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Installation du Dr MONSARRAT

Eloge du Dr Michel Monsarrat installé au 56ème fauteuil

le 28 Novembre 2023 lors de la séance au Sénat

Par Henri COUSSE (9ème fauteuil) Président de l’Académie du Languedoc

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Docteur Michel Monsarrat, vous n’êtes pas un inconnu, lauréat d’un prix de peinture, salle des Illustres en 2019.

Vous êtes Membre associé. Notre Académie honore les languedociens, vous êtes un vrai languedocien né à Castres en 1948, ayant effectué vos études secondaires au Lycée Jean Jaurès de Castres, (comme Pierre Fabre ou Jacques Limouzy), puis les études de Médecine à Toulouse, interne en 1972, vous soutenez votre thèse en 1977 et serez lauréat de l’Université médaille d’or en 1978.Après double spécialisation en chirurgie générale, puis en chirurgie vasculaire et angiologie, vous avez effectué une carrière professionnelle de 30 années (1979 à 2010), comme chirurgien hospitalier, chef de service à l’hôpital de Castres.

Languedocien aussi par votre famille à Castres où votre père était pharmacien d’officine, votre grand-père fondateur du grand BAZAR (Novelty).

Après les aïeuls, votre épouse Régine ici présente a exercé comme rhumatologue à Castres, vous avez 2 enfants ; Hélène et Nicolas.

Fidèle à Castres par vos origines, votre famille, vos activités professionnelles, vous vous êtes également investi dans la vie sociale avec un parcours politique de 1983 à 2021, soit près de 40 ans ;

            Conseiller municipal, puis premier adjoint au maire de Castres 1989 à 1995 ; c’est comme conseiller général du Tarn que vous avez obtenu toute la reconnaissance avec 5 mandats successifs, de 1989 à 2021, en outre vous avez été conseiller Régional 1992 à 1998. Vous êtes donc grand électeur !

J’ai rappelé vos origines languedociennes et votre attachement dans tous les domaines à Castres, vous êtes toujours fidèle, je ne développerai pas votre carrière à l’hôpital, les seuls témoins vos patients étaient anesthésiés, alors conservons la confidentialité pour 30 années…

Mais à vos débuts, cet hôpital général accueillait tous les accidentés et les urgences, les cliniques privées ayant une importance limitée. Vous étiez seulement 2 chirurgiens pour assurer la permanence, donc corvéable à plein temps !

A raison de 14 à 20 interventions par semaine, soit de 700 à 1000 par an. C’est bien 20 à 30 000 patients opérés. Dans le cadre de votre seconde spécialité angiologie, vous avez effectué des actes d’exploration vasculaire. Les tuyaux sont importants et leur rupture cause de nombreux décès, au cours de l’un de nos repas académiques, vous pourriez présenter une communication à ce sujet.

Vous terminerez responsable du pôle chirurgical du centre hospitalier Castres-Mazamet 2007 à 2010.

A 62 ans vous faites valoir vos droits à la retraite fonction publique, mais exercerez en cabinet libéral d’Angiologie jusqu’en 2013.

Vous êtes donc un citoyen modèle ; Travail Famille Patrie, il faut signaler le service militaire à l’hôpital du Val de Grâce en 1975, vous êtes officier de réserve.

La vie associative est présente liée à votre profession ;

1° Membre du conseil de l’ordre des médecins du Tarn 1988 à 1993
2° Membre collège de Pathologie vasculaire
3° Fondateur et président de Castres Avenir
4° Fondateur et président d’Association William Harvey
5° Récemment Membre Soc. Méd. chirurgie Toulouse

Il faut compléter toutes ces activités assez rationnelles par la partie passionnelle et artistique dans un article récent, vous êtes qualifié de « touche à tout », ce n’est pas valorisant sauf si l’on réussit partout, je rappellerai votre parcours sportif, comme tout bon Castrais, vous avez joué au rugby.

Mais vous êtes un artiste à double titre poète et peintre. Je passe votre côté musicien en tant que violoniste : élève de Mme Beaupuy.

  1. Poète 9 ouvrages publiés avec de nombreux poèmes, primés par l’Académie des jeux floraux en 1968. Puis 1975 (médaille de bronze) et la consécration en 2012 médaille vermeil.

Le dernier ouvrage paru ; Vent d’autan allie texte et photos prises sur le vif dans Castres.

  1. Peintre Nous vous avons remis le prix d’Art Moderne (2019), confirmé par plusieurs prix au salon international de Soréze 2018-2020-2023. (Vous êtes donc prophète et honoré dans votre pays Tarnais) !

L’ouvrage l’attrapeur d’étoiles présente 140 toiles photographiées et qui permettent d’apprécier la créativité et la particularité de vos œuvres, avec une présence sur les toiles de votre muse, votre épouse à qui vous êtes aussi fidèle qu’à la ville de Castres et bientôt à notre Académie.

Votre réussite dans des domaines multiples a nécessité au minimum, la complicité depuis 45 ans de votre épouse, par sa compétence en matière médicale, elle a pu apporter la reconnaissance professionnelle et le réconfort dans les moments difficiles et les périodes de stress.

Cette présence a évité le « burn out ». Elle est la muse inspiratrice, mais sans sa tolérance, la carrière politique, dévoreuse de temps n’aurait pas pu se concrétiser. Maintenant Michel est comblé, qui ne rêverait pas à notre âge, d’avoir un rhumatologue à plein temps près de soi. Merci Régine, vous nous rejoindrez pour la photo finale.

