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Présentation Membre associé Jean-Paul RIFFARD

ELOGE DU DOCTEUR JEAN- PAUL RIFFARD

Pour son installation Membre associé de l’Académie du Languedoc

Le vendredi 8 juin 2023  Salle des illustres du Capitole de Toulouse

Par le docteur Jean-François Gourdou Secrétaire perpétuel

 

Monsieur Francis Grass premier  maire adjoint de Toulouse et de Toulouse Métropole représentant monsieur Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse président de Toulouse Métropole

 Mesdames Messieurs les autorités civiles et militaires et religieuses

Chères consœurs, chers confrères, chers  amis, chers  lauréats de l’Académie du Languedoc

 Mesdames Messieurs ,

J’ai le grand plaisir et le grand honneur de faire devant vous l’éloge du docteur Jean-Paul Riffard pour son installation Académicien  Membre associée de l’Académie du Languedoc

Cher ami nous nous connaissons  de longue date et je suis très heureux que tu aies enfin  accepté de rejoindre notre Académie du Languedoc.

En effet, le docteur Jean-Paul Riffard a toutes les qualités requises pour être admis dans l’académie du Languedoc

Tout d’abord être languedocien. C’est en effet le cas.  Le docteur Jean Paul RIffard est  un Toulousain de souche depuis plusieurs générations et en particulier de générations médicales puisque son père et son grand-père était médecins à Toulouse.

 Jean-Paul est né le 22 novembre 1942 en pleine guerre mondiale lors de l’envahissement de la zone libre, de  triste mémoire. Il est donc né à domicile,  rue Constantine qui depuis s’appelle rue  Gabriel Péri où son père avait son cabinet médical.

Le docteur Riffard est marié et il a une fille qui continue la tradition médicale en tant que pédicure.

Jean-Paul Richard a fait de bonnes études à la faculté de médecine de Toulouse où il a passé sa thèse de doctorat en médecine en 1970 sur un sujet difficile le mega œsophage de l’enfant avec comme président de thèse le professeur Juskivinsky.

Le docteur Jean-Paul Richard a ensuite exercé la médecine générale et a passé plusieurs diplômes de médecine du travail, d’homéopathie, de mésothérapie et de Balint.

Vous avez exercé  au 156 avenue Jean Rieux en association avec le docteur Jean-Pierre Sentenac.

On notera que ce fut le premier cabinet de groupe ouvert à Toulouse à cette époque puisqu’il y  avait aussi une infirmière, un kinésithérapeute, une ophtalmologiste et orthophoniste.

Comme j’étais chirurgien à la clinique voisine de Saint-Jean Languedoc, nous avons collaboré pendant de nombreuses années et ainsi nous sommes devenus très amis.

Vous avez pris votre retraite en  2008 à 68 ans ! Le cabinet de groupe continue et s’est agrandi avec d’autres praticiens.

Mais il faut d’autres qualités pour entrer dans notre Académie en particulier culturelles

C’est en effet le cas du docteur Jean-Paul Riffard  qui est devenu un homme de lettre et un historien  et qui a  déjà écrit et publié  plusieurs communications  et 3 livres sur le Languedoc et Toulouse.

Etant jeune, vous aviez découvert chez votre grand-mère  un carton d’anciennes cartes postales de Toulouse. Ce fut une révélation, vous été devenu collectionneur et vous alliez aux puces à Saint Sernin à l’Inquet comme l’on disait alors pour faire d’autres découvertes.

Vous avez alors adhéré au club des cartophiles où vous avez collaboré avec notre secrétaire général François-Régis Gastou et vous avez écrit  plusieurs articles sur la vie d’autrefois à Toulouse, dont les marchés, les jardins, les cafés. Vous vous  êtes  aussi intéressé à l’étymologie des noms, en particulier vous m’avez appris celle du gâteau « le  poumpet »  de mon village de Soual, qui vient du mot latin pompa, la pompe, le gâteau des jours des petites fêtes des villages.

Vous avez ensuite créé avec votre ami Alain Fournié une association d’études  sur le régionalisme et cela vous a amené à réaliser plusieurs ouvrages.

Tout d’abord sur le thermalisme des Pyrénées vous avez publié un magnifique livre nommé «LES STATIONS THERMALES DES PYRENEES A LA BELLE EPOQUE » aux éditions Cairn.  Avec Pierre Azam vous avez répertorié 500 sources thermales dans les Pyrénées françaises dont 160 ont été exploitées. Ce livre est bien illustré par des photographies de la Belle Epoque.

Ensuite vous avez continué en 2021 en publiant un deuxième livre nommé « TOULOUSE ENTRE BOULEVARS ET CANAL, LES CHALETS A LA BELLE EPOQUE » c est votre quartier, habitant au 15 rue de Verdun la maison  cabinet de votre grand père. Ce livre raconte la vie de ce quartier très prisé à l’époque en  1900. On y  retrouve de nombreuses cartes postales inédites.

Actuellement vous  avez publié  un nouveau livre nommé « LES GRANDS NOMS ET LES GRANDES FAMILLES DE L’ISLE SUR TARN» ; ces familles souvent de Toulouse possédaient, comme vous, une résidence secondaire dans cette ville qui était importante puisqu’elle avait été  le siège du fameux EDIT c’est-à-dire la cours de justice mi-catholique mi-protestante  pour faire la paix après les guerres de religion.

Vous continuez encore  toujours  dans cet esprit, un nouveau livre sur les « ARMOIRIES DE CES FAMILLES DE L’ISLE SUR TARN ».

Ainsi docteur  Jean-Paul Riffard bien que médecin vous n’entrez pas dans une Académie de médecine mais dans  une Académie pluriculturelle dont littéraire grâce à  vos nombreuses publications et ouvrages .

Vous êtes le bienvenu parmi nous et nous allons réaliser  encore  un nouveau livre en commun  avec François- Régis Gastou sur des cartes postales originales de  Toulouse en 1900.

Cher ami  recevez maintenant  les attributs  d’appartenance à notre Académie : votre cordon avec votre médaille gravée à votre nom , votre diplôme d’appartenance et votre cape que vous aurez bientôt car elle  est encore en fabrication !

Félicitations. Applaudissons notre nouvel académicien du Languedoc

Palmes académiques de Dominique DELPIROUX

Séance solennelle de l’Académie du Languedoc, salle des illustres du Capitole  le jeudi 8 juin 2023

Eloges de monsieur DOMINIQUE DELPIROUX

Pour sa remise de la médaille de CHEVALIER DE  l’ORDRE DES PALMES ACADEMIQUES

 

Monsieur le maire adjoint de Toulouse et de Toulouse Métropole Monsieur Francis Grass
représentant Monsieur le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole

 Monsieur Jean-Luc MOUDENC

Mesdames Messieurs les autorités civiles et militaires et religieuses

Chèresconsœurs, Chers confrères, chers  lauréats  et chers amis de l’Académie de Languedoc

Mesdames Messieurs

Au nom de madame MICHELE DOERFLINGER présidente  et de monsieur  LE PROFESSEUR MICHEL CARRIER ancien président  de L’AMOPA 31, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques,

Et au nom de l’Académie de Languedoc en tant que moi-mêm, secrétaire perpétuel, et de vos deux autres parrains, le  président  de l’Académie  Henri COUSSE  et le  président  honoraire de l’Ordre du Mérite Monsieur Gérard Elbaz,

et enfin à votre nom en tant que  membre associé  de  l’Académie depuis le 1er novembre 2018,

Nous avons donc l’honneur de vous remettre la médaille de chevalier de l’Ordre des Palmes académiques.

Nous allons tout d’abord faire votre éloge pour bien évoquer vos grades et qualités qui ont mérité votre haute distinction de ce jour.

