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25-11-08 In memoriam Maurice HOLIVIER

ACADEMIE  DU  LANGUEDOC

Obsèques de Maurice HOLIVIER
FRONTON, le 08 novembre 2025

In memoriam
par Jean-Paul ESCUDIER (57e fauteuil)

I. A ta mémoire, Maurice.

J’avais 18 ans lorsque mon père est mort dans sa petite ville de Fronton.

J’avais besoin d’un père de SUBSTITUTION.

J’ai trouvé ce père en toi Maurice, le frontonnais qui avait déjà réussi.

Et depuis 50 ans, j’ai suivi tous tes engagements :

Le Rotary, Les Vignerons du Frontonnais, l’Académie du Languedoc

Les Amis d’Oncopole dans le sillage de notre soutien indéfectible

A Philippe Douste-Blazy.

II. Nos deux cépages frontonnais ont grandi, muri et vieilli ensemble.

Avec ta mort Maurice, je suis devenu ta mémoire d’un long chemin de vie.

III. Je garderai à jamais le souvenir.

De ton regard bleu acier de réalisateur pragmatique.

De ton front large et haut de concepteur de projet.

De ton sourire retroussé en haut et à droite qui trahissait ta BONHOMIE

 

IV. Tu as mis en musique dans un CD tes deux amours : Toulouse et Fronton.

Je voudrais parler ici de ton dernier amour : celui de MAÉVA ton épouse.

Ta dernière épouse : celle de ta mort.

Elle a été ta lumière sur terre.

Elle sera désormais ton étoile dans le ciel.

 

V. Ton regard bleu Maurice s’est éteint pour toujours.

Mais la flamme de ton regard ne s’éteindra jamais.

 

VI. Dans peu de temps, je partagerai avec toi ce même cimetière de Fronton

Qui abrite déjà mes ancêtres et les tiens. 

Alors Maurice, un dernier mot d’adieu

A bientôt ou plutôt A DIEU, mais en deux mots,

puisque nous sommes dans une Eglise

 

VII. Merci à tous pour votre présence

A côté de celui que vous avez à la fois aimé, respecté et admiré.

25-11-08 Éloge funèbre Maurice HOLIVIER

ACADEMIE  DU  LANGUEDOC          

ELOGE FUNEBRE DE MAURICE HOLIVIER

 Décédé le mercredi 5 -11-2025   à Toulouse        

 Messe et inhumation à FRONTON
le samedi 8 novembre 2025 A 14 H 30

par le secrétaire perpétuel Jean-François GOURDOU 

TRES CHER MAURICE HOLIVIER   L’Académie du Languedoc est venue en nombre te rendre un vibrant hommage en ce jour de grand départ et présenter ses plus chaleureuses condoléances à ta chère épouse Maeva, ta fille, ta famille et à tous tes nombreux amis de Toulouse et de Fronton ta ville de naissance.

Cher Maurice tu avais été installé membre associé de l’Académie il y a 10 ans, le 9 février 2015, lors d’une superbe séance solennelle dans la salle des illustres du capitole, présidée par le maire de Toulouse premier adjoint Francis Grass qui fut aussi le même jour installé président d’honnneur.   Ton éloge fut prononcé par ton parrain l’académicien Michel Durand.                                                              Celui-ci ne pouvant être présent, s’excuse et t’adresse ses chaleureuses amitiés. Par la suite tu as été un grand académicien de l’Académie du Languedoc, toujours sympathique, toujours assidu à nos déjeuners du mardi et à nos séances solennelles et toujours plein de projets. Tu avais le don de présenter et de parrainer de nouveaux membres de qualité à l’Académie. Yannick Moya et sa chorale « les Males au Chœur de Tolosa » que tu avais connu le jour de ton installation, car il avait reçu le prix Nougaro le même jour, il t’adresse son hommage. Philippe Douste-Blazy ancien ministre, que tu avais bien connu lorsqu’il était maire de Toulouse en 2002, nommé alors président d’honneur de l’Académie. Marie- Laure son épouse,   installée membre associé le 28 Novembre 2019,   Christophe Ghristi, directeur artistique du théâtre du Capitole M.A.,le 30 novembre 2018, le Général Jean-Paul Raffenne le 12 décembre 2023 président d’honneur au capitole, Hugo Cavagnac, maire de Fronton, le 19 juin 2024 président d’honneur au capitole, Mathilde Galinier, pharmacienne à Toulouse, le 8 octobre 2025 M.A. au conseil régional. J’évoquerais encore trois grands souvenirs de ta chaleureuse présence.                                                           

