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Historique de la Place DUPUY

Quand notre Secrétaire général m’a sollicité pour une communication à notre Académie, je réfléchissais au commentaire, à rédiger, de la carte postale de la place Dupuy. Je lui ai donc proposé de la choisir comme thème.

Historique de la place Dupuy.

par Serge LEMAIRE (30ème fauteuil)

Communication du 27 juin 2023

Situation.

La place, située hors les murs, au-delà du glacis des remparts, face à la porte antique Saint-Etienne, est une des plus anciennes place de Toulouse.
Le rempart gallo-romain de Toulouse date de l’an 10, premier siècle de notre ère chrétienne, sous le règne de l’empereur Auguste.
Cet excellent emplacement, à l’entrée du « Décumanusmaximus » de Toulouse antique, appelait son développement, que l’histoire de notre ville ne fera que renforcer.
Ce décumanus traçait droit vers la Garonne, soit sensiblement aujourd’hui : place Saint Etienne, rue Croix Baragnon, place Rouaix, rue de la Trinité, rue des Marchands, descente de la Halle aux Poissons et pont-aqueduc pour atteindre la rive gauche du fleuve que les Toulousains donnaient comme frontière du pays gascon !
La place est donc le point de départ vers le pays castrais et  le sud du Massif Central. Elle est aussi l’ouverture, traversée La Garonne, vers le pays gascon et l’Aquitaine.
Elle se situe au pied de la colline du Calvinet, (quartier de Guilheméry), riche en sources, elle reste également liée à la vie de la cathédrale Saint-Etienne, ainsi qu’à l’histoire de l’approvisionnement en eau du griffoul de Saint-Etienne.
L’est de Toulouse, de La Terrasse au sud, à Jolimont au nord, est barré par une colline élevée, aux pentes abruptes, très riche en sources attestées par les vocables griffoul ou griffoulette !
Après la destruction du pont-aqueduc gallo-romain fin quatrième siècle, Toulouse va cruellement manquer d’eau potable.
La ville n’a plus les ressources nécessaires pour reconstruire l’aqueduc. Elle va se contenter de lancer un pont de bois posé sur les anciennes piles de brique, pont qui sera régulièrement emporté par les crues du fleuve. C’était le « pont vieux ».
Toulouse doit aussi, c’est une priorité, édifier le rempart ouest sur le Garonne. Elle y consacre tous ses moyens. En effet, les « grandes invasions » fin 4ème siècle, menacent.
Les toulousains, sous les rois Wisigoths,  (5ème siècle) s’approvisionnent en eau grâce aux  puits et vont, cependant encore, essayer de capter les sources les plus proches de la ville, à l’est et au sud.
Les 3 siècles qui suivent la conquête franque, Vouillé 507, Clovis entre à Toulouse en 508, seront difficiles à tous points de vue : sociétal, politique, économique.
A partir du 9ème siècle et surtout sous les comtes de la dynastie Raimondine, 10ème siècle, Toulouse va retrouver une importance économique et stratégique de plus en plus marquée.
La quête de l’eau va se poursuivre comme une obsédante idée fixe ; puits déjà cités, mais la nappe phréatique est très polluée, essais de filtrage des eaux du fleuve, captages de sources des collines du Calvinet ou de Pech David…
L’église puis cathédrale Saint-Etienne se développe dès le 9ème siècle, sa vie, ses chanoines ont besoin d’eau… Cette eau descend du Calvinet, passe par la place Dupuy et aboutit au griffoul de Saint-Etienne.
C’est Pépin le Bref qui a autorisé et financé la construction de la première église Saint Etienne qui se transformera en cathédrale dès le 10ème siècle.
Fin Moyen-âge et début Renaissance., à la charnière des 15ème et 16ème siècles, nos connaissances s’affirment grâce au grand historien toulousain Guillaume Catel, (1560 – 1626) qui s’avère une précieuse source d’informations :
Il nous parle de « la fontaine qui n’est plus, » : le “ Grifol de Sant-Salvador ”, ou (autre graphie) “ Griffoul de Sant-Salvadou ”.
Guillaume Catel situe la fontaine, par référence à la petite église Saint-Sauveur.
Je cite : «  …bien près de sainct-Sauveur, aux fauxbourgs de sainct-Etienne … un ancien aqueduc qui estoit dans la terre … comme un simple canal en forme d’une caysse … » , ce qui était l’alimentation de cette fontaine.
Il est intéressant de constater que Catel ne donne pas de nom à la place.
Il faudra attendre « l’Ancien Régime » pour qu’elle soit baptisée.
Les historiens nomment – ancien régime – le période de royauté absolue qui court de la Renaissance à la Révolution., de François 1er à Louis XVI.
Elle s’appelle alors « Place Dauphine ». La Révolution la nomme « Place Riquet », la Monarchie de Juillet (Règne de Louis-Philippe 1er), lui donne son nom définitif de « Place Dupuy ».
Le premier acte connu qui en fait mention date de 1433. Les Capitouls ont demandé aux chanoines de la cathédrale et à leur prévôt*, monseigneur Bernard de Roziers: «  … fegon far la reparaciondelgriffoul de Sant Estienne, … curar las vadas et potzésdevre Sant Salvador … »
L’eau de la fontaine est captée à Guilheméry, au milieu du parc actuel du domaine du Caousou. Au cours des siècles, (Moyen-Âge, Renaissance), Toulouse découvrira et redécouvrira l’aqueduc d’amenée des eaux du griffoul. A chaque fois ce sera l’occasion de s’émerveiller!… En effet, la canalisation a été plusieurs fois perdue, ou détruite, car elle s’envase très vite et s’obstrue, mais aussi parce qu’en période de troubles, sa sécurité n’est plus assurée. C’est le cas, en 1356, au début de la Guerre de Cent ans, quand le Prince Noir et ses hordes de mercenaires, viennent ravager les faubourgs.
Les troubadours qui réunissaient les poètes, le 3 mai, sont ainsi chassés du « verger des Augustines ». les Capitouls vont alors les accueillir, salle des Illustres, pour 5 siècles.
*1433, les archives de la ville nous apprennent qu’il fut l’objet de l’admiration de tous, «  … que tota la cieutat, las festas et les autrésjorsvenianvezéladitoreparacion, tant era de grande admiracion … ».
*1546, le système (les canalisations) réaménagé de nouveau par les capitouls, fait encore l’objet de la curiosité des habitants; Pierre de Naves dresse la voûte au-dessus du bassin de réception des eaux de Guilheméry, (parc du Caouzou).
Cette amenée des eaux du Caousoureste commune à l’alimentation de la place Dupuy, de la cathédrale et du griffoul de Saint-Etienne.
En 1546 encore, le 13 novembre, les 7 et 12 décembre, Nicolas Bachelier (le maître de la Renaissance toulousaine, ancien assistant de Michel-Ange, 15 ans), et Léon Clary reçoivent missions des Capitouls, afin d’expertiser les travaux de la porte de fer, (qui commande l’accès au captage et au bassin de réception des sources du Calvinet, (dans le parc du Caousou), ainsi que les aqueducs.
*1649. La fontaine ne coule presque plus, de grands travaux sont nécessaires. La curiosité générale ne se dément pas…
*1719..Les Capitouls ordonnent la visite des aqueducs sur toute leur étendue. Ils en font lever les plans, les exposent au public et réaction du bon peuple toulousain : « … succès considérable qui va jusqu’à l’enthousiasme… ».
La réparation s’élève à 35 000 livres. (soit 1 750 000 francs/2000 ou encore 270 000euros d’aujourd’hui). C’était pour vous montrer combien les problèmes de l’eau étaient prégnants dans la vie de nos concitoyens.
Sur la place elle-même, l’histoire s’enrichit.
*De Saint-Sauveur, je vous dirai simplement que son souvenir est resté dans le nom du port du canal très proche et aujourd’hui renommé.
On en sait peu de choses, l’archéologie n’a pas été très prolixe.
C’était, comme Saint-Pierre des Cuisines, une église d’origine paléochrétienne, donc très ancienne, entourée de son cimetière. Sous l’Ancien régime elle était placée sous la dépendance de l’archevêché, et confiée à un vicaire de la cathédrale qui en possédait la charge ; un curé assurait les offices.
Vendue à la Révolution elle a été détruite en 1794. Son cimetière a également disparu.
Sur son emplacement a été construite la Halle aux Grains, sans que soient réalisées les fouilles archéologiques préventives…
Mais revenons, plus précisément, à la place Dupuy, et à ses éléments remarquables : La Fontaine et la Halle.
 “ Un acte capitulaire ”,
« Le 1er août 1780, les capitouls décident qu’en avant de la vieille église Saint-Sauveur, seront édifiés une fontaine et un abreuvoir, alimentés par l’eau prélevée sur la conduite qui alimente le griffoul de Saint-Etienne.
L’ensemble, en pierres de taille de Carcassonne, sera constitué d’une grande vasque semi-sphérique sur un bassin hexagonal aux arêtes marquées de bornes coniques surmontées de coupoles. Au motif central, trois enfants sculptés, posés sur trois dauphins, crachent l’eau par la bouche (décision des capitouls du 30 août 1781). Ils sont coiffés par un jet central vertical et par 3 jets obliques, soit au total 7 jets. L’eau de la vasque s’écoule dans le bassin par six orifices ». Elle n’aura qu’une existence éphémère.
* le 15 juin 1782, la fontaine de la place Dauphine est officiellement consacrée. Des modifications lui seront apportées en 1817 et 1820; en 1827 elle reçoit l’eau de la Garonne.
* Elle sera démolie en 1832 pour laisser place à la fontaine actuelle.

