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Installation Académicien Jean LOZES

Installation de M. Jean LOZES
au 26ème fauteuil de l’Académie du Languedoc

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Message du Président de l’Académie du Languedoc
Henri COUSSE

Je me dois de vous remercier pour votre présence, votre participation est indispensable à la réussite de ces séances solennelles.

Merci à Monsieur le maire Jean Luc Moudenc, qui nous accueille dans ce site prestigieux.
Représenté par Monsieur Grass qui présidera cette séance riche en lauréats.
Merci à tous en vos grades et qualités

Au cours de cette séance, 2 nouveaux Membres titulaires sont installés et je voudrai attirer votre attention sur ces 60 Membres titulaires qui sont les piliers de notre Académie.

Un Membre titulaire est un maillon qui renforce notre groupe, il doit pouvoir être disponible (c’est pour cela que les Académies fonctionnent majoritairement avec des retraités), ce critère n’est bien sûr pas nécessaire mais, il permet de compter sur une expérience, une formation et du temps libre au service de nos missions : Valoriser et faire connaître des Languedociens. Un retraité n’a plus de contraintes matérielles ; il est libre et de bonne foi ; ses connaissances sont l’âme de notre Académie. Mais les liens et la cohésion nécessitent de l’empathie et de l’amitié au sein du groupe.

La diversité des compétences culturelles, artistiques et le vécu antérieur, les goûts et les passions forgent une personnalité qu’il faut intégrer au sein du groupe.

Les fauteuils ont une histoire avec des occupants qui se sont succédés ; c’est l’appartenance à une lignée dont vous pourrez retrouver les Membres grâce à l’Annuaire de 2014.

Notre perpétuel a effectué un travail exhaustif. Mais cet annuaire édité pour les 50 ans, est épuisé ; il aura un successeur pour les 60 ans en 2024.

En attendant je vous propose de faire rééditer quelques exemplaires de l’annuaire de 2014, s’il y a suffisamment de demandes, s’inscrire auprès du trésorier : Professeur Louis Galtié.

Je propose un coût de 20 euros pour 550 pages, si le coût est supérieur, l’Académie subventionnera la différence.

Passons maintenant à l’installation du nouveau titulaire au 26ème fauteuil, le Professeur Jean Lozes.

Nous avons un cas particulier, habituellement hélas, le prédécesseur est décédé. En ce qui concerne l’ex-titulaire à ce fauteuil, Jean Paul Escalettes, il a accepté l’honorariat le 26 juillet 2022. Il est présent et pourra donc venir nous rejoindre pour la photo souvenir de cette succession.

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Eloge de Jean LOZES

par Henri COUSSE (9ème fauteuil)

J’ai le privilège de présenter le Professeur Jean Lozes en vue de sa titularisation au 26ème fauteuil.

Membre associé depuis 2013, présenté par notre perpétuel Jean François Gourdou, il a donc 2 parrains : le Perpétuel et le Président.

Dans l’annuaire de 2014 il figure et vous retrouverez des informations que je vais résumer.

Né en 1942, une classe d’âge bien représentée dans notre Académie, plus particulièrement au sein du bureau.

Il est né à Saint Cyr l’Ecole, cela commence mal pour un languedocien ! Mais il s’agit d’un accident géographique lié à la carrière militaire de son père, qui sera affecté à Toulouse, lorsque Jean avait 2 ans et depuis il est un vrai Languedocien, soit à 97.5 % de son existence.

  • Ses études à Toulouse pour les 3 niveaux :
  1. Ecole primaire du Nord (quartier St Cyprien, cher à notre secrétaire général, lire l’oie…)
  2. Le réputé Lycée Pierre de Fermat (le nom d’un scientifique, que notre Académie honore, je vous rappelle qu’il repose toujours à Castres depuis quelques siècles).

Cette appartenance à un groupe (les anciens de Fermat), qui a été largement représenté, Je cite pour leur rendre hommage, certains disparus : José Badie, Lucien Vieillard, de Gely de Montauriol… Cazalbou, Dieuzaide, Faget.

Mais les Membres actuels tels que les éminents présidents Pierre Izard ou Philippe Douste Blazy, sont largement accompagnés à titre non exhaustif : Olle, Rudelle, Gourdou (perpétuel), Pouilhes, Cubaynes, Bounhoure, Ducassé etc…Sinon le temps imparti m’oblige à fermer cette liste.

  1. La faculté des lettres de Toulouse de brillantes études universitaires dans les années « vintage » (1960 – 1970) accumulation de diplômes aux 3 degrés certificat et licence d’anglais, CAPES, agrégation et doctorat état es lettres, (mention très bien).

Cette formation et l’anglophonie débouchent sur une,

  • Carrière professionnelle de Professeur d’anglais, comme Roger Ango et Pierre Cazéres. Enseignant le Français au Royaume Uni dans le Sussex 1963-1964, certifié, Il exerce à Montauban et Toulouse, mais professeur agrégé il enseigne à l’Université maitre de conférence, puis professeur des Universités après son doctorat, il terminera avec Eméritat à 70 ans.

Il a eu la reconnaissance de ses pairs, au niveau National :

  • Médaille des services volontaires
  • Officier des palmes Académiques.

Encore un groupe très riche au sein de l’Académie avec les enseignants, mais aussi de nombreux non enseignants.

  • Vie dans la cité sa famille, implantation rurale à Labruyère d’Orsa, dont son épouse Monique, Professeur d’Université fut pendant 30 ans Maire !

Jean a donc droit indirectement à l’appellation, Monsieur le Maire ? Un titre à étrenner ?

Il est aussi père d’Agnès et grand-père de Lili et Ninon.

Eminent Lion, fondateur du lions club d’Auterive et président de zone…

C’est un ancrage au sein de notre Académie, qui héberge d’anciens gouverneurs : notre perpétuel et J.C Nougaro et de vrais amis partageant des valeurs communes d’humanisme.

Jean Lozes est marqué par sa culture anglaise base de sa formation et de son activité professionnelle, il a été directeur de ERITA, département des langues étrangères. Même au niveau militaire, il a été instructeur d’anglais à l’Ecole de Salon de Provence, officier de réserve liaison, interprète et auditeur à l’Institut des hautes études de la Défense Nationale. Ses travaux articles, conférences et 7 ouvrages tout cela marqué du label Anglo-Irlandais.