Ta décoration  de notre ordre de  chevalier de l’ordre latin  ici à Fronton pour tes 90 ans avec la Confrérie des vins de Fronton,  puis le 60e anniversaire de l’Académie au Palladia en février dernier ou  tu as produit une magnifique séance de saxophone, ta spécialité, avec Dominique Rieux et Y. Moya. Enfin, il y a à peine 15 jours, ta présence avec Maeva à notre magnifique séance solennelle à la préfecture de Toulouse,   à l’invitation de Pierre- André Durand, préfet de la région Occitanie.

Aussi cher Maurice, toutes nos chaudes félicitations pour toutes tes actions dans l’Académie du Languedoc. Tu vas beaucoup nous manquer, mais nous nous souviendrons toujours de toi, de ton nom et de ton CV, qui sont gravés dans les annuaires de l’Académie.

A Dieu cher Maurice, fidèles amitiés, bon repos dans ta chère ville de Fronton.

25-10-25 Article affiches

« Affiches françaises d’hier et d’aujourd’hui »

 A partir de la communication de François-Régis Gastou, Secrétaire Général de l’Académie du Languedoc, présentée le  mardi 21 octobre 2025

Article de Maryse Carrier  (52e fauteuil)
————– 

 

C’est à la projection de 130 affiches françaises d’hier et d’aujourd’hui d’une grande richesse que les membres et associés de l’Académie du Languedoc ont assisté le mardi 21 octobre dans la grande salle du restaurant « Les Arcades » place du Capitole.

La plupart de ces affiches relèvent de la propre collection de notre Secrétaire Général, certaines ayant appartenu au musée de L’Affiche créé en 1983 par François- Régis, qui resta  directeur jusqu’en 2009…. Nous en retenons les plus emblématiques :

Si au 17e s. et au début  du 18e  s. les textes des premières affiches étaient rédigés en français ou en latin, en noir et blanc, sans pratiquement aucune illustration, la couleur apparut au 19es. avec notamment les premières affiches illustrées et aux couleurs intenses de l’imprimeur Jean-Alexis Rouchon, telle la surprenante « Au Paradis des Dames » (1850), « Vastes magasins de Nouveautés, connus pour vendre très bon marché » !

Mais l’affiche ne connaîtra un développement spectaculaire qu’à la fin du 19es., s’appuyant sur une nouvelle technique d’impression, la lithographie en couleurs, utilisée par Jules Chéret avec ses Cherettes (« Saxoléine » 1890), lequel adoptera même la chromolithographie comme certains grands artistes de l’affiche.

Deux peintres vont réaliser des affiches publicitaires parmi les plus connues de l’époque :

Alfons Mucha, d’origine tchèque et sa lithographie  « Luchon, la reine des Pyrénées » (1885) et surtout Henri de Toulouse-Lautrec, qualifié souvent du titre de « Père de l’Affiche » et adepte des lithographies : nous admirons  notamment son célèbre « Moulin Rouge » avec ses rares 3 titres rouges (1891) ainsi que « Le Divan japonais » (1892) mettant en scène Jane Avril, amie et muse du peintre ou  « Aristide Bruant  au Mirliton » (1893).

L’Affiche « La Dépêche de Toulouse » du peintre nabi Maurice Denis (1892)  nous informe que ce quotidien est même en vente à Paris !