Vous allez occuper Dr Monsarrat, le 56ème fauteuil et ferez l’éloge du Pr Chanal, votre prédécesseur.

Je vous demande donc d’applaudir un diamant « multi facettes » le Docteur Michel Monsarrat.

 

Prix de peinture Art moderne à Annie BECCO

Prix de peinture Art moderne à Annie BECCO

28 novembre 2023 au Sénat Paris

Présentation  par madame Sylvie ABADIE-BASTIDE (Membre associée)
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Née de parents d’origine italienne, elle est la deuxième d’une fratrie de trois filles. Elle a eu deux enfants, un garçon et une fille, qu’elle a élevés seule au moment du décès de leur père en 1988, et trois petits enfants. Son fils a deux grands garçons et réside à Tarbes, sa fille, en a un, plus jeune et vit en Suisse.

Son apprentissage artistique a débuté au lycée de Gaillac soutenu par les encouragements de son professeur d’art plastique. C’est lui, monsieur Gérard CAPOU, qui a su découvrir et favoriser l’éveil artistique d’Annie.

Elle a bénéficié de son enseignement tout au long de sa scolarité. Ces cours, dit-elle, « étaient mon refuge et me procuraient un moment de bonheur et d’apaisement au sein de l’internat ».

« J’adorais le dessin académique, les projets pour des affiches, des vitraux, le modelage et tout ce qui m’était proposé.

 La découverte était totale et enthousiasmante. Il nous parlait des peintres dont Picasso et Matisse qui m’enchantaient particulièrement ».

 Plus tard, devenue éducatrice, son travail l’a amenée à déménager dans plusieurs villes de France : Bourges, Brignoles, Nantes, Bures /Yvette, La Rochelle et enfin Toulouse où elle vit toujours depuis 1981. 

Elle a pu fréquenter de façon assidue plusieurs ateliers : celui de Paul LEBERGER, Daniel SCHINTONE et Christian SCHMIDT. Elle a d’abord travaillé l’aquarelle et le pastel sec en figuratif, puis l’acrylique, qui lui a ouvert une voie en douceur vers l’abstraction qu’elle pratique depuis plus de vingt ans.

Elle a participé à de nombreux salons en France : Grand Palais, Ile de Ré, Albi, Le Puy-en-Velay, Montauban, Caussade, Colomiers, La Grande Motte, Carla-Bayle, Séméac, Blagnac, Gruissan et d’autres encore… ainsi qu’à l’étranger : Belgique, Espagne, Italie, Indonésie où elle a reçu les félicitations du ministre de la Culture de Jakarta en 1991.

Elle compte à ce jour pas moins de 180 salons ou expositions personnelles tout en ayant un emploi à plein temps et la responsabilité entière d’une famille.

Elle a été primée à de nombreuses reprises et souvent invitée d’honneur.

Quarante-neuf prix lui ont été décernés dont beaucoup de premiers prix, coupes et médailles. Aujourd’hui ce cinquantième, vient couronner magnifiquement son travail.

Remerciements de R. ABADIE

REMERCIEMENTS Robert ABADIE (51ème fauteuil)

Académie du Languedoc
le 28/11/23 à Paris au Sénat -Palais du Luxembourg

D’abord merci à Michel CARRIER, Secrétaire Général adjoint de l’Académie du Languedoc, d’avoir prononcé l’éloge pour mon installation au 51ème fauteuil de cette illustre Académie.

Merci à Jean François GOURDOU, Secrétaire Perpétuel de l’Académie du Languedoc, pour ta fidèle amitié et d’avoir été à l’origine de mon nouveau parcours parmi vous et tous les prestigieux Membres Titulaires de l’Académie du Languedoc.

Merci à Henri COUSSE, Président de l’Académie du Languedoc d’avoir accepté ma candidature parmi vous,

Une pensée respectueuse et amicale pour les autres Membres du Bureau de l’Académie présents et aussi à ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement et qui font vivre au quotidien notre institution :

  • Le Secrétaire général Mr François Régis GASTOU
  • Le Trésorier Louis GALTIE
  • Et bien d’autres membres du bureau parmi lesquels mon ami le Dr Georges BENAYOUN Maître des cérémonies de l’Académie.

Je remercie tout particulièrement Mme Brigitte MICOULEAU Sénatrice de la Haute Garonne et aussi Présidente d’Honneur de notre Académie de nous avoir ouvert les portes du SENAT pour cette séance qui restera pour nous historique.

Plus personnellement, je reçois avec beaucoup d’émotion et de reconnaissance la distinction qui m’est faite d’occuper ce fauteuil d’Académicien. Je l’attribue à mes multiples engagements professionnels au sein des EHPADs, dans le domaine de la formation continue des médecins, de la recherche clinique en EHPAD et aussi à mon esprit entrepreneurial cependant je souhaite partager mon fauteuil, si vous me le permettez, avec tous mes confrères médecin traitant qui jour après jour, dans des conditions de plus en plus difficiles, exerce un métier qui nécessite beaucoup de dévouement et de multiples qualités professionnelles et humaines.

Enfin merci à mon épouse, Sylvie,  pour m’avoir accompagné patiemment dans toutes mes aventures professionnelles.