Enfin, Jean Lozes est aussi un amateur d’histoire de l’Art, passionné d’armes, il a écrit un glossaire des armes en 2012. Il vient également enrichir le groupe de mes filleuls (je ne les cite pas) !

Voici des pistes et des mots clés, des groupes et des appartenances pour intégrer cet Académicien titulaire au 26ème fauteuil (après un essai transformé).

Je vous demande d’applaudir le Professeur Jean Lozes

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Prix Renée ASPE 2022

Prix Renée ASPE 2022 décerné à Annette CUNAC

Présentation par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

Annette CUNNAC, vous êtes une vraie languedocienne pour être née dans les années 50  à Rabastens. C’est donc dans le Tarn que vous passerez votre jeunesse avec votre scolarité à Salvagnac puis au Lycée à Albi.

L’étude détaillée de votre CV démontre que vous avez eu plusieurs vies, et même si depuis toujours vous avez été attirée par votre passion artistique, vous avez dû d’abord mener à bien vos études.

Avec votre diplôme de secrétaire bilingue, vous avez travaillé pendant 4 années à la City à Londres dans une importante société d’import-export avant de rentrer en France. C’est alors qu’avec votre compagnon vous avez ouvert une librairie à Salon de Provence.

Enfin à 33 ans vous êtes revenue au pays et vous resterez pendant 30 ans au service de la société Médicornéa. C’est alors que vous vous inscrivez aux cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse dont vous suivez l’enseignement de Pierre Darques pendant 4 ans en parallèle avec vos activités professionnelles.

Vous dessinez et vous peignez depuis toujours, mais cette activité est allée crescendo au fil du temps pour devenir l’essentiel depuis que votre mise à la retraite vous permet de vous consacrer entièrement à votre passion.

Vos actuelles sources d’inspiration sont les scènes de la vie quotidienne principalement dans notre Languedoc. Vous excellez aussi dans la sublimation de paysages, saisissant la beauté de Toulouse, tout comme les splendeurs des paysages découverts lors de vos nombreux voyages. Je pense à cet instant à votre magnifique série sur les temples Khmers d’Ankor Vat au Cambodge. Vous continuez  au cours de vos voyages à prendre des croquis ou des photos en vue de toiles à venir.

J’ai été ainsi séduit par vos instants de vie, saisis en Ethiopie, en Chine ou ailleurs. Ce qui frappe c’est votre façon particulière de traduire la lumière dont vous dite « c’est l’essentiel ».

Et c’est vrai qu’à contempler vos toiles, on se sent tout à coup transporté et on se prend à voyager avec vous.

Un critique d’art disait de vous à juste titre « la lumière transcende tout. Un rayon de soleil, un halo de lumière suffit pour qu’un lieu, un paysage, une scène que l’on trouve d’habitude ordinaire, soit sublimé ».

L’Académie du Languedoc  s’enorgueillit de vous accompagner dans votre parcours pictural et vous enjoint instamment de conserver longtemps votre effervescence artistique. Elle est fière ce soir de vous décerner le prix de peinture que vous avez amplement mérité.

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Prix Déodat de Severac 2022

Prix  DEODAT de SEVERAC décerné à
« DUO de TOULOUSE »

Dominique PUISSAN et Jean GASCIARNO

 

Présentation par Chantal DUNOT (45ème fauteuil)

Le Duo de Toulouse

est né il y a plus de vingt ans de la rencontre entre Dominique Piussan et Jean Robert Gasciarino  au Conservatoire de Toulouse, tous deux dignes représentants des écoles françaises de harpe et de flûte.

Participant activement aux évènements artistiques de leur établissement et de la Région, ils collaborent régulièrement au sein de différentes formations.

Riches de cette expérience et de leur complicité musicale, ils décidèrent de se consacrer plus particulièrement au duo flûte et harpe, très séduisant mais souffrant d’un répertoire assez limité.

Commença alors, dans la pure tradition du dix huitième siècle un travail de transcriptions et d’arrangements afin d’enrichir l’offre musicale de cette formation. Depuis, ils se produisent avec bonheur, jouant un répertoire qui va de Jean Sébastien Bach à Marc Bleuse !

Pédagogues nés, leur activité artistique est également tournée vers la transmission et leurs élèves bénéficient largement de cette pratique.

Ils totalisent à deux soixante cinq ans de Professorat au Conservatoire de Toulouse, de quoi faire de nombreux émules parmi des générations d’enfants de la région. 

Pourtant à l’origine ni l’un ni l’autre ne sont toulousains , mais leur rencontre avec Toulouse a été déterminante.


Dominique Piussan

née à Alger, a fait le CNSM de Paris où elle a obtenu le prix de Harpe , parallèlement à un troisième cycle de musique de chambre, puis le CA de professeur, Elle a aussi été finaliste du concours international de Gargilesse dans la Creuse,

Avant de s’installer à Toulouse, elle a beaucoup travaillé à Paris, mais aussi à l’étranger, lors de nombreuses tournées notamment avec Emmanuel PAHUD.

Elle-même dit que dès qu’elle a mis les pieds à Toulouse il y a 25 ans, elle s’est sentie chez elle et a été extrêmement bien accueillie 

Et depuis elle forme avec enthousiasme des jeunes toulousaines à la Harpe, avec d‘excellents résultats. Passionnée, enthousiaste, hyper active, elle sait tout faire: Politique, Construction,le BTP n’a pas de secret pour elle, elle construit actuellement son propre chalet dans les Alpes, Il faut dire que cet instrument pèse 34 kilos et qu’il y a plus d’une tonne de tensions sur l’ensemble des cordes donc contrairement à l’image éthérée et élégante des harpistes , il faut une certaine poigne pour en jouer,,,,

Jean-Robert Gasciarino:

Marseillais d’origine comme Jean-Pierre Rampal , Jean-Robert Gasciarino raconte comment à 22 ans il s’est retrouvé un beau matin à Toulouse, chaudement recommandée par Ida Ribéra, l’assistante de Rampal pour ouvrir une deuxième classe au Conservatoire.