Grande émotion devant l’affiche du « Cachou Lajaunie » qui voit le jour en 1880 à Toulouse chez le pharmacien Léon Lajaunie mais dont la production vient de prendre fin en 2025 !

La séduisante Misia Natanson, égérie et mécène des arts à la Belle Epoque, illumine l’affiche de Toulouse-Lautrec « La Revue blanche » (1895), célèbre revue souvent contestataire créée par les frères Natanson.

C’est l’affiche « JOB » ( 1896) pour le papier à cigarettes, qui va rendre célèbre à 26 ans la Toulousaine Jeanne Atché !

La fameuse affiche pour « Lorenzaccio » (1896), pièce de théâtre  d’Alfred de Musset, œuvre emblématique de Mucha, qui représenta surtout de jeunes femmes et surtout fer de lance du style Art Nouveau (avec ici ses arabesques) a incontestablement contribué au succès de Sarah Bernardt dans le rôle phare de cette pièce jouée au théâtre de la Renaissance.

De nombreuses et belles affiches éveillèrent en nous de succulents souvenirs de jeunesse et d’adolescence :

«  Biscuits de Lefèvre-Utile » (1897) signés encore Mucha, puis plusieurs affiches de Firmin Bonisset : « les Petits – Beurre Lu » (1897), au symbolisme surprenant et original, Lu étant en outre l’acronyme de Lefèvre-Utile, « le Chocolat Poulain » (1898) dont le slogan « Goûtez et comparez » rappelle le célèbre « Goûté et approuvé » qui donna « Lu et approuvé » et « Le Meilleur Biberon …est le Biberon Robert » du nom de l’inventeur du fameux biberon Robert, à l’origine du terme argotique qui désigne les seins des femmes !

Certaines affiches nous donnent des conseils thérapeutiques : l’excellente  « Liqueur du Père Kermann » (1900) « le plus grand hygiéniste du Siècle »,  nous rappelle que « …l’homme ne meurt que de vieillesse » et « le Thermogène » (Cappielo »-1907) guérit « Toux, Rhumatismes, Points de côté, etc.), Cappielo pouvant même se permettre en 1933 de faire la publicité du « Papier à cigarettes JOB » !

D’autre part plusieurs affiches sont des témoignages de la politique française de colonisation du 19e siècle en Indochine (« Exposition nationale coloniale de Marseille 1922 Indochine » signée Georges Capon) au « Maroc, en Tunisie… Dans un autre contexte c’est un tirailleur sénégalais (de nombreux tirailleurs sénégalais ayant combattu aux côtés des Français lors de la Seconde Guerre mondiale) qui en 1959 fera la publicité du Banania  avec la célèbre formule : « Y’a bon Banania » !

A la même époque « l’Exposition internationale Arts décoratifs et industriels modernes » à Paris en 1925 connait un succès public incontestable et marquera l’apogée de l’Art déco.

La création récente des chemins de fer au début du 19es., les grands transports maritimes furent mis en lumière sur des affiches explicites signées souvent Adolphe Mouron dit Cassandre : « Etoile du Nord Pullman » (1927), « Nord Express » (1927), « Lys Chantilly » (1930), « Etat » (1932) ou « Grande Navigation Paquet » affichant le paquebot du Maréchal Lyautey, toutes ces affiches étant réalisées dans le plus pur style Art déco avec leurs formes géométriques et pures  !

Dans les années 30 Charles Kiffer se spécialisa dans la représentation d’artistes, chanteurs tels que « Edith Piaf » et « Charles Trenet » (1936)… de même que plus tard Leo Kouper réalisera une magnifique affiche du génial Charlie Chaplin dans « Les Temps Modernes » (1954).