 

Sénat 25-11-23 Allocution du Président

Séance solennelle au Sénat
le 28 novembre 2023

Allocution du Président de l’Académie du Languedoc
Henri COUSSE (9ème fauteuil)

L’allocution du Président est un devoir, mais je limiterai à la minute du Président.

Je vous salue respectueusement dignitaires, Académiciens, amis de l’Académie, Lauréats et vos proches, vous tous en vos grades et qualités.

Beaucoup, résidant en province ont dû faire un effort supplémentaire.

Merci Madame la Sénatrice, vous nous accueillez pour la deuxième fois dans ce Palais majestueux, si riche en histoire.

Lors de cette séance dont vous serez la présidente ; le programme a été élaboré par le perpétuel JF. Gourdou, nous installerons 4 Académiciens titulaires.

Je dois souligner une particularité, les fauteuils sont attribués majoritairement, mais pas exclusivement après le décès du titulaire.

Mais aujourd’hui les fauteuils du Professeur Saramon, du Doyen Chanal et du Président Le Meur sont libérés, car les titulaires deviennent Présidents d’honneur.

 

La fonction de Maître des cérémonies sera exercée par notre dévoué secrétaire général adjoint et Webmaster le Professeur Carrier.

J’ai cédé le tablier ou le maillet et après cette intervention, je vous passe la Présidence, Madame la Sénatrice.

Diplôme d’honneur à Mme Eva BURANYI

Diplôme d’honneur à Adrienne Éva BURÁNYI,

Directrice de l’Institut Liszt à Paris
Séance solennelle du 28 novembre 2023 au Sénat Paris;

Présentation de André-Jérôme GALLEGO (13ème fauteuil)

 

Mère de deux filles, Madame Adrienne Eva Buranyi, est née et a fait ses études à Gödöllő, en Hongrie. Passionnée de l’art, du cinéma et de la musique classique, elle a participé à l’élaboration de plusieurs centaines de projets artistiques et culturels. Son ultime but et ses objectifs les plus importants sont les projets basés sur le dialogue interculturel entre son pays natal et les pays francophones.  

Après avoir obtenu un master en sciences économiques et sociales et en ressources humaines, avec les félicitations du jury, à l’Université de Saint Étienne, elle a commencé sa carrière en tant que conseillère en fonds d’investissement, avant d’obtenir en Hongrie, un poste comme directrice au cœur d’une société spécialiste de ce domaine.

Comme la culture a toujours été, en parallèle de son activité professionnelle, son domaine de prédilection, elle décide de quitter le secteur financier et s’installe à Bruxelles en 2004. Elle suit, alors, des cours de l’histoire de l’art et perfectionne sa connaissance des langues en tant qu’étudiante libre, à l’Université Libre de Bruxelles.

Elle est l’une des cofondatrices du groupe hongrois « Femmes d’Europe », association caritative inscrite sous le haut patronage de la Commission Européenne.

C’est ainsi, qu’à travers différentes organisations d’évènements culturels, elle fait ses premiers pas en mettant en valeur,la culture hongroise, dans la capitale de l’Europe.

En 2007, elle commence à travailler à l’Institut Culturel hongrois de Bruxelles. Entre 2010 et 2014, elle est chargée de la direction financière, et puis devient l’adjointe du directeur entre 2015 et 2020. Elle est nommé directrice de l’Institut Liszt de Bruxelles en 2021.

L’année 2022 ouvre un nouvel horizon dans sa carrière professionnelle et elle quitte Bruxelles pour diriger le prestigieux Institut Liszt à Paris, l’un des plus anciens instituts culturels hongrois, parmi les 27 présents à l’étranger.

Celui-ci est fondé en 1927 dans le désir de promouvoir la richesse de la culture hongroise en France. Il fait partie du réseau des Instituts culturels hongrois appartenant au ministère du Commerce extérieur et des Affaires étrangères de Hongrie.

Afin d’assurer le rayonnement de la culture hongroise, l’institut organise de multiples événements culturels : expositions, concerts, projections de films, soirées littéraires, colloques, conférences, débats et cours de hongrois. En tant que Service culturel et de coopération scientifique de l’Ambassade, il est une vitrine de la culture hongroise en France, lieu de rencontres et plate-forme pour le dialogue franco-hongrois et il joue un rôle d’intermédiaire entre les institutions et les artistes français et hongrois. 

Remerciements AJ GALLEGO 28-11-23

Séance solennelle du Sénat

28 Novembre 2023-10-29

Remerciements d’André-Jérôme GALLEGO (13ième fauteuil)
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Au nom de tous les Miens…

Ne jamais oublier d’où l’on vient !

Pour la plupart, ils étaient d’origine étrangère, mais combien de fois ils avaient traversés la Méditerranée pour venir défendre le pays dont ils rêvaient. Oui, rêver d’avoir un jour leurs « papiers français », comme ils aimaient à le dire.

Un jour, en Afrique du nord, le Continent de leurs origines, où ils avaient connu gloire et fortune. Ils pensaient même avoir bâti des fondations éternelles, qu’ils ne pouvaient que transmettre à leurs lignées. Jamais ils n’auraient pensés devoir, un jour, tout abandonner, devoir partir à la hâte, avec seulement quelques valises. Prendre le bateau qui les fera toucher définitivement le Continent européen, devoir tout recommencer ailleurs.