Ses éléments remarquables sont relégués au musée des Augustins,
Louis Vié, en 1924, l’a retrouvée; le groupe sculpté est répertorié au catalogue sous le n° 871. Il a vu la vasque au milieu du petit cloître, à quelques pas des tritons…

  1833,     La fontaine« DUPUY »

D’abord prévue sur la place Saint-Georges (1829), elle remplaça en 1833 le Griffoul de Sant-Salvadou.
En 1840, J.M. Cayla et Cléobule Paul, dans “ Toulouse monumentale et pittoresque ”, décrivent la fontaine monument de Dupuy:
Je cite : « … un bassin circulaire de 25 pieds de diamètre (8,5 mètres); sur une marche en pierre commune, s’élève un piédestal en marbre qui porte une colonne en fonte, d’ordre dorique, cannelée, de 32 pieds de hauteur (10,50 mètres) et quatre pieds de diamètre. Cette pièce a été coulée dans les fonderies de Terre Noire près de Saint-Etienne, –… c’est une des plus belles sorties des fonderies du Royaume… —  Au-dessus du chapiteau de la colonne une partie sphérique en fonte, d’où s’élance une figure en bronze: — … c’est celle de La Victoire aux ailes déployées… — élevant et tenant de chaque main une couronne… Aux quatre angles, assis sur un socle, quatre griffons ailés lancent l’eau dans le bassin. La face (du socle) qui regarde Saint-Etienne est ornée d’un trophée de guerre, avec dans son milieu le buste de Dupuy. La face tournée vers La Halle aux Grains porte la dédicace. Douze bornes enchaînées entourent le monument et quatre d’elles fournissent l’eau… »
L’ensemble atteint 19,40 mètres de hauteur.
               Les hommes,
Urbain Vitry, ingénieur de la Ville a laissé une œuvre considérable :fontaine de la Trinité, façade du théâtre Sorano, arcades du Capitole, dessin de la place Wilson qui n’en sont que quelques exemples.
Il est l’auteur de cette fontaine monumentale où « … l’harmonie, la grâce et le bon goût se font remarquer… » Il a utilisé pour le socle, un marbre blanc de Saint-Béat.
Il s’est entouré, pour la réalisation, d’artistes toulousains connus:

          Layerle-Capel, marbrier,
          Olin-Chatelet, maître fondeur célèbre à Toulouse qui a moulé les griffons de fonte. On lui devait, par exemple, les candélabres de la place Royale, (place du Capitole),
          Griffoul-Dorval a sculpté ces griffons ainsi que le buste du général.
Griffoul, né et mort à Toulouse, 1788- 1861, était fils d’un comédien au nom de scène Dorval. En hommage à son père il a pris ce nom. Il a été l’élève de François Lucas à l’école des Arts, a poursuivi ses études à Paris, 1812- 1814, est devenu professeur pour subsister. En 1826 il a été nommé professeur à l’école des Arts de Toulouse. Sa production sculptée reste importante :
Au Capitole, l’on remarque nombre de ses bustes; on lui doit la statue de Pierre-Paul Riquet, dans un marbre prévu pour un Louis XIII; sa monumentale Mise au Tombeau s’admire aujourd’hui à Sainte-Marie des Anges.
Les toulousains appréciaient cette fontaine. Parlant du projet de ce monument, le maire Viguerie, assénait: “ … il offre la simplicité, la force, la durée qui doivent caractériser les trophées dédiés aux soldats morts en combattant pour la Patrie… ”
Le toulousain François Lucas est célébré au Capitole, salle des Illustres, dans ce remarquable tableau, où on le voit travailler, sous le regard de son mécène monseigneur Loménie de Brienne, à son grand sujet, « le bas-relief des ponts jumeaux », en marbre de carrare.
Les « écoles » de sculpture et de ferronnerie de Toulouse, aux 17ème, 18ème et 19ème siècles, étaient remarquables de qualité.
La municipalité soutenait activement les meilleurs de ses artistes, en leur octroyant des « bourses d’études », afin qu’ils se perfectionnent dans les grands ateliers parisiens.Au milieu du 19ème siècle, notre ville ne comptait pas moins de huit « grands Prix de Rome » de sculpture, tandis que les superbes grilles forgées de Joseph Bosc s’admirent aujourd’hui au Grand Rond. 
              Les griffons,
Animaux fabuleux que les 18ème et 19ème siècles toulousains semblent avoir appréciés; bec et ailes de l’aigle, poitrail et pattes antérieures du lion, queue à écailles de poisson, donnent à ce symbole la maîtrise des airs, de la terre et des eaux. Dans les civilisations chinoises anciennes, l’homme se donnait la puissance fabuleuse du griffon en lui sculptant un œil humain. Les toulousains se réservaient les mêmes bienfaits en lui dessinant une oreille de cheval.
Le griffon se retrouve dans l’art mobilier comme dans l’art immobilier, en frises, sculpté sur les portes (place de la Trinité), sur les balcons (Grande rue Saint Michel), les tympans d’armoires …, en pierre, en terre cuite, en fonte, en bois… Aucun des quartiers de Toulouse ne lui échappe.
Les frises, les reproductions, les sculptures, cariatides, atlantes, sortaient des célèbres ateliers Virebent, à Launaguet, qui n’ont fermé leur porte qu’en 1960.
Leur plus belle réalisation, sans aucun doute, les 12 cariatides de la rue des Marchands.
               La Renommée,
Les historiens disputent à propos de «  La Renommée » : — Jules de Lahondès affirme: «  … la Renommée de bronze … n’est autre que Dame Tholose qui couronnait depuis 1550 … la Tour des Archives … », que nous appelons le donjon et qui abrite le syndicat d’initiative. — Le docteur Arlet écrit: « … cette statue est l’œuvre de Nicolas Bachelier, elle symbolise … — la Renommée franchissant l’espace et distribuant des couronnes aux vainqueurs — … » — Jean Rocacher cite: «  … la Renommée de bronze, Dame Tholose, de Jean Raincy, fondue par Claude Peillot en 1550 … ».
En réalité, les trois hommes, artistes et maîtres en leur Art, se connaissent bien. Claude Peillot, fondeur, a travaillé avec Jean Raincy à la fontaine du Griffoul de Saint-Etienne. Jean Raincy, imagier, a dessiné la porte Henri IV du Capitole dont Nicolas Bachelier a commencé la réalisation. Imaginée par Jean Raincy, sculptée par Nicolas Bachelier, fondue par Claude Peillot, telle semble bien être la vérité historique de Dame Tholose.
               Le général DUPUY,
Dominique Dupuy, pendant La Révolution, était chef du Premier Bataillon des Volontaires de La Haute-Garonne. Il s’illustra durant les Guerres d’Italie, à Lonato, Arcole, Rivoli… Il suivit Bonaparte en Egypte où il fut tué le 21 octobre 1799, jour de la révolte Du Caire. Sa place, restaurée, rehaussée d’une Halle aux Grains rénovée, devenue l’un des hauts lieux de l’Art Lyrique, offrirait le plus joli coup d’œil, à condition d’échapper à la pollution des voitures automobiles. (c’était mon opinion, il y a 35 ans) ! 
               La Halle aux Grains.
La halle aux grains, enfin, est le dernier élément monumental de la place.
L’inauguration du canal du Midi, en mai 1681, a bouleversé les habitudes de ses riverains.
Le canal et un vecteur de communication de grande importance.
Il est aussi un facteur de richesse tout aussi important. Les experts affirment :
Le canal génère chaque année quelques 15000000 de livres que se partagent, en gros, en parts égales, le ROI, les héritiers de Riquet, et les retombées économiques pour les acteurs du canal.
15 millions de livres, représentent 1 milliard d’euros, Soit, pour chacun de 330 à 350 millions d’euros /an.
Le premier trait d’union se fait avec le Lauragais.
Le second, plus général, unit « les deux mers » et draine un important trafic. Je cite : « Des trains de péniches arrivaient chaque jour dans le port Saint Etienne»…
Toulouse représente un lieu essentiel, un nœud, une concentration.
Il faut des infrastructures.
Comme sur la Garonne, les ports du canal se multiplient : port de l’embouchure, port Saint-Sauveur, port Saint-Etienne…
Cela génère une intense activité, on décharge à la main… Une péniche offre la capacité de 40 wagons de chemin de fer.
Le port Saint-Etienne a été détruit en 1965, au nom de l’automobile et des voies sur berges…
Au milieu du 19ème siècle, l’activité intense du port a nécessité la construction de « La Halle aux Grains » et son emplacement, 1856.
Le bâtiment répondait à plusieurs fonctions : entrepôt, gestion commerciale, fixation des cours, administration…
C’est, sans doute, ce qui a défini son architecture.
Un hexagone central commode pour classer physiquement les denrées ; et des annexes, les avancées, ou les ailes, qui abritent les bureaux, confèrent au bâtiment un style original.
Construction soignée, élégante, symbole de richesse. Des lits de briques soutiennent les murs en galets de Garonne apparents. Le tout prend de faux airs d’architecture classique…
Le canal a subi la concurrence du rail puis de la route, vitesse contre lenteur…
La halle n’avait plus sa place, désaffectée dans la 1ère moitié du 20ème siècle, elle a alors connu des vies nouvelles !
Salle de concert, salle de sport (catch en particulier), salle de spectacle (par exemple le théâtre)…
Puis elle a été choisie et aménagée pour accueillir l’orchestre national de Toulouse, on s’en souvient. Je m’attendais à tout sauf à cela !
Cette excellente initiative et réussite représente un bel exemple de reconversion d’un bâtiment industriel.