La révolution psychédélique née à San Francisco se diffuse en Europe entre 1965 et 1969  et cette contre-culture s’exprimera spécialement dans une grande production d’affiches, telles que l’affiche de concert des « Pink Floyd » (1966) d’un artiste anonyme ou celle du concert « The Doors » présenté par Bill Graham à San Francisco.

Quelques affiches font référence à des « indésirables », comme par ex. celle de Daniel Cohn-Bendit « Nous sommes tous  indésirables » (1968) ou l’affiche érotique « Emmanuelle » (1974) illustrée par l’allégorie du serpent et de la pomme, publicité pour le film homonyme qui suscitera bien des désaccords ! 

Si le « Larousse » (1972) de Folon est une affiche intemporelle,  par contre « Vedette » (1973)  avec la Mère Denis, de son vrai nom Jeanne-Marie Le Calvet,  est étroitement liée à l’invention récente de la machine à laver le linge.

En 1979 Foré qui fit ses études aux Beaux-Arts de Toulouse et qui obtint un prix de l’Académie du Languedoc, dont il était  membre et créateur de notre médaille,  rendit  hommage à un corps de métier particulièrement valeureux   « Les Pompiers de Paris » (1979)  qui « ne mesurent pas leur dévouement », tandis que Hervé Morvan intitule son affiche: « Un Père Noël pour tous les Français »… « avec le Secours  populaire français » (1980).

Peu à peu les affiches évoluent vers l’abstraction comme on peut le constater avec les 2 belles affiches « Bally » (1981) de Jacques Auriac ou le « Champagne de Castellane » (1988) de notre confrère François-Régis Gastou, qui nous présentera un florilège de ses propres créations : 3 affiches pour le « Grand Fénétra » (1980, 1981, 1984),  le « Cachou Lajaunie » (1981) « pour changer la vie », la « Journée du Maire, Fête des enfants » (1984), le « Théâtre du Capitole » avec le chanteur basque Iprintzina, « Enfants de Pub. Vive la Pub » (1993), le « Salon des Arts ménagers » (2008), « La Danse fait son cinéma » (2012) et la sublime « Toulouse, capitale wisigothique » (2019), pertinent clin d’œil à la sérigraphie de Raymond Moretti, « Les Wisigoths » (1997 « Galerue » des Arcades du Capitole)

Et tandis que l’agence Avenir s’affirme en 1981 comme « l’Afficheur qui tient ses promesses » avec une jeune fille disant « le 2 septembre j’enlève  le haut »  et « le 4 j’enlève le bas » ne montrant alors que le dos de la jeune personne… plusieurs publicités nous invitent à un mode de vie plus raisonnable et plus responsable correspondant à une certaine évolution sociétale : « Contrex… avec un régime raisonnable» (1982) de Bernard Villemot ou « Gardez la France propre » (1982) de Raymond Savignac et « Economie d’énergie, circulez sport »  (1989) de F.R. Gastou, tandis que les amoureux de Peynet se délectent toujours tendrement dans d’élégantes flûtes à champagne, mais « Champagne Perrier-Jouët » (1995) bien sûr !  

A la fin de la communication, François-Régis Gastou a distribué à chacun d’entre nous un petit dossier de 12 reproductions d’affiches format A5 cartonnées. Un grand merci à lui !  

Maryse Carrier  (52fauteuil).

22-10-2025 Conclusion

ACADÉMIE DU LANGUEDOC

SÉANCE SOLENNELLE DU 8 OCTOBRE 2025

Hôtel de la Préfecture
1 Place Saint-Etienne TOULOUSE

Conclusion par Michel CARRIER
Président de l’Académie du Languedoc

Monsieur le Préfet, Chers amis,

Comme toutes les Académies, l’Académie du Languedoc a un Secrétaire perpétuel qui, à ce titre, a ouvert la cérémonie solennelle de ce jour. Mais notre Académie est une association loi 1901 et, comme telle, elle possède un représentant juridique qui en est son Président.

C’est à ce titre et dans le cadre du partage de nos tâches que je vais conclure cette séance et vous remercier tous  d’avoir participé nombreux à cette cérémonie.

