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Eloge de Raymond de Saint-Martin membre associé

ACADEMIE DU LANGUEDOC
SEANCE DE GALA HOTEL PALLADIA LE SAMEDI 11 MARS 2023

ELOGE DU DOCTEUR RAYMOND DE SAINT-MARTIN

POUR SON INSTALLATION MEMBRE ASSOCIE

par le Dr Jean-François GOURDOU Secrétaire perpétuel

 

  Chères consœurs, chers confrères, chers lauréats, chers amis de l’académie

Cher Raymond de Saint-Martin, cher ami de longue date

J’ai l’honneur et le plaisir de faire en ce jour votre éloge pour votre installation membre Associé de l’Académie du Languedoc.

En effet nous nous connaissons bien depuis nos études et nos carrières médicales.

Mais aussi surtout car vous avez déjà reçu en 2007 le prix Pinel de la recherche médicale de l’Académie du Languedoc lors d’une superbe séance au conseil départemental 31 en présence du Président Pierre Izard.

Vous êtes bien languedocien, condition numéro une pour être installé dans notre Académie. Vous êtes donc natif de Toulouse le 11. 11.1953 d’une dynastie de chirurgiens ophtalmologistes. Votre père fut mon collègue à la clinique Saint-Michel et même votre grand-père très réputé dont je fus client dans mon enfance dans sa clinique de la grande rue Saint-Michel.

Ensuite il faut de bonnes qualités socio-professionnelles nous allons voir que c’est bien le cas

VOUS AVEZ FAIT D’ EXCELLENTES ETUDES MEDICALES à la Faculté de Médecine de Toulouse en étant reçu en 1977 ce qui était  très difficile à l’époque à l’internat des Hôpitaux , ensuite vous avez été lauréat de la faculté pour votre thèse  en 1982 et ce qui été aussi très limité vous avez été nommé  chef de clinique à la faculté et chirurgien assistant des hôpitaux  en 1984 -1985 dans la spécialité d’ophtalmologie chirurgicale.

Vous avez alors de 1986 à 1999 été l’élève puis le collaborateur du célèbre docteur Amalric  ophtalmologue d’Albi .

Vous avez ensuite créé un Cabinet privé d’Ophtalmologie à Toulouse place Saint Aubin et rue d’Aubuisson , en  2002 vous avez crée «l’Institut santé Vision »  qui est un centre autonome de chirurgie rétractive et en 2003 la Clinique de chirurgie  esthétique Saint Aubin agrée en  2006 puis en 2012 par la DDASS.

Vous avez encore continué des activités d’enseignement et de recherche en organisant en 1991 le premier symposium de chirurgie réfractaire à Toulouse puis le deuxième en 2002 présidé par le célèbre professeur Barraquer de Barcelone.

Vous avez été pratiqué avec succès l’opération de la cataracte et vous avez  été le premier en 1991 à utiliser en midi Pyrénées  le  laser Excimer en chirurgie rétractive dans le traitement de la myopie de l’astigmatisme et de la myopie  puis en 1987 les implants dans la chambre antérieure pour la correction de la myopie et en 2001 les implants de la chambre postérieure  en silicone.

Vous avez été encore pionnier pour l’utilisation des lentilles bifocales intra oculaires dans le traitement de la presbytie et l’utilisation de la lumière ultraviolet pour le traitement du cross linking de la cornée.

Eloge Béatrice FERNANDO Prix GUIRAUD

Prix de sculpture Georges GUIRAUD attribué à
Béatrice FERNANDO

Présentation par Sylvie ABADIE membre associée
11 mars 2023 – Hôtel Palladia

Ton attrait pour l’art est né dès l’enfance. Tes professeurs remarquaient ton don pour le dessin. Après une scolarité normale tu t’es inscrite en histoire de l’art où tu as réussi ton DEUG et a pu ensuite te lancer dans la peinture.

La sculpture a été pour toi une révélation dont tu situes l’origine à une exposition dans une maison d’artistes.

La révélation à l’initiation au modelage s’est faite seule en reproduisant des bustes et des figurines. Bien sûr la pratique pendant 2 bonnes années a été utile avant de maitriser.

Tu as eu le souhait astucieux de vouloir être autonome en créant des pièces de toutes tailles sans devoir passer par un fondeur ou un mouleur et même subir les contraintes d’un four pour la cuisson des pièces.

Après un longue période de recherche, tu as  trouvé ce très beau mélange de gré, de lait de chaux et d’autres matériaux qui te permet de créer des sculptures dans toutes les tailles et surtout d’incorporer de nouvelles matières tel que le tissu le métal et le verre.

L’apprentissage de la soudure s’est fait aussi tout seul. Ainsi tu peux créer tes armatures et être complètement autonome.

Pendant plusieurs années tu as partagé l’atelier de M. Jean Louis LEMERCIER à Toulouse qui, lui, confectionnait des tables en béton.  C’est lui qui t’a inspiré.

Tu vis à Mourède, dans le Gers proche de VIC FEZENSAC et y installe ton atelier que tu ouvres au public.

En 2009 tu exposes à PEZENAS au salon International et tu remportes le 1er prix de sculpture. C’est là, que nous nous sommes rencontrées.

En 2010 tu reçois une récompense aux Arts Sciences et Lettre à Paris.

Tes expositions sont nombreuses, avec entre autres……….EXPOSITIONS

Tu décides ensuite en 2012 de donner accès plus largement à ton atelier au public en ouvrant les portes de ton village à d’autres artistes.

L’association AVOZ’ART est alors créée sous ta présidence. Après l’accord du Maire et de l’Abbé, l’Eglise devient l’écrin pour présenter les œuvres.

Les artistes locaux y sont vite rejoints par ceux du département voisins et la renommée de la manifestation dépasse largement les frontières hexagonales pour gagner l’Allemagne et l’Italie.

Remise du Prix de sculpture Georges GUIRAUD
à Béatrice FERNANDO par Joële REBERGA  34ème fauteuil

« Béatrice FERNANDO, vous êtes une artiste reconnue ;  l’éloge que vient de prononcer  Sylvie Abadie en atteste. 
Vous avez reçu, entre autres récompenses, le prix  « originalité de la matière » décerné à Paris par la Société académique ARTS – SCIENCES – LETTRES ; la scientifique que je suis ne peut que s’interroger sur la matière « mystérieuse» utilisée pour créer vos œuvres à l’identité si « singulière ».
Quelles sont les proportions gardées secrètes de sable, de grès, de céramique qui permettent  à vos personnages longilignes  de rester debout ?
Vos talents d’alchimistes vous mèneront-ils un jour à de la pierre philosophale? Le laiton présent sur certaines de vos œuvres sera-t-il un jour transmuté en or ?
Cet or, vous l’avez déjà entre les mains  et je vous souhaite de garder longtemps votre créativité.
Au nom de l’Académie du Languedoc, j’ai le plaisir de vous remettre le Prix  de sculpture Georges GUIRAUD .

