ancêtre des jeux floraux de Toulouse.

À Rome quelques hommes de lettres dont surtout Cicéron dans sa superbe villa créèrent des lieux de réflexion philosophiques et littéraires en conservant que le nom de « Portiques ».

Il  existait aussi à Rome le « Collégium Poetarum » du célèbre poète Accius.

Certains Empereurs romains continuèrent la tradition Académique en particulier Auguste dans la grande bibliothèque de son palais, mais sans vraiment utiliser le nom d’Académie, car un peu méprisé car étant d’origine grecque d’où les populations n’étaient pas citoyennes romaines voire donc esclaves.

A Athènes l’Académie continua mais déclina peu à peu, puis disparaitra avec la fin de l’empire Romain en 476 après JC et au début de l’empire Byzantin vers 500 après J.-C.

Toutefois Byzance puis Constantinople continuèrent des activités culturelles mais sous une autre forme avec la création d’une Université impériale contrôlée totalement par et pour l’Etat impérial.

Le site de l’Académie d’Athènes fut déserté peu à peu  à l’époque des Byzantins puis en 1455 après  la prise de Constantinople par les Turcs il fut détruit et presque rasé comme une partie d’Athènes. Heureusement depuis la refondation de la Grèce des fouilles archéologiques ont permis de retrouver et de conserver le site dans l’Athènes actuelle.

AU MOYEN ÂGE

Par la suite au Moyen Âge toute forme d’Académie disparue pendant 700 ans.

Toutefois l’Empereur Charlemagne en 782 après JC dans son palais d’Aix la Chapelle, célèbre pour avoir créé les écoles créa  aussi une Académie nommée « L’Académie Palatine » regroupant tous les lettrés de sa cour.

Sous les rois Clotaire et Dagobert il y a dans leurs palais une certaine continuité mais tout forme d’académie organisée a disparu.

Il y eut ensuite toutefois  les cours d’Amour des poètes qui se déplaçaient de châteaux en châteaux pour réciter leurs poèmes en chantants l’Amour Courtois et ressuscitant les 7 poètes d’Alexandrie mais ce n’était pas du tout une Académie constituée.

Ce n’est qu’après l’époque des croisades en terre Sainte au 12ème siècle et curieusement après chez nous  la croisade dites des Albigeois ou des cathares de 1209 que les poètes purent à nouveau se réunir et diffuser leurs poèmes occitans dans les cours des seigneurs.

En 1229 le traité de paix de Meaux entre le  roi  Saint Louis et le comte de Toulouse Raymond VII créa pour Toulouse une Université, la deuxième après  celle de Paris de 1200. Cela dans le but d’éradiquer encore le catharisme en installant un enseignement catholique avec au début  quatre  professeurs  parisiens.

Certains disent que la deuxième université est celle de Montpellier crée en 1220  mais c’est  inexact car en fait c’est la date de création de l’école de Médecine. La création de l’université date elle de 1289, de plus et surtout  à cette époque Montpellier n’était pas une ville française en effet elle appartenait à l’Espagne du roi catalan de Majorque et de Perpignan.

LA RENAISSANCE 1300

En 1300 Geoffroi de Luccré a en Provence une première Compagnie littéraire très misogyne contrairement aux cours d’amour médiévales , mais le nom d’académie n’était pas cité .

En 1323 LE GAY SABER la première société littéraire de France fut créé  à Toulouse, il s’est agit du Consistoire du Gay Saber,  consistoire signifiant une assemblée, il s’agissait de la réunion en assemblée de 7 troubadours, souvenir d’Alexandrie. Ceux-ci organisaient des concours de poésie en occitan qui avaient lieu  devant la tour des remparts où siégeaient les nouveaux capitouls de Toulouse. Les poètes lisaient leurs poèmes et le jury décernait  des prix comme on peut voir sur le très beau tableau historique du  grand escalier du Capitole de Toulouse.

Cette première société ne prit pas toutefois le nom d’Académie car l’histoire en avait été perdue. En fait ils se réunirent plutôt dans le cadre des corporations et des confréries qui avaient été créés à cette époque pour toutes les professions.

En 1400 LES PORTIQUES D ANTONINA le roi Alphonse d’Aragon roi de Sicile puis de Naples celui-ci eut connaissance de l’Académie antique d’Athènes par les marins commerçants avec l’Orient, aussi sous l’impulsion d’Antonio  Beccadelli dit Panormita de Palerme  puis Giovani Pontano créa « lesPortiques Académie  Antonina » première nouvelle  Académie d’Italie et d’Europe.

 

EN 1453 LA CHUTE DE CONSTANTINOPLE  BYZANCE  FUT UN TOURNANT DE L’HISTOIRE AVEC LA FIN DE L’EMPIRE D’ORIENT entrainant toutefois la période de LA RENAISSANCE en Italie puis en OCCIDENT.

EN ITALIE

En effet beaucoup de Byzantins et de marins avaient pu avant pendant ou après la prise de BYZANCE par les Turcs s’enfuir en emportant les textes antiques grecs et latins des philosophes. Ainsi plusieurs villes d’Italie les reçurent et les traduisirent. Il y eu une véritable fièvre pour l’acquisition des manuscrits antiques.  Par la suite ces villes reprirent les traditions culturelles antiques en créant des Académies mais curieusement en prenant des noms de sobriquets.