Tout d’abord un très grand merci à Monsieur Pierre-André DURAND, Préfet de la région Occitanie, préfet de la Haute-Garonne, qui a bien voulu nous inviter dans ce très bel hôtel de la préfecture et particulièrement dans cette belle salle du conseil anciennement dédiée aux débats du conseil départemental.

Un grand merci aussi à ses services qui ont toujours répondu avec clarté et promptitude à toutes nos interrogations. Je tiens à souligner ici l’efficacité de  Monsieur Jean-Baptiste MERIMEE, Chef de Bureau des Affaires Générales et de la Représentation de l’Etat pour toute l’aide qu’il m’a apporté dans la préparation de cette journée.

Merci aux différents Académiciens pour les éloges prononcés et encore toutes nos félicitations à tous les lauréats.

Maintenant place à la musique avec Valentin KRUGER.

 

 

22-10-2025 Fabienne HAVARD

ACADEMIE DU LANGUEDOC

Séance solennelle du 22 octobre 2025
Hôtel de la Préfecture – Toulouse

Prix de peintured’Art contemporain décerné à
Fabienne HAVARD

présentée par Sylvie ABADIE (59e fauteuil)

FABIENNE HAVARD Prix d’Art Contemporain 

Il existe des parcours qui ne cherchent ni l’éclat ni la reconnaissance, mais qui tissent, jour après jour, une œuvre discrète et nécessaire. Celui que nous honorons aujourd’hui est de cette trempe rare : un engagement au long cours, porté avec une opiniâtreté humble et une fidélité sans faille à l’art et à la transmission.

 

Formée à la philosophie et aux arts plastiques, Fabienne HAVARD a su faire de sa pratique un véritable lieu de pensée incarnée. En 2005, elle fonde L’Art Mutin du Temps qui Passe, dans le quartier de Rangueil à Toulouse, un espace de respiration où enfants, adultes et passionnés de tous horizons trouvent un refuge de beauté et de réflexion. Ce lieu, qui célèbre cette année ses vingt ans, incarne cette conviction profonde : la culture n’est pas une abstraction, mais une pratique vivante, accessible, presque familière.

Son engagement ne s’est pas contenté des murs rassurants de l’atelier. Pendant plus de dix ans, elle a animé des ateliers artistiques et philosophiques au centre pénitentiaire de Seysses, menant un combat nécessaire pour que l’art rétablisse un lien d’humanité même dans les lieux les plus fermés. Elle y a compris que la création demeure, toujours, un acte de liberté capable de redonner sens et dignité.

Cofondatrice des Arts en Balade à Toulouse, elle a tissé des ponts entre créateurs et public, rencontrant plus de cent vingt artistes toulousains. Car son œuvre ne se mesure pas seulement en créations tangibles, mais aussi en liens humains tissés dans la durée.

Son travail personnel autour du Rouleau Alchimique explore depuis 2013 le lien entre matière et esprit, entre image et symbole. Cette quête patiente a donné naissance à une œuvre monumentale de vingt-cinq mètres de long qui continue de s’écrire comme un geste ininterrompu, accueillant chaque instant, chaque rencontre, transformant le temps qui passe en matière poétique et spirituelle.

Vestale moderne, gardienne du feu de la culture, cette artiste poursuit depuis plus de vingt-cinq ans un chemin singulier où création et partage ne font qu’un. C’est cette simplicité même, cette opiniâtreté discrète et cette générosité sans calcul que nous célébrons aujourd’hui. Car les véritables bâtisseurs de culture sont ceux qui, dans la continuité du quotidien, font de l’art un acte de résistance douce et de la transmission un geste d’amour.