Félicitations. »

Eloge ABADIE BASTIDE membre associée

Présentation de Sylvie ABADIE BASTIDE
en tant que membre associée de l’Académie du Languedoc
par Georges BENAYOUN 23ème fauteuil

Sylvie Abadie-Bastide, est une passionnée d’Arts plastiques depuis sa plus tendre enfance.

Nous la connaissons tous… depuis le 20 février 2020, date à laquelle elle recevait,  ici même, le Prix de Peinture Renée ASPE de notre Académie.

 Sylvie ABADIE-BASTIDE est Toulousaine de naissance.

 Après des études secondaires, elle va passer un concours administratif à Paris, et elle revient après 3 ans à Toulouse pour intégrer le Conseil Département de la Haute Garonne.

 Elle vit et peint à Pin-Balma, entourée de ses deux enfants, Céline et Florent et sous l’œil attentif et protecteur de son mari, mon confrère et ami le Docteur Robert ABADIE, membre Associé de notre Académie

Tout cela, Sylvie le fait dans le silence, dans la sincérité de son cœur et de son âme au sein des coteaux verdoyants qui entourent son atelier et la luminosité du ciel qui l’inonde presque quotidiennement. Ce sont là des éléments favorables qui contribuent à sa créativité.

L’atelier, c’est le lieu magique où naît l’inspiration de l’artiste

C’est, dit –elle, le laboratoire de mes expériences, le témoin de mes doutes et de mes créations.

C’est un endroit où se côtoient chiffons crayons pinceaux couleurs, d’où naissent les dessins, peintures, aquarelles, et sculptures

Quand j’entre dans l’atelier, j’oublie tout, je me sens apaisée, protégée, j’ai alors cette étrange sensation que rien ne peut arriver.

Peindre, écrire, méditer, c’est raconter, exprimer, capter le rapport secret qui existe entre les êtres et les choses.

Dans toutes vos œuvres, Sylvie, votre geste est élégant, léger et précis à la fois.
Les couleurs sont vivantes, lumineuses, plaisantes.

Pour dire deux mots sur son parcours, on rappellera qu’entre 1990 et 1992, elle intègre l’Ecole des Beaux-arts de Toulouse, et va bénéficier de l’enseignement de quelqu’un qui l’a profondément marquée ; il s’agit du professeur Daniel  SHINTONE, celui qu’on avait baptisé « L’artiste des femmes ».

L’univers artistique de Sylvie Abadie Bastide est touchant par sa beauté et sa grâce. Elle peint, avec une harmonie des formes et des couleurs. Ses créations sont à la fois figuratives, expressives et vous plongent dans un univers plein d’émotion et de mystère. Sa technique est raffinée, méticuleuse mais aussi libérée.Citons au hasard : Louisa, Anuska, Makeda, Ozalee, Lorenza, Charlyne ou Sophia

Cet univers artistique s’est élargi récemment avec la réalisation de totems, conçus pour être de véritables portes bonheurs.
Ces Totems peuvent être esthétiques mais aussi raconter une vie chargée de ses périodes émotionnelles et de passions.

Ses premières expositions commencent en 1995 dans les salons et Galeries de la région Toulousaine.

Elle obtient le premier prix du Public, en 2002 à l’Hôtel Dieu Saint Jacques avec les « Arts Saint Cyprien » ce qui l’encourage et la motive pour approfondir son travail.

En 2009, elle obtient le 1er Prix de peinture au Salon  International de PEZENAS qui atteste la reconnaissance de son talent artistique.

Par la suite, en 2010, son travail sera récompensé avec la Médaille d’argent de la Société Académique « Arts Sciences et Lettres » de Paris.

En 2013, elle intègre l’Atelier Toulousain de Martine COSTE qui lui donne l’opportunité d’approfondir sa technique pour la création des portraits.

A la même époque elle expose au Salon ARTOULOUSE à Diagora Labège  et obtient la Palme d’Or.

En 2018, Elle est primée au Salon des Arts de Balma avec le Prix du Public.

Ses expositions sont multiples principalement en France et aussi en Espagne avec entre autres : Le Salon Art 3 F Toulouse – Parc des Expositions de TOULOUSE –  Le  Salon les Art’Titudes à Flourens – Exposition ODYSSUD à Blagnac en 2018 – Le Salon de Colomiers – La Galerie des Carmes – La Galerie Artiempo – Des collections privées en Espagne (Dénia) – Une  Exposition à Hossegor (40) puis à PAU – au 111 des Arts de Toulouse – La Galerie de l’Echarpe à Toulouse – Exposition privée ALTIGONE à Saint Orens – ARAPL Grand Sud depuis 15 ans

Elle organise depuis 12 ans à PIN Balma des manifestations artistiques originales appelées « Les Arts Conjugués » dans des domaines aussi variés que la peinture, la sculpture et la photographie avec un accompagnement musical, littéraire ou d’expression corporelle.

Elle y obtient le Prix du public au Salon des Arts de Balma en 2018

Enfin, plus récemment, du fait de son goût  pour l’organisation d’évènements associé à sa bonne connaissance du milieu artistique Toulousain,  et aussi  à la suite de la rencontre avec un architecte d’intérieur, est née l’idée de créer une association ayant pour objectif de rapprocher « le Monde des Arts » et le « Monde de l’Entreprise ». 
C’est ainsi qu’en aout 2022 est créée   l’Association « Collection PRIV ‘ART » après avoir rallié à sa cause plusieurs entrepreneurs et artistes dans le bureau fondateur qu’elle préside

J’espère vous avoir convaincu, Mesdames et Messieurs les Académiciens, et vous comprenez pourquoi notre Académie du Languedoc a décidé d’intégrer Sylvie ABADIE BASTIDE comme Membre Associée en lui souhaitant de poursuivre une belle et brillante carrière…

 

Eloge Dominique RIEUX

Prix de musique Déodat de SEVERAC 2023
attribué  à Dominique RIEUX

Hôtel Palladia 11 mars 2023

présenté par Georges BENAYOUN 23ème fauteuil

Depuis 1987 Dominique RIEUX participe à de nombreuses formations Tuxedo Big band (Lead Trumpet) Big band 31, (soliste), Marlon Simon sextet de Philadelphie (soliste) à des formations jazz diverses en quartet, en quintet au côté de musiciens  renommés tel que : Pierre Boussaguet, Alvin Queen, Steve Lacy, Glenn Ferris, Louis  Martinez, Chico Hamilton, François Laudet, Sylvain Luc, Marlon Simon, mais également comme soliste dans une œuvre de Rolf Libermann pour orchestre symphonique et big  band, avec l’orchestre du Capitole, hommage à Stéphane Grappelli dirigé par Michel Plasson

En 1995, Dominique RIEUX se voit confier, par Pierre Andral, la direction du Big Band Educatif  de Muret dans lequel il enseigne l’improvisation, le phrasé collectif, la cohésion entre les différents pupitres, ainsi que le travail du soliste au travers des différents styles de jazz 

Plus de 300 musiciens sont passés dans les rangs de cette académie éducative, ces 30 dernières années. Un certain nombre sont devenus professionnels

Le Muret Big Band a enregistré au cours de cette période 4 albums dont le  dernier autour du répertoire de Mickael Bublé interprété par le chanteur Fabien Cicoletta récemment sélectionné dans la célèbre émission de variété ‘’The Voice’’ sur TF1.