Ainsi se créèrent à Syracuse les Otiosi les ardents, à Messine les Stéllatis, à Naples la Pontanienne, à Rome Les Addorentati , Saint Luc 1577,  Sainte Cécile1585 , à Florence en 1563 e cimenta , à Venise la crusca de dessin .

EN FRANCE

En 1500 la cour du roi Francois I, après les guerres d’Italie, introduisit la Renaissance en France en faisant venir de nombreux lettrés  des scientifiques et des  artistes en France et en particulier Léonard de Vinci. Une cour littéraire et artistique Royale fut créé par le roi   Francois I avec  en plus celle de sa sœur Marguerite de France.  Mais elle ne furent pas nommées et constituées en Académie.

En 1515 CREATION DE LA COMPAGNIE DES JEUX FLORAUX « dels jocs florals »

Car alors le consistoire du Gay Saber  eut des difficultés avec les capitouls, pas de soutien financier ni de locaux au Capitole. Aussi il s’émancipât et se réunit dans d’autres lieux en changeant alors de nom s’appelant alors la Compagnie des Jeux Floraux.

Il reprenait ainsi l’ancienne tradition Romaine des fêtes de la Déesse flore à Toulouse.

Ainsi chaque année le 3 mai avait lieu dans la matinée une messe dans l’église de la Daurade de Toulouse pour rendre un culte à la vierge Marie patronne de la compagnie et ensuite dans l’après-midi il y avait la distribution des prix du concours de poésie. Chaque lauréat recevant en prix une fleur en métal argenté ou doré des 5 fleurs du Toulouse tout d’abord la Violette, l’Eglantine, le Souci, l’ Amarande et le Lys.

Par la suite la compagnie trouva une nouvelle égérie pour soutenir les jeux floraux à savoir Dame Clémence ISAURE. Celle-ci possédant une belle fortune aurait donné une partie de celle-ci pour subvenir aux besoins financiers de la compagnie et en particulier pour offrir les fleurs d’or et d’argent aux  lauréats.

Clémence Isaure est en réalité une légende mais comme toutes les légendes elle a un fond de vérité. En effet vers l’an 1300 un notable de Toulouse avait financé la compagnie. Il s’agissait du sieur Ysalguier  envoyé par le roi pour continuer à éradiquer les cathares et en même temps les juifs de leur quartier de  la Daurade. Pour cela il expropria ces personnes, en gardant sûrement une partie pour sa personne. Ainsi il construisit pour lui un grand hôtel particulier avec une haute tour  qui existe toujours et pour se faire pardonner et oublier il finança la compagnie des jeux floraux mais par discrétion il le fit au nom de son  épouse dame Clémence Ysalguier dont le nom francisé devint dame Clémence Isaure presque déifié par la compagnie.

EN 1553 CREATION DE LA PLEIADE un groupe de  7 poètes  (toujours le souvenir d’Alexandrie et le nom même des vers Alexandrins  des poésies) dont Ronsard , du Bellay et d’autres créèrent ce cercle pour « défendrez la langue Française » mais ils ne prirent pas le nom d’Académie.

EN 1570 CREATION L’ACADEMIE DE MUSIQUE ET DE POESIE.  Elle fut la véritable première Académie de France , elle fut créé  par le poète BAIF mais elle eut des difficultés à être reconnue. Toutefois elle fut soutenue un temps  par le roi CHARLES IX de Valois. 

LE 17 EME SIECLE, LE SIECLE DES ACADEMIES

A TOULOUSE au début du siècle la compagnie des Jeux Floraux était très active, toutefois il y avait aussi des cercles de nombreux lettrés, érudits et savants du fait de l’université et du Parlement du Languedoc.

Deux évènements importants eurent lieu à cette époque dans notre région.

Tout d’abord de 1621 à 1629 le siège de Montauban place forte des protestants par le roi louis XIII et son premier ministre le Cardinal de Richelieu.

Ensuite en 1632 la révolte et l’exécution du Duc de Montmorency dans le capitole de Toulouse.

Pendant ces périodes le roi et son ministre résidaient à Toulouse et dans des châteaux des environs comme celui de Saint Géry, ils furent donc reçus dans diverses compagnies littéraires et scientifiques dont les jeux floraux qu’ils apprécièrent surement beaucoup.

En 1631, DE RETOUR A PARIS LE CARDINAL DE RICHELIEU eut ainsi l’idée de créer lui aussi une compagnie littéraire comme à Toulouse, car d’autant plus qu‘à Paris déjà deux amis Godeau et Chapelin avaient créé un cercle littéraire avec son secrétaire privé  Valentin Conrart qui en faisait partie.

EN 1635 CREATION DE L’ACADEMIE FRANCOISE PAR LE CARDINAL DE RICHELIEU

Suivant les exemples précédents du poète Biaf et de Toulouse, le Cardinal voulut en faire de même mais il voulut aussi raffermir l’état monarchique et défendre la langue française pour renforcer l’unité de la France. Il réunit alors un cercle de lettrés et de savants dont Godeau et Chapelin, qu’il limita à 40 membres, nommés immortels car nommés à vie et immortels comme la langue française. Il choisit alors le nom d’ACADEMIE du fait de ses excellentes connaissances des œuvres de Platon. Des statuts furent confirmés par lettres patentes du roi louis XIII avec des statuts et un règlement.