L’accueil ne sera pas chaleureux, l’Homme a la mémoire courte. Mais ils ne s’en plaindront jamais… Chez eux,la valeur d’un homme, ne se mesurait pas au nombre de fois qu’il était tombé. Mais à la vitesse à laquelle il s’était relevé.

On habitait le nouveau quartier de Toulouse, baptisé : Bagatelle. Les immeubles, sans ascenseurs avaient quatre étages et les appartements étaient luxueux et grands.

On n’était pas riche…
Mais on était heureux de vivre.
Il n’y avait jamais de gagnant à la triche.
Ô mon Dieu qu’est-ce qu’on s’aimait.
Qu’est-ce qu’on aimait la vie, rire, se taquiner.

On avait pour prénom Daniel, Driss, Lissandro, Joseph, Simon, Nessim, Pascal, Ernest, Joachim, André, Raphaël, Paul, Miguel, Elie, Felipe, Djamel, Jean, Jérôme, Isaac, Joâo, Yaël, Cristiano, Farid, Diego…

On les courtisait, les Rachel, Angèle, Laura, Sylvie, Alicia, Judith, Laurence, Salomé, Rebecca, Sarah, Martine, Isabel, Tatiana, Malika, Danielle, Ariella, Déborah, Chantale, Aïda, Célia, Joana, Karima, Paloma…

Mais, entre-nous, il ne se passait jamais rien, car elles nous boudaient et surtout, elles ambitionnaient de ne fréquenter que des gars qui n’étaient pas de notre quartier, au standing plus élevé.Des gars qui ont de la « classe », comme elles nous le disaient, par provocation.

Pourtant, il ne fallait pas nous toucher, car sinon, toutes ces lionnes, sortaient leurs griffes, et faisaient face à nos adversaires. La réciproque était au moins, aussi forte.

Nos parents, eux, ils étaient là pour nous montrer l’exemple, comme ils nous le répétaient. Chez eux pas de chômage, quand ils manquaient de travail, ils faisaient, quand même, mine d’aller assumer leurs tâches quotidiennes. Il ne fallait surtout pas que le voisin s’en rende compte, ça aurait fait mauvais genre.C’était le temps des 60 heures et plus. Sans jamais se plaindre, ils étaient les premiers à s’engager pour des heures supplémentaires. Car elles garantissaient des fins de mois, plus légères.

On n’était pas riche…
Mais on était heureux de vivre.
Alors, on disait que l’argent, on s’en fiche.
Oui, l’argent qu’est-ce que c’est ?

Nos jeux étaient simples, pas de terrains de foot, pas de gymnase, de dojo, pas de maillots, ou de chaussures aux marques prestigieuses. Seulement, le parking des voitures, la rue, le trottoir, étaient nos seuls terrains de jeux. Avec, pour suprême interdiction, de ne jamais faire rebondir le ballon contre le mur de l’immeuble. Sinon, c’était la sanction, infligée par le concierge. Plus, il recevait le soutien de nos parents voire les recommandations pour ne rien nous laisser passer. Nous éduquer à la vie était leur règle première, comme ils nous le rappelaient, trop souvent à notre goût. Mais aujourd’hui, on se doit d’admettre qu’ils avaient raison.

On s’était inventé un jeu, à nous, le ‘’Pikchak’’. Une chambre à air, découpée en rondelles, rassemblées par une ficelle. Elle nous servait de « pelote à jongler », jusqu’au but, et à marquer, sans qu’elle ne touche le sol.

Au football, on rêvait de devenir les Fontaine, Kopa, Piantoni, Ben’Barek, Pelé, Di Stefano, Puskas… Nous étions les meilleurs et l’on gagnait quasiment tous les tournois de la région. Mais les trophées, il fallait les cacher sous le lit, car nos parents nous croyaient à réviser nos devoirs, chez un complice.

L’été, il fallait aller travailler, pour en comprendre la rudesse et nous encourager à mieux écouter en classe, disaient nos mères qui nous préparaient toujours un large goûter. Il fallait que leurs enfants ne manquent de rien. Tant pis si eux, nos parents, se privaient de beaucoup de choses.

Nous avions entre 13 et 14 ans, et notre usine, « Les Biscottes Paré », était installée dans le quartier voisin. Elle était renommée pour sa fabrication de biscottes, mais pas seulement, des gâteaux aussi, des biscuits secs. Voilà 60 ans, elle a même créé le « Bichoco », mis sous emballage individuel, et dédié aux écoliers. Une magnifique entreprise, avant-gardiste, pleine d’ambition. Elle existe toujours.

Accompagné, de mes copains, le trajet, depuis la maison, se faisait à pied ? Car, en ce temps-là, nos parents savaient les rues des plus sécurisées. Nos horaires de travail, nous faisaient pourtant commencer, à 4h pour finir à 13h, avec une pause offerte par l’entreprise à 10h.

On n’était pas riche…
Mais on était heureux de vivre.
Alors, on disait que l’argent on s’en fiche.
Oui, l’argent qu’est-ce que c’est ?
Il n’y avait jamais de gagnant à la triche.
Ô mon Dieu qu’est-ce qu’on s’aimait.
Qu’est-ce qu’on aimait la vie, rire, se taquiner.

