Éloge funèbre de E. GEORGES-LANNES

Eloge funèbre de E. GEORGES-LANNES

Prononcé le 28 décembre 1998

Par André GASTOU 47ème fauteuil – Secrétaire général

 

« La Mort, a des rigueurs à nulle autre pareille ;
On a beau la prier,
La cruelle qu’elle est, se bouche les oreilles
Et nous laisse crier… »

 

Ce quatrain, extrait des Stances à Du Perrier, écrites par Malherbe, me semble approprié à ce jour 06 juin 1998 où notre très cher Ami et confrère, fondateur de l’Académie du Languedoc nous a précédés.

Les 3 coups du brigadier, qui faisaient lever le rideau rouge, annonçant le spectacle auquel vous participiez, s’évanouissent aujourd’hui dans les coulisses : le rideau, pour Vous, ne se lèvera plus !

C’est avec une très vive émotion que nous apprenons le départ de notre éminent confrère, mon Ami de toujours. Il était mon cadet de 8 ans. C’est un grand toulousain, le Commandeur Marius Cazeneuve, ami de la Reine Ranavalo, qui nous a rapprochés, car, vous prépariez une conférence sur Madagascar et, je détenais une copieuse documentation sur Cazeneuve. Dès lors nous avons approfondi nos relations, jusqu’à nous rendre compte que vous étiez le beau-frère de mon très grand Ami Elisée Métet. Jusqu’à ce jour-là, nous avons poursuivi chacun notre carrière, confirmant que 2 lignes parallèles finissent à se joindre à l’horizon, en l’occurrence, notre retraite !

Cette conférence complétait les 80 que vous présentiez à un nombreux et fidèle public.

Toulousain 100%, né le 23 avril 1919, rue Tournante de Luppé, vous avez débuté vos études à l’école communale Lakanal, puis ce fut le lycée et la faculté de droit. La guerre 1939, interrompt vos cours. Vous aimez le théâtre et il va vous captiver. Vous créez, car vous aimez créer, une troupe d’acteurs avec laquelle seront joués quelques classiques comme l’Arlésienne. Mais votre activité sera d’être fonctionnaire dans la police. Vous y entrez par concours et vous prendrez votre retraite en tant que commissaire principal d’Enghien-les-Bains. Toutefois, votre activité n’en est pas pour autant réduite. Lorsque vous créez avec quelques amis à Paris, l’Académie du Languedoc, en février 1965, il ne s’agit que d’un petit groupe de languedociens, transplantés à Paris. Vous avez des vues plus larges et nous apporterons des modifications aus statuts en créant, pour les élus, les 60 fauteuils qui la composent actuellement. Très altruiste vous créez « O.L.A.S.S. » : Ordre Littéraire Artistique Scientifique et Social, Membre de nombreuses sociétés, ou associations philanthropiques ; érudit, pourvu d’une excellente mémoire, vos mérites sont grands et reconnus par de nombreuses sociétés. Chevalier du Mérite National – Chevalier des Palmes Académiques – Chevalier des arts et Lettres – Grand Croix de l’Etoile Civique – Commandeur de l’OLASS – du Monde Latin, notamment, car j’en oublie.

Vous n’avez ps pu survivre au décès de votre fidèle et dévouée épouse Henriette et cela vous a terriblement affecté. Elle était votre secrétaire, véritable répertoire téléphonique, elle connaissait tous les numéros de téléphone de vos nombreuses relations, philosophiques, philanthropiques ou culturelles dans toute son acceptation. Elle vous secondait admirablement et était véritablement votre âme. Employée des PTT elle prendra elle aussi sa retraite en tant que chef de service dans cette administration.

C’est au moment où la France reçoit le gratin sportif du monde entier que vous nous quittez. Nous ne vous dirons pas Adieu mais Au revoir. Nous respecterons vos idées et l’esprit de l’Académie.

Hélas, si votre départ a plongé votre œuvre dans a tourmente, elle la subit et elle franchira cette épreuve pour en sortir bien plus ragaillardie, bien plus unie, bien plus dynamique et encore plus productive. Nous ne nous sentons pas abandonnés. Vous demeurez présent à toutes nos manifestations. Nous nous souviendrons : la blessure passée, reste la cicatrice. Soyez certain que nous poursuivrons la tâche que nous nous sommes imposée en élargissant nos activités dans cette belle et grande province du Languedoc.

André GASTOU