L’Académie ayant pour protecteur le Roi et le cardinal de Richelieu faisant fonction de fait de président, était administrée par le secrétaire perpétuel, un chancelier et un directeur, ces deux derniers renouvelable tous les deux ans.

La mission de l’académie étant la sauvegarde de la langue française avec la création de son dictionnaire.

1640 CREATION A TOULOUSE DES CONFERENCES ACADEMIQUES, les toulousains ayant rappelé au Cardinal son séjour à Toulouse celui-ci confirma aimablement cette deuxième Académie en France.

L’ACADEMIE ACTUELLE DES SCIENCES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES DE TOULOUSE a donc pour origine la deuxième Académie de France.

Les toulousains dont messieurs de Vendages de Malepèyre père et fils et l’avocat Pelisson réunissaient leurs amis dans leurs salons. Ils se nommèrent alors les « lanternistes » car il fallait avoir sa lanterne le soir dans les rues sombres de la ville.

D’AUTRES ACADEMIES SUIVIRENT ENSUITE PENDANT LA FIN DU 17 EME SIECLE surtout grâce à l’intérêt du roi Louis XIV. Celui-ci créa plusieurs Académies dite Royales, octroyées par lettres patentes royales confirmées par les Parlements dont celui du Languedoc.

1648 Académie royale de peinture et de sculpture avec écoles Paris

1663 Académie royale des inscriptions soit textes gravures médailles sculpture au nom du roi

1660 Royal Académie de Londres

1666 Académie royale des Sciences Paris par le ministre Colbert

1666 Académie de France à Rome pour le grand prix de Rome des arts

1669 Académie royale de musique Paris

1671 Académie royale d’Architecture Paris

1688 Société académique des belles lettres de Toulouse succédant aux conférences Académiques

1694 Académie des Jeux floraux de Toulouse continuité de la Compagnie des jeux floraux

 

AU  XVIII SIECLE LE ROI LOUIS XV EUT AUSSI BEACOUP D INTERET POUR  LES ACADEMIES ET EN CREA PLUSIEURS

1716 Académie des inscriptions et belles lettres de Paris continuant celle de 1663

1720 Société royale de chirurgie Paris

1729 Société royale des Sciences Toulouse

1746 Académie royale des sciences inscriptions et belles lettres Toulouse suite 1666 et 1729

1750 Académie royale des Beaux Arts Toulouse

1787   Société académique de Chirurgie de Toulouse

        Alors presque toutes les grandes villes auront une Académie des sciences, arts et belles lettres

  SOUS LA REVOLUTION DE 1789

1793 Sous la  Terreur de la convention suppression des toutes les Académies car aristocratiques

 

SOUS LE DIRECTOIRE ET L’EMPIRE

1795 PARIS CREATION DE L’INSTITUT DE FRANCE REUNISSANT LES ANCIENNES ACADEMIES

 1808 NAPOLEON PREMIER créa les ACADEMIES de L’enseignement public

SOUS LA RESTAURATION ré-indépendance des anciennes Académies dont 5 restent dans l Institut

1816 L’Académie Française

L’Académie impériale des inscriptions et belles lettres

L’Académie impériale des Sciences

L’Académie des beaux-arts peinture, sculpture, musique, architecture

1832 L’Académie des Sciences Morales et Politiques qui entrera à l’Institut

1830  Création de L Académie de Médecine à Paris

SOUS LE SECOND EMPIRE Les Académies redeviennent impériales, création de l’Utilité publique

 SOUS LA III REPUBLIQUE

1895 TOULOUSE HOTEL D’Assezat, LEG DU  BANQUIER OZENNE A LA VILLE DE TOULOUSE

LA MAIRIE Y LOGE GRATIUTEMENT LES 6 GRANDES ACADEMIES DE L EPOQUE A TOULOUSE

                            1323 Académie des jeux floraux

                            1640 Académie des sciences inscriptions et belles lettres

                             1801 Société de médecine chirurgie pharmacie et S. Académique de Chirurgie

                             1831 Société d’archéologie du midi de la France

                             1851 Académie de Législation

                             1882 Société de géographie

1880   Paris CREATION DE LA SOCIETE ASSOCIATION DES TOULOUSAINS DE PARIS

LOI 1901 les Académies seront enregistrées comme des sociétés savantes avec statuts d’association l

AUSSI  CHANGEMENT DES NOMS DU BUREAU LE SECRETAIRE PERPETUEL DEMEURE

 LE DIRECTEUR DEVIENT PRESIDENT, LE DISPENSATEUR TRESORIER l

SOUS LA CINQUIEME REPUBLIQUE

1964    ACADEMIE DU LANGUEDOC PARIS TOULOUSE, FILLE DES JEUX FLORAUX à PARIS (Fille dite naturelle et depuis reconnue par le secrétaire perpétuel SERMET de l’époque)                

 1983      TOULOUSE ACADEMIE DE L’AIR ET DE L’ESPACE CREE PAR LE PILOTE ANDRE TURCAT

2022      ACADEMIE VIA DOMITIA PIERRE PAUL RIQUET BEZIERS PAR JC NOUGARET

TELLE EST LA BELLE ET TRES ANCIENNE HISTOIRE DES ACADEMIES, SOYONS FIERS DE LA CONTINUER

DR  JF GOURDOU

Professeur Isidore GUITARD

PROFESSEUR ISIDORE GUITARD
DE L’ECOLE DE MEDECINE DE TOULOUSE
1821 -1878

PAR LE DOCTEUR JEAN-FRANCOIS GOURDOU

 

