Prix José CABANIS : Gérard MULLER

Attribution du Prix José CABANIS à Gérard MULLER
pour son ouvrage « Sous le sable des tropiques »

Présentation par Maryse CARRIER (52ème fauteuil)

28-11-2023 au Sénat à Paris

 

 Madame la Sénatrice, Monsieur le Secrétaire perpétuel et Monsieur le Président de l’Académie du Languedoc, Mmes et Ms les Académiciens, chers amis.

 

Monsieur Bernard Muller, ingénieur de l’aéronautique, vous êtes aujourd’hui retraité d’Airbus Defense & Space et consultant en ingénierie spatiale pour PME et Startup.  Ce qui ne vous empêche pas d’animer un atelier littéraire dans lequel vous coachez de « jeunes » auteurs. Je précise que votre propre production littéraire est très vaste et vos œuvres furent très souvent distinguées. Par ailleurs vous aimez beaucoup voyager et chaque grand voyage est pour vous source d’inspiration d’un roman :

                C’est ainsi que Bernard et Nathalie, un couple de Toulousains, héros de votre roman intitulé « Sous le sable des tropiques », s’envoleront un jour vers des îles paradisiaques, les Caraïbes, plus précisément vers la République Dominicaine.

                Or dès le début de ce roman Bernard, confronté à une série d’échecs à la fois sur le plan sentimental et professionnel et se définissant lui-même comme un « écrivain raté, un journaliste ignoré », souffre visiblement d’un sentiment de déréliction.

              Le deuxième thème de ce roman est celui inopiné du tropisme de la réussite : Bernard en effet en tant que talentueux maître d’hôtel et manager, va bientôt assumer la direction disruptive de onze établissements, en République Dominicaine puis sur l’île voisine de Sainte-Lucie.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Bernard va également  « à l’insu de son plein gré », devenir père pour la première fois de 3 beaux bébés, fruits d’une unique copulation des plus inattendues avec une Haïtienne et une Brésilienne, très, très proches l’une de l’autre.

 Mais notre manager, « bon capitaliste », ne peut ignorer la petite voix de sa « belle âme de gauche » et il envisage de créer une remarquable « institution philanthropique et écologique consacrée aux enfants défavorisés, souvent orphelins ». Sauf que ce « Children’s Dream » va rapidement permettre à la direction et aux actionnaires du groupe « d’engranger encore plus de bénéfices » !

               Abordons à présent le troisième et dernier volet de ce roman, celui des paradoxes et des dilemmes. Sur ces îles des Caraïbes règnent en effet  sous forme systémique, je cite : « La pauvreté, la prostitution, la pédophilie, la pollution et surtout une corruption endémique » (fin de citation)… sous la férule d’une mafia souveraine qui rackette, assassine, ou exerce d’odieux chantages, comme on peut le constater à plusieurs reprises.

Or Bernard va illustrer certes une complicité voire une compromission inéluctable avec le mal, mais sans toutefois sacrifier sa foi en l’être humain, toujours pour le bien d’autrui.

                    Bref ce roman passionnant, au style alerte et plein d’humour, est un roman de défis permanents, illustrant moult scories de la société mais il est aussi un roman d’espoir, apte à transformer, malgré tout, les affres de ce monde en une certes modeste mais ô combien opportune leçon d’humanité.

                 C’est pourquoi, l’Académie du Languedoc est heureuse d’offrir le Prix de littérature José Cabanis à Monsieur Gérard Muller, qui mérite tous nos applaudissements !