Maintenant, je dois rédiger quelques lignes seulement pour illustrer la carte postale de la place Dupuy !
Je vais vous faire une confidence, je parlerai d’autre chose !…

Je vous remercie pour votre aimable attention.

 

Installation Rougevin-Baville 8-6-23

Eloge du Général Rougevin-Baville

pour son installation au 35ème fauteuil

Salle des Illustres le 8 juin 2023

Par le Président H. Cousse 9ème fauteuil

 

Le Président remercie Monsieur Jean Luc Moudenc, qui nous accueille dans ce site prestigieux, merci à tous ceux qui participent à l’intendance et au programme, merci à vous tous ici présents en vos grades et qualités.

Les buts de notre Académie :

  • Défendre, promouvoir le patrimoine culturel du Languedoc et ses traditions
  • Honorer les Languedociens qui ont œuvré pour le renom du Languedoc (à travers les prix)
  • Distinguer ceux qui aujourd’hui méritent d’être mis à l’honneur ; ce sont les nouveaux Académiciens.

Continuons par Maurice Rougevin-Baville ici présent :

Mon Général, cher ami, cher Académicien, qui va accéder au 35ème fauteuil.

Ce n’est pas un inconnu pour bon nombre d’entre nous, reçu comme membre associé 21ème position en décembre 2013, dans le salon de la Préfecture, son parrain était notre regretté ami, Hubert Nonorgues, décédé en 2014, dont le 32ème fauteuil est occupé par le père Batisse, voici un rappel de Languedociens éminents et amis.

Mais c’est le Général Rougevin-Baville que je dois présenter en 3 parties :

  • Ses origines, sa formation
  • Sa carrière et sa famille
  • Sa situation actuelle

Né le 24 juillet 1940 à Villaudric, Pétain vient de signer à Rethondes l’armistice le 22 juin, juste après l’appel du 18 juin de Charles de Gaulle.

Fils de Jacques, pilote de chasse, colonel qui sera conservateur du Musée de l’air ; la carrière de Maurice est déjà programmée dans les gènes.

Après le BAC à 18 ans des diplômes supérieurs spécifiques :

  • Ingénieur de l’Ecole de l’Air – Salon de Provence
  • Brevet école supérieure de guerre aérienne – Paris
  • Brevet de pilote d’essai – Istres

Sa carrière professionnelle est en adéquation avec sa formation et matérialise ses compétences, il sera chronologiquement :

  • 1961 à 1974 de 21 à 34 ans pilote de chasse
  • Officier responsable du programme MIRAGE 2000 de 35 à 44 ans
  • Commandant de la base de Cambrai 1984 à 1986
  • Conseiller général pour armement, puis directeur du Centre d’essais en vol 1986 à 1990
  • Commandant des éléments de l’Air français en Allemagne 1990 à1992, pour terminer auprès du Commandant en chef des forces aériennes à Ramstein (Allemagne) 1993 à 1995

Ce parcours très ascensionnel, pas seulement en vol, mais au niveau des responsabilités se terminera avec le grade de Général de division aérienne (entre Général de brigade et Général de corps d’armée), c’est-à-dire Général 3 étoiles.

Les décorations qui accompagnent cette carrière, sont prestigieuses.

  • Commandeur de la légion d’honneur, un cordon qui éclipse celui d’Académicien, mais avec la cape, les décorations pourront siéger à gauche sans la (Légion d’honneur en cordon)
  • Mais officier de l’Ordre du Mérite
  • Médaille de l’Aéronautique (crée le 14 février 1945) avec un contingent de 275 par an total d’environ 18000 médaillés, pas tous survivants.

Un parcours professionnel remarquable, une réalité et pas un Mirage un rêve jusqu’en 2000.

Mais tout cela serait inachevé au-delà du travail, il y a la famille. Une pensée pour Madame Rougevin Mireille décédée récemment et qui assistait à nos repas académiques. Mireille était membre de la Poule farcie créée par Nonorgues, qui a son tour était membre de la commanderie des vignerons du frontonnais, c’est ainsi que Hubert a parrainé dans notre Académie, Maurice.

La famille, ce sont 5 filles et 14 petits-enfants qui assurent la continuité et depuis quelques jours, la première arrière-petite-fille cher Maurice j’ai eu le plaisir d’être en ta compagnie lorsque tu as appris cet heureux événement.