Dominique RIEUX participe également à de nombreuses émissions de variétés télévisées  au sein du grand orchestre de René Coll : Fasila chanter, Tapis Rouge, Miss France, l’Eurovision, le Plus Grand Cabaret du Monde, les Années Bonheurs aux côtés de Patrick Sébastien, Michel Drucker, Arthur, Pascal Bruner, Sacha Distel, Eddy Mitchell, Serge  Lama, Henri Salvador, Gilbert Bécaud, Sting, Maria Carey, Claude Nougaro, Maurane …entre autres

En 1999 il va créer son propre orchestre, le Big band BRASS avec lequel il invite le tromboniste canadien Rob Mc Connell et réalise l’enregistrement de son premier album ‘’Live with the Boss’’ .

Dominique RIEUX dirige ensuite le Big band Brass sur scène dans de nombreux festivals, aux côtés de Nicole Croisille, Didier Lockwood, Natalie Dessay et le chanteur anglais Gead Mulheran avec lequel, en 2003, ils enregistrent leur deuxième album :“Hats off to Frank Sinatra”

En 2003, Dominique part en tournée aux États-Unis avec le Tuxedo big band de Paul Cheron et le clarinettiste américain Bob Wilber pour un tribute to Benny Goodman.

Au cours de cette année, Il intègre également en tant que musicien et soliste le grand orchestre de Paul Mauriat, avec lequel il parcourt le monde lors de nombreuses tournées au Japon, en Chine, en Corée du Sud et en Russie.

En 2004, le célèbre vigneron Gérard Bertrand se lance dans la création d’un festival de jazz dans son château l’Hospitalet au cœur du massif de la Clape.

Il confie la direction artistique de programmation à son ami Dominique Rieux avec lequel ils vont inviter plus de 80 artistes de renommée nationale et internationale à se produire dans ce magnifique endroit. Georges Benson, Diana Krall, Jamie Cullum Earth Wind and Fire, Michel Legrand, Michel Jonasz , Norah Jones, Maceo Parker, Ibrahim Malouf , Melody Gardot pour n’en citer que quelque uns .

Ce festival est devenu une véritable référence dans la région et affiche complet à chacune de ses éditions.

En 2005 Paul Mauriat confie la direction musicale de son orchestre à Jean-Jacques Justafré qui fait honneur à son écriture et qui continue à tourner à l’international sous le nom du GOJJJ (Grand Orchestre de Jean-Jacques Justafré).

Dominique Rieux intègre ce grand orchestre en tant que trompettiste et soliste.

Il participe à de nombreux enregistrements en studio tel que, la bande originale du film « Faubourg 36 », réalisé par Christophe Barratier sur une musique de Reinhardt Wagner, avec à l’affiche Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Kad Merad, Pierre Richard, Nora Arnezeder

Il accompagne depuis 20 ans maintenant avec le Big Band Brass, en tant que chef d’orchestre et trompettiste, le formidable humoriste crooner Michel Leeb dans un grand spectacle de swing et d’humour.

En 2010, il part en tournée 3 mois au Japon avec « The Broadway Musical Company » dans un prestigieux spectacle sur Broadway dirigé par Bernard Marchais aux côtés de chanteurs et chanteuses américaines commeTimothy Kasper et Jennifer Byrnes.

Avec le Groupe Black Chantilly et leur album « French Latin Jazz Project » aux côtés du batteur américain, Marlon Simons, ils remportent le 1 er Prix du FAJE (le Franco American Jazz exchange) qui récompense la meilleure création Jazz Franco américaine de l’année et dont le 1 er prix est une tournée de 3 semaines aux USA dans diverses  salles de concerts ou clubs de jazz

2017-2019 en tant que compositeur, trompettiste et chef d’orchestre Il se produit pendant 2 ans en tournée , dont 1 mois et demi au casino de Paris, avec le nouveau spectacle de Michel Leeb qui célèbre ces ‘’40 ans’’de carrière

2019 après une belle série de concerts en France et notamment au jazz club Lionel Hampton à Paris, il enregistre son sixième album “ Live in Pink City” avec l’extraordinaire Pianiste Gordon Goodwin de Los Angeles –l’album

En Janvier 2020, Jean Jacques Justafré confie la direction artistique du GOJJJ (Grand Orchestre de Jean Jacques JUSTAFRE) à Dominique Rieux qui réalise, malgré des conditions sanitaires très contraignantes liées au Covid 19, un enregistrement à distance avec les 40 musiciens du GOJJJ qui va illustrer son prochain spectacle sur la musique de film intitulé : Le GOJJJ fait son Cinéma. L’album sort en Septembre 2021

Le Big Band Brass, en Collaboration avec le saxophoniste David Cayrou, va sortir en Mai 2023 son  nouvel Album ‘’The Nola Sound’’ qui célèbre la Nouvel Orleans d’aujourd’hui

Enfin c’est avec une grande émotion que je rappellerai que Dominique RIEUX Chef d’orchestre et talentueux trompettiste s’est produit ici même, avec le Big Band Brass, à la demande de l’Association PSRI, alors présidée par Monsieur Jean – Claude NESTIRI, lors d’une soirée exceptionnelle organisée le 3 juin 2017 au profit des Maladies Chroniques

Et oui quand on est trompettiste il faut avoir du poumon mais aussi du cœur

Vous comprenez, Mesdames et Messieurs pourquoi l’Académie du Languedoc a voulu distinguer par son Prix de Musique un homme au parcours exceptionnel !

Merci l’artiste!

