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Communication 18 avril 2023 : « La Traviata »

« La Traviata »     Opéra de  Giuseppe VERDI

Communication de Maryse CARRIER (52ème fauteuil)
18 avril 2023
devant l’Académie du Languedoc

 

Pourquoi présenter « La Traviata » aujourd’hui ? Parce que cet opéra figure au programme du Capitole du 21 au 30 avril prochain.

Comme vous le savez peut-être déjà, le samedi 29 avril, un écran géant sera déployé place du Capitole pour retransmettre en direct les deux matchs de rugby et de foot et entre les deux à 18h : retransmission de « La Traviata » en direct de la scène du théâtre du Capitole !

Pour composer en 1853 «La Traviata», sur un livret de Francesco Maria Piave, Verdi s’inspira de la pièce de théâtre au succès retentissant « La Dame aux camélias » (1848) d’Alexandre Dumas fils, tirée de son roman homonyme, largement autobiographique, relatant l’histoire d’amour impossible entre l’auteur et une courtisane Marie Duplessis, morte de la phtisie à 23 ans. Chez Dumas l’auteur deviendra Armand Duval (mêmes initiales !) et Marie, Marguerite Gautier.  Mais ces deux héros deviendront chez Verdi Violetta Valéry et Alfredo Germont…

Malgré un début difficile, cet opéra en trois actes connaîtra un succès jamais démenti et deviendra bientôt l‘un des plus applaudis au monde.

                             Après un émouvant prélude, les premières scènes du premier acte nous plongent dans l’ambiance particulièrement festive, frivole et un rien délétère d’un salon parisien très bourgeois du 19ème siècle, où se déroule la fête organisée par et chez Violetta Valery, une courtisane de haut rang, mais dont l’état de santé est très précaire, puisqu’elle souffre de phtisie, c’est-à-dire de la tuberculose, disent plusieurs convives. Et pourtant nous entendons Violetta affirmer son credo, son frénétique Carpe diem, à savoir : « Je me donne au plaisir,  c’est le meilleur remède à mes malheurs », répète-t-elle en effet avant d’entonner avec  tous les invités la célèbre chanson à boire, le fameux Brindisi.

        Et voici qu’un invité, un jeune homme, Alfredo Germont, va bientôt exprimer à Violeta la profonde et sincère passion qu’il éprouve pour elle. Violetta le met en garde contre elle-même mais lui offre toutefois le camélia de son corsage…

        Puis, les invités partis, dans une magnifique et célèbre aria, où elle avoue le « trouble de son âme », et qui se terminera dans une « gigantesque pyrotechnie vocale » (réservée à des cantatrices hors pair, à « una donna di prima forza » comme disait Verdi qui ne ménageait pas les cordes vocales de ses interprètes !), Violetta vocalisera plusieurs fois sur le mot « Gioir ! », c’est à dire « Jouir ! Jouir ! » et surtout « Sempre libera !»  (« Toujours libre !»).

                                        Que dire de ce premier acte ?  Qu’il s’inscrit sous le double signe de la fête mais aussi de la passion d’un jeune homme romantique, épris d’une pétulante courtisane, personnage principal de cet opéra, « La Traviata », qui signifie la dévoyée.  

        N’oublions pas que l’action se situe vers 1850 c’est à dire durant le Second Empire, ce qui rappelle d’ailleurs « La Vie parisienne » d’Offenbach et toute la capitale vibrait alors au rythme des plaisirs annonciateurs de la Belle Epoque.

          Et n’oublions pas non plus qu’au 19ème s. Paris était la ville des courtisanes, qui souvent mouraient jeunes et qui ne devaient pas tomber amoureuses, car elles risquaient alors de perdre leur protecteur et surtout leur fortune. On les nommait courtisanes, demi-mondaines, horizontales ou lorettes (du nom d’un quartier parisien). Elles ont fait tourné les têtes, ruiné quelques têtes couronnées…

           Tout cela nous rappelle quelques chefs-d’œuvre littéraires, comme par exemple : « Marion Delorme » de Victor Hugo, « Nana » de Zola, « Splendeurs et Misères des courtisanes » de Balzac et au siècle précédent « Manon Lescaut » de l’abbé Prévost.

Deux autres figures emblématiques  vont marquer également leur époque : Sarah Bernhardt, « la Divine », artiste multi-talents mais qui a su aussi vivre de ses charmes  comme sa mère, une demi-mondaine… Et pour le 100ème anniversaire de sa mort (26 mars 1923), une expo lui est consacrée en ce moment au Petit Palais à Paris jusqu’à la fin août.

La Belle Otero également, dont les charmes faisaient chavirer les cœurs et qui, annonçant un jour son tarif à un roi des Belges médusé (le roi Léopold II), lui précisa : « Mais à ce prix-là vous aurez aussi le petit déjeuner ! ». Il paraît qu’elle se serait retirée à la tête d’une fortune colossale !

           Certes les courtisanes ont toujours existé, mais elles étaient nombreuses sous le Second Empire, que Zola qualifia d’ « immense lupanar ». Car Paris en effet, notre capitale « dévergondée », n’était que le reflet d’une société en pleine mutation, où tout le monde voulait profiter de la manne de la révolution industrielle et où l’on vit en outre émerger une nouvelle classe sociale, la haute et moyenne bourgeoisie, qui ne pensait qu’à singer les us et coutumes des aristocrates.               

