Processus sociétaux et COVID-19

Processus sociétaux et COVID-19

par

Robert MOSNIER   21ème fauteuil

En matière de mœurs, l’accélération des processus sociétaux, les raccourcis et confusions établis compromettent le positionnement des personnes troublées dans leur identité .

Cela influe sur les mentalités en les radicalisant ou les exposant à des conduites de fuite.

La perte ou la distanciation des repères induit une ambivalence, contradiction qui modifie profondément  les convictions éthiques.

Un effet de bascule s’installe, les cadres disparaissent, la parole est perçue passagère, la profondeur s’estompe, l’humeur variable triomphe.

Il en est ainsi du paradoxe de la vie, sa dignité, sa grandeur, son maintien coexistent avec la destruction de son potentiel programmé : l’embryon.

Ces deux facettes s’opposent et font appel à des tendances profondément ancrées dans nos sociétés, le débordement d’une démographie non maîtrisée, génératrice de misères et de violences compromettrait le climat et les écosystèmes appelant d’autres rapports de force, la fuite des populations, la destruction de terroirs, la terreur et la guerre..

Ces peurs analogiques débordent nos phantasmes, engendrent des conduites mortifères et détournent de l’essentiel, l’espoir en l’humanité !

Un simple grain de sable, en l’occurrence le coronavirus planétaire précipite la décompensation…

Un rationalisme morbide apparaît entre dépression et persécution, asservissement ou déni, s’ensuit une interrogation complotiste, source de délation ou renoncement à tout épanouissement.

La tentation trans-humaniste de l’homme augmenté se heurte à cet invisible organisme qui modifie en profondeur nos conduites et nos comportements, amenant sidération et repli.

Les systèmes économiques sont désorientés, ceux politiques changent d’objet et de méthode le libéralisme disparaît derrière le social, le travail se raréfie et les postures dévoilent un monde à plusieurs vitesses avec un regard contrasté envers les producteurs de richesse et les consommateurs dont le pouvoir d’achat émoussé bénéficie d’aides exceptionnelles qui deviennent conventionnelles. Les artifices nécessaires pour empêcher un trop grand déséquilibre et maintenir la tête hors de l’eau des entreprises comme des simples citoyens ne sauraient se perpétrer dans la durée.

Le contact à distance, la relation remaniée quittent les apparences, les rapports plus intériorisés rappellent notre fragilité comme notre besoin collectif d’être et faire société au delà de nos manques et du vide qui agresse.

Cependant la solitude des laissés pour compte, accidentés de la vie, éternels perdants ou solliciteurs impénitents nous apparaît avec force. Ils expriment au delà de leurs besoins leur humanité blessée, trahie ou bafouée. La masse des pauvres qui ne cesse de grandir leur donne une visibilité que nous ne pouvons ignorer mais qui amplifie nos propres inquiétudes et sollicite de nouveaux défis.

L’essentiel est ce besoin de tendresse, ce changement de notre regard sur une proximité que l’on croit dangereuse entraînée par nos divergences de perception et de culture et du malaise occasionné en retour.

Il résulte de cette pandémie planétaire une fluctuation, doute envers le sérieux des scientifiques, appuyé sur leurs courbes et leurs modèles et l’innocence doublée du désarroi de nos concitoyens.

Faut-il évacuer ou contrôler nos émotions sous la chape de la culpabilité et du manque entretenus s’interroger sur notre responsabilité individuelle et collective?

La vie sera t-elle poursuite d’une liberté asservie, esclavage d’un monde robotisé entre les sachants, les aidants et les autres voués à consommer et se taire!

Cette perspective lancinante qui consiste en l’absence d’un avenir à visage humain nous conditionne et exacerbe nos doutes, neutralise les naissances, perturbe nos choix.

Cette finitude annoncée est ce cancer qui nous ronge oublieux de l’essentiel…

Profitons de cette intériorité pour fuir nos apparences d’une prétendue réussite et qui ne serait que réparation éphémère, retrouvons l’essentiel du don libre et non partage imposé…

C’est notre propre révolution de l’ être dépassant le savoir et le faire!