Le défi à cet âge était important, impressionnant mais comme il le reconnaît, très bien formé par ses maîtres , l’expérience a été concluante et finalement dit-il « Toulouse et moi nous nous sommes adoptés». Ce païs est désormais le sien : au fil du temps il est devenu un Pyrénéiste confirmé ( il a gravi plus de 300 sommets et fait la traversée du massif de la Méditerranée à l’Océan en solo ); mais aussi un autre chiffre impressionnant il a formé 90% des professeurs de flûte de la région toulousaine.

– tout au long de ces années, il a eu également le plaisir de jouer régulièrement avec l’orchestre du Capitole et bien sûr en duo avec Dominique .

Voilà les deux beaux artistes que nous récompensons ce soir et que je vous demande d’applaudir.

Andante de la sonate en mi-mineur de Jean-Sébastien Bach

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022.

Installation au 7ème fauteuil 24-11-2022

Installation au  7ème fauteuil de l’Académie du Languedoc de

MAITRE Ludovic  SEREE DE ROCH

 Eloge par le Dr J.F. GOURDOU (Secrétaire perpétuel)

 

Monsieur FRANCIS GRASS maire adjoint à la culture représentant monsieur JEAN -LUC MOUDENC maire de Toulouse et président de Toulouse métropole

Mesdames messieurs les représentants des autorités civiles militaires et religieuses.

Chères consœurs, chers confrères, chers lauréats, chers fidèles amis.

J’ai le grand plaisir et honneur de faire devant vous l’éloge de maitre LUDOVIC SEREE DE ROCH pour son installation membre titulaire au 7ème fauteuil de l’Académie du Languedoc à la succession du professeur de médecine GILLES FOURTANIER  élevé au grade de président d’honneur de notre Académie.

Maitre LUDOVIC SEREE DE ROCH, nous allons en juger, a toutes les qualités requises, en effet :

D’une part vous êtes bien languedocien, né à Toulouse le 22 juillet 1969,  fils du docteur jean SEREE DE ROCH, décédé, médecin à Léguevin, que j’ai bien connu, et marié avec Isandre originaire de Pamiers, avec laquelle vous avez  eu deux enfants Corbeyran et Hermence

De plus nous avons une parenté commune avec le magistrat, député, fondateur de la 2ème république de 1848, maitre jean pierre Pages de Seix en Ariège

Et surtout encore vous avez été déjà installé membre associe de notre Académie du Languedoc le 14 décembre 2011 dans cette même salle des illustres.

D’autre part MATRE LUDOVIC SEREE DE ROCH est un grand universitaire, un grand avocat, un grand historien et encore un grand  humaniste.

Tout d’abord vous avez fait d’excellentes études supérieures diplômé de l’institut d’études politiques en 1992 et d’études européennes en, 1994 puis Docteur en droit en 1999 avec une remarquable thèse qui a été primée, sur la modernisation de la fiscalité enFrance de 1914 à 1926.

Aussi vous avez été brillammentreçu en 2000 au CAPA soit la capacité d’aptitude à la profession d’Avocat. Vous avez été aussi nommé en 2001 maitre de conférences des universités dans la section du droit public, en 2011 membre de la direction scientifique de la faculté de droit canonique de Toulouse et en 2018 avocat de l’Officialité interdiocésaine de Toulouse.

Vous avez donc une importante double carrière professionnelle d’enseignant chercheur universitaire en droit et d’avocat spécialisé en fiscalité.

En tant qu’enseignant de 1995 à maintenant, vous avez été chargé de travaux puis chargé d’enseignement des Masters II et DESS à la faculté des Sciences sociales de Toulouse de l’université Paul Sabatier, mais encore de Pau et des Pays de l’Adour en donnant des cours d’histoire du droit, du droit constitutionnel, du droit administratif, du droit contentieux fiscal, du droit des douanes droit des affaires. Nous voyons bien là l’étendue de vos connaissances

Vous avez aussi été et vous êtes toujours aussi Professeur à la faculté de droit canonique dit Institut catholique de Toulouse et chargé de cours à la roche sur YON pourla gestion et la fiscalité des biens ecclésiastiques.

Vous avez aussi maitre de 10 thèses et membre du jury des thèses de droit

Vous êtes encore membre du jury d’examen du CAPA pourles futurs avocats

Sur le plan de la recherche vous avez publié 60 articles et livres sur des travaux universitaires scientifiques et historiques dans des revues nationales et internationales je ne peux bien sur les citer tous bien sur aujourd’hui, mais il s’agit surtout de textes de droit et plus particulièrement de fiscalité, sur le plan historique il s’agit surtout d’histoires de lieux et de personnalités sur l’Ariège et les Pyrénées.

Vous êtes aussi un grand avocat à la cour, ténor du barreau dans votre spécialité de la fiscalité, vous exercez dans votre cabinet du 12 boulevard de Strasbourg à Toulouse avec son champ d’interventionsur tous les tribunaux et cours d’appel du territoire national et des Dom- Tom

Vous assurez la défense parfois de l’administration, maissurtout du contribuable sur divers contentieux ; fiscal, douanier, l’opposition aux recouvrements, le patrimoine économique et financier, les œuvres d’art, les métaux précieux, enfin le contentieux électoral et ecclésiastique.

Enfin vous avez eu et vous continuez une toute aussi grande activité dans l’ordre de Malte, l’ordre du saint sépulcre, de saint Georges, de saint Grégoire et des pontificaux dans un but religieux et humanitaire pour les pauvres les malades et loger les prêtres en retraite.

Vous êtes encore lieutenant-colonel de réserve de la gendarmerie et auditeur de la 191 cession de l’institut de la défense nationale

Aussi vous avez reçu plusieurs distinctions en devenant chevalier, officier commandeur et médaillés de ces divers ordres

Cher maitre Ludovic Seree de Roch qu’elle grandes et magnifiques activités sur plusieurs plans . Vous avez donc bien toutes les qualités requises pour être membre titulaire de l’Académie du Languedoc félicitations, mais dans vos nombreuses activités gardez une petite place pour l’Académie

Recevez maintenant votre diplôme d’appartenance de membre titulaire au 7ème fauteuil toute nos félicitations. On peut l’applaudir chaleureusement

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022

Prix André GASTOU 2022

Prix André GASTOU attribué à
Nathalie VINCENT-ARNAUD

pour le recueil « Clé d’Août »

Présentation par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

Monsieur le Maire, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mesdames et Messieurs les Académiciens, Mesdames et Messieurs, chers amis…

Nathalie Vincent-Arnaud est née à Toulouse et a grandi à Cahors. Après de brillantes études littéraires à Toulouse et à Montpellier, elle devient enseignant-chercheur, professeur à l’Université Toulouse-Jean Jaurès, au Département d’Études du Monde Anglophone. Ses domaines de spécialité sont la stylistique, ainsi que les relations entre littérature, musique et danse classique. Elle a également une activité de traductrice, principalement de sciences humaines et de poésie.