Vous avez été en effet au service de l’Education Nationale à plusieurs titres, dont surtout 3.

Tout d’abord journaliste  puis écrivain et historien et même encore aujourd’hui vous consacrez votre retraite à lire des contes pour enfants  dans des  écoles maternelles de Toulouse.

Vous êtes né pourtant loin de Toulouse à Strasbourg le 10 février 1956 mais du fait de la profession de votre père, Commissaire de Police, vous avez beaucoup changé de ville et même de pays dont le Maroc, pour vous fixer enfin à Toulouse et habiter dans la  région toulousaine à Villeneuve Tolosane.

Vous avez fait alors de brillantes études en particulier à  la faculté de droit de Toulouse  avec le diplôme de la maitrise en droit public en 1978.

Premiere grande qualité : GRAND JOURNALISTE.

Dès l’année suivante en 1979  vous entrez  à la rédaction du journal de la Dépêche du Midi à Toulouse,  vous y resterez jusqu’en 2018. Soit une exceptionnelle carrière de plus de 50 ans.

Comme tout jeune débutant vous avez commencé  par les  faits divers, puis vous monterez en grade en rédigeant  les chroniques judiciaires vu vos diplômes  et vous deviendrez assez rapidement un journaliste  grand reporter pour les informations générales. Vous effectuerez d’importants reportages en France et  à l’étranger, avec  aussi de nombreux reportages régionaux qui vous font bien connaître  le Languedoc. En particulier vous couvrirez les trois procès de la catastrophe AZF à Toulouse. Enfin par la suite vous deviendrez un des grands éditorialistes de La Dépêche, vos éditoriaux  sont remarquables par vos analyses profondes et pertinentes avec d’importantes recherches sur de grands sujets locaux et nationaux, fruits d’ une recherche approfondie et  d’une profonde réflexion de sagesse et  de respect de nos grandes valeurs morales.

Nous lisons régulièrement avec intérêt vos grands éditoriaux en page 3 en alternance avec ceux de Philippe RIOUX.

Deuxième grande qualité : GRAND ECRIVAIN.

Nous l’avons dit vous avez une deuxième grande activité celle d’Ecrivain, d’Homme de lettres connu et reconnu, avec  déjà neuf livres importants dans votre catalogue, vous avez été publié par de grandes éditeurs  ERES, BABElIO, Editions du Sud , qui attestent de votre notoriété.

Vous avez débuté, atavisme obligé de votre père,  par des romans policiers, romans à succès en particulier  en 2004 l’inspecteur « FELIXREX »  puis en 2009 « LE LEGIONNAIRE VICTOR  ».

Vous vous   intéressez aussi au sport avec un livre « LES ENFANTS DE LA MELEE  » vous dites en effet que le sport dont le rugby, est une bonne  école de la vie.

Vous vous intéressez aussi aux enfants en écrivant « SALES GOSSES » en 2005 et  « ETRE COMPAGNON AUJOURD HUI » en 2013 et « LE CREPUSCULE DES BEBES » en 2014.

Aussi en tant qu’homme de lettres vous êtes Membre  de plusieurs associations littéraires dont « Livre et faire lire »« l’Académie des livres de Toulouse » et « l’Académie de Languedoc ».

Troisième grande qualité :  HISTORIEN ET GRAND PALEONTOLOGUE.

Vous avez une troisième grande activité. Vous êtes en effet un historien reconnu. Tout d’abord vous êtes passionné par  le régionalisme avec en  1989 un livre sur l’AVEYRON  puis un livre de contes de notre  région « MA MERE L’OURS ET AUTRES HISTOIRES DU PAYS D’OC » en 2019.
Mais vous êtes surtout un passionné de la paléontologie et en particulier d’histoire des dinosaures  pour lesquels vous avez participé à de nombreuses fouilles archéologiques. En effet notre région conserve dans ses couches géologiques de nombreux fossiles de ces différents et nombreux dinosaures disparus brutalement. Vous en connaissez toute la classification et vous avez participé à la création du musée des dinosaures à Espéraza dans l’Aude. Vous avez encore   écrit un roman sur ce sujet « LES DOIGTS DU DIABLE »  en 2012.

Cher Dominique Delpiroux nous voyons bien toutes les grandes qualités que vous avez déjà acquises. Aussi vous méritez très largement votre décoration de chevalier de l’Ordre des Palmes académiques.

Madame la présidente Michèle DOERFLINGER   va vous remettre maintenant votre médaille en présence de vos parrains précédemment désignés.  Merci de votre attention

Dr Jean-Francois Gourdou,
Secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc

Photo Max Assié


Message de M. Gérard ELBAZ

Mes Chers Amis,

Je suis heureux de me voir associé à cette cérémonie devant rendre hommage aux valeurs morales et professionnelles de notre ami Dominique DELPIROUX membre associé de notre Académie

A cette démarche, je tiens à associer notre grand ami commun, le Docteur Didier DESCOINS.

Cher Dominique, nous sommes fiers de te voir remettre dans un instant, après l’exposé de ta carrière, par notre Secrétaire Perpétuel de l’Académie, le Docteur Jean-François GOURDOU, les insignes de Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques par les soins de Mme Michèle DOERFLINGER, Présidente de l’AMOPA 31.

Cette fierté, répond à deux raisons majeures :

  • La première est de signaler ce soir à l’assistance que tu as bien voulu nous honorer de ta confiance en acceptant de surmonter tes principes de retenue à l’heure où notre société s’expose souvent à des tendances d’égo ou d’ambition.

Nous savons que cette modestie animée par ton sens du devoir pour l’intérêt général en donnant l’exemple de ton humanisme avec ta générosité, ton altruisme et ta vocation du partage pour le mieux vivre ensemble, est pour toi, tout un art de bien vivre !

  • La deuxième raison vise à rappeler que tu es reconnu comme un modèle d’intelligence et d’efficacité dans la magie des mots choisis pour écrire tes ouvrages et surtout pour sensibiliser les lecteurs de la Dépêche du Midi avec tes « éditoriaux à la une» pour la meilleure compréhension des événements à surmonter, sans oublier d’apaiser leur esprit avec tes brins d‘humour !…

Une telle élégance intellectuelle accompagnée de ta rigueur dans tes engagements est pour toi, une véritable vertu !

Avec ta famille, tes amis et ceux de notre Académie et tes collègues de la Dépêche du Midi, nous sommes heureux de partager la joie de te voir confirmé au grade de Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques !

Gérard ELBAZ
Ancien vice-président national de
L’Association des membres de l’ordre national du Mérite
Président d’honneur de le section 31 de l’ANMONM

Prix de la photographie Germaine CHAUMEL

Prix de la photographie Germaine CHAUMEL

décerné à

Michel VIALA

8 juin 2023 Salle des Illustres – Toulouse

Présenté par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

 

Michel VIALA, vous êtes un pur Languedocien pour être né à Toulouse. Il y a un peu plus de 60 ans dans une famille languedocienne depuis les générations.

Très jeune vous êtes intéressé  à la photographie où vous avez été initié par votre grand-mère et quand vous avez annoncé à vos parents que vous vouliez devenir photographe la réponse a été immédiate et sans appel : « passe ton bac d’abord »

Ce que vous fîtes et qui vous a permis d’intégrer une école de photographie.

Votre diplôme de photographe en  poche, vous avez été embauché par La  Dépêche du Midi ;

vous aviez alors 24 ans,

c’etait en 1983,

il y a plus de 40 ans,

et vous êtes toujours photographe de presse, toujours au service de La Dépêche du Midi.