 

Vanessa DUC PUGET membre associée

Présentation de Vanessa DUC PUGET
Membre associée

Hôtel Palladia 11 mars 2023

Eloge par François-Régis GASTOU  54ème fauteuil

 

Monsieur le Secrétaire Perpétuel,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres Associés,
Mesdames et Messieurs,

Madame,

Vous connaissez depuis plusieurs années notre Académie du Languedoc et nous en sommes très flattés. Vous êtes née sous le signe du soleil un dimanche dans notre capitale régionale.

Vous avez fait toutes vos études dans la cité rose et vous avez obtenu une licence AES (Administration Economique et Sociale) mention gestion des entreprises à l’université de Toulouse Capitole. Depuis, vous n’avez jamais quitté cette magnifique ville où vous habitez toujours.

Sur le plan professionnel, comme vous l’énoncez, vous avez eu un parcours chaotique, j’ajouterai que votre parcours a été surtout très riche. Très jeune vous avez souhaité exercer votre métier dans la police nationale, malheureusement l’état de santé de votre maman vous a fait renoncer à votre ambition et vous avez pris la sage décision de démissionner. Vous créez alors votre entreprise de E-commerce honorée par plusieurs prix décernés à l’échelle régionale.

Vous créez ensuite une entreprise de multiservices et vous avez l’opportunité d’intégrer un syndic où vous occupez le poste de gestionnaire de copropriétés sur Toulouse et les alentours.

A ce jour, vous êtes devenue indépendante et vous gérez votre parc immobilier.

Vous avez également passé la certification Voltaire (Certification de référence en orthographe et en expression). Vous avez obtenu le niveau d’expert en lettres.

Très jeune vous avez intégré de nombreuses associations de bénévoles : Secours Populaire, Secours Catholique, la Croix Rouge et vous participez quelques temps à l’écoute des personnes en difficulté avec SOS Amitié.

Vous auriez pu être candidate au prix Ernest- Georges LANNES décerné par notre compagnie pour votre altruisme et votre dévouement à ceux qui souffrent ou à ceux qui sont dans le besoin.

Mais pour ce soir, nous devons vous présenter en qualité de membre associé de l’Académie du Languedoc et expliquer les raisons de votre souhait d’y adhérer et de devenir l’un de ses membres actifs.

Votre père était un grand médecin parisien qui a soigné les plus grands artistes et animateurs de radio et de télévision. Il connaissait bien Salvador DALI puisqu’il avait présenté sa thèse de doctorat sur « l’Œil de la folie et Dali ». Il fut reçu académicien au 31ème fauteuil de notre Compagnie le 11 février 1983 dans les salons de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse.

Malheureusement, votre père nous a quittés l’an passé et vous avez manifesté le souhait de prolonger son action qui grâce à votre engagement sur Toulouse a retenu toute l’attention de notre Compagnie qui a conservé le souvenir de ce compagnon généreux qu’était votre père le docteur Henry PUGET.

Vous avez les années devant vous et l’Académie se réjouit d’intégrer de jeunes compagnons aux idées nouvelles pour œuvrer sur notre Languedoc.

Nous espérons que vous serez dans l’esprit de votre père et nous vous invitons à suivre son exemple. Soyez donc la bienvenue, vous faites partie désormais de la grande famille des membres associés et par là même vous devenez la benjamine de l’Académie du Languedoc.

François-Régis GASTOU     
Séance solennelle Hôtel PALLADIA
Samedi 11 mars 2023

Hervé CADEAC prix Daniel SORANO

Prix Daniel SORANO 2023 attribué  à Hervé CADEAC

Hôtel Palladia 11 mars 2023

présenté par Michel CARRIER 33ème fauteuil

Monsieur le Secrétaire perpétuel,
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les académiciens et membres associés,
Chers amis,

Théâtre ! Que représente ce mot pour la jeunesse actuelle ? Très souvent une vision réductrice et péjorative  de textes et de jeu qu’ils considèrent ne plus être en phase avec leurs imaginaire collectif.

Plus particulièrement dans les établissements de formations professionnelles mais pas que, les enseignements trop souvent académiques ont tendance à enfermer les élèves dans des représentations qui leur interdisent toute nouvelle approche culturelle.

Afin de palier à la  vision souvent réductrice de l’enseignement artistique, la mise en place de l’éducation artistique et culturelle apporte aux élèves une nouvelle approche qui repose sur la rencontre avec les artistes, la pratique individuelle et collective et l’appropriation des connaissances.

C’est pour accompagner les enseignants de l’académie de Toulouse dans ce domaine qu’Hervé CADEAC est chargé de mission Théâtre auprès de la Délégation Académique à l’enseignement Artistique et Culturel.

Il faut dire qu’Hervé CADEAC, au départ professeur de français et histoire et géographie en lycée professionnel mais passionné de théâtre, a complété sa formation universitaire par plusieurs unités de valeur théâtre, en particulier avec René GOUZENNE comédien, metteur en scène et directeur de théâtre, fondateur de la Cave Poésie à Toulouse, puis Michel MATHIEU comédien, scénographe et metteur en scène, fondateur du Théâtre de l’Acte bien connu lui aussi à Toulouse. Hervé CADEAC obtient en 2002 la certification théâtre au sein de l’éducation nationale.

Mais Hervé CADEAC n’avait pas attendu 2002 pour se consacrer bénévolement au théâtre avec ses élèves.

Dès 1982 il crée un club théâtre au lycée Marie-Curie de Tarbes. Dans les années 1984-1986 il est comédien amateur au théâtre du Matin à Tarbes et suit des stages de théâtre amateur au théâtre du Pavé avec le metteur en scène et directeur du théâtre, Paul BERGER.

Sa formation théâtrale se poursuivra en 2010-2011 avec Nicole GARETTA et « Le groupe « En/vers théâtre » puis en 2013-2014 au « Grenier théâtre » à Toulouse avec Grégory BOURUT.

Au delà de son dévouement pour l’action éducative du théâtre dans l’enseignement, à partir de 2013, il orientera son bénévolat vers une région chère à notre cœur de Languedocien : le Lauragais.

2013 : En partenariat avec la compagnie « AGIT Théâtre » qui soutient la création et la diffusion populaire d’un théâtre d’auteur et défend un répertoire littéraire majoritairement contemporain, il crée le festival théâtre amateur de Saint-Félix Lauragais.

Après cinq années passées dans la cour du château de Saint-Félix Lauragais, le festival se déplace et prend un nouveau nom : il devient « Théâtre en Lauragais ». Il se produit alors dans de nouveaux lieux : le « Ciné-Get » à Revel et la salle des fêtes « La Jalabertie » à Saint-Félix-Lauragais.

En 2018 l’organisation du festival « Théâtre en Lauragais » sera reprise par la compagnie « Je2Scène » et notre chère culture occitane sera de la fête car la compagnie « Flors dé Platanièr » donnera, sous-titré en français, son spectacle en occitan « Un Óme dins la nuèit ».