                             Dans l’acte II nous retrouvons Violetta dans une maison de campagne près de Paris car par amour pour Alfredo elle a renoncé aux séductions de la vie parisienne. Mais nous apprenons qu’elle est en train de vendre tous ses biens pour subvenir à leurs besoins.

        Et voici que Germont, le père d’Alfredo – absent pour le moment – entre en scène. S’ensuit un long et poignant duo de 20mn, entre lui et Violetta, l’une des plus belles scènes du théâtre de Verdi et surtout point de bascule de cet opéra !

Germont en effet va tout d’abord se livrer à un véritable chantage affectif : craignant que la liaison indigne de Violetta et Alfredo porte préjudice à son fils mais aussi à la réputation de sa fille, promise à un beau parti, il demande à la jeune femme de renoncer à Alfredo. « Plutôt mourir » s’écrie-t-elle !

 Ce père va ensuite développer avec cynisme des arguments spécieux sur le temps qui tue les charmes, sur l’ennui qui s’installe dans un couple et ose terminer en affirmant qu’il n’est lui-même que le messager de Dieu…

C’est alors que se produit l’impensable : Violetta dans sa grande générosité décide de se sacrifier par amour, sachant qu’elle en mourra, ce qui va même émouvoir Germont !

          Puis dans une fameuse lettre à Alfredo, Violetta – seule à présent – annonce à ce dernier qu’elle retourne à son ancienne vie, vers son ancien protecteur, tandis que nous entendons un solo de clarinette d’une écriture déchirante.

         Mais lorsqu’arrive Alfredo, Violetta, bien que très agitée, ne dévoile rien à son amant, à qui elle s’adresse en ces termes : « Aime-moi, Alfredo ! Oh, aime-moi, comme je t’aime ! ». On peut dire que l’orchestre ici explose, c’est l’un des sommets émotionnels de l’opéra, une phrase de feu, un « parangon de la déclaration d’amour ». Or Alfredo, sans doute un peu naïf, ne comprendra que lorsqu’un valet lui apportera plus tard la lettre de Violeta.

          Alfredo, atterré, décidera alors de partir à Paris, pour retrouver sa maîtresse dans l’hôtel particulier de son amie Flora, où comme au tout début la fête bat son plein avec des invités travestis en bohémiennes, matadors, picadors espagnols (La corrida, un sujet récent à l’époque, puisqu’importée en France en 1853 – date de la création de cet opéra – lors du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo, grande amie de Prosper Mérimée qui avait rédigé vers 1830 les fameuses « Lettres d’Espagne »)

             Il faut bien voir que tous ces divertissements, ces fêtes (qui ont toujours fasciné Verdi) permettent en fait au compositeur de détendre l’atmosphère après les affrontements auxquels nous venons d’assister et avant ceux qui se préparent, sachant que malgré l’apparente frivolité de la fête, le thème de la corrida, comme plus tard dans l’opéra « Carmen » créé en 1875,  induit en filigrane un registre plutôt dramatique !

           Et voici qu’Alfredo, animé d’une impitoyable jalousie et d’un pitoyable désir de vengeance, arrive chez Flora. Il va couvrir Violetta d’insultes et perdant tout contrôle, dans un geste aussi théâtral que vulgaire, il humilie publiquement son ancienne maîtresse en jetant son argent aux pieds de cette femme, car  dit-il « elle a gaspillé pour moi toute sa fortune… je veux effacer une telle tache » ! Tous les invités, sidérés, ne peuvent que stigmatiser la conduite d’Alfredo.               

                           En fait dans ce deuxième acte Violetta se heurte à plusieurs obstacles : le premier s’appelle Germont, ce père tout corseté dans ses certitudes et sa morale bourgeoise.

Rappelons que l’implacable puissance patriarcale qui avait été dénoncée par les révolutionnaires de 1789, a été rétablie par le Code civil de Napoléon, octroyant à nouveau l’autorité du mari sur sa femme, du père sur ses enfants. Et c’est au nom de cet ordre bourgeois que Germont revendique pour sa fille un beau mariage non entaché d’une liaison déshonorante au sein de sa famille.

          Mais nous savons bien que la plupart des écrivains du 19ème siècle, de Stendhal à Baudelaire, de Flaubert aux frères Goncourt, de même que Maupassant, ont choisi le célibat pour célébrer l’amour libre et dénoncer l’hypocrisie de leur milieu, sachant que les bons bourgeois de l’époque, tous avec épouses, après une rude journée de tracas boursiers, adoraient aller s’encanailler dans les bras d’une courtisane qu’ils entretenaient !

 Mais le deuxième obstacle, n’est-il pas Violetta elle-même ? Ne dit-elle pas en effet à Germont : « A la malheureuse/ qui un jour est tombée/ tout espoir est enlevé de se racheter/ Si Dieu même clément lui pardonne/l’homme pour elle sera impitoyable ». C’est pourquoi Violetta, consciente de la fatalité, de la malédiction qui pèse sur elle, décide de se sacrifier. Reconnaissant son indignité, elle trouve juste son châtiment et l’accepte.