Les fidèles lecteurs du quotidien régional peuvent aujourd’hui mettre enfin un visage sur votre nom qui figure au pied de vos photos publiées;

Vous avez bénéficié d’un parrain professionnel de renom en la personne de Félix NAPO lui-même, journaliste scientifique à La Dépêche et bien connu des vieux toulousains.

Votre champ d’action photographique s’exerce dans tous les domaines où vous appelle l’actualité, mais ce que vous préférez c’est le reportage sportif car dans ce domaine on ne triche pas,  dites vous, mais aussi les spectacles.

C’est vous qui « couvrez »  Jazz in Marciac depuis plus de 30 ans.

Le photographe professionnel de presse est toujours en éveil ; il doit être extrêmement réactif, et même, si possible,  anticiper l’évènement.

Il est très difficile dans une photo prise à 1/1000 ème  de seconde de raconter une histoire qui va toucher, intéresser,  émouvoir, ou interpeller le spectateur ; être sans cesse aux aguets, tout  voir, trier, déclencher son appareil au bon moment, tel est le lot quotidien du photographe de presse.

Vous vous plaisez à reconnaître que ce métier hyperactif vous a permis de faire des rencontres extraordinaires, avec des gens que vous n’auriez jamais connus, que le « prestige de l’appareil », peut être comme celui de l’uniforme, vous a ouvert bien des portes, le public étant toujours très friand de l’intérêt qu’on semble lui porter.

Vous aimez aussi ce côté de la nouveauté sans cesse renouvelée ; chez vous, pas de routine, chaque reportage est une nouvelle aventure ;

L’Académie du Languedoc tient à vous remercier pour l’ensemble de votre œuvre qui permet à chacun, chaque jour, de  cerner au plus près l’actualité;

Et je tiens à rappeler que vous avez reçu le prestigieux Prix de photographie décerné par l’AFP, le prix BEN DRIEN, qui récompense chaque année, la meilleure photographie politique.

Ce prix vous a été décerné pour une photo qui a fait le tour du monde où vous avez immortalisé en une seconde,  en 1998, à l’issue de la coupe du monde de football remportée par la France, le Président de la République, Jacques Chirac, embrassant le crâne dégarni de Fabien Barthès, symbole de la reconnaissance de toute une nation.

Ce prix vous a été remis à l’Élysée, par le président, Jacques Chirac lui-même.

Alors vous qui avez passé votre vie professionnelle dans l’ombre, à mettre en avant, à focaliser l’intérêt du lecteur sur les sujets que vous traitiez,   il est apparu nécessaire à l’Académie du Languedoc de vous décerner le Prix de Photographie Germaine Chaumel, pour qu’enfin, juste retour des choses, ce soir, ce soit vous qui soyez,  enfin,  en pleine lumière.

Prix de peinture Renée ASPE

Prix de peinture Renée ASPE

attribué à

Jean-Pierre CONDAT

présenté par François-Régis GASTOU ( 54ème fauteuil)
8 juin 2023 salle des Illustres – Toulouse

 

Monsieur l’Adjoint au Maire de Toulouse,
Monsieur le Secrétaire Perpétuel de l’Académie du Languedoc,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur,

Depuis de nombreuses années nous avons eu le plaisir de nous rencontrer dans des lieux publics réservés à des expositions ou parfois dans des endroits très privilégiés toujours voués à l’art. Je dois avouer que votre expression artistique m’a immédiatement attiré et m’a séduit par son originalité.

Le premier regard sur vos œuvres remonte en 1990 où vous présentiez quelques graphismes dans une belle salle d’exposition de la gare Matabiau à Toulouse. Déjà, votre personnalité très affirmée se faisait ressentir.

Ensuite, nous nous sommes croisés dans différentes expositions où j’ai pris un réel plaisir à vous rencontrer et d’échanger avec vous sur le thème de la peinture comme vous savez si bien en parler.

Quand on examine vos tableaux avec attention, consacrés pour la plupart aux thèmes aéronautiques, on s’étonne de leur composition et on ne devine pas la matière avec laquelle ils sont élaborés.

Toutes vos œuvres, souvent hyperréalistes, sont constituées de découpages et de collages, travaillés aux crayons de couleurs et d’estompes. L’originalité fait, qu’aucun pinceau, aucune trace de peinture à l’huile, à l’eau ou à l’acrylique ne viennent émailler votre réalisation. C’est extraordinaire avec quelle prévenance, quelle application vous arrivez à la perfection de votre création dans les moindres détails. Votre dernière exposition à Muret, en ce début de mois de juin,en présence de nombreux esthètes pilotes ou amoureux d’aviation, se réjouissant de contempler vos œuvres, a été un franc succès.

Mais revenons sur votre parcours. Vous êtes, Monsieur, un artiste peintre dit collagiste. C’est-à-dire un artiste peintre qui colle sur un support,une surface préalablement créée et préparée pour recevoir la composition qu’il a imaginée. Vous êtes un artiste hors du commun qui, depuis 1998, participe à de nombreuses expositions principalement, comme déjà précisé, sur le thème de l’aviation, de l’Air et de l’Espace. Vous comptez à ce jour plus de 300 expositions ou participations à des manifestations aéronautiques. Vous avez aussi réalisé plus de 30 expositions personnelles en France : Blagnac, Lèguevin, Muret, Toulouse, Paris, et à l’étranger, l’Amérique du Sud, La Paz en Bolivie, Montevideo en Uruguay et bien d’autres localités.

Vous avez honoré de nombreuses commandes pour plusieurs villes et certaines de vos œuvres sont entrées dans les musées français mais aussi au Texas, à St Louis du Sénégal, au Maroc à Rabat au Musée de l’Aéropostale et au Musée St Exupéry de Tarfaya, en Mauritanie mais aussi au Musée de l’Affiche de Toulouse.

C’est en 2004, que j’ai eu le plaisir de vous commander pour le Musée de l’Affiche que je dirigeais, l’affiche d’exposition sur l’Aviation dont le thème était « Ciel de Légende ».   

Vous avez parfaitement perçu, avec votre sens aigü de la perfection, l’annonce publicitaire appropriée pour cette exposition d’affiches anciennes. Pour l’anecdote, je me rappelle que lors de l’inauguration le commandant de bord, mon ami, Henri-Gilles FOURNIER, qui avait ramené le dernier Concorde à Toulouse, était enthousiasmé de voir encore son avion mythique décoller de la grande affiche extérieure 4m X 4m!….

Comme vous le dites : « Vous vous êtes principalement consacré aux thèmes aéronautiques et en particulier à celui de « l’Aéropostale ». Vous êtes vite devenu le partenaire privilégié de toutes les manifestations liées à l’aviation. Vous présentez votre travail du rallye aérien « Toulouse-St Louis du Sénégal » jusqu’au festival « Des Etoiles et des Ailes » à Toulouse-Blagnac en passant par les « Rencontres de l’Aéronautique et de l’Espace » de Gimont. Vous donnez des conférences et vous réalisez ainsi une activité culturelle et de mémoire pour les « Pionniers de la Ligne ».

Tout cela pour l’Amour du Beau et l’Amour de l’Art graphique … et bien-sûr de l’Aviation. Vous savez, Monsieur, nous faire rêver et nous inviter au voyage à travers vos œuvres colorées, lumineuses et séduisantes.

Aujourd’hui, l’Académie du Languedoc vous a choisi et distingué parmi de nombreux artistes peintres de notre Languedoc car votre œuvre picturale, que vous pratiquez depuis déjà plus de trois décennies, nous est apparue exceptionnelle, innovante et originale.

Ce soir, l’Académie du Languedoc a le plaisir de vous remettre le Prix de Peinture Renée ASPE, qui fut une remarquable artiste toulousaine, au graphisme précis et à la palette aux couleurs chatoyantes. Notre Académie du Languedoc vous adresse toutes ses félicitations pour votre travail et votre recherche artistique.