LE PROFESSEUR DE MEDECINE DE TOULOUSE ISIDORE GUITARD FUT EN 1854 UN CELEBRE SAVANT MEDECIN FRANCAIS DANS LE MONDE ENTIER A LA SUITE DE SES TRAVAUX ET DE SON LIVRE SUR L’ELECTRICITE MEDICALE

Pierre -Isidore -Catherine GUITARD est né le 3 juin 1821 à Toulouse, issu d’une notable famille des Seigneurs de Belberaud au sud de Toulouse. Il débuta ses études de Médecine à l’Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Toulouse, puis les termina à Paris pour sa thèse, car à l’époque Toulouse après la Révolution n’était devenue qu’une Ecole de Médecine. Il obtint ainsi en 1848 à la Faculté de Médecine de Paris le Doctorat en Médecine pour sa brillante thèse.

Il préféra alors revenir à Toulouse dans sa ville natale et sa famille

Il réussira au Concours de l’Internat des hôpitaux de Toulouse ou il devint chef Interne de l’Hôtel Dieu de Toulouse. Ce poste était prestigieux mais très prenant. En effet il devait être présent de jour et de nuit et demander pour sortir une autorisation à l’administration des hôpitaux. Il remplaçait les chefs de services absents et il assurait la contre visite des malades le soir. Il surveillait les médicaments, attribuait les bulletins d’entrées et de sorties, contrôlait les présents à la salle à manger et assurait les soins d’urgences jours et nuits. Enfin il s’occupait des étudiants aussi, très apprécié,  il devint par la suite Chirurgien Chef de l’Hôtel Dieu.

Après ses brillantes études il devint rapidement Professeur agrégé à l’Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de TOULOUSE qui était à l’époque séparée des Hôpitaux et qui était située alors rue des lois en face du collège de FOIX, depuis détruite et transférée en 1891 sur les allées Jules Guesde. Il fut ensuite nommé Professeur titulaire de la chaire de Pathologie à l’Ecole de Médecine de TOULOUSE. Enfin, il eut à la fois une grande carrière de Médecin auprès de ses malades, dont il s’occupait avec beaucoup de dévouement, et aussi une grande carrière de savant médecin sur plusieurs plans avec de nombreuses publications et de livres.

Principalement dès 1854 avec son célèbre livre, publié encore de nos jours sur Amazone :  « l’Histoire de l’Electricité Médicale », édité chez la célèbre maison d’éditions Masson de Paris et à Toulouse chez FEILLES  et CHAUVIN. Ce livre sera complété en 1860 par la publication des « Applications Electro-Médicales » et en 1861 par le « Précis d’Electrothérapie Médico –Chirurgicale », toujours à Paris chez Masson. Le Professeur Isidore GUITARD faisait le point sur l’électrothérapie médicale, très en vogue depuis 1800 et qui le sera encore longtemps. Il précisait l’existence d’une électricité notable de notre corps en particulier pour la peau, développée aussi de façon plus importante chez les animaux au niveau de leurs poils, qui se hérissent ! et que le flux nerveux du cerveau aux nerfs est de nature d’un courant électrique. Il précisait encore les pionniers historiques de l’électricité médicale : en 1745 KTATSENSTEIN  à BALE et en 1746 l’abbé NOLLET. L’électrothérapie peut être de contact ou « galvanisme » ou d’induction ou «  faradisme ». Elle peut être diffusée par un globe électrique ou une électrisation par souffle, aigrettes, étincelles ou enfin bains :  les patients étant placés sous la machine électrique, en effet à l’époque le matériel était mobile transportable chez le malade. Le Professeur Isidore GUITARD rapporte plusieurs cas de soulagements voire de guérisons de malades pour la goutte, les rhumatismes, les sciatiques, les névralgies, douleurs et malaises divers – Le livre présente plusieurs démonstrations d’électricité : la pile volta- faradique de DUCHENNE, la chaine hydro- électrique de PULVERMACHER, la chaine de GOLDBERGER, les armatures électriques du docteur  BURQ avec leurs modèles en baignoires et d’appareillages d’usage électrique, dont le globe de L’Abbé NOLLET , la bouteille des trois modèles de l’ EYDE et  l’appareil de CLARC pour ses travaux sur l’électrothérapie. Le Pr. Isidore GUITARD a reçu de nombreux prix dont le grand prix de l’institut de VALENCE en Espagne et de l’Académie des Sciences de PARIS pour le traitement de l’hydrocèle par galvano-puncture

Le Professeur Isidore GUITARD a été aussi célèbre pour ses travaux sur le Thermalisme très en vogue aussi à l’époque, en créant la première Société de Médecine appliquée à l’Hydrothérapie et en publiant en 1863 le Guide d’USSAT- les-Bains et en 1865 « Souvenirs d’USSAT-les bains » station thermale célèbre à l’époque en Ariège qu’ il devait fréquenter , mais depuis disparue comme beaucoup d’autres stations thermales des Pyrénées. Il a été aussi de 1866 à 1870 deuxième président, après le célèbre professeur FILHOL , de la société d’histoire naturelle de TOULOUSE.