Après un rappel de ce passé prestigieux, nous allons examiner l’actualité ;

Attaché à ses racines familiales, en 1981 il achète aux cohéritiers le château Caze, créé par un ancêtre en 1776 ; jusqu’en 1991, mon Général sera aussi vigneron caviste, lorsque Martine, sa fille lui succédera, il n’est toujours pas retraité, il faudra attendre 1995.

Mais les activités ne manquent pas dans le monde associatif :

  • Impliqué dans l’association des Ailes brisées au profit des aviateurs et parachutistes accidentés (civils et militaires).
  • Président du club aînés ruraux, Amitiés Villaudricaines, mais aussi impliqué dans la vie de sa paroisse.
  • Grand maître de la Commanderie des maîtres vignerons du Frontonnais (notre perpétuel avait été intronisé lors d’une invitation avec une vingtaine d’académiciens) au château Caze.

En 2011, il effectue le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle qu’il raconte dans 45 jours de bonheur de Villaudric à Santiago.

Par son éducation, son attachement au patrimoine, le respect des ancêtres, une formation de qualité avec des valeurs humanistes, catholique il pratiquera toute sa vie la charité :

CARITAS, (l’amour du prochain).

Son sens de la relation humaine, son sérieux et sa maitrise des rituels en font une perle au sein du monde associatif.

 

C’est donc ce citoyen au service des autres, débordant d’empathie, que nous confirmons au sein de notre Académie au 35ème fauteuil : Académicien titulaire

Je vous demande d’applaudir Maurice Rougevin-Baville.

Prix de théâtre M. Sarrazin 2023

Prix de théâtre Maurice Sarrazin 2023
attribué à Sébastien BOURNAC

8 juin 2023 Salle des Illustres  Mairie de Toulouse

Présentation : Georges BENAYOUN (23ème fauteuil)

Nous allons, maintenant, Mesdames et Messieurs, attribuer le Prix de Théâtre Maurice Sarrazin à Monsieur Sébastien BOURNAC

L’attribution de ce Prix nous donne l’occasion de rendre hommage à Maurice Sarrazin, comédien et metteur en scène connu de tous, qui nous a quittés récemment, le 11 avril 2023

Maurice Sarrazin  était né le 18 mars 1925 dans la famille d’un représentant en textile.

Il avait été élève du Caousou où il remporta, en 1942, la coupe DRAC pour son éloquence.

Étudiant en droit, il s’inscrit également au Conservatoire de TOULOUSE

Il abandonne la faculté à la Libération pour rejoindre PARIS, puis revient à TOULOUSE pour fonder, dans le grenier de la maison de ses parents, au 11 Avenue Frizac le jour de ses 20 ans, le 18 mars 1945 la compagnie du Grenier de TOULOUSE 

Le 15 janvier 1949, Maurice Sarrazin est nommé directeur du Centre Dramatique National  du Sud-Ouest

Les années passent et en 1964, il s’installe avec la troupe du Grenier dans le nouveau Théâtre Sorano puis, en janvier 1970, au Théâtre de la Digue

En quarante années, Maurice Sarrazin aura monté plus de 150 pièces, et donné plus de 5 000 représentations

Maurice Sarrazin retrouve le théâtre Sorano en 1983, remplacé le 1er juillet 1985 à la tête du centre dramatique national par Jacques Rosner, il ouvre à Paris l’école de théâtre Grenier-Maurice Sarrazin, qu’il dirige jusqu’en 1991.

De nombreux comédiens sont passés par ce cours, comme Vincent Cassel, François Levantal, Jean – Yves Chalangeas, Florence Darel, ou encore Anne Roumanoff

En 2000 la ville de Toulouse lui confie la direction du Théâtre Sorano

Et le 2 mai 2016, les théâtres Sorano et Jules Julien reprennent leur indépendance, et Sébastien Bournac, metteur en scène devient le directeur du Sorano.

Monsieur Sébastien BOURNAC est originaire du Lot-et-Garonne, et c’est avec les Baladins en Agenais qu’il découvre le théâtre dans les années 1980.

En parallèle de ses études de Lettres et de dramaturgie, il s’intéresse à l’art de la mise en scène avec le théâtre universitaire à l’École normale supérieure de Fontenay/Saint-Cloud.

Quelques-uns de ces spectacles sont remarqués et primés dans plusieurs festivals universitaires internationaux, notamment à Nanterre et  Casablanca.

Grâce à des rencontres déterminantes, il découvre à l’arrivée d’Alain Françon le Théâtre  National de la Colline et son projet artistique centré avec exigence sur les écritures contemporaines.

De 1997 à 1999, il collabore avec le Théâtre des Amandiers où il va croiser de grandes figures du théâtre.

En 1999, il rencontre Jacques Nichet qui l’engage au Théâtre de la Cité – Théâtre national de Toulouse d’abord comme collaborateur artistique, puis lui confie la responsabilité artistique et pédagogique de jeunes comédiens de la 3e promotion de « L’Atelier Volant ».

En 2003, il fonde à Toulouse la compagnie Tabula Rasa qu’il développe en région pendant une quinzaine d’années avant de prendre en avril 2016, la direction du Théâtre Sorano  de Toulouse.

Avec la compagnie Tabula Rasa créée en 2003, Sébastien Bournac développe un travail de création axé sur les nouvelles écritures dramatiques, et parmi ses derniers spectacles, on peut citer L’Apprenti de Daniel Keene (2012), La Mélancolie des barbares de Koffi Kwahulé (2013), Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis (2015) …

Et puis au Théâtre Sorano : J’espère qu’on se souviendra de moi (2016) de Jean-Marie Piemme

Il a récemment créé J’accuse [France] au Théâtre de la Cité et en partenariat avec le Théâtre Sorano, un texte commandé à la québécoise Annick Lefebvre.

De spectacle en spectacle s’affirme le désir d’un théâtre engagé et vivant, tout à la fois critique et poétique, et profondément ludique.

Un regard sur le monde lucide, inquiet, traversé par des questionnements sur l’altérité, l’ailleurs, la fragilité des identités et des êtres dans notre société.

Soucieuse de partager le théâtre avec les publics les plus divers, la compagnie alterne     

En marge de son travail de création, la compagnie Tabula Rasa a toujours affirmé une démarche militante d’actions de sensibilisation, et de formation auprès de tous les publics : scolaires, adolescents, amateurs, ateliers en prison.

En parallèle de son travail de compagnie, Sébastien Bournac a également assuré l’enseignement d’études théâtrales aux Lycées Pierre de Fermat et Saint-Sernin à Toulouse en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) entre 2003 et 2013.

Pour toutes ces raisons, l’Académie du Languedoc a décidé de lui remettre le Prix de Théâtre Maurice SARRAZIN.

                                                                                             

 

Installation Pierre CARAYON

Cérémonie d’installation de Pierre CARAYON

au 19ème fauteuil de l’Académie du Languedoc

8 juin 2023 Salle des Illustres – Mairie de Toulouse

Présentation par Gérard ELBAZ (25ème fauteuil)

 

Mes Chers Amis,

Et Cher Filleul,

Avec l’honneur de vous avoir proposé la candidature de M. Pierre CARAYON en qualité de membre associé de notre Académie, il me revient aujourd’hui le privilège de vous le présenter pour se prévaloir des lettres de noblesse lui conférant le titre de membre Académicien du Languedoc.

Pierre CARAYON est bien connu, 4 fois nommé Chevalier : de la Légion d’honneur, de l’Ordre national du Mérite, des Palmes Académiques et du Mérite Agricole. Il est déjà apprécié de notre institution qui a eu l’heureuse occasion de lui remettre le prix du meilleur « Livre d’Art et de Poésie » lors de la séance solennelle organisée à l’Hôtel « PALADIA » le 28 février 2020.

Pour faire simple, court et rester attractif dans l’esprit de l’assistance, permettez-moi, Chers Amis, de compléter ma précédente intervention avec l’essentiel qui mérite d’être connu.