Car l’écriture poétique est visiblement essentielle pour elle – et son talent a d’ailleurs été maintes fois honoré : c’est ainsi que –  entre autres –  la Société des Poètes français, la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie, le Printemps des poètes, l’Association parisienne Astrée, les Arts littéraires et récemment les Jeux Floraux ont attribué plusieurs prix à sa poésie ; poésie exigeante, complexe, non académique, d’une écriture extrêmement travaillée et qui surtout rend au plus juste ce que Nathalie décrit elle-même comme « fulgurance des émotions  qui l’envahissent  depuis son adolescence ».

              Mais c’est son recueil « Clés d’août » qui est aujourd’hui l’objet de toute notre attention, le titre « Clés d’Août » suscitant déjà notre curiosité, les « clés » permettant peut-être de « pénétrer un secret, un mystère », le mois d’août quant à lui, étant, dit-elle : « l’espace ambivalent de pleine lumière et de résurgences d’ombres…».

             C’est dire qu’il ne s’agit ici en aucun cas d’un univers totalement lumineux, serein, mais plutôt de « l’expression profonde d’une mélancolie…», tout ceci sous l’influence diffuse de nos grands romantiques français mais aussi allemands (car notre poète est également germaniste !), ou encore sous l’influence de T.S. Eliot, Wilfred Owen et Allen Ginsberg.

               Et cette mélancolie, qui accompagne l’ensemble de son recueil, surgit dès le poème d’ouverture, où « le soleil noir appelle/enlace sans détours images et visages », ce qui évoque « le Soleil noir de la Mélancolie » de Gérard de Nerval

              Ce soleil peut être aussi « …écartelé » ou même « délavé »,  références – toute en retenue – à plusieurs disparitions dramatiques au sein de son entourage familial, la poésie de Nathalie étant une poésie de la pudeur, de l’implicite, des mémoires : « Terres brûlées/… D’une flamme arrachée/ Aux ruines de l’absence/… Heures livrées/ Aux souvenirs d’ivresses/ Pleurs taris/Vient la nuit ».

              Même l’enfance, thème ô combien important, est à ses yeux une époque d’inquiétude : Nathalie n’évoque-t-elle pas  « …les orages lourds/ des forêts de l’enfance » ?

                Mais sa poésie est également celle des arrêts sur des figures individuelles, Zelda Fitzgerald par exemple et sa triste fin au bord du lac Léman ; après le décès de David Bowie, le poète écrit : « …seule, seule la musique se tait ».

              Arrêts en outre sur des évènements collectifs : en 2016, les attentats à Berlin et ceux de Nice la bouleversent : « Sur les pavés/La rage/D’un azur qui s’acharne/Uni au sang des fleurs ». 

Car une extrême sensibilité et toutes « ces émotions qui envahissent » le poète sont source inépuisable d’une généreuse empathie que je dirai universelle.

                    Ce que sa poésie nous offre encore, ce sont des impressions instantanées, sur un paysage ou sur une musique : « le Clair de lune » de Debussy lui inspire de magnifiques vers sur « Les éphémères/Parfums de mélopées »…

                      Précisons que tout n’est pas désespérance chez notre poète qui joue par exemple avec le langage, en créant des néologismes, tel ce titre inopiné, « Pianomadisme », pour un poème composé sur la « Fantaisie-impromptu » de Frédéric Chopin.

             Sous l’influence de Baudelaire, l’un de ses poètes de prédilection, de nombreux  oxymores sont introduits malicieusement dans la composition de plusieurs poèmes, tels que « …mélodies inertes », « …un cœur sans unisson », « Des sirènes noyées »…

             Et le poème intitulé « Un siècle » éclaire bien une certaine forme d’espérance : « Un siècle passera sur cette mer sereine/ Nous n’aurons plus au cœur ni l’amour ni la haine/… Rien qu’un sourire aux lèvres »

              Je voudrais terminer en évoquant la seule illustration de son recueil avec un tableau de son grand-père, qui figure un promeneur solitaire, de dos, s’avançant vers d’autres horizons. Ce voyageur est peut-être comme chez le peintre romantique allemand Friedrich, une métaphore de l’avenir inconnu.

Ajoutons que dans l’imaginaire de notre germaniste Nathalie le troublant « Voyage d’hiver » du poète Wilhelm Müller, l’ombre inquiétante du « Erlkönig » (le Roi des aulnes) de Goethe, deux poèmes mis en musique par Schubert, de même que l’homme à la double identité, le fameux « Doppelgänger » de Schumann, ne sont jamais très loin…

Je dirai donc que ces « Clés d’août » n’ont sans doute pas livré tout leur mystère, ce qui accroît leur pouvoir de fascination.

           Chère Nathalie, l’Académie du Languedoc est heureuse de vous offrir le Prix de Poésie André Gastou pour « Clés d’août », remarquable recueil de poésie !

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022

Allocution d’ouverture, séance solennelle du 24 novembre 2022

Séance solennelle du 24 novembre 2022

Allocution d’ouverture par le secrétaire perpétuel ,
le Dr Jean-François GOURDOU.

MONSIEUR LE MAIRE ADJOINT DELEGUE A LA CULURE DE TOULOUSE, MONSIEUR FRANCIS GRASS, REPRESENTANT LE MAIRE DE TOULOUSE, PRESIDENT DE TOULOUSE METROPOLE, J L MOUDENC,

MONSIEUR LE SENATEUR CLAUDE RAYNAL, MONSIEUR LE MAIRE,

MESDAMES MESSIEURS LES AUTORITES CIVILES MILITAIRES ET RELIGIEUSES,

CHERES CONSŒURS, CHERS CONFRERES, CHERS AMIS DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC,

MESDAMES, MESSIEURS,

J’AI L’HONNEUR ET LE PLAISIR EN TANT QUE SECRETAIRE PERPETUEL D’OUVRIR CETTE SEANCE SOLENNELLE D’AUTOMNE DE L’ACADEMIE DU LANGUEDOC.