De 2014 à 2020, Hérvé CADEAC organise à Saint-Félix Lauragais et à Revel des animations théâtre pour enfant et pour adulte. Il s’agit alors d’accompagner la pratique de théâtre amateur, de transmettre la passion du théâtre, d’initier les plus jeunes à la pratique théâtrale, de participer à la vie culturelle et de faire connaître le patrimoine culturel du territoire.

De 2017 à ce jour, au château de Saint-Félix-Lauragais, il organise toujours des stages de théâtre pour adultes avec des comédiens professionnels ayant pour objectif de faire découvrir le répertoire contemporain. François Fehner, Christine de Villepoix, Romain Picquart, et bien d’autres sont venus animer ces stages.

Lui même participe à de nombreux stages professionnels avec des comédiens ou des metteurs en scène réputés parmi lesquels Stéphane Jaubertie, Nathalie Fillion, Kevin Keiss, et bien d’autres……Christian Esnay, Robin Renucci, Simon Grangeat, Sylvain Levey, Clémence Labathut, Stanislas Roquette.

 

Mais dans la vie d’Hervé une date est très importante : en 2014 il crée la compagnie « Je2Scène », née de l’envie de comédiens amateurs, ayant chacun des parcours différents (Grenier Théâtre, Théâtre du Pavé, Envers Théâtre, Théâtre Jules Julien, etc.), de se retrouver sous l’égide de la passion du jeu théâtral.

Cette équipe, composée de six membres  permanents, s’engage pleinement dans la création de spectacles. En fonction de la distribution et des choix dramaturgiques, la compagnie peut accueillir des personnes qui le souhaiteraient.

La compagnie « Je2Scène » a déjà joué :

en 2015-2016 :  Hommage à Jacqueline Maillan avec des scènes de « La cuisse du Steward » de Jean-Michel Ribes, « Madame Sans-Gêne » de Victorien Sardou, et « Coup de soleil » de Marcel Mithois.

en 2016-2017 : Femmes des Lumières, construit avec la complicité de trois musiciens et sur des textes de Balzac, Beaumarchais, Choderlos de Laclos, Diderot, Dumas, Marivaux, Molière, Montesquieu, Olympe de Gouges, Voltaire. Avec ce projet la compagnie a voulu  célébrer les hommes et les femmes du Siècle des Lumières qui ont mené un combat contre toutes les formes d’injustice, surtout les injustices faites aux femmes. Le passé n’interrogerait-il pas le présent ?

2017-2018 : La Baby-Sitter de René de OBALDIA (mise en scène de François Fehner), spectacle qui a été joué en 2021 aux festivals de Verfeil et de Castanet.

En 2022, la troupe a présenté au théâtre de la Violette à Toulouse Il était une fois un petit pays… d’après « Discours à la nation » d’Asciano Celestini, un auteur italien.

Voilà déjà une vie théâtrale bien remplie pour Hervé CADEAC mais ses compétences reconnues l’ont conduit à être le référant théâtre du jury du concours « Les Arts littéraires » et je peux d’ores et déjà annoncer qu’à l’occasion de la cérémonie de remise des Prix, le 25 mars à Sant Orens, sa compagnie « Je2Scène » jouera devant les lauréats et leurs invités « La Baby Sitter ».

Hervé CADEAC, vous avez fait vôtre cette phrase de Frederico Garcia Lorca : « Le théâtre c’est la poésie qui sort du livre pour descendre dans la rue ». Pour cet engagement, pour ce bénévolat, pour la culture théâtrale, l’Académie du Languedoc a décidé de vous remettre son prix de théâtre Daniel SORANO.

Eloge Alain MULLER prix Renée ASPE

Académie du Languedoc
Soirée de Gala du samedi 11 mars2023 à l’hôtel Palladia  
Eloge de monsieur Alain MULLER artiste peintre
pour le prix Renée ASPR 2023

                    par le docteur Jean-Francois GURDOU secrétaire perpétuel 1er fauteuil

Chères consœurs, chers confrères, chers lauréats, chers amis
de l’académie du Languedoc
 Cher monsieur Alain MULLER

L’Académie du Languedoc a l’honneur et le plaisir de vous remettre ce soir son prix de peinture Renée ASPE  2023,  car vos talents de peintre ont été retenus  par notre jury pour recevoir notre prix annuel.

En effet J’avais fait votre connaissance il y a 3 ans lors d’un salon de ART3 F au Meet de Toulouse et j’avais eu  « un coup de cœur visuel » pour vos peintures sur Toulouse, aussi  je vous avais acheté un tableau représentant l’Hôtel Dieu de Toulouse où j’ai longtemps travaillé comme chirurgien. Ensuite  je suis  venu visiter votre atelier alors  à plaisance du Touch,  j’ai aussi rencontré votre charmante  épouse Marie et ses magnifiques poteries et sculptures. Vous avez 2 enfants Bruno et Nina.

J’ai donc l’honneur de vous présenter.

Vous êtes bien languedocien depuis votre adolescence, bien que né à Sétif en Algérie le 14 novembre 1958 où votre père était militaire, puis vous êtes rentré en France en 1962 au fil des garnisons de votre père, celui-ci étant d’origine Lorraine vu votre nom.

Dès votre naissance vous avez été artiste tenant le biberon d’une main et un crayon de l’autre, selon l’anecdote de vos parents. Vous avez donc fait des études artistiques à l’école des Beaux-Arts de Toulouse en architecture puis en peinture, en ayant eu comme professeur le célèbre Remy Pyranne ancien lauréat de notre Académie.

Au début vous avez débuté par des activités lucratives de dessinateur en architecture, d’illustrateur de revues et de livres, de dessins humoristiques et de bandes dessinés puis vous êtes devenu définitivement artiste peintre.

Vous avez au début utilisé la peinture acrylique et ensuite toujours la vraie peinture à l’huile sur toile, avec la technique particulière dite au couteau, sur des toiles de moyen et grands formats.  Vous avez encore une technique particulière, vous prenez de nombreuses photographies souvent en hauteur   d’une terrasse ou d’une fenêtre d’un immeuble et de retour dans votre atelier vous retravaillez le sujet avec la perspective de l’architecte de vos études.  Votre style est contemporain, figuratif avec des vues et des scènes d’aujourd’hui hui associant des personnes à des paysages d’extérieur et de villes, en particulier et surtout de Toulouse, mais aussi de Bretagne où vous séjournez souvent l’été. Vos tableaux sont très colorés dans des teintes chaudes jaunes orangés, en particulier pour ceux de Toulouse, donnant à votre peinture un rayonnement solaire captivant, agréable et optimiste.