Le Professeur Isidore GUITARD a été encore l’auteur de nombreuses publications scientifiques médicales  dont en 1854 la vérité sur le Valézianate de zinc, en 1856 la Glycosurie de son siège, de sa nature, de ses causes et de son traitement, en 1862 note sur le – téniafenêtré – publié à la Société de  Médecine de  TOULOUSE, en 1865 participation à l’Exposition Toulousaine, en 1867, 68, 69 cliniques médicales du semestre d’ hiver, traitement des accidents nerveux du choléra, en 1870  la variole à l’hôtel Dieu de Toulouse , enfin en 1873 un sujet d’histoire locale : monographie du canton de Montgiscard en Haute-Garonne.

Enfin Isidore GUITARD avait d’autres talents dont la Musique, son violon d’INGRES, aussi la guitare, fut un jeu de mot et de dessin pour son nom comme le montre une caricature de l’internat des hôpitaux de son temps. Il reçut aussi de nombreuses décorations dont les Palmes Académiques.

Le Professeur Isidore GUITARD décèdera le 25 avril 1878. La Faculté de Médecine de TOULOUSE fera peindre son portrait en robe en sa mémoire, reproduit ci-dessus. En 1954 au 14e Congrès d’Histoire de la Médecine à ROME, Paul DELAUNAY avec son descendant Eugene Humbert  GUITARD (libraire-éditeur, éditions Occitanisa de TOULOUSE, historien et membre créateur de la société de l’histoire de la pharmacie et de la Fondation GUITARD) présenta : « Une vie de professeur de Médecine au siècle dernier le Docteur Isidore GUITARD », publiée dans la revue d’Histoire de la Pharmacie en 1954. La Famille d’Isidore GUITARD est toujours présente et nombreuse à Toulouse, dont son arrière-petit-fils Bernard GUITARD DE BELBERAUD qui a fait don du portrait, ci-dessous, de son ancêtre à la société de Médecine Chirurgie Pharmacie de Toulouse.

Le portrait du Professeur Isidore GUITARD entouré de Madame Marcelle GUITARD de BELBERAUD et du Secrétaire perpétuel Jean-François GOURDOU. (5-10-2022 : remise du portrait à l’Académie de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse)

L’accélération du Temps Sociétal

L’accélération du Temps Sociétal  

  Lorsque le temps s’accélère l’évolution sociétale renvoie à la célèbre diatribe de l’évêque Rémi lors du baptême de Clovis à Reims « Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé ! »

           Nous y sommes aujourd’hui exposés sous le diktat d’une prétendue égalité, conversion et acceptation de ce qui auparavant faisait horreur ou que nous ne soupçonnions pas, expression d’un chaos étranger à nos influences, bousculant nos représentations mentales, source d’incompréhension, de repli et d’amertume prolongée.

           Ce qui était masqué mais non exceptionnel paraît à visage découvert, livré à tous, trompant l’innocence des plus jeunes, volonté de revanche et assurance d’une normalité qui aurait auparavant été confisquée.

            Il en résulte besoin de réparation, ébranlement des consciences, réécriture de l’Histoire, conflits antagonistes perpétrant replis ou révoltes.

            Cela se manifeste de manière insidieuse et déplacée, prenant en otage des évènements telle la pandémie où les positions radicales expriment le malaise d’une liberté contrainte ou excessive. La raison, en dépit de la pédagogie active est impuissante car le problème est ailleurs, suggestion d’un pouvoir qui ment et infantilise détourne de l’essentiel, la peur d’un avenir et surtout endort les Cassandre.

            Tout est mélange, projection, flou entretenu où les ambitions personnelles, les enrichissements indécents croissent sur les malheurs des populations englobant sans discernement les préoccupations du quotidien : religion rythme avec division, morale avec asservissement des mœurs, immigration portée par la misère avec terrorisme ou remplacement.

           Les pires phantasmes ont valeur d’autorité, la générosité serait-elle naïveté ? La suspicion s’installe avec son cortège de complotisme ?

           Le besoin de sécurité triomphe, il appelle comme au temps de la terreur, la sûreté et le risque de lois liberticides !

           Le populisme surfe sur ces vagues, apaisement souhaité de rêves brisés, tentation d’un retour qui n’était pas si idyllique mais où le sentiment de submersion n’imprégnait pas les pensées.

           Certains préconisent un retour en arrière, pour conserver la nature, dompter l’humain dans ses vices et son consumérisme, instituer un parcours minutieux de contrôles et d’interdits, afin de tenter de juguler une démographie qui s’emballe, un monde fini qui courrait à sa perte. Cela serait tentant mais est-ce raisonnable ?

           Il reste alors en concurrence nos démocraties fragiles malmenées par les bourrasques où les individualités des plus généreuses aux plus perfides s’affrontent et les dictatures où le politique réfute toute opposition, confisque les fruits de la croissance au profit de quelques-uns ou de la collectivité parfois, abrasant les plus méritants.

            A cela s’ajoute une géo-politique qui ordonne et condamne, exploite et abandonne, réfute tout multi-latéralisme, au profit des intérêts des puissants.

           La nostalgie s’installe avec ce doute sceptique quant à la notion de progrès dénoncé sous la dictature du profit, bienfait suspect à moyen ou long terme !