Vous êtes, Monsieur, un artiste de très grand talent et nous vous en félicitons.

Eloge de Jean-Pierre CONDAT pour la remise du Prix Renée ASPE –08 juin 2023

Salle des Illustres – Mairie de Toulouse

 

 

 

Prix Fermat 8 juin 2023

Prix scientifique Pierre de Fermat

attribué à

Christian JOACHIM et Olivier GUILLERMET

Salle des Illustres le 8 juin2023

Présentation par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

Monsieur le Maire, Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire perpétuel, Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés, Mesdames, Messieurs, chers amis,

 

C’est à une équipe que nous allons aujourd’hui remettre le Prix Pierre de FERMAT, prix scientifique de l’Académie du Languedoc. En effet? Christian JOACHIM et Olivier GUILLERMET sont étroitement associés dans la réussite de la course internationale de nano-voitures : « Nanocar Race II » organisée à Toulouse au Centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales, bien connu des Toulousains par la Boule de Rangueil.

On peut dire que cette histoire commence en 1974, lorsque le chercheur Arie Aviram propose une diode moléculaire faite d’une seule molécule de 1.5 nanomètre de long.

En 1979, Christian Joachim alors âgé de 22 ans propose de miniaturiser à l’extrême tout un circuit électronique dans une seule molécule.

En 1985, il en fait sa première thèse de doctorat : première thèse au monde sur l’électronique moléculaire.

A cette époque, la communauté scientifique oppose à Christian Joachim le problème expérimental délicat de la prise de contact électrique avec une seule molécule.

1986 : Le microscope à effet tunnel vient tout juste d’être inventé dans les laboratoires de recherche d’IBM à Zurich. Christian Joachim part pour New York travailler avec Arie Aviram. Sa mission : utiliser ce tout nouveau microscope pour connecter la pointe du microscope à une seule molécule-interrupteur. Il y parvient pour la première fois en septembre 1987.

La molécule toute seule devenait alors un dispositif électronique. Pouvait alors être envisagé un circuit électronique calculateur miniaturisé dans une seule molécule qui devait remplacer les puces électroniques dans le futur et rendre plus écologique leur fabrication industrielle.

Avec son collègue Jim GIMZEWSKI  à Zurich, à l’occasion dune expérience qui ne se déroule pas normalement, la molécule se met à tourner toute seule, sous l’effet du peu d’énergie qu’elle capture de sa surface support. C’est  la première roue moléculaire. La mécanique d’une molécule venait d’être découverte. S’en suivirent l’invention de la brouette moléculaire à 2 roues et de la molécule à 4 roues. Au milieu des années 2000 apparaissent les premières molécules moteurs et les molécules engrenages de 1 nanomètre de diamètre.

Avec Olivier GUILLERMET et les années 2000 arrive une nouvelle génération de chercheurs. Avant d’arriver au CEMES en 2006, Olivier Guillermet consacrait son travail de recherche à la réalisation et la caractérisation d’hétéro-structures à l’échelle atomique. Avec l’arrivée de nouveaux microscopes à effet tunnel très basse température, Olivier Guillermet étudie les interactions mécaniques et électroniques entre la pointe du microscope et une seule molécule.

En 2011, Olivier Guillermet surprend les rotations d’une seule molécule à 3 pales puis d’une nouvelle molécule à 6 dents.

Après la « Nanocar Race I » de 2017, Christian JOACHIM décide d’organiser la « Nanocar Race II » à Toulouse. Dès 2020, Olivier GUILLERMET s’entraîne donc avec les chimistes et physiciens de son groupe de Nanosciences pour devenir le pilote de la molécule-voiture de l’équipe Franco-Japonaise Toulouse-NARA.

En 2022, Olivier Guillermet sera surtout la cheville ouvrière de la mise en place du contrôle à distance par Internet des microscopes à effets tunnel très basse température des 8 équipes de la course répartis sur la planète. Olivier Guillermet va par exemple mesurer les 1/2 secondes pour qu’un ordre de conduite donné depuis la Boule de Toulouse parvienne à la molécule de l’équipe japonaise du NIMS, située à Tsukuba au Japon et pour que cette molécule-voiture se mette à avancer de 1 nanomètre.

Je n’oublie pas que le juge arbitre de cette course était l’ancien directeur du CEMES Jean-Pierre Launay, grand chercheur s’il en est, que je connais depuis déjà quelques années et qui est présent dans cette salle.

Evènement mondial, retransmis en direct depuis la Boule de Toulouse, la « Nanocar race II » sera suivie fin mars 2022 en direct par plus de 50 000 personnes.

Olivier GUILLERMET né en 1977 est Maître de Conférences à l’Université Paul Sabatier, chercheur dans le groupe Nanosciences du CEMES/CNRS. Il est titulaire d’un doctorat en Sciences des Matériaux de l’Université de Marseille Méditerranée.  A son actif  on peut compter de nombreuses publications dans des revues internationales à comité de lecture.

Christian JOACHIM né en 1957 est directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS. Il est titulaire d’une thèse de docteur ingénieur obtenue à Sup’Aéro et d’un doctorat en physique quantique de l’Université Paul Sabatier. La liste des publications scientifiques ainsi que l’activité consacrée à la diffusion des connaissances vers un large public par Christian JOACHIM est absolument impressionnante et je me garderai bien de la citer. Il a également reçu de très nombreuses récompenses.

Chers amis, malgré l’invisibilité à notre œil de la matière sur laquelle vous travaillez ( le millième du micron), les avancées fondamentales que vous  réalisez sont d’une importance capitale pour l’avenir.

C’est pourquoi, au nom de l’Académie du Languedoc, je suis très honoré de vous remettre le Prix scientifique Pierre de Fermat.

Photo François-Régis GASTOU

Prix littéraire

Prix littéraire de la ville de Toulouse
attribué à

Guillaume POUDEROUXet Bernard DELOUPY
pour

« Freight Dogs ou Les forçats du fret »

8 juin 2023 (Salle des Illustres)

Présentation par Maryse Carrier (52ème fauteuil)

Monsieur le Maire, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés, Mesdames et Messieurs, chers amis.

 

            Le roman « Freight Dogs ou Les forçats du fret » (des Editions Gilletta) méritait bien d’être signé par 2 co-auteurs, Guillaume Pouderoux et Bernard Deloupy :  

               Si pour des raisons professionnelles Guillaume Pouderoux vit aujourd’hui à Paris, il faut savoir qu’il est né à Toulouse. Tout jeune il s’est intéressé aux pionniers de l’aéronautique ce qui l’incita à fréquenter très tôt l’aérodrome de Toulouse-Lasbordes.

Il fut durant plusieurs années Pilote instructeur militaire dans l’Aéronavale et depuis 2017 il exerce non seulement en tant que Officier Pilote de Ligne chez Air France, mais aussi comme Formateur en « crew resource management ».

Et en tant qu’écrivain, il sait parfaitement faire appel à son propre vécu professionnel.

              Bernard Deloupy quant à lui, est né à Oran et vit actuellement à Nice mais c’est Perpignan qui est le berceau de la famille Deloupy. Et d’ailleurs son grand-père a été ingénieur de la ligne ferroviaire du fameux « petit train jaune », qui relie toujours Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol !

Mais Bernard a opté pour une carrière de journaliste, d’écrivain, de consultant en communication et de coach littéraire, faisant de lui la personne idéalement complémentaire pour Guillaume.

        Votre  roman a donc été écrit à 4 mains, ce qui constitue à la fois son originalité et sa force et vous avez visiblement œuvré tous deux dans une parfaite osmose littéraire.