        Par ailleurs le personnage de Germont a peut-être été inspiré à Dumas fils par la figure de son propre père, qui n’a reconnu son fils qu’à l’âge de 7 ans et qui l’obligera à rompre avec la demi-mondaine Marie Duplessis, craignant que son fils lègue toute sa fortune à cette femme.

D’autre part nous savons que Verdi a vécu plusieurs années au grand jour son amour hors mariage avec Guiseppina Strepponi, une soprano italienne, qu’il épousera plus tard, mais qui n’a jamais été acceptée par les habitants de sa commune de Busseto, cet opéra se révélant peut-être comme un miroir accusateur tendu à ses contemporains. 

                        Le troisième et dernier acte est placé sous le signe de l’attente. D’action il n’y en a plus. Tout ici concourt au pathétique.

          Violetta lit la célèbre lettre de Germont : il lui apprend qu’il a révélé à Alfredo le sacrifice qu’elle a fait pour lui et qu’Alfredo va venir chercher son pardon !

Mais Violetta, désespérée et visiblement très souffrante, sent de plus en plus l’approche de la mort : « Adieu ô vie/ Adieu, beaux rêves souriants du passé… » et elle implore Dieu de lui pardonner et de la recueillir, les auteurs n’hésitant pas à faire appel ici à la religion. Car cet acte III, point ultime de la chute physique, matérielle (elle est ruinée à présent), sociale de Violeta, se révèle comme l’apogée de l’ascension morale de la courtisane.

         Dehors le Carnaval bat son plein, cette bacchanale ne faisant que souligner la déchéance sociale de Violetta, totalement exclue à présent de ces fêtes qui nourrissaient précédemment son existence.

          Et lorsqu’enfin arrive Alfredo, dans un duo particulièrement bouleversant et dithyrambique, les deux amants s’embrassent, s’enlacent, s’enflamment, échangeant promesses radieuses et pardons mutuels. Mais la cruelle réalité impose sa loi : « Ah ! grand Dieu, mourir si jeune !» se lamente la jeune femme.

          Puis dans un nouvel élan de grande générosité, Violetta adjure Alfredo de ne pas l’oublier mais d’épouser une femme digne de lui, à laquelle il offrira son portrait, qu’elle lui donne, ce portait scellant d’une certaine façon la réconciliation du monde bourgeois et de son monde à elle que par ce geste elle transcende. Et elle ajoute qu’au ciel elle priera pour eux.

            Et enfin croyant soudain sentir en elle une « force insolite », telle une renaissance, elle prononce ce fameux cri d’extase terminal « Oh, joie !», puis brusquement elle s’effondre, morte. Morte de maladie ou d’amour ou des deux à la fois ?

                     Ce troisième et dernier acte nous renvoie tout d’abord à une profonde préoccupation de Verdi, qui craignait alors de perdre sa compagne malade, Guiseppina Strepponi. Il faut dire que la mort a souvent frappé Verdi (sa première épouse jeune, ses 2 enfants en bas âge et à un an d’intervalle) et Verdi ressentait la mort comme une malédiction qui pesait lourdement sur son destin, « Maledizione ! » répétait-il souvent.

         Mais au-delà des considérations personnelles concernant le compositeur, il faut reconnaître que Violetta, comme d’ailleurs Isolde, Lulu, Carmen, La Tosca… toutes ces grandes passionnées connaissent une forme de purification, de rédemption par l’amour.

Or cet amour dévastateur nourrit inexorablement aux tréfonds de lui-même le germe d’un destin fatal, ce qui est la caractéristique essentielle de la tragédie, à laquelle il confère d’ailleurs sa dignité, sa grandeur, sa noblesse.

Et Violetta dans sa grandeur pathétique illustre bien l’un des thèmes chers aux romantiques, celui de la courtisane réhabilitée certes par l’amour… mais aussi par la mort.

En conclusion on peut dire que cet opéra est le poème d’un amour absolu et impossible, d’un sacrifice cruel et il nous offre sans doute la plus belle étude psychologique de tout le théâtre lyrique romantique.

Mais c’est aussi, comme nous l’avons vu, un mélodrame social, servant de prétexte à la critique d’une certaine hypocrisie de la bourgeoisie. Et n’est-ce pas elle, la courtisane, la Traviata, la dévoyée, qui donne des leçons de grandeur d’âme, de générosité, d’héroïsme du cœur brisé, aux bien-pensants, aux bourgeois de cette société du 19ème siècle, dont elle est finalement une victime expiatoire ?   

 Bref cet opéra est la tragédie de la disgrâce et de la grâce, où la souffrance se fait musique, où les déchirements se traduisent en accents élégiaques, harmonieux et purs grâce bien sûr au génie de Verdi !

Éloge funèbre de E. GEORGES-LANNES

Eloge funèbre de E. GEORGES-LANNES

Prononcé le 28 décembre 1998

Par André GASTOU 47ème fauteuil – Secrétaire général

 

« La Mort, a des rigueurs à nulle autre pareille ;
On a beau la prier,
La cruelle qu’elle est, se bouche les oreilles
Et nous laisse crier… »

 

Ce quatrain, extrait des Stances à Du Perrier, écrites par Malherbe, me semble approprié à ce jour 06 juin 1998 où notre très cher Ami et confrère, fondateur de l’Académie du Languedoc nous a précédés.