Lors de vos nombreuses expositions en Bretagne à La Galerie Elder à Quimper et dans la région Toulousaine vous avez reçu de nombreux prix dans plusieurs salons de peinture à Muret, Plaisance du Touch, Colomiers, l’Union et Toulouse au salon des artistes méridionaux, aussi ce soir vous en recevez encore un de plus, celui du prix Renée Aspe 2023 de l’Académie du Languedoc.

Félicitations, Recevez votre diplôme de prix, Applaudissons le nouveau lauréat de peinture.

Annie TCHAM prix Henri MARTIN

Présentation de Annie TCHAM
Prix de peinture Henri MARTIN de l’Académie du Languedoc

Présenté par Danielle MORA 10ème fauteuil
(11 mars 2023) 

Monsieur le Secrétaire  Perpétuel
Mesdames et Messieurs les Académiciens
Mesdames et Messieurs

J’ai le plaisir de vous présenter Annie Tcham, peintre, native de Toulouse qui a toujours eu l’amour du dessin et de la peinture. Très jeune, elle souhaite se destiner à ces passions mais ses parents ne l’entendent pas de cette oreille, aussi, se dirige-t-elle vers une formation notariale.

Dès sa retraite, elle revient à ses amours et commence à prendre des cours de dessin. Son apprentissage se fera à l’atelier Artgos à Saint Orens puis elle s’inscrit aux Beaux-Arts de Toulouse.Elle suivra, aussi,  des  cours au Centre Culturel de Toulouse.

Annie Tcham est inspirée par le corps humain : leurs attitudes, leurs formes douces en général. Ses croquis vont être la base de ses œuvres. Elle utilise différents supports qui lui permette, avec la peinture de mettre en valeur les lignes douces des silhouettes féminines.

Elle utilise les techniques mixtes (fusain-acrylique-huile-pastel ou collage) et peut ainsi donner libre cours à sa créativité

Même si son sujet de prédilection est le corps féminin elle sait s’en éloigner et s’exprimer dans des « marines » où l’on retrouve la douceur des gestes dans les courbes rondes des coques de bateaux.

Ses tableaux joyeux et colorés sont appréciés. Elle aime les ocres, les tons chauds et les camaïeux.

Différentes expositions lui ont permis d’obtenir de nombreux prix

Sa première récompense sera la Médaille de la ville de Saint Jean en 1996. Puis, à partir de l’an 2000, elle est primée chaque année à Toulouse et aussi dans de nombreuses villes de la région, je vous en  citer quelques-uns :

-en 2000 Prix du Conseil Général de la Haute Garonne à Saint Jean

-en 2003 prix de la ville d’Argeles/s/mer au château Valmy

          Prix Frantour à Carcassonne

Prix d’art Contemporain ARTS et LETTRES DE France à Toulouse

-en 2006 Prix d’art graphique à Colomiers

-en 2007 Prix de l’Artisan Pastellier au Moulin Albigeois à Albi

-en 2013 Palme d’Or de la peinture figurative au concours-exposition ART de Toulouse

Nous lui décernons, aujourd’hui le Prix Henri Martin

Annie Tcham nous a fait la joie de sélectionner 3 tableaux que vous pouvez admirer

Laurent MACE prix Pierre GOUDOULI

Présentation de Laurent MACE
Prix Pierre GOUDOULI de l’Académie du Languedoc

pour son livre « Petite histoire des Troubadours »

Présentation par Louis GALTIE 17ème fauteuil
(11 mars 2023) 

Mesdames, Messieurs, Chers amis, Monsieur le Professeur Laurent Macé,

     Nous sommes de nombreux enseignants qui avons quitté nos provinces méridionales pour « monter » exercer au nord de la Loire.  Cette frontière devenue mythique nous l’avons franchie 2 fois avec mon épouse et l’accueil que nous y avons reçu, auprès de Bernard de Clairvaux puis plus tard du Côté de chez Swann, a été formidable au-delà de toutes nos attentes. Vous avez accompli le chemin inverse ; de Lisieux, capitale des bocages du Pays d’Auge où vous êtes né, vous avez laissé les trouvères et les trouveresses pour « descendre » au pays des troubadours.

Après une hypokhâgne, l’agrégation d’Histoire en 1991, vous soutenez une thèse de doctorat « Les Comtes de Toulouse et leur entourage (1112,1229) sous la direction de Pierre Bonnassie. Ensuite, en 1998, vous devenez naturellement maître de conférences puis Professeur d’Histoire médiévale à l’Université Jean Jaurès. Vous êtes actuellement le spécialiste reconnu des Comtes de Toulouse et de façon plus élargie spécialiste de l’Héraldique et des Sceaux.

Il m’est impossible, dans le temps imparti, de citer toutes vos publications et toutes vos distinctions tant elles sont nombreuses et remarquables. Cependant je ne peux omettre votre qualité de membre de l’éminente Société Archéologique du Midi de la France.

   En ce début 2023 vous nous offrez une Petite histoire des Troubadours parue aux éditions CAIRN dans la collection « Petite Histoire «  dirigée par Jean François Soulet.

     Tous ici nous avons gravi une fois ou l’autre le grand escalier du Capitole, et nous nous sommes demandé ce que représentait la grande fresque de Jean Paul Laurens qui le domine. Une fête, des fleurs, une estrade ??? C’est le rappel  des  Sept Docteurs du Gai Savoir qui  ont établi à Toulouse les Jeux Floraux et  qui, le 3 mai 1324, attribuent leur grand prix, la Violette d’or, à Arnaud Vidal troubadour de Castelnaudary  premier de leurs lauréats. Cela fait alors 2 siècles que s’est développé en langue romane d’oc l’art du « trouvar » écrit et chanté.

     A Toulouse on est à moitié gascon, il suffit de passer le pont …Et on se laisserait aller à penser qu’on en sait beaucoup sur les troubadours, voire même qu’on en connait tout. Votre ouvrage est là pour nous faire approfondir la question. C’est un travail universitaire, une somme drue et très riche de personnages et d’aventures. Cependant le choix d’un format manuel, d’un récit très structuré, d’un glossaire bienvenu et même plusieurs propositions de sites « troubadouriens », en offrent une lecture féconde et prenante.

     Je vais laisser à chacun le plaisir de se régaler pendant la découverte de votre ouvrage. Je vais seulement, à titre de lecteur séduit et ébloui, vous dire quelques-unes de mes redécouvertes. Ces personnages de légende vous les tirez de leurs enluminures, de leurs tapisseries ; vous les montrez courant les châteaux, les pèlerinages, les champs de batailles.