           Le choix est alors ou l’évitement, le narcissisme ambiant, le renoncement !

           Si nous prenons quel qu’élévation, distanciation et comparaison, la catastrophe n’est pas aussi imminente, l’humanité évolue plutôt en bien, les inégalités régressent lentement certes mais l’attention aux plus démunis, aux minorités progresse, notre jugement tient compte de la personne tout autant que des situations !

          Si l’avenir est incertain par nature, il existe, nous pouvons l’influencer, le pire n’est pas sûr, l’optimisme demeure redoutable et la foi en l’homme abat bien des montagnes !

 

           Robert Mosnier. Académicien 21ème fauteuil

Festival d’Avignon juillet 2022

Festival d’Avignon : 6 –30 juillet 2022

par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

            Pour cette 76ème édition du Festival d’Avignon, créé par Jean Vilar en 1946, et 3 semaines durant, les spectacles du In et du Off se côtoient dans Avignon, ce lieu merveilleux où des centaines d’artistes arpentent inlassablement les rues de la cité, dont les façades disparaissent derrière des myriades d’affiches. Malgré la canicule, un public très nombreux, amoureux de théâtre envahit l’espace, se jouant des horaires depuis le matin jusqu’à des heures fort tardives.

Après 9 ans à la tête de ce Festival, son directeur Olivier Py, qui s’apprête à céder sa place au metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, a programmé à nouveau – dans le cadre du In – de surprenantes « histoires de l’humanité, d’Euripide à Tchekhov, de Shakespeare à Mahmoud Darwich, Pascal Quignard ou Simon Falguières »….

Or si environ 150 000 « happy few » assistent aux spectacles du Festival In, n’oublions pas qu’environ 1 500 OOO spectateurs accourent au festival Off, qui lui hélas ne bénéficie pas de subventions !  Car en réalité, deux festivals, deux publics semblent bien ne pas vouloir se mélanger durant 3 semaines à Avignon. Les uns reprocheront au In son volontarisme délibérément avant-gardiste et élitiste, les autres invoqueront l’aspect grand public et populaire du Off ! Libre à chacun de choisir !

          Ayant opté cette année pour le Off, au programme très éclectique (avec plus de 1530 spectacles !), nous avons vu et entendu un large éventail de remarquables prestations, dans des théâtres permanents ou provisoires : partout qualité du spectacle (qui dure rarement au-delà d’1h30), compétence et enthousiasme des acteurs ne pouvaient que susciter notre admiration.

 

Parmi la longue liste de spectacles auxquels nous avons assisté, voici nos principaux coups de cœur :

            La musique étant toujours au rendez-vous à Avignon, plusieurs musiciens se révèlent comme de véritables virtuoses, tel le «Pianiste tout terrain » Simon Fache, également trompettiste et accordéoniste, qui prend plaisir à « étriller les frimeurs, les imposteurs, les pianistes de croisière, de mariage ou d’enterrement… et lui-même » !

           Le spécialiste de musique de films Alain Bernard nous offre avec son « Piano Paradiso » un spectacle d’une fantaisie à la bonne humeur contagieuse, à la fois plein d’humour, de tendresse et d’autodérision !

            L’ensemble « Trovaores » (Antonio Placer, Javier Rivera et Juan Antonio Suarez Canito)  ou « la rencontre du flamenco, du jazz et de la chanson d’auteur », accueille avec bonheur le grand danseur de claquettes Rafael Campallo.

           Puis 4 saxophonistes étonnants « Les Désaxés » font vivre au public avec « Mad Sax » plusieurs styles musicaux de Ravel à Gershwin en passant par Bach, Debussy, le Jazz rock et le Tango argentin…

         Car la musique classique n’est jamais très loin : « Mozart vs Mozart », animé par tous les membres musiciens et comédiens de la famille Gillis, nous invite à un voyage légèrement iconoclaste dans la vie mouvementée de Wolfgang Amadeus. Une mention particulière pour la toute jeune Juliette Gillis, qui avec une présence surprenante pour son âge tient magistralement le rôle d’un Mozart imprévisible, surdoué, facétieux, « follement génial » !

 

            On ne peut qu’admirer également « Vivaldi, l’Age d’or » de Marianne Piketty et son Concert Idéal. Ici 8 musiciens, véritables « passeurs de merveilles… mis en mouvement, en espace et en lumière », célèbrent l’Ecole Vénitienne avec entre autres « les emportements virtuoses de Vivaldi » et d’Albinoni durant l’ère baroque des XVII et XVIIIèmes siècles, lorsque Venise brillait de mille feux !

 

Par ailleurs sur les scènes de théâtre, de nombreux spectacles mettent en exergue des personnalités d’exception, qui ont imprimé leur nom dans l‘histoire grâce à leur engagement, leur détermination, leur courage sans faille.