Les 3 coups du brigadier, qui faisaient lever le rideau rouge, annonçant le spectacle auquel vous participiez, s’évanouissent aujourd’hui dans les coulisses : le rideau, pour Vous, ne se lèvera plus !

C’est avec une très vive émotion que nous apprenons le départ de notre éminent confrère, mon Ami de toujours. Il était mon cadet de 8 ans. C’est un grand toulousain, le Commandeur Marius Cazeneuve, ami de la Reine Ranavalo, qui nous a rapprochés, car, vous prépariez une conférence sur Madagascar et, je détenais une copieuse documentation sur Cazeneuve. Dès lors nous avons approfondi nos relations, jusqu’à nous rendre compte que vous étiez le beau-frère de mon très grand Ami Elisée Métet. Jusqu’à ce jour-là, nous avons poursuivi chacun notre carrière, confirmant que 2 lignes parallèles finissent à se joindre à l’horizon, en l’occurrence, notre retraite !

Cette conférence complétait les 80 que vous présentiez à un nombreux et fidèle public.

Toulousain 100%, né le 23 avril 1919, rue Tournante de Luppé, vous avez débuté vos études à l’école communale Lakanal, puis ce fut le lycée et la faculté de droit. La guerre 1939, interrompt vos cours. Vous aimez le théâtre et il va vous captiver. Vous créez, car vous aimez créer, une troupe d’acteurs avec laquelle seront joués quelques classiques comme l’Arlésienne. Mais votre activité sera d’être fonctionnaire dans la police. Vous y entrez par concours et vous prendrez votre retraite en tant que commissaire principal d’Enghien-les-Bains. Toutefois, votre activité n’en est pas pour autant réduite. Lorsque vous créez avec quelques amis à Paris, l’Académie du Languedoc, en février 1965, il ne s’agit que d’un petit groupe de languedociens, transplantés à Paris. Vous avez des vues plus larges et nous apporterons des modifications aus statuts en créant, pour les élus, les 60 fauteuils qui la composent actuellement. Très altruiste vous créez « O.L.A.S.S. » : Ordre Littéraire Artistique Scientifique et Social, Membre de nombreuses sociétés, ou associations philanthropiques ; érudit, pourvu d’une excellente mémoire, vos mérites sont grands et reconnus par de nombreuses sociétés. Chevalier du Mérite National – Chevalier des Palmes Académiques – Chevalier des arts et Lettres – Grand Croix de l’Etoile Civique – Commandeur de l’OLASS – du Monde Latin, notamment, car j’en oublie.

Vous n’avez ps pu survivre au décès de votre fidèle et dévouée épouse Henriette et cela vous a terriblement affecté. Elle était votre secrétaire, véritable répertoire téléphonique, elle connaissait tous les numéros de téléphone de vos nombreuses relations, philosophiques, philanthropiques ou culturelles dans toute son acceptation. Elle vous secondait admirablement et était véritablement votre âme. Employée des PTT elle prendra elle aussi sa retraite en tant que chef de service dans cette administration.

C’est au moment où la France reçoit le gratin sportif du monde entier que vous nous quittez. Nous ne vous dirons pas Adieu mais Au revoir. Nous respecterons vos idées et l’esprit de l’Académie.

Hélas, si votre départ a plongé votre œuvre dans a tourmente, elle la subit et elle franchira cette épreuve pour en sortir bien plus ragaillardie, bien plus unie, bien plus dynamique et encore plus productive. Nous ne nous sentons pas abandonnés. Vous demeurez présent à toutes nos manifestations. Nous nous souviendrons : la blessure passée, reste la cicatrice. Soyez certain que nous poursuivrons la tâche que nous nous sommes imposée en élargissant nos activités dans cette belle et grande province du Languedoc.

André GASTOU

Serge GAMBELIN 2023

Présentation de Serge GAMBELIN
en tant que membre associé de l’Académie du Languedoc
par Pierre PEREZ 38ème fauteuil
Hôtel Palladia – 11 mars 2023

Natif d’Occitanie puisque né en 1954 à Valence d’Agen, Serge Gambelin est d’origine vénitienne par ses deux parents.

C’est à Colomiers qu’il fait ses études primaires et compte tenu de ses résultats, il est admis à Pierre de Fermat, Bac C Mention Bien.

 En survolant sa vie, j’ai appris, qu’il avait créé un groupe de rock en tant que guitariste et fait trois années de conservatoire (trombone). Pour un enfant qui était timide, réservé et solitaire c’est plutôt un beau contre-pied.

 Après avoir hésité entre psychiatrie et architecture, c’est cette dernière qui emporte son choix.

Alors que la majorité de ses amis se tourne vers des carrières médicales considérant que la journée est trop courte pour tout faire, il fait des études sur le sommeil pour tâcher de le diminuer !

Diplôme d’architecte DPLE en 1979
Diplôme d’ingénieur(HQE) Haute qualité environnementale
Diplôme Institut Etudes Urbanisme et Construction.

En bon touche-à-tout, il apprend la danse de salon pendant trois ans, le pilotage d’avion pendant deux ans, puis deux ans d’art dramatique.

Il crée avec trois amis un groupe de réflexion au sein duquel tous les soirs ils « refont le monde ».