22-10-2025 Cédric Soulette

ACADEMIE DU LANGUEDOC

Séance solennelle du 22 octobre 2025
Hôtel de la Préfecture – Toulouse

Prix de sculpture Carlo Sarrabezolle décerné à
M. Cédric SOULETTE

présenté par l’Abbé Gérard BATISSE (32e fauteuil)

CEDRIC SOULETTE

Chers amis Académiciennes et Académiciens, je tiens à vous remercier pour la délicatesse que vous m’avez témoigné en me confiant l’éloge de Cédric Soulette attendu que nous sommes tous les 2 des rugbymen croyants et pratiquants.

Cédric Soulette, né le 30 mai 1972 à Béziers, est un joueur de rugby à XV français. Il a joué 13 sélections avec l’équipe de France de 1997 à 1999, évoluant au poste de pilier. Formé à l’AS Béziers, il refuse deux fois d’être transféré au Stade toulousain puis Clermont-Ferrand avant de rejoindre Toulouse en 1999. Vous avez 53 ans.

Joueur emblématique du rugby à XV dans les années 2000, vous avez marqué l’histoire du Stade Toulousain. Depuis votre retraite sportive, vous vous êtes reconverti dans l’art.

Vous avez fait rêver toute une génération d’amoureux du ballon ovale. Né à Béziers, dans l’Hérault, au début des années 70. A 13 ans, vous avez intégré ce club mythique. Il y restera jusqu’à ses 27 ans. Évoluant au poste de pilier, le rugbyman devient joueur de Première division à 18 ans. Son talent est remarqué et le jeune Cédric Soulette est convoité par l’illustre club de la ville rose : le Stade Toulousain. Une offre que vous avez décliné à plusieurs reprises, par attachement pour son club formateur. Dans son parcours international (13 sélections avec les Bleus), il aura marqué les esprits lors de la coupe du monde 1999 (malgré la défaite de l’équipe de France en finale). Il faudra attendre la fin de cette compétition avant qu’il rejoigne les Rouge et Noir.

Deux ans plus tard, il remporte le championnat de France avec Toulouse. Un instant mémorable pour Cédric. Le 24 mai 2003, l’équipe décroche de titre de champion d’Europe face à Perpignan. Début 2004, sentant le vent tourner, Cédric Soulette, rompt son contrat avec le Stade Toulousain et rejoint Clermont-Ferrand en tant que joker médical.

Ayant toujours eu un attrait particulier pour la création, Cédric Soulette se lance alors dans un projet qui lui tient particulièrement à cœur. Il lance une agence de communication d’art autour de l’emblème français : le Coq. Ce lui qu’il aura porté sur son cœur durant sa carrière internationale. Créant un pont entre l’art et la symbolique sportive et française, « Stan’art » voit le jour en 2005. En 15 ans d’existence, plus de 60 coqs géants ont été crées dont 22 déclinés en série limitée.

En 2012, Cedric Soulette a réalisé une exposition remarquable en positionnant une soixantaine de vaches décorés par des artistes connus et méconnus sur la place du Capitole et dans les rues de Toulouse. Le but de cet évènement était de mettre l’art à porter tous. En juillet 2021, ses pièces ont été exposées durant un mois au CREPS de Toulouse. Les coqs de « Stan’Art » ont fait l’objet de la première exposition depuis soixante ans sur ce site de l’excellence sportive. De tailles et de textures différentes, près de 14.000 coqs signés estampillés « Stan-Art » ont trouvé acquéreurs. Aujourd’hui, Cédric Soulette est encore pour quelques temps installé dans le Tarn-et-Garonne, sans s’interdire des terres qui l’ont formé et qui l’ont fait vibrer. Il se consacre entièrement à la création et au développement de son agence « Stan’Art ».

« Comme anciens partenaires de l’équipe nationale, Raphaël Ibanez et Fabien Galthié après chaque match international, remettent depuis deux années, un de mes coqs au meilleur joueur du test match. Ils m’ont d’ailleurs fait intervenir à Marcoussis auprès de la sélection nationale, rendant hommage à mon travail en me permettant de remettre le trophée du jour à Gregory Alldritt. »

Comment s’est passée votre reconversion ?