               Après une belle préface signée Virginie Guyot, ex-pilote de chasse, première femme au monde – et seule à ce jour – à avoir dirigé la patrouille de France, la dédicace extraite de « Vol de nuit » de Saint-Exupéry, donne le tempo de ce  roman : « Dans la vie, il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent ».

                Et nous voici plongés dans les péripéties d’un thriller haletant où chaque fin de chapitre plonge le lecteur dans un suspense permanent.

Rien ne sera épargné à Yann, notre héros, devenu pilote d’avion cargo ou forçat du fret, après une carrière d’officier de l’aéronavale française… Devant transporter en effet du fret de Tromsoe à Longyearbyen (sur l’archipel du Svalbard), Yann devra réaliser un atterrissage dans des conditions extrêmes et en catastrophe. Le sabotage de l‘avion, un colis suspect et une étrange tentative d’empoisonnement ne font qu’accroître le mystère.

Bientôt nous apprendrons que «l’Objet flottant Amundsen 9 » est en grande perdition quelque part sur l‘océan Arctique ; cet iceberg, ce morceau de banquise sur lequel œuvre une « Expédition scientifique secrète du Conseil de l‘Arctique » s’est étrangement détaché de sa banquise d’origine et part à la dérive. Yann se verra alors réquisitionné par l’armée norvégienne pour une « mission Top secret » à savoir : apporter vivres et carburant de chauffage aux membres de cette expédition.

Face à cette mission de sauvetage qu’il qualifie lui-même de suicidaire, notre pilote ne se dérobera pas et portera bien assistance à personne en danger, renouant ainsi avec les défis et le sens de l’abnégation des pionniers de l’Aéropostale, St-Ex, votre modèle, Mermoz « le héros absolu » et  Guillaumet, l’un des plus grands pilotes lui aussi.

Mais Yann a toutefois l’impression de jouer « le rôle de l’espion choisi comme victime expiatoire » au milieu de « relents de guerre froide » dit-il, sans savoir que sur la péninsule – russe – de Kola, « un long cachalot d’acier vient de plonger dans les flots », tandis que l’un des hublots de son « Pétrel Alpha » explose tout à coup sous un impact de balle…

Seul un petit groupe d’Inuits pratiquant des soins chamaniques va opportunément nous offrir un peu d’humanité au milieu de ce monde de brutes.

   Or qui essaie à tout prix d’obérer les chances de réussite de Yann, en empêchant que l’expédition scientifique internationale soit secourue ? Et surtout : A qui profite le crime ? 

                     Il faut dire que ce roman palpitant ne se résume pas à l’écriture d’un simple thriller :

C’est ainsi que nous allons assister d’un bout à l’autre à de multiples conversations très souvent ultrasecrètes sur l’état du monde et son avenir et surtout sur la guerre que se livrent une vingtaine de pays à propos de certaines régions de notre planète, comparée à un « marigot où s’ébrouent les sauriens » !

Nous entrerons alors entre autres dans l’intimité du quartier général de la CIA, nous pénétrerons dans l’insolent gratte-ciel le plus élevé, celui de l’Imperial Oil Compagny, où sévissent une dizaine d’hommes qui se savent les rois du monde ; nous assisterons à une édifiante conversation entre un banquier renommé et un homme d’affaires des plus véreux. Et nous pénètrerons même dans « Le bunker de l’Apocalypse » !

Le cynisme atteindra son apogée lorsque le Secrétaire général des Nations unies à New-York, lisant les prévisions alarmistes du Giec et désirant mettre en garde les populations, devra capituler face au chantage de l‘homme le plus puissant du monde… Mais qui est-il donc, cet homme ?

Bref, nous constatons que les grands prédateurs de ce monde sont à l’œuvre  et « chacun voulant sa part de gâteau, la curée a commencé », car leur cupidité est immodérée !

Mais au fait que va enclencher à la fin l’intervention surprise de ces quelques  « gringos prétentieux », « geek chicanos », ces jeunes surdoués de l’informatique ?…

Je laisse aux futurs lecteurs le plaisir d’édifiantes découvertes !! 

En conclusion je dirai que votre roman, qui n’est pas une dystopie, est passionnant car il offre plusieurs facettes : c’est tout d’abord un thriller certes, parfait scénario éventuel, mais un thriller au souffle épique qui sert de prétexte à une démonstration géopolitique implacable et inquiétante, destinée à secouer les consciences, à susciter un sursaut de l’humanité dans le but de « construire ensemble un monde meilleur », car comme a dit Saint-Exupéry : « Dans cet océan de ténèbres, les rares lumières signalent le miracle d’une conscience ».

Guillaume et Bernard, je suis particulièrement honorée de vous attribuer à tous deux le Prix littéraire de l’Académie du Languedoc et de la ville de Toulouse.

Eloge Nathalie VINCENT-ARNAUD

Présentation de Nathalie VINCENT-ARNAUD
8 juin 2023
par Maryse CARRIER 52ème fauteuil

Monsieur le Maire, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés, Mesdames et Messieurs, chers amis.

Nathalie Vincent-Arnaud est née à Toulouse et a grandi à Cahors. Après de brillantes études littéraires à Toulouse et Montpellier, elle enseignera dans le secondaire de 1988 à 1990. Elle exercera ensuite en tant qu’attachée temporaire d’enseignement et de recherche jusqu’en 1994. Maître de conférences à partir de 1995 à l’Université Toulouse le Mirail, elle sera nommée en 2010 professeur des Universités, au Département d’Etudes du monde anglophone, toujours à l’Université Toulouse-le Mirail appelée aujourd’hui Jean Jaurès.  J’ajoute qu’elle parle trois autres langues : l’allemand, mais également l’espagnol et le latin (scolaire dit-elle) !

Quant à son époux, il était lui aussi professeur agrégé d’anglais à l’Université de Bordeaux.

               Le CV professionnel de Nathalie est impressionnant, par la quantité et la qualité des travaux effectués :

Ses domaines de prédilection étant très vastes, elle intervient conjointement au Département des Etudes du Monde anglophone, au Département de Lettres modernes, au Cetim (Centre d’Etude en traduction, interprétation et médiation) et au Département Art et Com, initiant dans ces deux derniers sa relation privilégiée entre littérature, musique et danse classique, ce que nous retrouverons d’ailleurs dans son parcours.

Mais ce n’est pas tout, elle assume également de multiples responsabilités pédagogiques et administratives à l’Université Jean Jaurès et au Cned, elle encadre des travaux d’étudiants et des jurys de Master, thèses et même HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) et elle participe aux commissions de Spécialistes et aux Comités de sélection en vue du recrutement d’enseignants- chercheurs ainsi qu’à des jurys et commissions d’examens et concours (CAPES, concours d’entrée à L’ENSICA, au CETIM  etc)!

Et à la lecture de son CV, nous découvrons que Nathalie exerce également des activités et des responsabilités scientifiques dans des sociétés savantes et des groupes de recherche,  qu’elle a des responsabilités éditoriales, et qu’elle organise maints colloques, congrès et journées d’étude…

          Par ailleurs la liste de ses propres travaux de recherche avec ouvrages ou articles parus sur des thématiques très éclectiques est, elle aussi, impressionnante : j’en ai compté plus de 70, auxquels il faut ajouter plus de 20 articles pour des rubriques purement artistiques et environ 45 communications.  Il faut dire que l’écriture constitue la moitié du métier d’enseignant-chercheur et que cette activité rejoint d’autre part parfaitement son côté plutôt solitaire.

En outre plus de 20 recensions d’ouvrages sont à son actif, ainsi qu’une quinzaine de conférences hors cadre universitaire !