Tout en faisant son service militaire à l’Ecole de l’Air de Saintes (Responsable économies d’énergie 1980), il s’installe comme architecte chez ses parents et dès sa sortie du service militaire, il créera avec deux autres architectes une SCM.

Il fonde avec le président de l’ordre des experts-comptables de l’époque, un club d’investisseurs boursiers.

Parallèlement, il crée une société d’architecture filiale d’un groupe national d’ingénierie et 15 ans plus tard il achètera de nouveaux locaux en haut des allées Jean-Jaurès et s’associera avec un ingénieur d’affaires pour approcher une nouvelle clientèle.

Il a deux enfants, fille et garçon tous deux à Paris qui lui donnent toute la satisfaction qu’un père puisse espérer. À vouloir tout sacrifier à ses enfants et à son travail dans ces périodes de crise financière, c’est le couple qui a éclaté il y a une dizaine d’années.

Il n’aime pas :

Lorsque la forme dépasse le fond
que l’on tienne moins compte des intérêts des victimes que de ceux des agresseurs
le fanatisme social, religieux, ou partisans avec la non écoute de l’autre
toutes les incivilités

Il aime :

Le calme dans la nature : humaine, animale, végétale
le plaisir de partager des idées avec des personnes à l’esprit ouvert
le plaisir de connaître et de découvrir dans les nouveaux domaines scientifiques et historiques
le plaisir de faire travailler à l’infini son imagination

Il considère avoir la chance :

d’être bien portant avec des enfants sans problème tout en exerçant un travail qui lui plaît .
de connaître certaines personnes avec qui il peut partager de bons moments dans une région qu’il adore riche pour ses paysages son histoire et sa culture.

Mention spéciale pour Sophie sa compagne, le couple est en train de faire construire une maison aux frontières du Lauraguais entre arbres et vallon, mais cela ne les empêche pas de s’éclipser à Venise Prague ou Dubaï.

 

 

 

 

Michel GASC Membre associé 2023

Présentation de Michel GASC
en tant que membre associé de l’Académie du Languedoc
par Jean-Jacques CUBAYNES 6ème fauteuil
Hôtel Palladia – 11 mars 2023

Chères consœurs, Chers confrères, Mesdames, Messieurs

Je commencerai par un très bref parcours biographique : Michel Gasc est né il y a un peu plus de 70 années à Garidech petite commune  à 17 km au nord-est de Toulouse.

Il passe son enfance dans son village natal, puis gagne Toulouse pour faire toutes ses études secondaires au Lycée Bellevue à Toulouse. Il poursuit non loin de là des études universitaires de médecine avant d’être reçu à l’internat.

Marié depuis plus de 40 ans,il est le père de deux enfants, un garçon et une fille.

Médecin il exerce la rhumatologie pendant toute sa carrière à l’Union et également dans un cabinet de groupe à Toulouse.

Dans ce contexte professionnel, il  exerce la fonction de président de la Société Midi-Pyrénées de Rhumatologie pendant une vingtaine d’années et celle de vice-président du Collège Français des Médecins Rhumatologues. Il a été membre du bureau national de lutte contre l’ostéoporose: la SOFOC.

Probablement hyperactif, à côté de cette activité professionnelle déjà très prenante, Michel trouve le temps de se passionner selon son expression, pour des « activités non professionnelles »

La première, la plus ancienne, la peinture ; il commence au début des années 2000 en copiant des tableaux de maîtres : De Vinci, Botticelli, Ingres, Cézanne, Renoir, Bonnard…

Il participe à plusieurs reprises aux expositions des Artistes Occitans.
Un de ses peintres favoris est Auguste Renoir,  il a l’honneur, d’être invité par la ville de Cagnes-sur-Mer et le musée des Collettes pour une conférence sur la vie et l’œuvre du grand artiste et ses difficultés à peindre liées à sa polyarthrite, manière d’associer expertise médicale et plaisir esthétique.

Dans le même esprit, lors d’un congrès médical, il donne  une conférence sur les vanités en peinture.

Autres activités qu’il cultive avec le sérieux de l’artisan, beaucoup plus manuelles celles-là, la menuiserie et l’ébénisterie.

Complètement autodidacte, il se prend d’amour, pour le travail du bois, il réalise  plusieurs meubles de style : bibliothèque, fauteuil, table bouillotte, colonnes grecques, il travaille actuellement à confectionner un bureau cylindre de style Louis XVI.

La sculpture l’attire, il rencontre notre confrère académicien Sébastien Langloys avec qui il a le plaisir de réaliser d’après photo un buste de Victor Hugo, un de ses écrivains favoris.

Il avoue aussi pratiquer des activités beaucoup plus conventionnelles, telles lecture, écoute de musique (Beethoven notamment), jardinage.

Quand je vous parlais d’hyperactivité, il me semble en avoir donné la preuve.

Je terminerai par une touche plus personnelle en vous disant que Michel Gasc sait être un ami précieux, attentionné, sensible, droit et rigoureux dans sa pensée et ses actes, bienveillant et chaleureux dans sa relation à l’autre, en un mot un parfait honnête homme.

Je vous remercie.