Comme souvent dans une reconversion, le sentiment d’urgence s’affirme rapidement. Ce fut mon cas après une blessure en 2005. En seulement une année, j’ai mis en place ce projet un peu dingue qui aujourd’hui anime encore ma vie.

Quel est le super pouvoir que vous aimeriez avoir ?

Sortir de moi-même. Devenir autre chose, me mettre d’un coup, d’un seul, dans la peau de quelqu’un d’autre.

Votre chanteur/se préféré(e) ?

J’écoute vraiment de tout. De l’électro, du Brel, du Pavarotti… Mes choix musicaux sont très éclectiques, j’ai besoin de cette variété musicale.

Votre plat favori ?

Le premier qui me vient en tête et le dernier dégusté : un gratin aux cèpes de ma mère. Accompagné d’un sublime rôti de bœuf, c’était succulent.

Votre animal préféré ? 

J’aime les chiens et les chats. J’aime toutes les bêtes en fait. J’ai perdu beaucoup d’animaux et c’est toujours fâcheux de perdre les êtres que l’on aime.

Avez-vous une phobie ?

La peur de finir seul… Mais c’est idiot car… nous finissons toujours tout seul.

Avez-vous une devise ?

La confiance n’exclut pas le contrôle et le manque de confiance exige le contrôle.

En 2005, le rugbyman toulousain Cédric Soulette termine sa carrière de sportif de haut niveau et utilise sa société Stan’Art pour créer sa première sculpture de coq géant, d’une hauteur de deux mètres. Il adopte rapidement son modèle et décide d’en concevoir d’autres pour qu’ils deviennent des supports vierges, qu’il confie à des artistes.

En près de 15 ans, il a réalisé plus de 14 000 pièces, de grande dimension ou miniature, confiés à près de 200 artistes.
Dernièrement Cédric Soulette a proposé à l’artiste Freddo Sacaro de personnaliser deux coqs sur la thématique du rugbyman Antoine Dupond.

Cédric Soulette a suggéré à l’artiste de partir sur une rencontre improbable entre Antoine Dupond et… des Dupond/t des aventures de Tintin.

Il en résulte deux réalisations, Sapristi et Saperlipopette.

Maintenant, je voudrais réunir le collectionneur, le rugbyman et l’artiste” précise le créateur de StanArt qui aime que sa société soit avant tout source de rencontres.

Parallèlement, Cédric Soulette travaille sur une nouvelle version de son coq qu’il avait confié à l’artiste biterrois Pierre Marquès en hommage à Jean Moulin. L’artiste a intégré à la surface du coq, creusé dans la matière, le pochoir du grand résistant natif de Béziers, qu’il avait réalisé dans les rues de Béziers, accompagné de la phrase “Créer, c’est résister”.
Un modèle de ce coq, qui fait deux mètres de haut est en place à Villeneuve-les-Béziers, et un deuxième en Dordogne.
J’essaie de faire des choses qui ont du sens, notamment par rapport à mon parcours.Le Coq au départ, c’est évidemment pour moi le symbole de l’équipe de France dans laquelle j’ai joué. En faire un sur le thème de Jean Moulin, évidemment que cela avait du sens pour moi, qui suis Biterrois et qui avait un grand-père résistant qui a fini dans les camps”.

Cédric Soulette a joué pendant quinze années dans trois clubs prestigieux du Rugby Français : Béziers, Toulouse, Clermont-Ferrand et dans le même temps, à treize reprises en Equipe de France.
A ce jour, Stan’Art aura dupliqué plus d’une soixantaine de ces gallinacés en fibre de verre, dont chacun d’entre eux a atterri dans des ateliers de sculpteurs, de peintres, de designers … Chaque artiste ayant pour mission de se l’approprier, en appliquant sa technique favorite.