            Quant à ses activités littéraires personnelles, il s’agit sans aucune surprise de l’écriture poétique, pour laquelle elle a été maintes fois honorée, obtenant en effet plus d’une vingtaine de Prix de la part entre autres de la Société des Poètes français, de la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie, du Printemps des Poètes, de l’Association parisienne Astrée, et deux prix de l’Académie des Jeux floraux qui lui a attribué une Immortelle en 2022 et une Primevère en 2023.

Et permettez-moi de pêcher par manque d’objectivité en clôturant cette belle liste non exhaustive sur deux prix qui me tiennent particulièrement à cœur : En 2022 vous avez obtenu le 1er prix de Poésie du concours « Les Arts littéraires » que je connais bien, ainsi que le prix André Gastou de l’Académie du Languedoc, obtenu récemment dans cette belle salle des Illustres ! 

  Je sais d’autre part qu’avant même d’être membre en 2022 de la prestigieuse Association des Traducteurs littéraires de France, elle s’est passionnée pour de multiples  traductions… la traduction elle aussi correspondant comme la poésie à son  inclination pour la solitude.         

            Et nous devinons aisément que sur le plan personnel, Nathalie exerce des activités artistiques liées directement à tous ses domaines de recherche : à savoir tout d’abord la danse (classique et contemporaine) et bien sûr la musique (piano en ce qui la concerne), car la musique la fascine depuis toujours.

C’est ainsi qu’un soir, jeune étudiante à l’époque, elle se rendait à un concert d’Ivry Gitlis à la Chapelle des Carmélites, lorsqu’un étranger en voiture lui demanda où se trouvait cette chapelle.  « J’y vais » dit-elle, à quoi il répond « Montez, vous allez me guider ». Dans la voiture elle se rend compte que l’étranger n’est autre que le célèbre violoniste en personne. A l’arrivée,  étonnement du public massé devant les portes ! Mais la chapelle est en travaux, le concert reporté au lendemain au théâtre des Mazades, où l’artiste – souvenir indélébile pour elle – la recevra dans sa loge après le concert !

           Nathalie, vous m’avez confié un jour que durant votre adolescence 3 métiers vous attiraient, dont celui de traductrice, ce que vous êtes en partie aujourd’hui.

Mais vous aviez également une appétence très marquée pour deux autres professions : architecte, domaine mêlant à vos yeux art et science, ou médecin, car vous aimiez le mélange de culture scientifique et d’humanisme de la médecine. Et dites-vous : « C’est encore à la croisée de ces passions que je me situe aujourd’hui, lorsque je m’interroge sur mon rapport à l’humain et au monde qui m’entoure ».

C’est dire, chère Nathalie, que vous qui vivez votre vie si intensément, comme Ivry Gitlis vivait sa musique, vous êtes non seulement une enseignante-chercheuse remarquable, mais aussi une personne généreuse, un exemple de cette sagesse humaniste, que Paul Eluard évoqua un jour en ces termes : « Il n’y a pas d’enthousiasme sans sagesse, ni de sagesse sans générosité » !

            Et c’est pour toutes vos qualités, votre investissement sans faille, votre engagement au service de la culture que l’Académie du Languedoc a le plaisir de vous accueillir en tant que  Membre associé !

Cérémonie solennelle 8 juin 2023 Salle des Illustres

Photographies de Michel Carrier

Séance solennelle de l’Académie du Languedoc
8 juin 2023

Allocution d’ouverture par le Secrétaire perpétuel, Dr Jean-François GOURDOU.

Allocution du Maire de Toulouse représenté par Francis GRASS Adjoint au maire

Remise de la Médaille de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques à Dominique DELPIROUX

1 – Installation du Général Maurice ROUGEVIN-BAVILLE au 35ème fauteuil  par le Président Henri COUSSE (9ème fauteuil)

2 – Installation de Pierre CARAYON au 19 ème fauteuil par Gérard ELBAZ (25ème fauteuil)

3 –Présentation de Jean-Paul RIFFARD en tant que Membre associé par le Secrétaire perpétuel Jean-François GOURDOU (1er fauteuil)

4 – Présentation de Nathalie VINCENT-ARNAUD en tant que Membre associée par Maryse CARRIER(52ème fauteuil)

5 – Grand prix littéraires de la ville de Toulouse à Guillaume POUDEROUX et Bernard DELOUPY par Maryse CARRIER  (52ème fauteuil)

6 – Prix du livre d’Histoire Ernest ROSCHACH  à Jean PENENT par Ludovic SEREE DE ROCH (7ème fauteuil)

7 – Prix de peinture Renée ASPE à Jean-Pierre CONDAT par le secrétaire général François-Régis GASTOU (54ème fauteuil)

8 – Prix de photographie Germaine CHAUMEL à Michel VIALA par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

9 – Prix de Sculpture Georges GUIRAUD à Claude SANS par Sébastien LANGLOYS (5ème fauteuil)

10 – Prix scientifique Pierre de FERMAT à Christian JOACHIM et Olivier GUILLERMET par Michel CARRIER (33ème fauteuil)

11 – Prix de Théâtre Maurice SARRAZIN à Sébastien DOURNAC par Georges BENAYOUN (23ème   fauteuil)

Les dinosaures en Occitanie

Communication : « Les dinosaures en Occitanie » (Résumé)

Communication de Dominique Delpiroux (Membre associé)
13 mai2023
devant l’Académie du Languedoc

1)  Le Mas d’Azil

Bien connu pour avoir abrité les hommes préhistoriques de l’aziléen ou les Protestants, le Mas d’Azil est aussi une zone géologique où l’on trouve beaucoup de fossiles de dinosaures.

Ainsi au XIXe siècle, l’abbé Jean-Jacques Pouech, qui était géologue, archéologue, historien… y a découvert des œufs de dinosaures. Il les a confiés à un savant, qui pensait qu’il s’agissait d’œufs de crocodiles. Or, un siècle plus tard, on comprendra qu’il s’agissait d’œufs de dinosaures, et que c’est notre abbé qui en a fait la première découverte mondiale !

2) La plage des ptérosaures

A Crayssac, dans le Lot, on a découvert les vestiges d’une ancienne plage où l’on distingue parfaitement les traces laissées par les pattes des ptérosaures, animaux volants du Jurassique. Là aussi, découverte mondiale : les ptérosaures ne se déplaçaient pas, comme on l’imaginait, sur deux pattes comme les oiseaux, mais à quatre pattes, ou plus exactement avec les coudes !

3) La vallée des dinosaures

Autres traces de pas de dinosaures, à Montjaux, dans l’Aveyron. Là, il s’agit d’un gros carnivore, du genre T. Rex. Non loin de là, à Tournemire, on a retrouvé le squelette d’un plésiosaure, un reptile marin du jurassique.

5) Espéraza

La haute vallée de l’Aude est très riches en fossile, notamment de dinosaures. Le site a été découvert par Pierre Clottes, instituteur, frère du grand préhistorien Jean Clottes et est fouillé depuis une trentaine d’années par Jean Le Loeuff qui a découvert le squelette d’un nouveau genre : ampélosaurus, le lézard des vignes, sorte de diplodocus à pointes qui mesurait une bonne vingtaine de mètres !

6) Mèze et Cruzy

Ces deux sites de l’Hérault contiennent de nombreuses espèces. A Mèze on a surtout récolté des œufs. A Cruzy, on trouve la trace de sauropodes, de carnivores, et le Gargantuavis, un dinosaure ressemblant à une (très grosse!)  autruche.

7) Sainte Enimie

Dans une grotte connue des spéléologues à Saint-Enimie dans la Lozère, on a tout récemment découvert des traces de pas de dinosaures… au plafond ! En fait, les marques se sont imprimées en positif sur la couche venue recouvrir le limon d’une rivière qui a depuis disparu.