Après ses études à Toulouse avec sa licence d’anglais lui ouvrant les facilités aux relations internationales et sa gestion de son emblématique Hôtel « CARAYON » à Saint-Sernin dans l’Aveyron, il se donna les moyens, avec ce complexe touristique, de rayonner d’une façon exceptionnelle avec :

  • Sa dynamique implication dans la vie trépidante du monde du Cinéma, de la Comédie, de la Musique, du Tourisme, de l’art Culinaire, du Sport et parfois de la Politique. Ce fut pour lui l’occasion de se lier d’amitié avec des stars de renom international et des personnalités de haut niveau. Ces rencontres furent pour lui sources inédites de bonheur et de solidarité,
  • Son engagement dans de nombreuses institutions publiques en rapport avec ses qualités de visionnaire et ses transferts d’expériences,
  • Sa personnalité qui est un subtil mélange de rigueur, d’honneur, de tolérance, d’ouverture, de respect des traditions et de fidélité dans l’amitié avec un fort attachement à sa famille et à son épouse Claudette.

Depuis sa retraite, l’Académie du Languedoc lui offre l’ouverture d’une deuxième vie, tout en l’incitant à écrire de nombreux ouvrages qui nous inspirent pour son passé et pour son présent la joie de vivre.

Le voilà désormais assidu aux rencontres mensuelles avec une présence qui stimule l’enthousiasme et un solide soutien aux initiatives de notre Académie.

Le 19ème Fauteuil qui lui est officiellement accordé ce soir sera pour lui un tremplin d’engagement pour mieux contribuer au rayonnement de notre belle Académie.

Pour illustrer son côté d’humour, il s’est plu à dire souvent pour s’engager dans sa 2ème vie : Un fauteuil…vaut bien mieux qu’un cercueil ! Il voulait certainement traduire ici une citation du célèbre comédien Pierre DAC : « La mort est un manque de savoir vivre ! »

Il y a fort à parier que mon filleul, par son « savoir être » et son « savoir faire », saura apporter un supplément d’âme au meilleur rayonnement de la vie.

Souhaitons donc longue vie à ce célèbre aubergiste devenu, aujourd’hui,  Académicien titulaire du 19ème Fauteuil !

Gérard ELBAZ
Ancien vice-président national de
L’Association des Membre de l’Ordre national du Mérite
Président d’honneur de la Section 31 de l’ANMONM

Prix de sculpture Georges GUIRAUD 2023

Remise du Prix de sculpture Georges GUIRAUD
à Claude SANS

Cérémonie solennelle du 8 juin 2023 Salle des Illustres à Toulouse

Présentation par Sébastien LANGLOYS ( 5ème fauteuil)

 

Cher CLAUDE SANS

Vous êtes né en 1948, à Villeneuve Tolosane en Haute-Garonne, ce qui fait de vous un vrai languedocien et vous résidez aujourd’hui à Lézat sur Lèze en Ariège.

Votre premier contact avec l’art se produit durant les cours de taxidermie au muséum d’histoire naturelle d’Orléans, en 1970. Vous apprenez comment immortaliser les animaux en leur donnant des formes les plus naturelles possibles.

Quelques années après, pour vos 30 ans, vous créez votre entreprise familiale : électricité, chauffage et taxidermie évidemment !

Plus tard, après une inscription à la chambre des métiers de Foix, vous apprendrez à travailler les peaux, les cuirs, et commencerez la naturalisation d’oiseaux.

Vous êtes actif d’ailleurs dans cette passion, et vous créez en 91 l’association des taxidermistes de Midi-Pyrénées. Cette passion vous mènera par la suite à devenir maître artisan en métiers d’art.

Très impliqué dans la vie culturelle liée aux métiers d’art, vous participez à de nombreux événements et salons au cours des années suivantes : prix départemental des métiers d’art, prix de la création au Carla bayle, prix du conseil général, prix départemental des métiers d’art. Vous participez même au concours de créativité de l’art préhistorique à Tarascon sur Ariège.

En 92 vous représentez la France au concours européen de taxidermie à La Haye.

Enfin en 93, vous participez au grand prix de la taxidermie, ou vous arrivez 2e d’Europe dans la catégorie poisson. Cela signifiant que vous avez la dextérité pour rendre vos travaux plus vivants que nature !

Votre passion pour les animaux et la taxidermie vous mènera tout naturellement vers la sculpture où vous trouverez un nouveau médium et c’est la terre que vous rendrez cette fois-ci vivante ! Vous débuterez la sculpture dans mon atelier, ou vous réaliserez avec une vraie dextérité le buste de votre petit-fils. Vous irez peaufiner votre art dans l’atelier d’Anne Laure Pérès, célèbre sculptrice de la région et mettrez votre connaissance pointue des animaux et de leur corps au service de la création d’animaux en terre.

Depuis 2012 c’est maintenant dans la sculpture que vous recevez des prix prestigieux,  lors d’exposition à Fronton, Saint-Loup ou encore Saint-Lizier;

En 2022 vous vous lancez dans la création d’animaux grandeur nature, vous pourrez sans doute nous en dire quelques mots.

Recevez votre diplôme et la médaille de Georges GUIRAUD.

Mesdames et messieurs, je vous demande d’applaudir le sculpteur Claude Sans.

Allocution d’ouverture 08 juin 2023

 

Cérémonie solennelle du 8 juin 2023
Allocution d’ouverture du Secrétaire perpétuel,
par le Dr Jean-François GOURDOU.

MONSIEUR FRANCIS GRASS, PREMIER MAIRE-ADJOINT  DE TOULOUSE ET DE TOULOUSE METROPOLE, REPRESENTANT MONSIEUR JEAN-LUC MOUDENC, MAIRE DE TOULOUSE ET PRESIDENT DE TOULOUSE METROPOLE,

MESDAMES MESSIEURS LES AUTORITES CIVILES MILITAIRES ET RELIGIEUSES,

CHERES CONSŒURS, CHERS, CONFRERES, CHERS LAUREATS, CHERS AMIS FIDELES DE L’ACADEMIE,

 

En tant que secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc j’ai l’honneur d’ouvrir  cette séance solennelle de printemps 2023

Je tiens tout d’abord à remercier chaleureusement la mairie de Toulouse en particulier monsieur le maire Jean-Luc Moudenc et son premier adjoint monsieur Francis Grass  délégué à la culture de continuer à nous recevoir dans cette magnifique salle des Illustres.

Cela est une longue tradition toulousaine, tous les maires et adjoints successifs nous ont invités dans cette superbe salle depuis 60 ans. Que leur mémoire soit saluée et remerciée !

Nous allons de ce fait fêter en 2024 nos 60 ans à Toulouse comme nous l’avions fait pour nos 50 ans à l’hôtel Dieu de Toulouse.

Mais l’Académie du Languedoc est plus ancienne remontant en 1895 à Paris avec l’Association toulousaine de Paris qui avait créé  dans la capitale une branche de l’Académie des Jeux floraux de Toulouse.

En effet Toulouse continue une tradition académique très ancienne depuis le souvenir  du citoyen AKADEMOS d’Athènes, les Floralies de la déesse flore, Toulouse Palladia, les 7 troubadours en 1323 et même l’Académie française puisque l’on dit que le cardinal RICHELIEU en eut l’idée en 1632 lors de son séjour à Toulouse pour vaincre le duc de Montmorency.

Ainsi   l’Académie du Languedoc cultive les ARTS, les LETTRES et les SCIENCES avec une particularité qui la caractérise celle d’une large palette culturelle de littérature, livres d’art, histoire, peinture, sculpture photographie, théâtre, science, et musique en final.

Cela, comme ce soir, en  installant des nouveaux membres de l’Académie  et en honorant  des femmes et des hommes de talent par différents prix dans chaque discipline.