AUSSI NOUS REMERCIONS CHALEUREUSEMENT LA MAIRIE DE TOULOUSE DE SON FIDELE ACCUEIL ET PLUS PARTICULIEREMENT MONSIEUR LE MAIRE FRANCIS GRASS D’AUTANT PLUS QUE VOUS ETES PRESIDENT D’HONNEUR DE NOTRE ACADEMIE, MERCI DE VOITRE FIDELITE.

EN EFFET LA MAIRIE DE TOULOUSE NOUS INVITE DEPUIS PLUS DE 50 ANS POUR NOS SEANCES D’AUTOMNE ET DE PRINTEMPS. NOUS SOMMES DONC A LA  120 EME SEANCE EN CES LIEUX MAGNIFIQUES DE LA SALLE DES ILLUSTRES DU CAPITOLE.

MERCI AUSSI AUX PERSONNALITES ET AMIS VENUS SOUTENIR LES NOUVEAUX INSTALLES ET LES LAUREATS DES DIFERENTS PRIX.

L’ACADEMIE DU LANGUEDOC CONTINUE  LA TRADITION ACADEMIQUIE DEPUIS L’ACADEMIE DE PLATON EN 300 AV JC EN GRECE SUR LE SITE DU TOMBEAU DU HEROS GREC DU 500 AVJC AKADEMOS QUI DONNA AINSI SON NOM AUX ACADEMIES.

NOM TOMBE DANS L’OUBLI AU MOTYEN AGE ET REVEILLE PAR LE CARDINAL DE RICHELIEU QUANT IL CREA L’ACADEMIE FRANCAISE EN 1635 APRES UN LONG SEJOUR A TOULOUSE OU IL AVAIT RENCONTRE LA COMPAGNIE DES JEUX FLORAUX QUI ELLE, REMONTE AU GAY SABER DE  1323 ET DONT NOS SOMMES UN PEU LES DESCENDANTS.

 L’ACADEMIE DU LANGUEDOC A POUR BUT DE SOUTENIR LES TRADITIONS ET LA LANGUE DU LANGUEDOC ET D’HONORER DES FEMMES ET DES HOMMES DE TALENT SUR UNE LARGE PALETTE CULTURELLE DE PRIX DE LITTERATURE, DE POESIE, DE PEINTURE, DE SCULPTURE,DE THEATRE, DE PHOTOGRAP0HIE ET NOUS TERMINONS TOULJOURS AVEC LE PRIX DE MUSIQUE.

AUSSI MAINTENANT NOTRE CHEF DES CEREMONIE LE DOCTEUR GEOGES BENAYOUN VA APPELER LES NOUVEAUX LAURATS DE CE JOUR.

Prix Ernest ROSCHACH 2022

Prix Ernest ROSCHACH attribué à André ORTET

Présentation par Claude RUDELLE (16ème fauteuil)

Monsieur le Maire
Monsieur le Secrétaire Perpétuel
Monsieur le Président
Mesdames Messieurs mes chers collègues

Je dois maintenant vous présenter le récipiendaire du prix du livre régional Ernest Roschach.

Son ouvrage s’intitule »Camemberts et tradition fromagère d’Ariège ».

Le fromage, comme chacun sait, est en bonne place dans la caricature  internationale du français : le béret, la baguette de pain,  le litre de vin et LE CAMEMBERT ! Éventuellement le drapeau tricolore

Monsieur André ORTET est Ariégeois, né dans le Couserans à Cazavet c’est donc un pur languedocien.

Sa profession de cadre infirmier en psychiatrie lui a déjà fait commettre un ouvrage passionnant sur l’hôpital psychiatrique de SaintLizier, nous rappelant comment étaient traités ceux que l’on appelait  alors des aliénés.

Monsieur Ortet est aussi un collectionneur. Entre autres il est un TYROSEMIOPHILE c’est à dire un collectionneur d’étiquettes de fromage !

Il a amassé  ainsi une collection impressionnantes d’étiquettes rondes de boites de camembert qui nous dévoilent les noms de ces produits et de leurs fabriques, les uns et les  autres tombés aujourd’hui dans l’oubli. Elles sont  toutes décorées d’images superbes de scènes champêtres  et du bestiaire pyrénéen, l’ours, l’isard sans oublier la vache bien sur.

Etelles affichent toutes  la mention « camembert d’Ariège « !

Monsieur Ortet nous livre ici une recherche exhaustive et impressionnante  sur l’histoire de ce fromage maintenant perdu,  sur celle de l’industrie laitière qui a fait longtemps la richesse du piémont pyrénéen ;sans oublier le recensement de toutes les entreprises qui concouraient à la fabrication, au conditionnement et à la commercialisation de ce produit …

Ceux  qui connaissent la gastronomie ariégeoise citeront  entre autres le  fromage de Bethmale, le Moulis, la Toudeille ou  les nombreuses chèvres des petits producteurs. Mais plus personne ne connaît ni ne peut déguster aujourd’hui le camembert ariégeois. Et  ce malgré un essai timide de reprise de sa production en 2019, essai  abandonné au bout de deux ans peut être à cause de la pandémie.

Pourtant la fabrication ariégeoise et la commercialisation de ce fromage au nom mondialement connu a été très importante de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 60.

Diverses circonstances ont donné un coup d’arrêt à cette industrie laitière du Couseranset de la haute Ariège.

L’élevage bovin  a toujours été important  dans les vallées herbues du piémont ou dans les alpages. Chaque petite exploitation agricole avait ses ou sa vache, autant pour le trait que pour le lait. Une  production laitière abondante dont la conservation, beurre ou fromage était obligatoire. Cette transformation était très artisanale ou familiale, en particulier en haute montagne dans les villages d’estives.

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle l’essor industriel amène certains aristocrates cultivés à reconsidérer la mise en valeur de leur patrimoine. Le hasard fait le reste.  C’est ainsi qu’un comte breton venu exploiter comme ingénieur une mine de fer du domaine pyrénéen de sa famille, prend conscience de la production importante de lait. Connaissant l’industrialisation  normande de la recette de la mère Hurel à Camembert il décide de copier cette fabrication.L’appellation camembert est libre il va donc produire le camembert de l’Ariège.