 

Les dinosaures de la région sont donc, en vrac : des ampélosaures, des rhabdodons, des ptérosaures, des troodons, Quelques raptors, des titanosaures, des ankylosaures (Strutiosaurus) et des oviraptors.

Cliquer ici pour obtenir le dossier complet

 

Communication 18 avril 2023 : « La Traviata »

« La Traviata »     Opéra de  Giuseppe VERDI

Communication de Maryse CARRIER (52ème fauteuil)
18 avril 2023
devant l’Académie du Languedoc

 

Pourquoi présenter « La Traviata » aujourd’hui ? Parce que cet opéra figure au programme du Capitole du 21 au 30 avril prochain.

Comme vous le savez peut-être déjà, le samedi 29 avril, un écran géant sera déployé place du Capitole pour retransmettre en direct les deux matchs de rugby et de foot et entre les deux à 18h : retransmission de « La Traviata » en direct de la scène du théâtre du Capitole !

Pour composer en 1853 «La Traviata», sur un livret de Francesco Maria Piave, Verdi s’inspira de la pièce de théâtre au succès retentissant « La Dame aux camélias » (1848) d’Alexandre Dumas fils, tirée de son roman homonyme, largement autobiographique, relatant l’histoire d’amour impossible entre l’auteur et une courtisane Marie Duplessis, morte de la phtisie à 23 ans. Chez Dumas l’auteur deviendra Armand Duval (mêmes initiales !) et Marie, Marguerite Gautier.  Mais ces deux héros deviendront chez Verdi Violetta Valéry et Alfredo Germont…

Malgré un début difficile, cet opéra en trois actes connaîtra un succès jamais démenti et deviendra bientôt l‘un des plus applaudis au monde.

                             Après un émouvant prélude, les premières scènes du premier acte nous plongent dans l’ambiance particulièrement festive, frivole et un rien délétère d’un salon parisien très bourgeois du 19ème siècle, où se déroule la fête organisée par et chez Violetta Valery, une courtisane de haut rang, mais dont l’état de santé est très précaire, puisqu’elle souffre de phtisie, c’est-à-dire de la tuberculose, disent plusieurs convives. Et pourtant nous entendons Violetta affirmer son credo, son frénétique Carpe diem, à savoir : « Je me donne au plaisir,  c’est le meilleur remède à mes malheurs », répète-t-elle en effet avant d’entonner avec  tous les invités la célèbre chanson à boire, le fameux Brindisi.

        Et voici qu’un invité, un jeune homme, Alfredo Germont, va bientôt exprimer à Violeta la profonde et sincère passion qu’il éprouve pour elle. Violetta le met en garde contre elle-même mais lui offre toutefois le camélia de son corsage…

        Puis, les invités partis, dans une magnifique et célèbre aria, où elle avoue le « trouble de son âme », et qui se terminera dans une « gigantesque pyrotechnie vocale » (réservée à des cantatrices hors pair, à « una donna di prima forza » comme disait Verdi qui ne ménageait pas les cordes vocales de ses interprètes !), Violetta vocalisera plusieurs fois sur le mot « Gioir ! », c’est à dire « Jouir ! Jouir ! » et surtout « Sempre libera !»  (« Toujours libre !»).

                                        Que dire de ce premier acte ?  Qu’il s’inscrit sous le double signe de la fête mais aussi de la passion d’un jeune homme romantique, épris d’une pétulante courtisane, personnage principal de cet opéra, « La Traviata », qui signifie la dévoyée.  

        N’oublions pas que l’action se situe vers 1850 c’est à dire durant le Second Empire, ce qui rappelle d’ailleurs « La Vie parisienne » d’Offenbach et toute la capitale vibrait alors au rythme des plaisirs annonciateurs de la Belle Epoque.

          Et n’oublions pas non plus qu’au 19ème s. Paris était la ville des courtisanes, qui souvent mouraient jeunes et qui ne devaient pas tomber amoureuses, car elles risquaient alors de perdre leur protecteur et surtout leur fortune. On les nommait courtisanes, demi-mondaines, horizontales ou lorettes (du nom d’un quartier parisien). Elles ont fait tourné les têtes, ruiné quelques têtes couronnées…

           Tout cela nous rappelle quelques chefs-d’œuvre littéraires, comme par exemple : « Marion Delorme » de Victor Hugo, « Nana » de Zola, « Splendeurs et Misères des courtisanes » de Balzac et au siècle précédent « Manon Lescaut » de l’abbé Prévost.

Deux autres figures emblématiques  vont marquer également leur époque : Sarah Bernhardt, « la Divine », artiste multi-talents mais qui a su aussi vivre de ses charmes  comme sa mère, une demi-mondaine… Et pour le 100ème anniversaire de sa mort (26 mars 1923), une expo lui est consacrée en ce moment au Petit Palais à Paris jusqu’à la fin août.

La Belle Otero également, dont les charmes faisaient chavirer les cœurs et qui, annonçant un jour son tarif à un roi des Belges médusé (le roi Léopold II), lui précisa : « Mais à ce prix-là vous aurez aussi le petit déjeuner ! ». Il paraît qu’elle se serait retirée à la tête d’une fortune colossale !

           Certes les courtisanes ont toujours existé, mais elles étaient nombreuses sous le Second Empire, que Zola qualifia d’ « immense lupanar ». Car Paris en effet, notre capitale « dévergondée », n’était que le reflet d’une société en pleine mutation, où tout le monde voulait profiter de la manne de la révolution industrielle et où l’on vit en outre émerger une nouvelle classe sociale, la haute et moyenne bourgeoisie, qui ne pensait qu’à singer les us et coutumes des aristocrates.               

                             Dans l’acte II nous retrouvons Violetta dans une maison de campagne près de Paris car par amour pour Alfredo elle a renoncé aux séductions de la vie parisienne. Mais nous apprenons qu’elle est en train de vendre tous ses biens pour subvenir à leurs besoins.

        Et voici que Germont, le père d’Alfredo – absent pour le moment – entre en scène. S’ensuit un long et poignant duo de 20mn, entre lui et Violetta, l’une des plus belles scènes du théâtre de Verdi et surtout point de bascule de cet opéra !

Germont en effet va tout d’abord se livrer à un véritable chantage affectif : craignant que la liaison indigne de Violetta et Alfredo porte préjudice à son fils mais aussi à la réputation de sa fille, promise à un beau parti, il demande à la jeune femme de renoncer à Alfredo. « Plutôt mourir » s’écrie-t-elle !

 Ce père va ensuite développer avec cynisme des arguments spécieux sur le temps qui tue les charmes, sur l’ennui qui s’installe dans un couple et ose terminer en affirmant qu’il n’est lui-même que le messager de Dieu…

C’est alors que se produit l’impensable : Violetta dans sa grande générosité décide de se sacrifier par amour, sachant qu’elle en mourra, ce qui va même émouvoir Germont !

          Puis dans une fameuse lettre à Alfredo, Violetta – seule à présent – annonce à ce dernier qu’elle retourne à son ancienne vie, vers son ancien protecteur, tandis que nous entendons un solo de clarinette d’une écriture déchirante.

         Mais lorsqu’arrive Alfredo, Violetta, bien que très agitée, ne dévoile rien à son amant, à qui elle s’adresse en ces termes : « Aime-moi, Alfredo ! Oh, aime-moi, comme je t’aime ! ». On peut dire que l’orchestre ici explose, c’est l’un des sommets émotionnels de l’opéra, une phrase de feu, un « parangon de la déclaration d’amour ». Or Alfredo, sans doute un peu naïf, ne comprendra que lorsqu’un valet lui apportera plus tard la lettre de Violeta.