Maintenant notre maitre des cérémonies le Dr Georges Benayoun va vous en présenter le programme.         

Merci de votre attention DR JF GOURDOU

 

Présentation Membre associé Jean-Paul RIFFARD

ELOGE DU DOCTEUR JEAN- PAUL RIFFARD

Pour son installation Membre associé de l’Académie du Languedoc

Le vendredi 8 juin 2023  Salle des illustres du Capitole de Toulouse

Par le docteur Jean-François Gourdou Secrétaire perpétuel

 

Monsieur Francis Grass premier  maire adjoint de Toulouse et de Toulouse Métropole représentant monsieur Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse président de Toulouse Métropole

 Mesdames Messieurs les autorités civiles et militaires et religieuses

Chères consœurs, chers confrères, chers  amis, chers  lauréats de l’Académie du Languedoc

 Mesdames Messieurs ,

J’ai le grand plaisir et le grand honneur de faire devant vous l’éloge du docteur Jean-Paul Riffard pour son installation Académicien  Membre associée de l’Académie du Languedoc

Cher ami nous nous connaissons  de longue date et je suis très heureux que tu aies enfin  accepté de rejoindre notre Académie du Languedoc.

En effet, le docteur Jean-Paul Riffard a toutes les qualités requises pour être admis dans l’académie du Languedoc

Tout d’abord être languedocien. C’est en effet le cas.  Le docteur Jean Paul RIffard est  un Toulousain de souche depuis plusieurs générations et en particulier de générations médicales puisque son père et son grand-père était médecins à Toulouse.

 Jean-Paul est né le 22 novembre 1942 en pleine guerre mondiale lors de l’envahissement de la zone libre, de  triste mémoire. Il est donc né à domicile,  rue Constantine qui depuis s’appelle rue  Gabriel Péri où son père avait son cabinet médical.

Le docteur Riffard est marié et il a une fille qui continue la tradition médicale en tant que pédicure.

Jean-Paul Richard a fait de bonnes études à la faculté de médecine de Toulouse où il a passé sa thèse de doctorat en médecine en 1970 sur un sujet difficile le mega œsophage de l’enfant avec comme président de thèse le professeur Juskivinsky.

Le docteur Jean-Paul Richard a ensuite exercé la médecine générale et a passé plusieurs diplômes de médecine du travail, d’homéopathie, de mésothérapie et de Balint.

Vous avez exercé  au 156 avenue Jean Rieux en association avec le docteur Jean-Pierre Sentenac.

On notera que ce fut le premier cabinet de groupe ouvert à Toulouse à cette époque puisqu’il y  avait aussi une infirmière, un kinésithérapeute, une ophtalmologiste et orthophoniste.

Comme j’étais chirurgien à la clinique voisine de Saint-Jean Languedoc, nous avons collaboré pendant de nombreuses années et ainsi nous sommes devenus très amis.

Vous avez pris votre retraite en  2008 à 68 ans ! Le cabinet de groupe continue et s’est agrandi avec d’autres praticiens.

Mais il faut d’autres qualités pour entrer dans notre Académie en particulier culturelles

C’est en effet le cas du docteur Jean-Paul Riffard  qui est devenu un homme de lettre et un historien  et qui a  déjà écrit et publié  plusieurs communications  et 3 livres sur le Languedoc et Toulouse.

Etant jeune, vous aviez découvert chez votre grand-mère  un carton d’anciennes cartes postales de Toulouse. Ce fut une révélation, vous été devenu collectionneur et vous alliez aux puces à Saint Sernin à l’Inquet comme l’on disait alors pour faire d’autres découvertes.

Vous avez alors adhéré au club des cartophiles où vous avez collaboré avec notre secrétaire général François-Régis Gastou et vous avez écrit  plusieurs articles sur la vie d’autrefois à Toulouse, dont les marchés, les jardins, les cafés. Vous vous  êtes  aussi intéressé à l’étymologie des noms, en particulier vous m’avez appris celle du gâteau « le  poumpet »  de mon village de Soual, qui vient du mot latin pompa, la pompe, le gâteau des jours des petites fêtes des villages.

Vous avez ensuite créé avec votre ami Alain Fournié une association d’études  sur le régionalisme et cela vous a amené à réaliser plusieurs ouvrages.

Tout d’abord sur le thermalisme des Pyrénées vous avez publié un magnifique livre nommé «LES STATIONS THERMALES DES PYRENEES A LA BELLE EPOQUE » aux éditions Cairn.  Avec Pierre Azam vous avez répertorié 500 sources thermales dans les Pyrénées françaises dont 160 ont été exploitées. Ce livre est bien illustré par des photographies de la Belle Epoque.

Ensuite vous avez continué en 2021 en publiant un deuxième livre nommé « TOULOUSE ENTRE BOULEVARS ET CANAL, LES CHALETS A LA BELLE EPOQUE » c est votre quartier, habitant au 15 rue de Verdun la maison  cabinet de votre grand père. Ce livre raconte la vie de ce quartier très prisé à l’époque en  1900. On y  retrouve de nombreuses cartes postales inédites.

Actuellement vous  avez publié  un nouveau livre nommé « LES GRANDS NOMS ET LES GRANDES FAMILLES DE L’ISLE SUR TARN» ; ces familles souvent de Toulouse possédaient, comme vous, une résidence secondaire dans cette ville qui était importante puisqu’elle avait été  le siège du fameux EDIT c’est-à-dire la cours de justice mi-catholique mi-protestante  pour faire la paix après les guerres de religion.

Vous continuez encore  toujours  dans cet esprit, un nouveau livre sur les « ARMOIRIES DE CES FAMILLES DE L’ISLE SUR TARN ».

Ainsi docteur  Jean-Paul Riffard bien que médecin vous n’entrez pas dans une Académie de médecine mais dans  une Académie pluriculturelle dont littéraire grâce à  vos nombreuses publications et ouvrages .

Vous êtes le bienvenu parmi nous et nous allons réaliser  encore  un nouveau livre en commun  avec François- Régis Gastou sur des cartes postales originales de  Toulouse en 1900.

Cher ami  recevez maintenant  les attributs  d’appartenance à notre Académie : votre cordon avec votre médaille gravée à votre nom , votre diplôme d’appartenance et votre cape que vous aurez bientôt car elle  est encore en fabrication !

Félicitations. Applaudissons notre nouvel académicien du Languedoc

Palmes académiques de Dominique DELPIROUX

Séance solennelle de l’Académie du Languedoc, salle des illustres du Capitole  le jeudi 8 juin 2023

Eloges de monsieur DOMINIQUE DELPIROUX

Pour sa remise de la médaille de CHEVALIER DE  l’ORDRE DES PALMES ACADEMIQUES

 

Monsieur le maire adjoint de Toulouse et de Toulouse Métropole Monsieur Francis Grass
représentant Monsieur le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole

 Monsieur Jean-Luc MOUDENC

Mesdames Messieurs les autorités civiles et militaires et religieuses

Chèresconsœurs, Chers confrères, chers  lauréats  et chers amis de l’Académie de Languedoc

Mesdames Messieurs

Au nom de madame MICHELE DOERFLINGER présidente  et de monsieur  LE PROFESSEUR MICHEL CARRIER ancien président  de L’AMOPA 31, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques,

Et au nom de l’Académie de Languedoc en tant que moi-mêm, secrétaire perpétuel, et de vos deux autres parrains, le  président  de l’Académie  Henri COUSSE  et le  président  honoraire de l’Ordre du Mérite Monsieur Gérard Elbaz,

et enfin à votre nom en tant que  membre associé  de  l’Académie depuis le 1er novembre 2018,

Nous avons donc l’honneur de vous remettre la médaille de chevalier de l’Ordre des Palmes académiques.

Nous allons tout d’abord faire votre éloge pour bien évoquer vos grades et qualités qui ont mérité votre haute distinction de ce jour.