C’est la naissance de la fromagerie d’Oust et du«  camembert de l’ours «. De nombreuse fruitières se mettent à produire du camembert, sous diverses appellations mais toujours sous l’intitulé «  camembert de l’Ariège«. Le produit se vend bien, il s’exporte même et surtout dans les départements français d’Afrique du Nord.

La guerre d’Algérie met fin à ces exportations. Dans le même temps  l’industrie laitière évolue,  se centralise de plus en plus, des coopératives naissent et grandissent tout en s’éloignant des zones de production. La laiterie toulousaine, l’union laitière coopérative, puis la laiterie de Rieucros… Mais la production laitière pyrénéenne est en chute libre du fait de la mécanisation de la traction  et de la disparition de nombre d’agriculteurs au profit de la ville.

Les industriels du lait vont favoriser les usines plus performantes d’autres départements qui fabriquent  entre autres du camembert.

La laiterie de Rieucros arrête la fabrication en 1973 c’est la fin du camembert d’Ariège.

Monsieur ORTET, votre ouvrage mérite certainement la récompense de notre Académie. Vous avez eu à cœur de rappeler à nos contemporains l’extraordinaire travail de nos ancêtres,  dont il ne reste souvent aujourd’hui que ce que l’on appelle des friches industrielles. Merci pour eux, merci  pour nous de les avoir fait revivre.

Capitole, Salle des Illustres, le 24 novembre 2022

Présentation Yves COT membre associé

Présentation de M. Yves COT

par

François-Régis GASTOU, Secrétaire général (54ème fauteuil)

Monsieur l’Adjoint au Maire de Toulouse,
Monsieur le Secrétaire Perpétuel de l’Académie du Languedoc,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Mesdames et Messieurs les Académiciens,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur,

Depuis quelques années nous avons le plaisir de nous rencontrer dans des lieux privilégiés, réservés aux salons de vieux documents, de papiers anciens, de marque-pages ou de cartes postales anciennes.

Aujourd’hui, notre Compagnie a décidé de vous présenter en qualité de membre associé aux cotés des académiciens et académiciennes du Languedoc. Vous avez déjà prouvé votre attachement à notre Académie et vous allez désormais devoir vous investir pleinement pendant une période indéterminée en participant à ses nombreuses activités. Il convient de soutenir notre langue d’oc et valoriser ceux qui défendent notre région. Avec l’esprit de rigueur insufflé par nos compagnons, vous pourrez un jour, après une vacance bien-sûr, accéder à un siège d’académicien.

Mais avant tout, je me dois de vous présenter auprès de tous nos confrères et amis ici présents dans cette magnifique salle des Illustres.

Vous êtes toulousain, né le jour où le Grand Prix Littéraire de la Ville de Paris est décerné à monsieur Paul FORT poète et dramaturge français. Votre père Bernard né à Cazeres est ingénieur à la SNCF et votre mère Geneviève, pharmacienne, est native de Séverac-le Château dans l’Aveyron.Vous êtes un vrai languedocien installé depuis toujours dans notre belle province.

Vous faites vos études à l’école St Stanislas puis à St Joseph et vous terminez par l’école Montalembert dirigée par les frères Maristes où vous obtenez le diplôme du Baccalauréat en 1973.

Sous l’influence de votre mère, vous vous êtes essayé, tout d’abord,à la profession de préparateur en pharmacie, tout en vous orientant vers des études de droit. Vous étiez déjà, grâce à votre professeur de français, très fortement imprégné et enthousiasmé par la littérature,vous avez à la fois la passion de la lecture et de l’écriture. Pour satisfaire cet attrait devenant trop prégnant, vous achetez une librairie sur la commune de Muret.

Vous vous mariez en 1982 avec Annick NICOL, et vous avez ensemble une fille Estelle, qui vous donnera une charmante petite fille Laureline.

Puis au tournant des deux siècles, comme vous le dites si bien, vous devenez bouquiniste sur les marchés toulousains, ce qui vous permet de côtoyer et de rencontrer un large public souvent passionné par le patrimoine régional.

Depuis, vous voilà à la retraite et votre grand plaisir est d’effectuer des recherches sur des personnages plus ou moins connus en Languedoc et vous proposez alors vos articles à des associations comme par exemple« Les Toulousains de Toulouse ». 

Vous êtes animé également par la passion de la musique classique et par l’amour de l’une des plus belles villes au monde Venise « la Sérénissime ». Je partage avec vous la magie que dégage cette ville qui compte de merveilleux monuments, une histoire très richeou Napoléon a laissé son empreinte !…Napoléon, illustre personnage fait partie aussi de l’une de vos passions commebeaucoupd’entre nous pour l’importance historique et patrimoniale qu’il a laissée tel que vous le précisez.

Vous aimez voyager avec votre épouse Annick pour découvrir le monde.Vous ne m’en voudrez pas si je précise que vous êtes dans l’esprit du célèbre reporter Tintin dont vous affectionnez particulièrement les aventures.

Vous avez une passion plus originale :la plongée en apnée en mer ou dans les eaux douces d’un lac. Vous verrez, lors de nos prochaines réunions, que la pratique de plongée en apnée peut aussi s’effectuer à l’air libre au milieu de nos confrères.

Vous avez le sens de l’organisation et vous avez créé quand vous étiez libraire à Muret, le Salon Régional du Livre historique dans le cadre des fêtes occitanes. Depuis 2016, vous avez institué le Salon du Signet, du livre et des vieux papiers également dans la ville de Muret. Ces rencontres sont très appréciées par les collectionneurs et amoureux des vieux papiers. Depuis la création de ce salon,vous m’avez permis d’illustrer chaque année les marque-pages évènementiels.

Notre Compagnie va bénéficier de votre riche personnalité, composée de multiples facettes culturelles,et vous permettre de travailler aux côtés de tous nos confrères académiciens et membres associés.

Et surtout n’adoptez pas la formule célèbre de Jean d’Ormesson : « Je me dis encore souvent : jamais je n’y arriverai ». Nous savons, Monsieur, que votre participation sera effective et constructive.