     Deux grandes figures princières s’imposent dans ce monde puissant de la haute aristocratie et du haut clergé en ce temps ponctué par les Croisades de Terre Sainte, la Croisade des Albigeois : Guillaume IX duc d’Aquitaine et lui-même troubadour ainsi que la célèbre Aliénor véritable égérie de ces brillantes époques. Avec eux quelques noms Bernart de Ventadour, Chrétien de Troyes, le terrible Bertran de Born (cité dans l’Enfer de Dante) ; ils peaufinent tous un grand art. Arnaut Daniel peut écrire : « Sur cet air plaisant et léger, je mets des vers et je les rabote et les aplanis. Pour qu’ils soient bien ajustés, il ne me reste plus qu’à les passer à la lime. L’Amour, d’une main empressée, vient polir et dorer mon chant.. ; »  

Par ailleurs ce roman courtois qui se maintient au niveau intellectuel de ces hauts personnages est-il aussi « décharné » qu’on ne l’imaginerait ? N’y a-t-il que des virelais ?? Non pas !! il y a aussi de la ritournelle, de la bagatelle, et souvent de la gaillardise ; Ce sont surtout, dans ce dernier cas, les Jongleurs, forme plus populo des troubadours qui se laissent aller.

Un mot si vous le permettez d’un prénom à la mode dans ce lointain Moyen Age : Uc (apparenté à Hugues). C’était celui de Uc de Saint Circ né à Thégra près de Rocamadour. Il fut talentueux, partit en Italie, écrivit un dictionnaire de langue d’Oc. Monsieur le professeur Bonnassie, aujourd’hui disparu était du coin, né à Rignac en haut Quercy.

Finalement c’est la grande Peste qui mettra fin à cette Odyssée de plusieurs siècles extrêmement éclairés, très éloignés de l’image qui perdure de ces temps dits obscurs. Elle ne les éteindra pas totalement et l’esprit des troubadours suscitera de nombreux héritiers.

 Avec votre indulgence j’en citerai 3 :

–Pierre Godolin ou plutôt Peyre Goudouli (1580-1649) figure chère à tous les toulousains et « inratable » pour les touristes photographes ; Il a composé le fameux « Ramelet Moundi », ce bouquet pour la dynastie de nos comtes Raymonds. Cher Monsieur Macé vous en devenez le filleul aujourd’hui.

–Nadau qui a créé un mouvement nouveau pour la langue d’oc et dont la chanson l’Encantada est toute imprégnée d’amour courtois.

–Gaston Phebus comte de Foix (1331-1391) qui nous a légué notre hymne intime Se Canto qui, à l’encontre de bien d’autres, ne déroge pas à l’Amour.

Merci encore pour votre ouvrage qui est donc une mine et une référence. Toutes mes félicitations.  « Petite histoire des Troubadours » est publié aux éditions CAIRN dans la collection « Petite Histoire.

Carles DIAZ, Prix de poésie Bernard BLANCOTTE

Présentation de Carles DIAZ 
Prix de poésie Bernard BLANCOTTE de l’Académie du Languedoc

pour son recueil de poésie « POLYPHONIE LANDAISE »

Présentation par Maryse CARRIER 52ème fauteuil
(11 mars 2023) 

 Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres associés, Mesdames et Messieurs, chers amis…

            – Première surprise : les Editions Gallimard ont adressé un jour à l’Académie du Languedoc le recueil de poésie de Carles Diaz, intitulé « Polyphonie landaise », pour nous faire découvrir à la fois une œuvre et un poète d’exception, un poète franco-chilien d’expression française, né le 23 septembre 1978 à Providencia, située dans la banlieue Est de Santiago du Chili.

            – Deuxième surprise : Après de brillantes études au Chili il obtiendra le titre de docteur en histoire de l’art à l’université… de Bordeaux. Puis renonçant à l’enseignement, il occupe depuis 2018 la fonction d’attaché parlementaire, chargé des dossiers liés à l’éducation, à la culture, au patrimoine ainsi qu’à la vie associative et au sport. Vaste programme !

         D’autre part Carles Diaz très attaché à la culture occitane, est un membre actif de « l’Ostau occitan », et a même publié en 2019 un ouvrage bilingue Français/Oc, intitulé « Sus la talvera », plusieurs fois récompensé, car notre poète et historien de l’art est très investi dans le domaine de la protection patrimoniale des langues et de leur promotion.

         – Carles Diaz, vous résidez actuellement à Bordeaux dans le département de la Gironde, limitrophe du département des Landes, dont la géographie est très éloignée de celle de votre Chili natal !

         Et voici que ce « somptueux paysage » des Landes de Gascogne (comme vous le désignez) va exercer sur vous une irrépressible fascination que vous allez transcrire dans cet étonnant diptyque, intitulé « Paratge » complété par  « Polyphonie landaise », aux textes magnifiés par une langue choisie, mais complexe  car riche en symboles et métaphores !                                                                                   

Commençons par « Polyphonie landaise », composée de 26 textes rédigés dans une prose lyrique et sobre. Convaincu de l’existence de « multiples réalités supérieures et d’une langue de haute portée reliée à l’insaisissable qui donne les clés du monde », vous avez éprouvé « l’envie de passer de l’autre côté du miroir » pour définir tous les éléments : les forêts de pins (avant le désastre de 2022), leur parfum, le vent, le sable, la végétation, les sources, la dune, les pierres, du feu visible ou invisible…. »  Car ce sont bien tous ces éléments perceptibles et imagés qui caractérisent ce paysage, cette réalité, ce terroir des Landes, en sorte que, défiant le temps, « la beauté insigne des éléments s’arrache à l’oubli ».

         Dès le premier texte, le poète nous prévient en ces termes : « La tempête qui se prépare répandra le souvenir des cendres dispersées sur ces terres… »

        Le thème le plus récurrent étant celui de la lande (comment pourrait-il en être autrement ?), Carles Diaz, chantant le paysage qui échappe à toute temporalité,  nous la présente comme « Eternellement… pareille à elle-même »… « Elle s’enfuit, s’efface et revient embrasser un pays dépecé par la lumière ».

      Précisons que la lumière avec ses variations est omniprésente dans votre recueil : « Comme un mirage errant sur l’abreuvoir, reflétons la carrière du soleil qui darde ses flèches sur l’épi ! Perdons-nous pour ensuite aller à sa rencontre, l’accueillir et célébrer son lumineux retour ».

        Mais « dans le piège de la lumière », c’est aussi « le silence (quasi sacré pour vous)  qui est en embuscade », avec « le souvenir des ravines asséchées… des mélopées abandonnées et des mots inaudibles que je voudrais libérer de la poussière pour les accorder à la clarté indomptée de l’aube », dites-vous.