 

 

Prix DIEUZAIDE 2023

Prix de la photographie Jean DIEUZAIDE
attribué à Philippe GUIONIE

Présentation par Bernard POULHIES 29ème fauteuil

C’est pour moi un réel plaisir que de venir ce soir vous présenter celui que l’Académie du Languedoc a décidé d’honorer et de récompenser, en lui décernant le prestigieux prix de photographie Jean DIEUZAIDE, tant apprécié des photographes, professionnels ou amateurs, et bien sûr, tout particulièrement des Languedociens.

Notre heureux récipiendaire est Philippe GUIONIE, bien connu des connaisseurs avertis du monde de la photographie ; âgé d’une petite cinquantaine, notre lauréat affiche un parcours atypique.

Son bac en poche, il va s’inscrire à la fac du Mirail devenue depuis « Faculté Jean Jaurès » où il obtiendra un DEA d’Histoire. Et c’est ainsi que tout naturellement il deviendra professeur d’histoire au service d’un établissement scolaire.

Son avenir professionnel était donc parfaitement inscrit sur des rails, lorsqu’à 27 ans il démissionnera de l’Education nationale pour se lancer à corps perdu dans la photographie où il fera rapidement sa place.

Ce brusque changement radical d’orientation professionnelle à surement été impulsé ou favorisé par sa rencontre avec le même jean DIEUZAIDE. Et depuis lors il se consacre professionnellement à 100% à son art.

Au fil des années sa carrière professionnelle a évolué : au début il a passé une grande partie de sa vie à courir le monde pour le compte des agences françaises ou étrangères qui lui confiaient des reportages.

Il parcourra ainsi 14 pays d’Afrique, l’Asie et toutes les contrées lointaines, théâtres de guerre, où l’actualité l’appelait, tel était son terrain de jeu.

Parallèlement il a réalisé de nombreuses expositions photos, notamment au fameuses « Rencontres photographiques d’Arles », à la « Galerie du Château d’Eau » bien conne des toulousains, ainsi que dans différents Instituts culturels en Afrique et en Amérique du Sud.

A titre permanent, c’est la Galerie parisienne POLKA qui le représente.

Pour lui la photographie c’est cet Art difficile et multiple qui permet de créer du lien entre les gens, de rapprocher des individus qui ne se connaissent pas, qui ne se rencontreront ni ne se connaîtront jamais, mais qui vont vibrer d’une même émotion artistique. Et la photo doit aussi jouer pleinement son rôle de simulateur de mémoire.

C’est précisément à ce rôle de simulateur de mémoire collective que vous avez voué une grande partie de votre énergie créatrice : Parmi les 5 ouvrages que vous avez déjà consacré à la photographie, (le 6ème est en préparation), il en est un qui représente le fil rouge sur lequel vous travailles depuis 25 ans qui s’intitule « Le tirailleur et les 3 fleuves », ouvrage dans lequel vous vous efforcez de sortir de l’anonymat ces tirailleurs sénégalais, sortes de supplétifs venus prêter main forte à nos armée lors des deux conflits mondiaux.

Parler d’eux, faire revivre et préserver de l’oubli collectif ces combattants de l’ombre c’est aussi faire œuvre de mémoire pour les 150 ans de relations étroites entre la France et l’Afrique francophone.

Et si, au fil du temps, ses reportages se sont peu à peu espacés, il est alors revenu à ses premières amours puisque depuis 15 ans il enseigne à l’ETPA, l’école de photographie de Toulouse. Il ne leur enseigne pas la technique de prise de vue, car il se plait à rappeler qu’en matières de photo, il est autodidacte ; non, il leur enseigne bien sûr l’histoire de la photo, cet art riche, bien que récent, support devenu indispensable à toute action de sauvegarde de la mémoire.

Et au surplus enfin, en sa qualité de Commissaire de l’exposition des Rencontres de la Photo africaine, de Bamako, il parraine les jeunes talents, et tout récemment ses deux derniers protégés ont été lauréats et ont obtenus le prix NIEPCE, l’équivalent du Goncourt pour les photographes.

C’est dire qu’en plus de son action d’enseignement de l’histoire de la photo il sait aussi transmettre à de jeunes talents cette sensibilité artistique acquise par lui sur le terrain.

Alors souffrez, mon cher Philippe, vous qui avez consacré votre vie à mettre en lumière des anonymes, souffrez qu’aujourd’hui, juste retour des choses, l’Académie du Languedoc vous mette ce soir en pleine lumière en vous décernant le Prix Jean Dieuzaide que vous avez amplement mérité.

Tonnerre d’applaudissements.

Prix Soubiran 2023

Prix du roman Jean-Marie SOUBIRAN
attribué à Jean-Marie BRUGERON
pour « La molécule qui détruisit l’hôpital Atedesa » 

Présentation par le Président Henri COUSSE 9ème fauteuil

André Soubiran occupait le 14ème fauteuil de notre Académie, il était Docteur en médecine après 20 ans, comme directeur médical labo Millot. Il a été chroniqueur médical à Jour de France.

Ecrivain, il faut lire les hommes en blanc (5 volumes) et une quinzaine d’ouvrages.

M. Jean-Marie Brugeron après une carrière de directeur hospitalier, écrit depuis sa retraite, en liaison avec le domaine médical, donc des mots clés pour ce prix Soubiran.