Comme de logique, c’était l’occasion pour ses dirigeants, de nous proposer les produits créés dans l’usine même. Premier public, pour goûter les nouveautés, les surprises qui étaient acclamées, jamais aucun refus.J’en mangeais peu, car je préférais réserver ma part à mon petit frère et à mes sœurs qui, comme on l’imagine, chaque jour, attendaient, mon retour avec impatience.

Avec le temps, l’usine était devenue, pour nous, un terrain de jeu, qui nous imposait le challenge de chercher à battre tous les records de production… de nos aînés. Quel qu’en soit l’endroit, les circonstances, il fallait que l’on soit toujours les meilleurs, une promesse faite, à nos parents.Oui, il y avait d’écrit en nous, les enfants de là-bas, un défi, à relever coûte que coûte, notre marque de fabrique, notre label, jusqu’au dernier jour, la fierté de ce que nous étions, défendre nos racines, notre nom, la France, fiers d’être Français.

Nos Mères partageaient leurs recettes de cuisine, et nous étions aux premières loges pour tout goûter, et critiquer, car le jeu était aussi, là. Les Jours de fêtes, des uns ou des autres, on ne faisait pas de différences entre Noël, Pessah, Epiphanies, Roch Hachana Pâques, Hanoukkah, Pentecôte, Ramadan. Pourim, Yom Kippour, l’Aïd al-kabîr, Hégire, Ashura… Seuls comptaient les délices des pâtisseries et les cadeaux, à partager, les plats aussi.

Chaque famille, malgré les difficultés quotidiennes, tenait à tout partager, marquer le jour. Comme un devoir, c’était inscrit dans la culture de chacun, une forme de respect de l’autre. Mais surtout une promesse faite au Très-haut. Dieu nous le rendra, disaient-ils, nos parents.Je leur dois ce que je suis !

Ils n’étaient pas riches…
Mais heureux de vivre.
Alors, ils disaient l’argent, on s’en fiche.
Oui, l’argent qu’est-ce que c’est ?
Chez eux, il n’y avait jamais de gagnant à la triche.
Ô mon Dieu qu’est-ce qu’ils s’aimaient.
Qu’est-ce qu’ils aimaient la vie…
Ils gardaient toujours, foi en demain…
La France était leur richesse à transmettre, à défendre.

 

Chez nous,
on ne mesure pas la valeur d’un homme,
au nombre de fois qu’il est tombé.
Mais à la vitesse, à laquelle, il s’est relevé.

 

Un dernier mot, à l’intention des Instituteurs,
des Professeurs, des Chefs d’entreprises,
des Amis, qui ont tout fait, parfois sacrifié aussi,
pour que je devienne aujourd’hui, ce que je suis.
Il n’y a quasiment pas un jour, qui me voit,
ne pas penser à eux, prier même…

Diplôme d’honneur à Marek HALTER

Diplôme d’honneur à Marek Halter
Cérémonie solennelle du 28 novembre 2023 au Sénat Paris.

 Présentation par André-Jérôme GALLEGO (13ème fauteuil)
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« Il rêvait de changer le Monde »

C’est le titre de l’un de ses tout premiers ouvrages. À lui seul, il pourrait définir la personnalité et la vie de Marek Halter.

Marek Halter est un écrivain français,de confession juive, né à Varsovie, en Pologne,un 27 janvier 1936. Il est naturalisé français en 1980.Dans ses ouvrages, il aborde l’histoire du Peuple Juif, mais pas seulement. En humanisme engagé, dans chaque coin de la Terre, il va chasser à sa manière l’injustice et l’horreur.

Fils de Salomon Halter, issu d’une lignée d’imprimeurs, et d’une poétesse yiddish, Perl Halter, à l’âge de cinq ans,Marek, en compagnie de ses parents, s’échappe du ghetto de Varsovie. À leur arrivée en Ukraine, une patrouille de l’armée rouge les dirige vers Moscou. Puis, au début de la guerre germano-soviétique, Marek et les siens sont envoyés à Kokand, en Ouzbékistan. Sa sœur cadette,Bérénice, alors âgée de trois ans, n’y survivra pas. Ses parents, eux-mêmes,sont frappés par la dysenterie.Marek, qui n’a pas encore six ans,prendra les choses en mains, et parviendra à les sauver.

En recherche de vivre, coûte que coûte, tout sera bon pour y parvenir. Malgré son jeune âge, il sera bien souvent un pionnier dans la méthode à appliquer, une marque de fabrique, un instinct naturel, qui le suit toujours et encore aujourd’hui, à plus de 80 ans.

En 1945, c’est au titre de délégué des pionniers de la« République socialiste soviétique d’Ouzbékistant » qu’à peine âgé de neuf ans, il sera parmi les invités, à la fête de la victoire à Moscou, pour offrir,sur la « Place Rouge », des fleurs à Staline. 

En 1946, entouré des siens, il reviendra en Pologne.Mais c’est à Paris, dès l’année 1950, qu’ensemble, ils s’installent en France.En 1951, et pour la première fois, il visitera Israël et ira travailler dans un kibboutz. À quinze ans, il est mime dans la compagnie de Marcel Marceau, mais son ambition reste d’être un artiste peintre reconnu. Alors,il s’inscrit à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. En 1954, il est même lauréat du prix international de peinture de Deauvilleet de celui de la Biennale d’Ancône. Puis,il exposera à la galerie Cimaise de Paris. Dans les années 50-60, il illustrera les recueils de poésie de sa mère.