        Car le rapport au paysage n’est-il pas conditionné par le silence, l’observation, la concentration, sachant qu’il ne s’agit pas d’une contemplation passive, mais plutôt holistique, et que « la prétendue monotonie du paysage est fausse et obsolète ».

D’autre part la réalité des Landes, réservoir dynamique d’une mémoire, s’est forgée sur différentes strates, historiques, culturelles :

         Tantôt c’est une muleta qui doit triompher : «  Le taureau meurt fier comme le soldat à la poitrine offerte, fauché sur un champ de trèfles ; il meurt terrassé par l’ange aux brocarts de soie, fidèle au nom de ce dieu créé par lui-même à partir de la roche ».

       Tantôt le poète « …cherchant la beauté des grands espaces… dans les champs… » nous dit : « Ces croix de station au bord des chemins rappellent le souvenir d’un mystère errant… je vois un cortège de bannières à l’étoffe ancienne… et les souvenirs d’une beauté nouvelle viennent se confondre avec les écheveaux du temps volé. Elles sont portées par des jeunes gens recueillis, ralliés par l’amour de l’homme et l’entente avec l’invisible ».

Ainsi la réalité des Landes, combattant l’inachevé et la disparition, acquiert une puissance susceptible d’être universelle, voire universalisée.

   – Dans son prolongement, le deuxième volet de ce diptyque s’intitule « Paratge », vocable intraduisible de l’ancien occitan, que l’on retrouve  dans  la « Chanson de la Croisade contre les Albigeois ». Or les 35 poèmes en vers libres de « Paratge » abordent la question de la recherche d’une « noblesse d’âme », si chère aux troubadours occitans, qui ont célébré l’amour, l’honneur, la droiture mais également le  respect  de la personne humaine dans toute sa dimension.

          Ce respect quasi-sacré était d’ailleurs présent lui aussi dans l’autre partie, « Polyphonie », avec l’évocation du roi des Landes, le  pin, qui vous inspire même  de la compassion car avec : « Une entaille au flanc, les larmes de résine filent le long de son tronc ». Mais cet arbre, c’est aussi cette « feuille sur laquelle vous écrivez », or cette feuille ne vient-elle pas de l’agonie d’un de ces arbres ? »

En fait un subtil va et vient s’établit entre les 2 parties de ce diptyque, sans oublier que votre recueil fait fi de la temporalité.

            – Je terminerai en rappelant le titre « Polyphonie », qui en littérature désigne une technique narrative dans laquelle l’auteur superpose plusieurs thèmes qui se font écho selon des règles contrapuntiques. Or le maître du contrepoint en musique Jean-Sébastien Bach n’a-t-il pas repris une technique développée dès le Moyen Âge, qui a  vu fleurir toute une culture où poésie et musique étaient intimement liées pour constituer un art unique ? C‘est ainsi que le diptyque « Polyphonie landaise »/ « Paratge », (ce dernier faisant référence aux troubadours) mérite amplement le qualificatif d’art total.

           Je précise que dans ce recueil comme dans tous les autres, Carles Diaz nous invite à observer la réalité autrement, réaffirmant sans cesse des valeurs inaliénables, intemporelles, humanistes, si chères aux troubadours ; et j’ajouterai que notre poète est surtout animé de la profonde conviction que le poème est le moyen suprême non seulement d’observation du monde mais qu’il a aussi la noble vocation de le transformer dans « Un fracas de race rude/qui creuse dans le noir/pour en extraire la lumière », et aussi « pour entrer vivant dans la mort ».

                         

  Monsieur Carles Diaz, au nom de l‘Académie du Languedoc, je suis heureuse de vous offrir le prix Bernard Blancotte, écrivain et poète de Revel, président cofondateur de l’Académie du Languedoc durant l’année universitaire 1964-1965.

 

Réponse de M. Carles DIAZ

Toulouse, le 11 mars 2023

Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de l’Académie des arts, lettres et sciences de Languedoc,

Toute création artistique est un exercice en miroir, une émanation de la vie. Je conçois l’écriture comme un médium, comme une transparence et dans cette transparence la parole est à la fois un lieu, une force et une promesse. Quand la poésie refuse d’être un ornement et s’adresse à quelqu’un, dépouillée du bavardage, de la complaisance et de la vanité, elle est tout à fait multiple, intemporelle et capable d’éveiller une volonté, de renverser le réel, de convoquer la nature sensible de l’humain et son devenir, de parler au présent et susciter un lien possible.

La profondeur de la parole est un défi, une mise à l’épreuve permanente, car il s’agit d’une condition. Elle demande à l’écrivain de saisir et d’affronter la réalité avec sa part de lumière et de ténèbres ; de vivre dans le monde, avec le monde, de concilier réflexion et sensibilité, imagination et travail. Écrire demande de vivre au bord d’un abîme, d’avoir une constellation dans le cœur, une source d’eau vive dans l’esprit et une brûlure d’amour dans la chair.

Parce que quand on écrit, on le fait avec la foi du naufragé sous la tempête, avec l’ardeur d’un visionnaire, avec le courage d’un héros face à l’épreuve, avec la force de l’agriculteur labourant le champ avec son attelage, avec la persévérance d’un vigneron qui prend soins de sa vigne, avec la patience d’un boulanger dans son fournil et avec la minutie d’un tailleur de pierres.

Je veux dire par là que le fait poétique va de pair avec le souffle de l’esprit où qu’il se trouve ; qu’un poème se doit d’être un horizon renouvelé, un morceau de bravoure et un idéal en perpétuel mouvement. Telle est mon ambition et la quête permanente qui anime mon travail.

Je suis reconnaissant d’être ici ce soir, avec vous, et voudrais vous remercier de cette distinction que vous avez bien voulu m’attribuer.
Je me sens honoré. Je tiens à vous le dire sincèrement :  le Languedoc résonne dans ma tête comme une épopée lointaine, comme une patrie qui, plus qu’un imaginaire ou un découpage territorial, est un Esprit et un idéal. Rien qu’en écoutant sa langue et en regardant ses fortifications, j’y ressens l’héritage de la culture cathare, de la civilisation occitane et ses valeurs universelles, ses principes et aspirations irréductibles dont le Paratge est la formulation la plus nette. Ce Paratge du XIIe siècle qui n’a d’égal que la symbolique qu’il représente. Il concerne encore et toujours notre destinée d’humains. Le Paratge doit être notre étendard pour l’égalité entre les êtres humains et guider l’engagement essentiel qu’il faut pour donner dignité et sens à la vie.
Carles DIAZ
 
Le recueil de Carles DIAZ « POLYPHONIE LANDAISE » est édité par les éditions Gallimard dans la collection nrf.