M. Brugeron sans détailler son CV, nous devons mentionner sa formation et sa carrière en liaison avec l’ouvrage que nous récompensons.

« La molécule qui détruisit l’hôpital Atedesa » publié en juin 2021

Après une maitrise de droit, une préparation à l’administration, il est diplômé de l’Ecole des hautes études de santé publique.

Une riche carrière de direction hospitalière : Caen, Lourdes, il pilotera le projet de clinique Universitaire Cancer, élément important au sein de l’Oncopole (2005) et en tant que Conseiller Général des Etablissements de santé au Ministère (2006). Il terminera sa carrière, direction de l’Institut cancer, Montpellier (Val d’Auvelle de 2010 – 2013).

C’est un occitan qui a flirté avec le Languedoc, (né à Mende, il habite à Lattes), nous pouvons l’adopter.

Après son implication dans l’Oncopole et en outre il a une fille qui habite Toulouse.

Son ouvrage aborde la gestion de l’hôpital passée et future à travers une biographie travestie (KRYPTEE) les lieux, les noms des personnages sont « trafiqués », mais le fil conducteur c’est l’hôpital dans son aspect financier.

Si Jean-Marie Brugeron a été un serviteur compétent dans la mise en œuvre des directives de rentabilité ; après sa retraite et une réflexion humaniste, il fait un acte de contrition.

Cet ouvrage est un pèlerinage, après une année sabbatique, il peut jouer les candides en redécouvrant les évènements présents.

Avec son épouse il organise ce pèlerinage pour revoir ses anciens collègues et après dans les sites où il a officié.

Le passé, le présent, le futur de l’hôpital sont ainsi abordés.

Le futur est apocalyptique car Jean-Marie Brugeron pousse à l’extrême une privatisation par de grands groupes industriels, loin des missions des hospices, uniquement guidés par la seule rentabilité, en dehors de tout altruisme.

En tant que chimiste, je n’ai pas retrouvé la fameuse molécule ATEDESA, qui détruisit l’altruisme et l’hôpital.

Le lecteur est invité à une réflexion sur la place de l’hôpital dans la société en conservant ses valeurs et ses missions au service de l’humanité.

Ce roman a permis à l’auteur de faire son « mea culpa », il œuvre bénévolement pour la santé en tant que Président du secours catholique de l’Hérault.

Nous lui donnons notre absolution, lisez son ouvrage et je vous demande d’applaudir, Jean-Marie Brugeron lauréat du prix André Soubiran.

 

Mot du Président 11 mars 2023

Soirée de Gala de l’Académie du Languedoc
Hôtel Palladia  – 11 mars 2023

Mot du Président Henri COUSSE 9ème fauteuil

Ce n’est pas un discours, mais un signe de politesse pour vous remercier de votre présence.

Vous tous Académiciens, de toutes catégories : Titulaires, associés, présidents d’honneur, Membres honoraires, ainsi que tous les lauréats passés de retour avec nous et futurs, qui vont recevoir aujourd’hui un prix en reconnaissance de leur talent.

Merci à tous ceux qui les accompagnent, famille, amis, voisins….

Le programme étant très chargé et notre maître des cérémonies très vigilant.

Je vous dis donc, MERCI en vos grades et qualités et je vous souhaite une bonne soirée.

 

Allocution d’ouverture Gala 11 mars 2023

ACADÉMIE DU LANGUEDOC,
Soirée de GALA
Hôtel PALLADIA – Sammedi 11 mars 2023

Allocution d’ouverture par le Secrétaire perpétuel :
Dr Jean-François GOURDOU

Chères consœurs, chers confrères, chers lauréats, chers amis de l’Académie du Languedoc,

En tant que Secrétaire Perpétuel de l’académie du Languedoc j’ai l’honneur d’ouvrir notre soirée de gala  traditionnelle 2023 dans ce cadre magnifique de la salle Opéra de l’hôtel Palladia.

Bienvenue à nos 5 futurs nouveaux membres Associés de l’Académie et aux 10  Lauréats et leurs amis.

Pour vous, les nouveaux membres et lauréats qui ne connaissez pas bien notre Académie du Languedoc et ses buts, je vais vous en faire une courte présentation.

L’Académie du Languedoc a maintenant 58 ans, elle a été créé en 1964 à Paris voulant recréer à Paris  une nouvelle Académie  à l’image de l’Académie des jeux floraux et donc de dame Clémence Isaure de Toulouse. La création se fit au Sénat à Paris, en présence de nombreuses personnalités des Arts, des Lettres, des Sciences et de la Politique.  En effet beaucoup étaient d’origine du Languedoc et surtout de Toulouse, dont le président de la république de l’époque Vincent Auriol. C’est pourquoi il eut rapidement une branche à Toulouse qui par la suite devint peu à peu autonome et bien active comme aujourd’hui, alors que l’Académie de Paris finira par s’éteindre il y a quelques années.

En fait l’Académie du Languedoc est plus ancienne. Elle remonte et fait suite à l’Association Toulousaine de Paris crée le 15 novembre1895 à Paris, regroupant de nombreux gens des lettres des arts et des sciences originaires du Languedoc. Cette association édita un journal  2 fois par mois nommé LE CAPITOLE, clin d’œil à Toulouse. Cette publication dura jusqu en 1939 s’arrêtant à la deuxième guerre mondiale. J’ai pu, grâce à la BNF et Gallica, retrouver presque tous les numéros preuve de notre ancienneté. C’est ainsi qu’après la guerre il y eut une reprise de l’association à Paris avec cette fois le nom d’Académie du Languedoc.