Deux spectacles émergent dans le style à la fois théâtral et musical :

           Déportée en 1943 à Ravensbrück (camp de concentration réservé aux femmes), Germaine Tillon, ethnologue et résistante française, rédigea en cachette « Une opérette à Ravensbrück », « pour défier le mal par le rire ». Pour résister en effet et pour « redonner vie à leur corps et à leur âme », les déportées plaisantent, chantent, dansent. L’art n’est-il pas un moyen d’exorciser l’indicible ? (Les prisonniers juifs de Theresienstadt ont bien créé et joué des pièces de théâtre non innocentes à l’intérieur du camp…)

           De même dans « La vie est Kurt », spectacle trilingue, la comédienne et mezzo-soprano Ana Isoux accompagnée au piano par Bertrand Ravalard,  « campe avec rage et humour la galerie bigarrée des laissés-pour-compte » de Kurt Weil et surtout de Bertolt Brecht (avec notamment des extraits de «L’Opéra de quat’sous »), « de Berlin à New-York, en passant par le Paris de l’entre-deux guerres ».

 

Dans le même registre, certain(e)s comédien(ne)s n’hésitent pas à se livrer à un flamboyant One Man/Woman Show :

             C’est ainsi que Céline Monsarrat avec « Olympe de Gouges. Plus vivante que jamais » incarne avec brio le rôle de l’une des pionnières du féminisme en France (son manifeste le plus célèbre en 1791 étant « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »), retraçant « son parcours de femme indépendante et libre », emprisonnée à la Conciergerie avant d’être guillotinée.

            Une riche exposition à la mairie d’Avignon sur le ministre de l’Education nationale et des Beaux Arts du Front populaire est un remarquable complément au spectacle passionnant « Jean Zay. L’Homme complet » d’après « Souvenirs et solitude » de Jean Zay lui-même, magistralement  incarné par Xavier Béja. « Franc-maçon, cible des antisémites, le ministre sera condamné à la déportation par le gouvernement de Pétain » et assassiné par la milice française en 1944.

            Un hommage particulier est rendu à Albert Camus avec l’adaptation de ses « Lettres à un ami allemand », rédigées courageusement pendant la guerre, dans lesquelles l’auteur nous  livre « un véritable manifeste contre les nationalismes en tout genre », lequel retentit aujourd’hui avec une étonnante acuité.

            Depuis des années, Pierrette Dupoyet aborde sur la scène d’Avignon des sujets de société ou retrace le destin d’illustres personnalités, telle que cette année « Joséphine Baker », mettant l’accent, avec beaucoup d’émotion, sur la vie d’engagement de cette femme exceptionnelle digne du Panthéon !

 

Et c’est aussi avec beaucoup de panache que de nombreux comédiens, en compagnie d’une troupe parfois réduite, passionnent absolument le public :

               Avec « Les racines de la liberté », nous assistons à « un ultime et fascinant face à face le 22 mars 1794 entre Danton et Robespierre, deux figures de proue de la Révolution » : Danton (magistralement interprété par l’auteur de la pièce Hugues Leforestier) tente – vainement – d’obtenir un arrêt de la Terreur de la part du Comité de Salut public et de Robespierre (belle performance de la sublime Nathalie Mann), l’enjeu étant d’obtenir un monde libre, « plus juste et plus équitable ». Une semaine après cette rencontre, Danton, l’opposant contestataire, sera guillotiné (Robespierre connaîtra le même sort le 28 juillet de la même année !).

         Le spectacle « Un soir chez Renoir » met en présence, en 1877, 4 peintres impressionnistes, Renoir, Monet, Morizot, Degas qui préparent leur 3ème exposition indépendante. Mais comme leurs toiles ne se vendent pas, ne devraient-ils pas plutôt exposer dans le cadre du classique Salon Officiel ? Les avis sont partagés, les discussions très animées… Vont-ils rester fidèles à leurs idéaux artistiques et refuser le Salon ? Vont-ils suivre les conseils de Zola, qui tente de les convaincre de rejoindre le Salon en insistant sur le fait que leur peinture est certes très belle, mais en dehors de ces réalités si chères à l’auteur des Rougon-Macquart, qui a dépeint l’époque du Second Empire à partir de si pertinentes observations ?

               « Chaplin 1939 » met l’accent avec humour sur la préparation bouillonnante d’un chef-d’œuvre « Le Dictateur ». Chaplin en effet, réalisateur intelligent, lucide et même visionnaire, veut se « payer Hitler », qu’il « devine dangereux et fou et qui a osé en plus lui voler sa moustache » !

               L’histoire de Camille Claudel, « sculptrice de génie », est magistralement évoquée dans « K-Mille », « mêlant danse et création musicale ». Mais Camille sera bientôt victime de sa passion pour la sculpture et pour Rodin, qu’elle considèrera comme un manipulateur qui exploite son génie créatif ; elle s’éloignera de lui et sombrera dans la folie. La pièce met en lumière « la place des femmes artistes et le combat pour la liberté absolue dans l’art ».

                Avec « Je m’appelle Adèle Bloom », Armelle Deutsch fait revivre au sein d’un hôpital psychiatrique une jeune femme rebelle qui, s’opposant en 1947 au monde qui l’entoure et en particulier à « la figure scandaleuse de la neurochirurgie américaine », incarnée par un certain Walter Freemann, essaie de survivre grâce à l’écriture.

 

Mais le festival Off ouvre également ses portes à des artistes étrangers et c’est une véritable « standing ovation » qui sera dédiée au spectacle de danse contemporaine « See You » de la compagnie taïwanaise Hung Dance, dont « la spécificité est le mélange entre la danse contemporaine, le Tai-chi, les techniques du Popping et de la Street Dance » !

