22-04-29 Éloge du Dr Jacques POUYMAYOU

Remise du Prix scientifique de médecine Louis LARENG
au docteur Jacques POUYMAYOU
par Dr Jean-Louis DUCASSÉ ( 27ème fauteuil)

Conseil départemental de la Haute-Garonne
le 29/04/2022

Monsieur le Vice-président du Conseil Départemental de la Haute-Garonne,
Monsieur le Maire Adjoint de Toulouse,
Monsieur le Secrétaire Perpétuel de l’Académie,
Monsieur le Président de l’Académie,
Monsieur le Secrétaire Général de l’Académie
Mesdames et Messieurs les Académiciens et membres associés à l’Académie,
Mesdames et Messieurs,

 

Je me dois tout d’abord d’adresser mes plus chaleureux remerciements au docteur GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc, qui me permet de remettre, en son nom, le Prix Louis LARENG au docteur Jacques POUYMAYOU : c’est un honneur dont je mesure toute l’importance et pour lequel je lui témoignerais toujours ma reconnaissance.

Le Prix LARENG a été créé par le docteur GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc, pour honorer le Professeur Louis LARENG qu’il venait d’élever à la présidence d’honneur de l’Académie et qui avait accepté de donner son nom à un tel prix.

Ce prix n’a jusqu’à présent été délivré qu’une fois, le 18 juin 2019, jour de l’élévation à la présidence d’honneur de Louis LARENG. C’est le docteur Fabien CATALA qui l’a reçu des mains du docteur GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc. J’ai vérifié, le nom exact de ce Prix, tel qu’il figure sur le carton d’invitation à la séance solennelle de l’Académie du Languedoc de juin 2019, c’est « Prix Scientifique de Médecine Louis Lareng ».

Je sais cher Jacques que tu t’es interrogé sur le pourquoi d’un tel prix à ton égard. Et je ne peux pas te répondre avec certitude car c’est le bureau de l’Académie du Languedoc et ses 3 responsables (le secrétaire Perpétuel, le Président et le Secrétaire Général) qui décident ou non de son attribution après que des propositions leur soient adressées. Cela peut prendre du temps ou aller très vite sans que je puisse t’en préciser les raisons.

Ce que je peux te dire c’est pourquoi j’ai proposé ton nom :

  1. Tout d’abord tu es un Languedocien : ce n’est pas obligatoire mais c’est mieux. Même si tu es né à Bayonne, tu as passé toute ta jeunesse en Bigorre, à Bordères sur l’Échez et à son école communale où tu dis avoir eu la chance d’être au contact d’instituteurs … à l’ancienne ; puis au lycée Théophile Gauthier de Tarbes où tes professeurs t’ont donné le gout des lettres et de l’histoire. Puis tu t’es orienté vers les études médicales à la Faculté de médecine de Toulouse-Purpan. Ta thèse de doctorat en médecine « A propos du rôle du SAMU en matière de mort subite », reçue avec mention très honorable, traduisait déjà ton gout pour l’anesthésie réanimation.
  2. Et c’est ma deuxième raison : tu es devenu anesthésiste réanimateur dans l’équipe de Louis LARENG … ça aussi ce n’est pas obligatoire pour recevoir ce prix mais ça aide. Diplômé anesthésiste-réanimateur en octobre 1981, tu te cherches un peu, à la Clinique des Cèdres de Cornebarrieu puis au Centre Hospitalier d’Auch, avant de revenir au SAMU31 du CHU de Toulouse. Tu y resteras 7 ans, obtiendra ton titre sur concours de praticien hospitalier en anesthésie-réanimation. Tu y noueras de solides amitiés et de bons souvenirs (je me rappelle ta Fiat 500 ayant subrepticement emprunté de nuit le couloir central du SAMU pour essayer d’entrer dans l’ascenseur). Tu évolueras sur le plan professionnel en réussissant début 1999 le concours de médecin spécialiste des Centres de Lutte Contre le Cancer qui t’amènera à quitter le CHU pour l’Institut Claudius Regaud de Toulouse. Tu te spécialiseras dans la prise en charge de la douleur en oncologie et ceci sera associé à ta qualité d’anesthésiste pour faire de toi le responsable de l’unité d’Anesthésie Réanimation et de l’unité de prise en charge de la douleur de cet Institut Claudius Regaud. Après le déménagement de l’Institut pour l’Oncopole tu deviendras le responsable de la prise en charge de la douleur et président du CLUD de l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse. Pour celles et ceux qui ne saurait pas ce qu’est un CLUD, ce Comité de Lutte Contre la Douleur a pour mission de coordonner les actions de lutte menées au sein d’un établissement contre la douleur. Il n’a pas pour mission première de prendre en charge directement la douleur, laquelle relève des structures de soins et de traitement de la douleur, mais bien d’établir toutes les procédures permettant cette prise en charge et sans oublier la sensibilisation et la formation de tous les acteurs ainsi que la veille pharmacologique. Ainsi tu es devenu, aux yeux de tes plus proches collègues (et je pense en particulier à notre ami le docteur Philippe IZARD), un des plus grands spécialistes de la prise en charge de la douleur des patients cancéreux avec en particulier le développement de l’analgésie intra-thécale avec pompe implantée faisant en 2019 de l’Oncopole de Toulouse le deuxième centre de France en nombre de patients implantés et donc soulagés. À l’âge de la retraite, tu as été contraint de quitter l’Oncopole mais pour rebondir fin 2020 à l’Hôpital de Montauban comme attaché à la consultation douleur. Tu es Jacques l’exemple vivant de ce qu’un anesthésiste-réanimateur de l’école Lareng peut apporter aux autres pour les soulager et les secourir.
  3. La troisième raison pour laquelle j’ai proposé ton nom pour ce prix n’est pas scientifique … mais littéraire. Depuis fin 2004, tu es rédacteur à la revue « Médecine et Culture » à raison de 2 numéros par an à la demande du docteur Elie Attias, fondateur de la revue, qui, dis-tu, t’a mis le pied à l’étrier pour satisfaire tes envies d’écriture. Et je suis impressionné par tes écrits, souvent loin de la médecine, de l’anesthésie ou de la souffrance de l’autre. Quelques fois inspirés de l’actualité médicale mais toujours matinée d’une grande qualité épistolaire. Permettez-moi Mesdames et Messieurs pour illustrer ce propos et pour conclure, afin de rassurer Monsieur le Secrétaire Perpétuel, de réciter ce poème de Jacques Pouymayou à la manière de Gérard de Nerval :

« Je suis le Corona, le virus redouté
Le spectre de Wuhan, le fléau des Yankees,
La terreur des humains et de l’économie,
Je frappe où bon me semble en toute impunité.
Personne ne croyait en ma capacité
A réduire à quia des régions, des pays,
Enclouant par l’effet de cette pandémie
Les avions au sol et les bateaux à quai.
Alaric, Attila, Gengis Khan, Tamerlan
Vous qui comptez parmi les plus grands conquérants
Inspirant la terreur à vos contemporains,
Vous pensiez qu’après vous il n’y aurait personne.
Je viens du fond du temps pour rebattre la donne.
Je suis le précurseur de l’Enfer de demain. »

Merci pour tout cela Jacques et reçois du Dr GOURDOU, secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc ce prix Louis Lareng.

Docteur Jean-Louis Ducassé
Académicien (27ème fauteuil)