29-11-2024 Anne-Marie VERGNES prix André Gastou

ACADEMIE DU LANGUEDOC

Prix de poésie André GASTOU  à Anne-Marie VERGNES
pour son recueil « Frissons de vie »
par
Maryse CARRIER (52e fauteuil)
 
 
29-11-2024 Salle des Illustres au Capitole Mairie de TOULOUSE

Née à Toulouse, Anne-Marie Vergnes n’a jamais quitté la Ville rose, où durant 25 ans elle exerça une belle carrière administrative à l’Université Paul Sabatier. Dès son plus jeune âge, Anne-Marie a été fascinée par la littérature, et plus particulièrement par la poésie, car la poésie est son oxygène, comme pour son grand-père paternel et son père qui possédaient tous deux ce don précieux de l’écriture.

Nous ne sommes donc pas surpris d’apprendre qu’Anne-Marie fut pendant 20 ans sociétaire de la Société des Poètes français, que depuis 1993, elle est membre de la Société des Poètes et Artistes de France et membre de la Société des Poètes sans frontières dont elle est rédactrice depuis plus de 20 ans pour la revue « l’Etrave ». Et elle est également membre du Jury des Arts littéraires pour la catégorie Poésie bien sûr !

Je ne peux pas évoquer tous les prix qu’elle a obtenus, je citerai simplement les 3 prix de l’Académie des Jeux Floraux dont un œillet d’argent, le Prix Anna de Noailles offert par la Société des Poètes français, le Prix Paul Eluard des Jeux Floraux du Béarn entre autres…

De nombreuses publications d’anthologies, plusieurs recueils de poésie, des publications dans des revues d’Arts et Lettres, et de multiples interventions (dans le cadre de salons littéraires, de récitals poétiques, dans des écoles …) nous confirment bien qu’elle fait de la poésie son univers !

 

        Le recueil « Frissons de vie », édité en 2024 par Alpha-Presse Toulouse, est le témoignage de l’impérieuse nécessité de l’écriture : « Les mots s’habillent de robes de lumière, ils habitent en moi… je les emporterai au-delà des fenêtres du temps… dans mon souffle éternel » a-t-elle écrit.

      L’alexandrin puis plus tard la prose poétique se sont naturellement imposés à elle, devenant sa « musique intérieure, son souffle, une autre rive où poser la lumière du monde ».

     Son inspiration est liée à la nature, à l’homme, aux saisons de la vie, et surtout à l’amour.  En voici quelques exemples sublimes :

     Dans une vision très panthéiste de la nature, Anne-Marie nous dit : « Tu réveilles mon âme au murmure des sources/ Je suis fille du vent, épouse des ruisseaux/ Je m’emplis de ton souffle aux chemins de ta course/ Et je suis cri de vie parmi tes chants d’oiseau ».

     Le thème récurrent de l’eau est illustré par « Les chants bleus de l’écume » : « Leurs voix montent au ciel et la nuit les reprend/Au vertige lunaire essaimant des fleurs d’onde/Et l’or blond du silence au lit tiède s’éprend/ de leur ultime écho jusqu’aux sources du monde ».

     Mais les partances de l’être humain ne laissent pas Anne-Marie insensible. C’est ainsi qu’elle ne peut qu’admirer la résilience des migrants lorsque : « Au soir de pleine mer, par les flots endigués/ Ils abandonnent là leur âme solitaire/ Pétrie de rêves fous sans penser à demain/ Noyant au front des jours leur vie crépusculaire/ où renaîtra un jour, peut-être, un lendemain… ».

      De même le musicien des rues, nouveau troubadour, libre, jonglant avec l’espoir et le rêve : « S’il choisit de porter sa lyre en bandoulière/ Si des oiseaux de lune ont fleuri sous ses doigts/C’est pour porter plus loin ses notes de lumière/ Ses arpèges-credo qui deviennent sa foi ».

      Et nous ne pouvons que constater à quel point Anne-Marie jongle avec la musicalité des mots, la musique étant d’ailleurs omniprésente dans son univers.

     Quel plus bel hommage à l’être aimé que ces quelques vers du poème intitulé « Harpe d’amour » : « Ce soir je suis ta source et tu es ma rivière/ Ta cascade en émoi m’invente un crescendo/ Tu es mon fleuve nu où je suis gondolière/Et je deviens musique et tu es concerto ».

     Et cet amour, cet éros si souvent empli de généreuse sensualité et conjugué sous maintes facettes, atteint un suprême degré de spiritualité dans le poème « A la source du ciel … » lorsque elle écrit : « Je t’offrirai des fleurs d’opale et de lumière/Et je te conduirai au temple du soleil/ Où nous boirons l’azur à la source première/ Emus et radieux dans le matin vermeil ».

 

En conclusion je dirai que si la poésie pour Anne-Marie est un héritage d’amour familial, « ce qu’est l’onde à la source », elle est aussi un grand acte d’amour pour nous tous, car les images et les couleurs exprimés à travers elle, sont la musique imprimée en son cœur et nous dit-elle : « Je vous en fais offrande » ! Merci infiniment, Anne Marie, pour ce beau cadeau, qui mérite d’être récompensé.

       L’Académie du Languedoc est donc heureuse, chère Anne-Marie, de vous offrir le prix de Poésie André Gastou pour votre recueil « Frissons de vie » !