Aujourd’hui vous devenez membre associé de l’Académie du Languedoc. C’est un plaisir pour nous de vous admettre au sein de notre Compagnie. Dans quelques instants vous recevrez le diplôme créé par notre confrère sculpteur Georges Guiraud, décédé en 1989,accompagné de la médaille de notre académie qui est l’œuvre de notre confrère-affichiste Foré, décédé en 2019.

Soyez maintenant le bienvenu dans notre docte Académie.

 

Présentation de monsieur Yves COT par François-Régis GASTOU

Jeudi 24 novembre 2022 – Salle des Illustres – Mairie de Toulouse

 

 

 

Prix d’Histoire GRATIEN LEBLANC 2022

Prix d’Histoire Gratienn LEBLANC :

Guillaume DRIJARD et associés

Présentation par Dr Jean-Louis DUCASSE (27ème fauteuil)

Monsieur le maire,

Monsieur le secrétaire perpétuel, Monsieur le président, Monsieur le secrétaire général, chers collègues de l’académie du Languedoc,

Mesdames, Messieurs,

L’ouvrage qui ce soir reçoit le Prix d’Histoire GRATIEN LEBLANC 2022 est donc « La Prison Saint-Michel à Toulouse, en images, des origines à nos jours ». Il s’agit, et j’y reviendrais, d’un ouvrage collectif coordonné par le Comité de Quartier Saint-Michel à Toulouse et la personne qui se tient à mes côtés pour recevoir ce prix est le président de ce Comité Mr Guillaume DRIJARD.Même si j’ai été informé de l’honneur qui m’était fait de présenter ce livre accompagné d’un lapidaire « Fais court ! »,je vais quand même me permettre de prendre le temps de vous expliquer « pourquoi ce livre ? » et « pourquoi un prix Gratien Leblanc ?».

Ce livre a séduit l’Académie qui a donc souhaité l’honorer car il met en valeur l’histoire d’une partie du patrimoine toulousain. Il est constitué de reportages photographiques réalisés sur cet ensemble assez unique par des personnes aussi connues en photographies que DIEUZAIDE oule STUDIO HENRI MANUELet par des personnes que l’on attendrait plus sur un autre terrain comme Clément POITRENAUD ancien international de rugby et toujours très actif au Stade Toulousain.

A propos des photographies de DIEUZAIDE, il faut lire l’émouvant témoignage de la rencontre en 2014 entre les membres de l’association de quartier et Mme Jacqueline Dieuzaide et de son cadeau à l’association de la photographie faite en 1968 par Jean Dieuzaide de l’ « arrêt facultatif Prison ».

Cet ouvrage est riche de ces images sans fard et pour toutes celles et tous ceux qui n’ont jamais vu l’intérieur d’une maison d’arrêt ou d’un centre de détention je suppose que sa vue provoquera la même surprise que la première fois que j’y suis rentré … mais je vous rassure j’étais en mission SAMU ! Il est également riche de toute une recherche sur l’histoire de cet ensemble avec les plans détaillés de l’architecte (Jacques-Jean ESQUIÉ) dont vous apprendrez au passage que c’est le même que celui du centre hospitalier Gérard Marchant … et vous comprendrez mieux pourquoi au 19ième siècle on parlait du grand enfermement pour les malades psychiatriques ! Comme je l’ai dit en préambule il n’y apas d’auteur principal et sur la jaquette du livre il y a la liste des personnes ayant contribué essentiellement par leurs reportages photographiques à sa réalisation … le tout étant coordonné donc par le Comité de Quartier Saint-Michel qui a souhaité mettre en valeur un lieu tout à la fois connu (le Castelet donne de plein pied sur la grand-rue Saint-Michel et nul ne peut l’ignorer) qu’inconnu car son terrain d’emprise est de près de 2 hectares. Et surtout un lieu de mémoire avec tous ces résistants durant la deuxième guerre mondiale qui y ont été incarcérés et pour bon nombre exécutés. Et avec la crainte du Comité de Quartier qu’il soit livré à la spéculation immobilière plus qu’au culte de la mémoire et au bien-être de la population.

Une fois que la direction de l’Académie a décidé d’honorer cet ouvrage pourquoi lui remettre un Prix d’Histoire Gratien Leblanc ? Parce que Gratien Leblanc qui est né à Castres en 1904 a fait sa carrière de professeur d’histoire quasi exclusivement aux classes préparatoiresdu Lycée Pierre de Fermat à Toulouse. Son enseignement, ses écrits, surtout des articles consacrés au patrimoine, sont la base d’un engagement pour sauvegarder ce patrimoine ; comme ce fut le cas remarquable pour les remparts du faubourg Saint Cyprien avec leurs 4 tours. En fait, dès l’âge de 22 ans, il s’est impliqué dans la défense du Pont Neuf et de l’Hôtel Dieu ; il a plus tard contribué entre autres à la restauration de la façade de l’Hôtel Dumay. Et dans le monde associatif, il a œuvré et successivement présidé 3 grandes associations toulousaines, les Toulousains de Toulouse, l’Académie des Sciences et Belles-Lettres et la Société d’archéologie.

Sa vie est imbriquée très largement à Toulouse, cette ville où il a étudié, enseigné, vécu, contribué à la vie culturelle et surtout obtenu des succès dans la difficile préservation du patrimoine et l’Académie du Languedoc perpétue donc son souvenir en attribuant depuis 2000 un prix d’histoire Gratien Leblanc.

Un détail puisque nous avons la chance d’avoir Mr LATTES comme représentant Mr le maire de Toulouse et que je sais son rôle dans cette action particulière : je pense qu’au vue de ce que la ville de Toulouse a bénéficié des actions de Gratien LEBLANC elle pourrait baptiser une rue de son nom pour contribuer à son souvenir. Et il y a probablement une piste du côté de la rue Franc où il a vécu, de son mariage en 1929 jusqu’à sa mort en 1993.