Quelques belles phrases en l’honneur du Rugby

  1. « Le Rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour, et quand il n’y a plus le ballon, il reste les copains. »                                                                        Jean-Pierre Rives
  2. « Les avants ont généralement leur Q.I. marqué dans le dos » Proverbe
  3. « Un joueur phare, c’est quelqu’un qui est là pour éclairer, pas pour éblouir »                                        Jean-Pierre Elissalde
  4. « Ce qu’on appelle un bobo chez nous, c’est une blessure dans les autres sports ».                                        Olivier Brouzet
  5. Une question posée à l’abbé Pistre par un journaliste :
    « Monsieur l’abbé, comment pouvez-vous expliquer la violence du Rugby et la tendresse de l’Evangile ? »
    Réponse : « Vous savez mon fils, il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir ! »
  6. « Dans une équipe de Rugby, il n’y a pas de passagers, il n’y a qu’un équipage. »                                        Pierre Villepreux

 

Merci Cédric, vous êtes une belle personne. Le monde des artistes et le petit monde du rugby vous disent un grand merci !

Gérard BATISSE
Académicien au 32° fauteuil

22-10-2025 Présidence d’honneur

ACADÉMIE DU LANGUEDOC

SÉANCE SOLENNELLE DU 8 OCTOBRE 2025

Hôtel de la Préfecture
1 Place Saint-Etienne TOULOUSE

Monsieur le Préfet Pierre-André DURAND
Président d’Honneur de l’Académie du Languedoc

Éloge prononcé par Jean-François Gourdou (Secrétaire perpétuel)

22 octobre 2025 Préfecture

ACADÉMIE DU LANGUEDOC

SÉANCE SOLENNELLE DU 8 OCTOBRE 2025

Hôtel de la Préfecture
1 Place Saint-Etienne TOULOUSE

Accueil par M. Pierre-André DURAND, Préfet de la Région Occitanie, Préfet de la Haute-Garonne

Ouverture de la séance par Jean-François GOURDOU Secrétaire perpétuel.

Président d’honneur :

Remise des insignes de Président d’honneur à M. Pierre-André DURAND

Remises de Prix :

Prix de littérature Pierre Goudouli à Jean-François COUROUAU remis par Jean-Louis Ducassé (27fauteuil)

Prix de sculptures Carlo Sarrabezolles à Cédric SOULETTE remis par Gérard Batisse (32fauteuil)

Prix de peinture d’Art contemporain à Fabienne HAVARD remis par Sylvie Abadie (59fauteuil)

Prix de Musique Paul Vidal remis à Valentin KRUGER remis par Chantal Dounot-Sobraques (45fauteuil)

Clôture de la cérémonie par Michel Carrier (33fauteuil), Président de l’Académie du Languedoc

25-10-08 Conclusion

ACADEMIE DU LANGUEDOC

Séance solennelle du 8 octobre 2025
Conseil régional d’Occitanie

Conclusion par le Président de l’Académie du Languedoc
Michel CARRIER

 

Chers amis,

Il me revient maintenant, en tant que Président de cette Académie, de conclure cette séance et de vous remercier tous, Académiciens, Membres associés et Amis pour votre nombreuse participation.

Au delà des éloges qui ont pu être prononcés, je tiens à remercier, même si elle n’a pu être présente, la Présidente de Région, qui nous a permis d’organiser cette séance solennelle dans ce lieu déjà chargé d’histoire.

Un grand merci à Monsieur Serge REGOURD qui a représenté sa Présidente avec beaucoup de brio.

Merci aux différents personnels qui ont permis à cette séance de se dérouler dans de parfaites conditions et un merci particulier à Monsieur Quentin ESPITALLIER qui nous a accompagnés tout au long de la préparation de ce 8 octobre 2025.

Je déclare la clôture de la séance solennelle de l’Académie du Languedoc en ce jour du 8 octobre 2025.

Merci à tous et maintenant rendez-vous au vin d’honneur dans la salle Alain SAVARY.