Militant de la paix,en 1967,à la veille de la guerre dite des « 6 jours », en Israël,il lance un appel international en faveur de la paix au Proche-Orient.

Puis il va fonder le « Comité international pour la paix, négociée, au Proche-Orient », il est même à l’origine des premières rencontres entre Israéliens et Palestiniens.

En 1968, il fonde la revue « Éléments » dirigée par son épouse, la regrettée, Clara Halter. C’est la première publication à laquelle collaborent à la fois des Israéliens, des Palestiniens et des Arabes.

En 1972 il anime le comité pour la libération de l’écrivain juif soviétique Edouard Kouznetsov, et en faveur des Juifs d’URSS. 

C’est en 1976,à Paris, que Marek Halter publie son premier livre, « Le Fou et les rois », qui est consacré à la paix au Proche-Orient. Ce livre deviendra un best-seller, et obtiendra le Prix littéraire « Aujourd’hui ». Depuis, tout en consacrant une part importante de sa vie à la défense des droits de l’Homme, partout où ils sont bafoués, il est tour à tour Président de l’Institut Andréï Sakharov, de l’Institut international de la culture juive,et cofondateur de SOS Racisme…

Il va alors publier près d’une cinquantaine d’ouvrages.Parmi lesquels, et après plus de six années de recherches, il termine enfin le roman historique d’une vie, celui d’une famille juive deux fois millénaire, en partie la sienne, intitulé: « La Mémoire d’Abraham ». Cet ouvrage est vendu,à travers le monde,à plus de cinq millions d’exemplaires. Il obtient en France le prix du « Livre Inter »,et reste pendant huit semaines sur la liste des best-sellers du New York Times. 

En 1994, il termine son film « Les Justes », qui ouvre, en 1995, le festival du cinéma de Berlin. En 2003, l’écrivain se voit confier, par le Président de la République, Jacques Chirac, le commissariat général de la participation française au Tricentenaire de la Ville de Saint-Pétersbourg.

Défenseur du dialogue interreligieux, Marek Halter est, en 2017, l’un des organisateurs de la Marche des musulmans contre le terrorisme. Celle-ci, composée d’une trentaine d’imams du monde entier, fait escale dans plusieurs villes d’Europe frappées par le terrorisme djihadiste. Comme Berlin, Bruxelles, Paris, Toulouse, Nice, pour y apporter un message de tolérance. Le 10 juillet 2017, ils se rendent à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans laquelle fut assassiné le Père Jacques Hamel.En 2019, il participe à Toulouse, aux « Résonances Francophones », où il est mon invité.

L’œuvre littéraire, immense, de Marek Halter a été traduite en plus de vingt langues et s’est vendue à des millions d’exemplaires à travers le monde. Il est à noter, que depuis plus de vingt ans, il explore dans des « romans-événements » la place des grandes figures féminines dans les religions monothéistes. Avec des titres comme : « Les Femmes de la BibleSarahTsipporaLilahMarie – La Reine de SabaLes Femmes de l’Islam –FatimaAïcha.

Il va connaître un immense succès avec son livre, « Où allons-nous mes amis? ». Ouvrage dans lequel,dès 2017, il appelle à l’apaisement et à la réconciliation dans une France toujours plus exposée aux tensions religieuses.

En 2019, paraît chez Robert Laffont : « Je rêvais de changer le monde – en 2020 :« Pourquoi les Juifs » – 2021 : « Un monde sans prophètes » – 2022 : « La Juive de Shanghai ».

Il est officier de la Légion d’honneur – Commandant de l’Ordre des Arts et des Lettres – Décoré à Moscou, au Kremlin, du prix « Fiddler on the Roof », par la Fédération des communautés juives de Russie.

Mais je ne peux clore cette présentation sans parler de la son épouse Clara, qui, a toujours été à ses côtés, à le soutenir, l’encourager, parfois même à le pousser à agir. Pas en reste, cette dernière, avec l’architecte Jean-Michel Wilmotte, a réalisé. « Le Mur de la Paix », inauguré le 30 mars 2000, sur le Champ de Mars. Elle nous a quittés en 2017…

 

Trois pensées qui dépeignent bien Marek Halter :

« Quand je dis « faites-le » beaucoup s’imaginent qu’il suffit de vouloir, pour pouvoir. Ils oublient le troisième volet : le travail. Pour atteindre l’objectif que l’on se donne, il faut bien sûr entreprendre mais surtout travailler, multiplier les efforts, établir une stratégie ».

« Les murs se souviennent de la musique de nos rêves, et c’est ce qui rend fou les nazis, là-bas, en Pologne et en Ukraine. C’est pour ça qu’ils détruisent, détruisent, détruisent encore… Ça ne leur suffit pas, de massacrer les corps de tous les juifs du monde. Il leur faut aussi détruire nos murs pour ne plus entendre nos rêves »

« Nos pires ennemis n’avancent jamais sous le soleil à visage découvert. Ils ont trop peur et vont à la chasse en se dissimulant sous la peau d’un tigre, déjà tué ».

 

Oui, Marek Halter, rêve toujours et encore, de changer le monde.