L’Académie du Languedoc est une société savante aux statuts académiques, enregistrée en préfecture sous la loi 1901. Elle est constituée de 60 membres titulaires avec fauteuils et de membres d’Honneurs et Associés. Son but est de défendre la langue d’oc et les traditions languedocienne. Dans ce but elle décerne lors de séances solennelles  des prix à des femmes et des hommes de talents du Languedoc, cela dans une large palette de prix de littérature, poésie, histoire,  peinture, sculpture, théâtre, photographie, médecine et en fin de séance de musique.

Maintenant nous voulons remercier chaleureusement madame et monsieur MIATTO PDG de l’hôtel   Palladia de nous recevoir,  pour notre séance de gala,  dans cette magnifique salle opéra. Nous leurs demandons de bien vouloir monter à la tribune.

Cher monsieur Miatto l’Académie Languedoc pour vous remercier de votre fidèle et généreux accueil a l’honneur et le plaisir de vous nommer Président d’Honneur de l’Académie du Languedoc.

Félicitations, Recevez votre diplôme d’appartenance sous les applaudissements de toute l’assemblée.

Jean-Paul RIFFARD prix Gratien LEBLANC

 Jean-Paul RIFFARD
Prix d’histoire Gratien LEBLANC de l’Académie du Languedoc

pour son livre « Toulouse entre Boulevards et Canal »

Présentation par François-Régis GASTOU 54ème fauteuil
(11 mars 2023) 

Monsieur le Secrétaire Perpétuel,
Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc
Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres Associés,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur,

L’Académie du Languedoc a le plaisir ce soir de décerner le Prix d’histoire de Toulouse Gratien LEBLANC à un historien amoureux de Toulouse et plus particulièrement du grand quartier situé entre les grands boulevards et le canal. Je rappellerai que Gratien LEBLANC était enseignant en lettres et érudit en histoire. Il est décédé à Toulouse en 1993.

Quant à vous, Monsieur, vous avez choisi de devenir médecin mais vous êtes aussi animé, depuis toujours, par une passion pour la recherche historique. J’ai appris avec satisfaction que vous avez fréquenté par plaisir mais aussi par intérêt historique le Club des Cartophiles que j’ai créé en 1973 et le Musée de l’Affiche dont j’ai assuré la direction de 1982 à 2009. En parcourant votre livre, on comprend immédiatement votre attrait pour l’image ancienne au regard des illustrations savamment choisies grâce à votre fine sensibilité et votre passion pour l’Histoire toulousaine et son évolution.

Cet ouvrage intitulé : « TOULOUSE entre Boulevards & Canal » évoque avec une grande nostalgie le secteur Nord de notre ville au début du XXème siècle : Les péniches naviguent lentement sur le Canal du Midi, les écluses fonctionnent encore avec des manivelles, les locomotives à vapeur poussent les wagons pour livrer les marchandises aux Magasins Généraux, sans oublier, les grands Cafés toulousains où se produisent les artistes de variétés régionaux.

Vous transmettez avec délectation et justesse cette ambiance révolue : les casernes Compans-Caffarelli et les militaires du 23 ème régiment d’Artillerie, la maison de Carlos Gardel amoureux du tango et les garages de voitures qui s’étirent le long des grands boulevards. Vous n’oubliez pas Jules LEOTARD grand gymnaste et inventeur du « trapèze volant ». Vous rappelez les petits métiers toulousains : le vendeur de journaux, le marchand de poissons, les tondeurs de chiens, le rapiéceur de chaussures, la laitière, le vitrier, sans oublier aussi l’attrapeur de chiens errants etc.

Vous faites vibrer notre sensibilité, vous éveillez nos moindres souvenirs en citant aussi ces petites maisons particulières entourées de beaux jardins, construites en bois comme les chalets de montagne et qui ont donné le nom au quartier appelé « les chalets ».

Vous décrivez avec précision les principales rues et les boulevards qui s’entrecroisent dont la rue Franc où habitait justement Gratien LEBLANC.

Dans votre étude, on a le plaisir de revoir la statue de Jeanne d’Arc à son premier emplacement ainsi que le café « Cristal Palace », disparu depuis, qui a donné le nom au marché aux légumes d’aujourd’hui.

Vous n’oubliez pas de citer les beaux immeubles et hôtels particuliers des boulevards et de nommer la Société JOB dont le siège social était 72 boulevard de Strasbourg.

L’édition de cet ouvrage est une belle réussite pour celui qui veut connaître ou retrouver ce quartier de Toulouse entre Boulevards & Canal.

Nous vous félicitons, Monsieur, pour la richesse iconographique, culturelle et historique de vos travaux. L’Académie du Languedoc est heureuse ce soir de vous décerner le Prix, bien mérité, d’Histoire de Toulouse Gratien LEBLANC 2023.

Recevez toutes nos plus sincères félicitations

 

François-Régis GASTOU
Séance solennelle Hôtel PALLADIA****
Samedi 11 mars 2023