Vous avez été en effet au service de l’Education Nationale à plusieurs titres, dont surtout 3.

Tout d’abord journaliste  puis écrivain et historien et même encore aujourd’hui vous consacrez votre retraite à lire des contes pour enfants  dans des  écoles maternelles de Toulouse.

Vous êtes né pourtant loin de Toulouse à Strasbourg le 10 février 1956 mais du fait de la profession de votre père, Commissaire de Police, vous avez beaucoup changé de ville et même de pays dont le Maroc, pour vous fixer enfin à Toulouse et habiter dans la  région toulousaine à Villeneuve Tolosane.

Vous avez fait alors de brillantes études en particulier à  la faculté de droit de Toulouse  avec le diplôme de la maitrise en droit public en 1978.

Premiere grande qualité : GRAND JOURNALISTE.

Dès l’année suivante en 1979  vous entrez  à la rédaction du journal de la Dépêche du Midi à Toulouse,  vous y resterez jusqu’en 2018. Soit une exceptionnelle carrière de plus de 50 ans.

Comme tout jeune débutant vous avez commencé  par les  faits divers, puis vous monterez en grade en rédigeant  les chroniques judiciaires vu vos diplômes  et vous deviendrez assez rapidement un journaliste  grand reporter pour les informations générales. Vous effectuerez d’importants reportages en France et  à l’étranger, avec  aussi de nombreux reportages régionaux qui vous font bien connaître  le Languedoc. En particulier vous couvrirez les trois procès de la catastrophe AZF à Toulouse. Enfin par la suite vous deviendrez un des grands éditorialistes de La Dépêche, vos éditoriaux  sont remarquables par vos analyses profondes et pertinentes avec d’importantes recherches sur de grands sujets locaux et nationaux, fruits d’ une recherche approfondie et  d’une profonde réflexion de sagesse et  de respect de nos grandes valeurs morales.

Nous lisons régulièrement avec intérêt vos grands éditoriaux en page 3 en alternance avec ceux de Philippe RIOUX.

Deuxième grande qualité : GRAND ECRIVAIN.

Nous l’avons dit vous avez une deuxième grande activité celle d’Ecrivain, d’Homme de lettres connu et reconnu, avec  déjà neuf livres importants dans votre catalogue, vous avez été publié par de grandes éditeurs  ERES, BABElIO, Editions du Sud , qui attestent de votre notoriété.

Vous avez débuté, atavisme obligé de votre père,  par des romans policiers, romans à succès en particulier  en 2004 l’inspecteur « FELIXREX »  puis en 2009 « LE LEGIONNAIRE VICTOR  ».

Vous vous   intéressez aussi au sport avec un livre « LES ENFANTS DE LA MELEE  » vous dites en effet que le sport dont le rugby, est une bonne  école de la vie.

Vous vous intéressez aussi aux enfants en écrivant « SALES GOSSES » en 2005 et  « ETRE COMPAGNON AUJOURD HUI » en 2013 et « LE CREPUSCULE DES BEBES » en 2014.

Aussi en tant qu’homme de lettres vous êtes Membre  de plusieurs associations littéraires dont « Livre et faire lire »« l’Académie des livres de Toulouse » et « l’Académie de Languedoc ».

Troisième grande qualité :  HISTORIEN ET GRAND PALEONTOLOGUE.

Vous avez une troisième grande activité. Vous êtes en effet un historien reconnu. Tout d’abord vous êtes passionné par  le régionalisme avec en  1989 un livre sur l’AVEYRON  puis un livre de contes de notre  région « MA MERE L’OURS ET AUTRES HISTOIRES DU PAYS D’OC » en 2019.
Mais vous êtes surtout un passionné de la paléontologie et en particulier d’histoire des dinosaures  pour lesquels vous avez participé à de nombreuses fouilles archéologiques. En effet notre région conserve dans ses couches géologiques de nombreux fossiles de ces différents et nombreux dinosaures disparus brutalement. Vous en connaissez toute la classification et vous avez participé à la création du musée des dinosaures à Espéraza dans l’Aude. Vous avez encore   écrit un roman sur ce sujet « LES DOIGTS DU DIABLE »  en 2012.

Cher Dominique Delpiroux nous voyons bien toutes les grandes qualités que vous avez déjà acquises. Aussi vous méritez très largement votre décoration de chevalier de l’Ordre des Palmes académiques.

Madame la présidente Michèle DOERFLINGER   va vous remettre maintenant votre médaille en présence de vos parrains précédemment désignés.  Merci de votre attention

Dr Jean-Francois Gourdou,
Secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc

Photo Max Assié


Message de M. Gérard ELBAZ

Mes Chers Amis,

Je suis heureux de me voir associé à cette cérémonie devant rendre hommage aux valeurs morales et professionnelles de notre ami Dominique DELPIROUX membre associé de notre Académie

A cette démarche, je tiens à associer notre grand ami commun, le Docteur Didier DESCOINS.

Cher Dominique, nous sommes fiers de te voir remettre dans un instant, après l’exposé de ta carrière, par notre Secrétaire Perpétuel de l’Académie, le Docteur Jean-François GOURDOU, les insignes de Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques par les soins de Mme Michèle DOERFLINGER, Présidente de l’AMOPA 31.

Cette fierté, répond à deux raisons majeures :

  • La première est de signaler ce soir à l’assistance que tu as bien voulu nous honorer de ta confiance en acceptant de surmonter tes principes de retenue à l’heure où notre société s’expose souvent à des tendances d’égo ou d’ambition.

Nous savons que cette modestie animée par ton sens du devoir pour l’intérêt général en donnant l’exemple de ton humanisme avec ta générosité, ton altruisme et ta vocation du partage pour le mieux vivre ensemble, est pour toi, tout un art de bien vivre !

  • La deuxième raison vise à rappeler que tu es reconnu comme un modèle d’intelligence et d’efficacité dans la magie des mots choisis pour écrire tes ouvrages et surtout pour sensibiliser les lecteurs de la Dépêche du Midi avec tes « éditoriaux à la une» pour la meilleure compréhension des événements à surmonter, sans oublier d’apaiser leur esprit avec tes brins d‘humour !…

Une telle élégance intellectuelle accompagnée de ta rigueur dans tes engagements est pour toi, une véritable vertu !

Avec ta famille, tes amis et ceux de notre Académie et tes collègues de la Dépêche du Midi, nous sommes heureux de partager la joie de te voir confirmé au grade de Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques !

Gérard ELBAZ
Ancien vice-président national de
L’Association des membres de l’ordre national du Mérite
Président d’honneur de le section 31 de l’ANMONM

Prix de la photographie Germaine CHAUMEL

Prix de la photographie Germaine CHAUMEL

décerné à

Michel VIALA

8 juin 2023 Salle des Illustres – Toulouse

Présenté par Bernard POUILHES (29ème fauteuil)

 

Michel VIALA, vous êtes un pur Languedocien pour être né à Toulouse. Il y a un peu plus de 60 ans dans une famille languedocienne depuis les générations.

Très jeune vous êtes intéressé  à la photographie où vous avez été initié par votre grand-mère et quand vous avez annoncé à vos parents que vous vouliez devenir photographe la réponse a été immédiate et sans appel : « passe ton bac d’abord »

Ce que vous fîtes et qui vous a permis d’intégrer une école de photographie.

Votre diplôme de photographe en  poche, vous avez été embauché par La  Dépêche du Midi ;

vous aviez alors 24 ans,

c’etait en 1983,

il y a plus de 40 ans,

et vous êtes toujours photographe de presse, toujours au service de La Dépêche du Midi.

Les fidèles lecteurs du quotidien régional peuvent aujourd’hui mettre enfin un visage sur votre nom qui figure au pied de vos photos publiées;

Vous avez bénéficié d’un parrain professionnel de renom en la personne de Félix NAPO lui-même, journaliste scientifique à La Dépêche et bien connu des vieux toulousains.