Merci mon Frère…

Diplôme d’honneur Georges de HABSBOURG LORRAINE

Georges de Habsbourg-Lorraine
Ambassadeur de Hongrie en France
Archiduc d’Autriche,
Prince Royal de Hongrie, de Croatie et de Bohème

Présentation de André-Jérôme GALLEGO (13ième fauteuil)

 

Il est né le 16 décembre 1964 à Starnberg en Haute-Bavière, soit trois ans après la déclaration de renonciation de son père à tous ses droits dynastiques et de prétentions impériales.Son parrain est le pape Paul VI.

Membre de la famille impériale d’Autriche et diplomate hongrois, fils cadet du défunt prétendant au trône d’Autriche, Otto de Habsbourg-Lorraine, et le frère de l’actuel, Charles de Habsbourg-Lorraine. Il est appelé Georg Habsburg-Lothringen en Autriche et Habsburg György en Hongrie, l’usage des titres des Habsbourg n’étant pas reconnu dans ces deux pays.

Comme son père, il parle l’allemand, le hongrois, le français, l’espagnol, l’anglais et l’italien. Il fait des études de droit, d’histoire et de sciences politiques, en Autriche, en Allemagne et en Espagne. Il travaille ensuite dans des entreprises de communication et de télévision. En 1992, il s’installe en Hongrie où, en plus de sa nationalité autrichienne, il obtient la citoyenneté hongroise.

Depuis sa nomination par le gouvernement hongrois, le 16 décembre 1996, il est ambassadeur itinérant et plénipotentiaire de Hongrie. Il a joué un rôle spécifique durant les négociations d’adhésion, de la Hongrie, à l’Union européenne.

Le 18 octobre 1997, il épouse au cours d’une cérémonie célébrée dans la basilique Saint-Étienne de Budapest, la duchesse Eilikavon Oldenburg, née le 22 août 1972 à Bad Segeberg, fille du duc Johann Friedrich d’Oldenbourg et de la comtesse Ilka zuOrtenburg.

De leur union, vont naître trois enfants : ZsófiaMáriaTatjána –IldikóMáriaWalburgaet Károly-Konstantin.

En décembre 2020, il est nommé ambassadeur de Hongrie à Paris en remplacement du comte György Károlyi. Il remet ses lettres de créance, au Président de la République, Emmanuel Macron, le 12 avril 2021. Lors de cette rencontre officielle, il a expliqué au Président Français, les raisons pour lesquelles il se sentait un peu chez lui au Palais présidentiel… Tout simplement, car son arrière-arrière-grand-mère, Louise Marie Thérèse d’Artois, petite-fille du roi de France Charles X, y était née, en 1819.

Évoquer la généalogie des Habsbourg-Lorraine, c’est prendre rendez-vous avec toute l’histoire de l’Europe. Les titres portés actuellement par les membres de la maison de Habsbourg-Lorraine, sont attribués par le « chef de maison ».

Soit, pour ce dernier et depuis le 16 décembre 1964 : Son Altesse impériale et royale l’archiduc GeorgevonHabsburg-Lothringen, archiduc d’Autriche, prince royal de Hongrie, de Bohême et de Croatie.

Selon la tradition dynastique, Georges de Habsbourg-Lorraine pourrait se faire appeler Son Altesse impériale et royale l’archiduc d’Autriche, mais aussi Prince de Hongrie, de Bohême et de Croatie. Ses passeports autrichien et hongrois portent plus simplement le nom de Georg Habsburg-Lothringen, et il n’a plus le choix, contrairement à son grand-père Charles, dernier empereur d’Autriche, qui habitait entre ses trois châteaux, de cent pièces chacun, à Budapest, Vienne et Prague.

Son épouse réside en Hongrie, où elle dirige une fondation aidant,grâce à la thérapie par le cheval,les jeunes, défavorisés ou handicapés.Quant à leurs trois enfants, ils sont étudiants aux quatre coins de l’Europe.

Georges de Habsbourg-Lorraine dès qu’il a été nommé Ambassadeur à Paris, s’est fixé pour mission première de soutenir et faciliter les relations bilatérales entre les deux pays. Ainsi,  la France est implantée dans de multiples secteurs en Hongrie, que ce soient la finance l’industrie, l’énergie, la pharmacie ou la distribution. PSA, Michelin, Valeo, Auchan… sont présents, tout comme de nombreuses PME et entreprises de taille intermédiaire. Six cents sociétés françaises donnent du travail à 40.000 Hongrois.

Plutôt que de s’étendre sur son ascendance, le plus souvent,il ne manque pas de rappeler, que «la France est le quatrième investisseur étranger en Hongrie». A l’instar de son père, il est un Européen engagé par le cœur et par le sang, il a été durant vingt années, député à Strasbourg.

Il revendique un catholicisme affirmé. Il me confiera que : «Le christianisme est considéré chez nous comme indissociable de l’identité dans la nation. Pendant des siècles, les Habsbourg ont été élevés pour servir leur pays et leur empire, règle profondément inscrite en nous, à laquelle s’ajoute un fort sentiment d’appartenance à l’Europe.»A ce propos, son frère Paul est prêtre à Notre-Dame d’Auteuil, à Paris.

Mais surtout, les Habsbourg ne se disent-ils pas qu’ils sont un peu les inventeurs de ce «vivre-ensemble pacifique de différentes nations, sous un même toit» ?