Pour terminer, un mot, court bien sûr, sur Guillaume DRIJARD. Il préside ce comité de quartier Saint-Michel et j’ai appris à le connaître à travers son action à la tête de l’Union des Comités de Quartier de la Métropole Toulousaine où j’essaye de le suivre pour l’association de quartier Chalets Roquelaine que j’y représente. C’est un homme de dialogue mais aussi de conviction ; c’est un homme qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts, c’est un homme dont la parole est rare mais toujours juste et je crois surtout que c’est un homme de concertation. Mais attention pour lui, comme pour moi, la concertation n’est pas simplement prendre l’avis des autres … ça c’est de la consultation … mais la vraie concertation celle de l’action de « projeter de concert », celle de la volonté de s’entendre pour agir ensemble dans l’intérêt de tous.

Guillaume, je suis heureux que Jean-François GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie, te remette le Prix Gratien Leblanc 2022 de l’Académie du Languedoc pour cette belle réalisation autour de la Prison Saint Michel à Toulouse et pour le combat du Comité de Quartier, à l’image de ceux de Gratien Leblanc, pour la préservation du patrimoine toulousain.

Le 24 novembre 2022 – Salle des Illustres

Prix FERMAT 2021 Audrey DUSSUTOUR

Jeudi 24 novembre 2022  Salle des Illustres au Capitole

Prix Fermat 2021 à Audrey DUSSUTOUR

Présentation par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

Monsieur le Maire,
Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc,
Mesdames et Messieurs les Académiciens,
Mesdames et Messieurs, chers amis,

1958 : Une substance informe et gélatineuse venue de l’espace tombe près de la petite ville de Downingtown, Pennsylvanie. Initialement de la taille d’un poing, cette substance grossit à mesure qu’elle absorbe un à un les habitants de la paisible bourgade.

1989 : un météorite frappe la terre, une masse informe s’en extrait et grandit en ingérant un à un les habitants d’une ville.

Vous avez peut-être reconnu les films d’IRVIN Yeaworth Jr (1958) et de CHUK RUSSEL (1989). La vedette de ces deux films est cette masse gélatineuse baptisée  « Blob ».

Les années 2000 : dans un laboratoire du CNRS une jeune chercheuse née dans l’Aveyron, Audrey DUSSUTOUR,  s’intéresse au Physarum polycéphalum dont les propriétés lui rappellent celles de cette substance de 1958 et 1989. Elle baptise l’objet de ses recherches « Le BLOB ».

Si les deux films précédemment cités n’ont pas eu un grand succès, le Blob d’Audrey DUSSUTOUR est devenu scientifiquement et médiatiquement un incontournable du top scientifique.

Un point d’orgue a été obtenu avec l’embarquement de quatre Blobs dans la Station Spatiale Internationale avec Thomas Pesquet. 350 000 élèves ont suivi cette expérience tout en élevant avec passion un Blob dans leur classe.

Mais pourquoi ce Blob attire-t-il autant notre curiosité ? C’est un corps  monocellulaire, il rampe, dévore tout sur son passage, et peut atteindre la taille de 10m2 en laboratoire. Bien que dépourvu de cerveau, il est capable d’apprendre et même d’enseigner.

Sa façon de se nourrir est typiquement animale : il engouffre sa nourriture.

Le Blob peut ingurgiter des bactéries, se délecte de champignons et, en laboratoire, raffole de flocons d’avoine.

Mais nous avons la chance d’avoir ici aujourd’hui la spécialiste du Blob et si vous souhaitez en savoir plus sur lui, vous pourrez, j’en suis sûr, lui poser des questions à la fin de la cérémonie.

Je vous recommande également les deux livres écrits par notre lauréate : « Tout ce que vous avez voulu savoir sur le Blob  sans avoir jamais oser le demander » et « Moi, le Blob ».

Mais Audrey DUSSUTOUR n’est pas seulement une spécialiste du Blob. Elle est directrice de recherche au CNRS et exerce au Centre de Recherche sur la Cognition Animale.

Son parcours universitaire et professionnel est exemplaire :

Après un Master en Neurosciences, comportement et cognition elle obtient en 2004 un doctorat en Éthologie conjointement à l’université Paul Sabatier et à l’Université libre de Bruxelles. Enfin en 2018 elle est habilitée à diriger des recherches.

Son parcours scientifique l’a successivement amenée en tant que post-doc au Canada à l’Université CONCORDIA, en Australie à l’Université de Sydney, deux universités où elle reviendra en tant que chercheur invitée et professeur invitée mais aussi chercheur invitée à l’Université d’Uppsala en Suède.

En 2009 elle est  chargée de recherche à l’Université Paul Sabatier et en 2020, elle est nommée Directrice de recherche.

Dès le départ les travaux d’Audrey DUSSUTOUR portaient sur l’intelligence collective et en particulier la régulation des déplacements collectifs. C’est ainsi qu’elle a travaillé sur les fourmis dont les déplacements rappellent ceux des humains. Ces travaux ont permis d’extraire des algorithmes de régulation générique qui peuvent s’appliquer à de nombreux domaines : robotique, informatique, voitures autonomes etc.

On comprend alors la liaison avec les recherches sur le Blob et ses déplacements qui donnent actuellement naissance à une collaboration industrielle. Il s’agit de s’inspirer du Blob pour trouver les chemins les moins énergivores dans les réseaux de télécommunication.

Il n’y a pas de recherche scientifique sans publications. Audrey DUSSUTOUR en compte de très nombreuses à son actif dans les plus grandes revues spécialisées internationales à comité de lecture.

Elle participe également à de très nombreuses conférences, séminaires, symposiums, congrès internationaux. Elle est actuellement éditrice associée de trois journaux scientifiques en langue anglaise et participe en tant qu’experte à de nombreuses revues.

La reconnaissance de tous ces travaux à valu à Audrey DUSSUTOUR de nombreuses récompenses scientifiques :

  • 2007 Le prix « Le monde de la Recherche »
  • 2009 Le prix du « Jeune chercheur » de la société française pour l’étude du comportement animal
  • 2011 Le prix « Adolphe Wetrems » de l’Académie Royale de Sciences de Belgique
  • 2018 Le prix du livre « Sciences pour tous »
  • 2022 La « Médaille de la médiation scientifique du CNRS »

Enfin en 2021 elle a été nommée Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

Madame DUSSUTOUR, l’Académie du Languedoc a également su reconnaitre vos mérites, la valeur scientifique de vos travaux et le rayonnement international que vous avez su leur donner.

Aujourd’hui c’est avec un très grand plaisir qu’au nom de l’Académie je vous remets le Prix Fermat de l’Académie du Languedoc.