Votre champ d’action photographique s’exerce dans tous les domaines où vous appelle l’actualité, mais ce que vous préférez c’est le reportage sportif car dans ce domaine on ne triche pas,  dites vous, mais aussi les spectacles.

C’est vous qui « couvrez »  Jazz in Marciac depuis plus de 30 ans.

Le photographe professionnel de presse est toujours en éveil ; il doit être extrêmement réactif, et même, si possible,  anticiper l’évènement.

Il est très difficile dans une photo prise à 1/1000 ème  de seconde de raconter une histoire qui va toucher, intéresser,  émouvoir, ou interpeller le spectateur ; être sans cesse aux aguets, tout  voir, trier, déclencher son appareil au bon moment, tel est le lot quotidien du photographe de presse.

Vous vous plaisez à reconnaître que ce métier hyperactif vous a permis de faire des rencontres extraordinaires, avec des gens que vous n’auriez jamais connus, que le « prestige de l’appareil », peut être comme celui de l’uniforme, vous a ouvert bien des portes, le public étant toujours très friand de l’intérêt qu’on semble lui porter.

Vous aimez aussi ce côté de la nouveauté sans cesse renouvelée ; chez vous, pas de routine, chaque reportage est une nouvelle aventure ;

L’Académie du Languedoc tient à vous remercier pour l’ensemble de votre œuvre qui permet à chacun, chaque jour, de  cerner au plus près l’actualité;

Et je tiens à rappeler que vous avez reçu le prestigieux Prix de photographie décerné par l’AFP, le prix BEN DRIEN, qui récompense chaque année, la meilleure photographie politique.

Ce prix vous a été décerné pour une photo qui a fait le tour du monde où vous avez immortalisé en une seconde,  en 1998, à l’issue de la coupe du monde de football remportée par la France, le Président de la République, Jacques Chirac, embrassant le crâne dégarni de Fabien Barthès, symbole de la reconnaissance de toute une nation.

Ce prix vous a été remis à l’Élysée, par le président, Jacques Chirac lui-même.

Alors vous qui avez passé votre vie professionnelle dans l’ombre, à mettre en avant, à focaliser l’intérêt du lecteur sur les sujets que vous traitiez,   il est apparu nécessaire à l’Académie du Languedoc de vous décerner le Prix de Photographie Germaine Chaumel, pour qu’enfin, juste retour des choses, ce soir, ce soit vous qui soyez,  enfin,  en pleine lumière.

Prix de peinture Renée ASPE

Prix de peinture Renée ASPE

attribué à

Jean-Pierre CONDAT

présenté par François-Régis GASTOU ( 54ème fauteuil)
8 juin 2023 salle des Illustres – Toulouse

 

Monsieur l’Adjoint au Maire de Toulouse,
Monsieur le Secrétaire Perpétuel de l’Académie du Languedoc,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés,
Mesdames et Messieurs,

Monsieur,

Depuis de nombreuses années nous avons eu le plaisir de nous rencontrer dans des lieux publics réservés à des expositions ou parfois dans des endroits très privilégiés toujours voués à l’art. Je dois avouer que votre expression artistique m’a immédiatement attiré et m’a séduit par son originalité.

Le premier regard sur vos œuvres remonte en 1990 où vous présentiez quelques graphismes dans une belle salle d’exposition de la gare Matabiau à Toulouse. Déjà, votre personnalité très affirmée se faisait ressentir.

Ensuite, nous nous sommes croisés dans différentes expositions où j’ai pris un réel plaisir à vous rencontrer et d’échanger avec vous sur le thème de la peinture comme vous savez si bien en parler.

Quand on examine vos tableaux avec attention, consacrés pour la plupart aux thèmes aéronautiques, on s’étonne de leur composition et on ne devine pas la matière avec laquelle ils sont élaborés.

Toutes vos œuvres, souvent hyperréalistes, sont constituées de découpages et de collages, travaillés aux crayons de couleurs et d’estompes. L’originalité fait, qu’aucun pinceau, aucune trace de peinture à l’huile, à l’eau ou à l’acrylique ne viennent émailler votre réalisation. C’est extraordinaire avec quelle prévenance, quelle application vous arrivez à la perfection de votre création dans les moindres détails. Votre dernière exposition à Muret, en ce début de mois de juin,en présence de nombreux esthètes pilotes ou amoureux d’aviation, se réjouissant de contempler vos œuvres, a été un franc succès.

Mais revenons sur votre parcours. Vous êtes, Monsieur, un artiste peintre dit collagiste. C’est-à-dire un artiste peintre qui colle sur un support,une surface préalablement créée et préparée pour recevoir la composition qu’il a imaginée. Vous êtes un artiste hors du commun qui, depuis 1998, participe à de nombreuses expositions principalement, comme déjà précisé, sur le thème de l’aviation, de l’Air et de l’Espace. Vous comptez à ce jour plus de 300 expositions ou participations à des manifestations aéronautiques. Vous avez aussi réalisé plus de 30 expositions personnelles en France : Blagnac, Lèguevin, Muret, Toulouse, Paris, et à l’étranger, l’Amérique du Sud, La Paz en Bolivie, Montevideo en Uruguay et bien d’autres localités.

Vous avez honoré de nombreuses commandes pour plusieurs villes et certaines de vos œuvres sont entrées dans les musées français mais aussi au Texas, à St Louis du Sénégal, au Maroc à Rabat au Musée de l’Aéropostale et au Musée St Exupéry de Tarfaya, en Mauritanie mais aussi au Musée de l’Affiche de Toulouse.

C’est en 2004, que j’ai eu le plaisir de vous commander pour le Musée de l’Affiche que je dirigeais, l’affiche d’exposition sur l’Aviation dont le thème était « Ciel de Légende ».   

Vous avez parfaitement perçu, avec votre sens aigü de la perfection, l’annonce publicitaire appropriée pour cette exposition d’affiches anciennes. Pour l’anecdote, je me rappelle que lors de l’inauguration le commandant de bord, mon ami, Henri-Gilles FOURNIER, qui avait ramené le dernier Concorde à Toulouse, était enthousiasmé de voir encore son avion mythique décoller de la grande affiche extérieure 4m X 4m!….

Comme vous le dites : « Vous vous êtes principalement consacré aux thèmes aéronautiques et en particulier à celui de « l’Aéropostale ». Vous êtes vite devenu le partenaire privilégié de toutes les manifestations liées à l’aviation. Vous présentez votre travail du rallye aérien « Toulouse-St Louis du Sénégal » jusqu’au festival « Des Etoiles et des Ailes » à Toulouse-Blagnac en passant par les « Rencontres de l’Aéronautique et de l’Espace » de Gimont. Vous donnez des conférences et vous réalisez ainsi une activité culturelle et de mémoire pour les « Pionniers de la Ligne ».

Tout cela pour l’Amour du Beau et l’Amour de l’Art graphique … et bien-sûr de l’Aviation. Vous savez, Monsieur, nous faire rêver et nous inviter au voyage à travers vos œuvres colorées, lumineuses et séduisantes.

Aujourd’hui, l’Académie du Languedoc vous a choisi et distingué parmi de nombreux artistes peintres de notre Languedoc car votre œuvre picturale, que vous pratiquez depuis déjà plus de trois décennies, nous est apparue exceptionnelle, innovante et originale.

Ce soir, l’Académie du Languedoc a le plaisir de vous remettre le Prix de Peinture Renée ASPE, qui fut une remarquable artiste toulousaine, au graphisme précis et à la palette aux couleurs chatoyantes. Notre Académie du Languedoc vous adresse toutes ses félicitations pour votre travail et votre recherche artistique.

Vous êtes, Monsieur, un artiste de très grand talent et nous vous en félicitons.

Eloge de Jean-Pierre CONDAT pour la remise du Prix Renée ASPE –08 juin 2023

Salle des Illustres – Mairie de Toulouse