Madame Judith JORZEF représentante de l’ambassadeur

 

 

 

Mise à l’honneur : POUDEROUX – DELOUPY

Mise à l’honneur de Guillaume POUDEROUX et Bernard DELOUPY
suite au Prix littéraire de la ville de Toulouse et de l’Académie du Languedoc décerné le 8 juin 2023 salle des Illustres au Capitole de Toulouse pour l’ouvrage 

« Freight Dogs ou les Forçats du fret »

 Sénat 28 -11 2023 

Présentation par Maryse CARRIER (51ème fauteuil)

 

 Madame la Sénatrice, Mmes et Ms les Académiciens, chers amis.

 

Le roman « Freight Dogs ou les Forçats du fret », écrit à 4 mains, est l’œuvre de Guillaume Pouderoux, Officier pilote de ligne chez Air-France et de Bernard Deloupy, journaliste, écrivain et coach littéraire.

Leur  thriller haletant, au souffle épique, nous transporte de Tromsöe à Longyearbyen, puis quelque part sur un morceau de banquise de l’océan Arctique : sabotage, « Mission Top secret », « relents de guerre froide », notre planète comparée à un « marigot où s’ébrouent les sauriens »… bref, les grands prédateurs de ce monde semblent bien être à l’œuvre !

Comment Yann, notre héros, pilote d’avion-cargo ou forçat du fret ainsi que quelques intervenants généreux ou surdoués vont-t-ils pouvoir déjouer les chausse-trappes de tous ces cyniques rois du monde ?

Je laisse aux futurs lecteurs le plaisir d’édifiantes découvertes grâce à ce roman destiné à susciter un sursaut de l’humanité dans le but de « construire ensemble un monde meilleur », car comme l’a dit Saint-Exupéry, l’un de vos modèles : « Dans cet océan de ténèbres, les rares lumières signalent le miracle d’une conscience ».

 

Guillaume et Bernard, j’ai eu l’honneur récemment au Capitole, à Toulouse, et de façon plus exhaustive, de présenter votre roman et ses deux auteurs pour l’obtention du Prix Littéraire de l’Académie du Languedoc et de la Ville de Toulouse, accompagné d’un chèque qui vous est remis aujourd’hui,

     Avec nos chaleureuses félicitations !

 

Prix José CABANIS : Gérard MULLER

Attribution du Prix José CABANIS à Gérard MULLER
pour son ouvrage « Sous le sable des tropiques »

Présentation par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

28-11-2023 au Sénat à Paris

 

 Madame la Sénatrice, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mmes et Ms les Académiciens, chers amis.

 

Monsieur Bernard Muller, ingénieur de l’aéronautique, vous êtes aujourd’hui retraité d’Airbus Defense & Space et consultant en ingénierie spatiale pour PME et Startup.  Ce qui ne vous empêche pas d’animer un atelier littéraire dans lequel vous coachez de « jeunes » auteurs. Je précise que votre propre production littéraire est très vaste et vos œuvres furent très souvent distinguées. Par ailleurs vous aimez beaucoup voyager et chaque grand voyage est pour vous source d’inspiration d’un roman :

                C’est ainsi que Bernard et Nathalie, un couple de Toulousains, héros de votre roman intitulé « Sous le sable des tropiques », s’envoleront un jour vers des îles paradisiaques, les Caraïbes, plus précisément vers la République Dominicaine.

                Or dès le début de ce roman Bernard, confronté à une série d’échecs à la fois sur le plan sentimental et professionnel et se définissant lui-même comme un « écrivain raté, un journaliste ignoré », souffre visiblement d’un sentiment de déréliction.

              Le deuxième thème de ce roman est celui inopiné du tropisme de la réussite : Bernard en effet en tant que talentueux maître d’hôtel et manager, va bientôt assumer la direction disruptive de onze établissements, en République Dominicaine puis sur l’île voisine de Sainte-Lucie.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Bernard va également  « à l’insu de son plein gré », devenir père pour la première fois de 3 beaux bébés, fruits d’une unique copulation des plus inattendues avec une Haïtienne et une Brésilienne, très, très proches l’une de l’autre.

 Mais notre manager, « bon capitaliste », ne peut ignorer la petite voix de sa « belle âme de gauche » et il envisage de créer une remarquable « institution philanthropique et écologique consacrée aux enfants défavorisés, souvent orphelins ». Sauf que ce « Children’s Dream » va rapidement permettre à la direction et aux actionnaires du groupe « d’engranger encore plus de bénéfices » !

               Abordons à présent le troisième et dernier volet de ce roman, celui des paradoxes et des dilemmes. Sur ces îles des Caraïbes règnent en effet  sous forme systémique, je cite : « La pauvreté, la prostitution, la pédophilie, la pollution et surtout une corruption endémique » (fin de citation)… sous la férule d’une mafia souveraine qui rackette, assassine, ou exerce d’odieux chantages, comme on peut le constater à plusieurs reprises.

Or Bernard va illustrer certes une complicité voire une compromission inéluctable avec le mal, mais sans toutefois sacrifier sa foi en l’être humain, toujours pour le bien d’autrui.

                    Bref ce roman passionnant, au style alerte et plein d’humour, est un roman de défis permanents, illustrant moult scories de la société mais il est aussi un roman d’espoir, apte à transformer, malgré tout, les affres de ce monde en une certes modeste mais ô combien opportune leçon d’humanité.

                 C’est pourquoi, l’Académie du Languedoc est heureuse d’offrir le Prix de littérature José Cabanis à Monsieur Gérard Muller, qui mérite tous nos applaudissements !