 

Certes tous les spectacles du Off ne relèvent pas de la même veine, mais avec un peu de chance, de l’intuition et surtout des discussions toujours aisées avec d’autres festivaliers, on réussit facilement à détecter quelques chefs-d’œuvre pour notre plus grand plaisir et avec le sentiment de contribuer au soutien indéfectible d’artistes si talentueux et si méritants !

 

Éloge de Dominique AUZEL

SEANCE SOLENNELLE DE PRINTEMPS
DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC

Salle des Illustres du Capitole – vendredi 13 mai2022

 PRIX DU LIVRE D’ART A DOMINIQUE AUZEL, DIRECTEUR DES EDITIONS PRIVAT DE TOULOUSE

par le Dr Jean-François GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

Monsieur le maire JEAN-LUC MOUDENC,
Monsieur le maire adjoint FRANCIS GRASS,
Chères consœurs,
Chers confrères,
Chers amis de l’Académie,
Chers lauréats,

Cher Monsieur Dominique AUZEL

 

LE PRIX 2022 DU LIVRE D’ART DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC vous a été attribuée pour le magnifique livre sur l’histoire illustrée de Toulouse :

  • Le premier en 2019 histoire en images de Toulouse
  • Le second actuel en 2021 patrimoine en images de Toulouse
  • Le troisième à venir en 2022 la ville rose en image

Il s’agit d’une série de trois grands livres de format à l’italienne, de dessins en vues aériennes de coté en couleurs recréant le contexte historique de la vie et de l’architecture des différentes époques de Toulouse de l’Antiquité à nos jours

Ces livres sont préfacées par notre maire Jean Luc MOUDENC.

Ils font suite aux articles illustrés de l’histoire de Toulouse parus dans le bulletin municipal sous le nom de « A TOULOUSE ».

Ces articles ont été dessinés et écrits par les mêmes auteurs.

À savoir réalisés par le studio différemment, les textes sont de Jean de Saint Blanqua, les illustrations de Philippe Biard, la conception graphique de Véronique Boniol, du travail d’un grand nombre de personnes de diverses associations toulousaines et des services  publics.

Voici donc pour ces superbes livres sur la culture et les trésors du patrimoine toulousain mis en valeur par la municipalité actuelle.

 

Présentons maintenant l’éloge de Monsieur Dominique AUZEL, directeur des éditions Privat, car en effet vous avez été le décideur à l’origine du choix de la publication de ces trois magnifiques livres.

Monsieur Dominique AUZEL vous êtes natif de l’Aveyron du village nommé MarcillacVallon proche de Rodez où vous ferez le début de vos études puis au lycée de Decazeville.

Vous ferez ensuite des études supérieures à Toulouse à l’Université tout d’abord en obtenant le Doctorat en l’histoire de l’art et ensuite le Grand diplôme l’ENSAV  soit (Ecole Nationale Supérieure de l’Audiovisuel).

Dès votre jeunesse vous avez eu la  passion du cinéma en créant  à 15 ans un cinéclub dans votre village de Marcillac et de la littérature grâce à un professeur qui vous a orienté vers les belles lettres.

Votre carrière va être ainsi orientée vers ces deux passions :

le cinéma au début en étant enseignant de l’histoire du cinéma à Montréal au Canada puis vous serez nommé directeur de la cinémathèque de Toulouse pendant trois ans, celle-ci a été créée 1964 par Raymond Borde et ses amis. Vous avez écrit aussi de nombreux livres sur l’histoire du cinéma et des biographies des cinéastes célèbres : Truffeau,  Rouquier, (mêmeCaillebotte) et en obtenant plusieurs prix dont celui d’Olivier de Serres par l’acteur Jacques Perrin.

La littérature ensuite en étant successivement tout d’abord pendant 20 ans directeur littéraire des célèbres éditions Milan de Toulouse puis, depuis trois ans, en 2019 vous devenez directeur de la célèbre maison d’édition Privat de Toulouse.

Ainsi vous continuez les éditions Privat créée par Édouard Privat en 1839 qui existent donc depuis 150 ans : un record. Après avoir appartenu au laboratoire Pierre Fabre elles sont maintenant sous la forme d’une SAS présidée par monsieur Guillaume Bianne, le siège actuel est au 10 rue des Arts, indépendant de la librairie Privat du 14, rue des arts.

Les éditions Privat ont eu dès leur origine une orientation régionaliste mais avec une diffusion nationale à Paris.

Les publications de livres sont historiquement très nombreuses elles sont orientées actuellement sur plusieurs thèmes :

Sur l’histoire, l’aviation, la médecine, la jeunesse, les biographies dont celle de Riquet, Jean-Jaurès, Jules Ferry, Jean-Marie Périer mais aussi sur l’environnement avec toujours de très beaux livres dont en particulier aujourd’hui votre publication elle aussi primée « Petite éloge amoureux de Toulouse » par Christian Authier. Je me souviens aussi  de notre première rencontre lors du livre de Jean Luc MOUDENC sur Toulouse.

Mais surtout votre très belle trilogie sur l’histoire de Toulouse.

Félicitations Monsieur Dominique Auzel. Bravo de continuer à porter haut et fort le flambeau de la réputation des éditions Privat mais aussi de la votre.

Recevez votre diplôme d’honneur de prix.

Applaudissons notre nouveau lauréat Dominique Auzel.

Dr Jean-François GOURDOU (Secrétaire perpétuel)