          Alfredo, atterré, décidera alors de partir à Paris, pour retrouver sa maîtresse dans l’hôtel particulier de son amie Flora, où comme au tout début la fête bat son plein avec des invités travestis en bohémiennes, matadors, picadors espagnols (La corrida, un sujet récent à l’époque, puisqu’importée en France en 1853 – date de la création de cet opéra – lors du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo, grande amie de Prosper Mérimée qui avait rédigé vers 1830 les fameuses « Lettres d’Espagne »)

             Il faut bien voir que tous ces divertissements, ces fêtes (qui ont toujours fasciné Verdi) permettent en fait au compositeur de détendre l’atmosphère après les affrontements auxquels nous venons d’assister et avant ceux qui se préparent, sachant que malgré l’apparente frivolité de la fête, le thème de la corrida, comme plus tard dans l’opéra « Carmen » créé en 1875,  induit en filigrane un registre plutôt dramatique !

           Et voici qu’Alfredo, animé d’une impitoyable jalousie et d’un pitoyable désir de vengeance, arrive chez Flora. Il va couvrir Violetta d’insultes et perdant tout contrôle, dans un geste aussi théâtral que vulgaire, il humilie publiquement son ancienne maîtresse en jetant son argent aux pieds de cette femme, car  dit-il « elle a gaspillé pour moi toute sa fortune… je veux effacer une telle tache » ! Tous les invités, sidérés, ne peuvent que stigmatiser la conduite d’Alfredo.               

                           En fait dans ce deuxième acte Violetta se heurte à plusieurs obstacles : le premier s’appelle Germont, ce père tout corseté dans ses certitudes et sa morale bourgeoise.

Rappelons que l’implacable puissance patriarcale qui avait été dénoncée par les révolutionnaires de 1789, a été rétablie par le Code civil de Napoléon, octroyant à nouveau l’autorité du mari sur sa femme, du père sur ses enfants. Et c’est au nom de cet ordre bourgeois que Germont revendique pour sa fille un beau mariage non entaché d’une liaison déshonorante au sein de sa famille.

          Mais nous savons bien que la plupart des écrivains du 19ème siècle, de Stendhal à Baudelaire, de Flaubert aux frères Goncourt, de même que Maupassant, ont choisi le célibat pour célébrer l’amour libre et dénoncer l’hypocrisie de leur milieu, sachant que les bons bourgeois de l’époque, tous avec épouses, après une rude journée de tracas boursiers, adoraient aller s’encanailler dans les bras d’une courtisane qu’ils entretenaient !

 Mais le deuxième obstacle, n’est-il pas Violetta elle-même ? Ne dit-elle pas en effet à Germont : « A la malheureuse/ qui un jour est tombée/ tout espoir est enlevé de se racheter/ Si Dieu même clément lui pardonne/l’homme pour elle sera impitoyable ». C’est pourquoi Violetta, consciente de la fatalité, de la malédiction qui pèse sur elle, décide de se sacrifier. Reconnaissant son indignité, elle trouve juste son châtiment et l’accepte.

        Par ailleurs le personnage de Germont a peut-être été inspiré à Dumas fils par la figure de son propre père, qui n’a reconnu son fils qu’à l’âge de 7 ans et qui l’obligera à rompre avec la demi-mondaine Marie Duplessis, craignant que son fils lègue toute sa fortune à cette femme.

D’autre part nous savons que Verdi a vécu plusieurs années au grand jour son amour hors mariage avec Guiseppina Strepponi, une soprano italienne, qu’il épousera plus tard, mais qui n’a jamais été acceptée par les habitants de sa commune de Busseto, cet opéra se révélant peut-être comme un miroir accusateur tendu à ses contemporains. 

                        Le troisième et dernier acte est placé sous le signe de l’attente. D’action il n’y en a plus. Tout ici concourt au pathétique.

          Violetta lit la célèbre lettre de Germont : il lui apprend qu’il a révélé à Alfredo le sacrifice qu’elle a fait pour lui et qu’Alfredo va venir chercher son pardon !

Mais Violetta, désespérée et visiblement très souffrante, sent de plus en plus l’approche de la mort : « Adieu ô vie/ Adieu, beaux rêves souriants du passé… » et elle implore Dieu de lui pardonner et de la recueillir, les auteurs n’hésitant pas à faire appel ici à la religion. Car cet acte III, point ultime de la chute physique, matérielle (elle est ruinée à présent), sociale de Violeta, se révèle comme l’apogée de l’ascension morale de la courtisane.

         Dehors le Carnaval bat son plein, cette bacchanale ne faisant que souligner la déchéance sociale de Violetta, totalement exclue à présent de ces fêtes qui nourrissaient précédemment son existence.

          Et lorsqu’enfin arrive Alfredo, dans un duo particulièrement bouleversant et dithyrambique, les deux amants s’embrassent, s’enlacent, s’enflamment, échangeant promesses radieuses et pardons mutuels. Mais la cruelle réalité impose sa loi : « Ah ! grand Dieu, mourir si jeune !» se lamente la jeune femme.

          Puis dans un nouvel élan de grande générosité, Violetta adjure Alfredo de ne pas l’oublier mais d’épouser une femme digne de lui, à laquelle il offrira son portrait, qu’elle lui donne, ce portait scellant d’une certaine façon la réconciliation du monde bourgeois et de son monde à elle que par ce geste elle transcende. Et elle ajoute qu’au ciel elle priera pour eux.

            Et enfin croyant soudain sentir en elle une « force insolite », telle une renaissance, elle prononce ce fameux cri d’extase terminal « Oh, joie !», puis brusquement elle s’effondre, morte. Morte de maladie ou d’amour ou des deux à la fois ?

                     Ce troisième et dernier acte nous renvoie tout d’abord à une profonde préoccupation de Verdi, qui craignait alors de perdre sa compagne malade, Guiseppina Strepponi. Il faut dire que la mort a souvent frappé Verdi (sa première épouse jeune, ses 2 enfants en bas âge et à un an d’intervalle) et Verdi ressentait la mort comme une malédiction qui pesait lourdement sur son destin, « Maledizione ! » répétait-il souvent.

         Mais au-delà des considérations personnelles concernant le compositeur, il faut reconnaître que Violetta, comme d’ailleurs Isolde, Lulu, Carmen, La Tosca… toutes ces grandes passionnées connaissent une forme de purification, de rédemption par l’amour.

Or cet amour dévastateur nourrit inexorablement aux tréfonds de lui-même le germe d’un destin fatal, ce qui est la caractéristique essentielle de la tragédie, à laquelle il confère d’ailleurs sa dignité, sa grandeur, sa noblesse.

Et Violetta dans sa grandeur pathétique illustre bien l’un des thèmes chers aux romantiques, celui de la courtisane réhabilitée certes par l’amour… mais aussi par la mort.

En conclusion on peut dire que cet opéra est le poème d’un amour absolu et impossible, d’un sacrifice cruel et il nous offre sans doute la plus belle étude psychologique de tout le théâtre lyrique romantique.

Mais c’est aussi, comme nous l’avons vu, un mélodrame social, servant de prétexte à la critique d’une certaine hypocrisie de la bourgeoisie. Et n’est-ce pas elle, la courtisane, la Traviata, la dévoyée, qui donne des leçons de grandeur d’âme, de générosité, d’héroïsme du cœur brisé, aux bien-pensants, aux bourgeois de cette société du 19ème siècle, dont elle est finalement une victime expiatoire ?   

 Bref cet opéra est la tragédie de la disgrâce et de la grâce, où la souffrance se fait musique, où les déchirements se traduisent en accents élégiaques, harmonieux et purs grâce bien sûr au génie de Verdi !