Remerciements et fin de cérémonie
par le Président Michel CARRIER
Chère Pauline Kamakine, vous êtes née en 1989 à Toulouse, où vous avez étudié les langues au point d’en être devenue experte !
Anglais, espagnol, portugais, grec, suédois, néerlandais, roumain, allemand, italien et enfin russe pour renouer avec vos racines familiales.
Vous êtes une authentique linguiste, et une autre de vos qualités, saluée par cette assemblée, c’est votre travail sur une autre langue que vous pratiquez à la perfection : Le gascon.
Vous obtiendrez en 2014 un Master II trilingue Sciences Humaines et Sociales.
Vous vous intéressez au Patrimoine culturel, naturel et immatériel, et c’est tout naturellement que votre vie s’oriente vers la Langue d’Oc. Votre travail poético-littéraire débute avec l’isolecte de Rivière-Basse, le bigourdan, dont vous héritez par transmission familiale : « la langue du cœur ».
Un premier poème en graphie fébusienne est retenu et publié dans la revue Mic Romania dirigée par le Comité belge du Bureau européen pour les Langues moins répandues.
Au fil des années, vous écrivez sans relâche « dès que la muse s’avance ». À partir de l’année 2015, vos poèmes commencent à être remarqués et plus d’une dizaine de prix littéraires vous sont par la suite décernés notamment en italie, en Béarne et à paris.
Vous consacrez votre temps à la lecture, à l’écriture, à la poésie, ainsi qu’à l’étude des variantes dialectales occitanes. Outre vos poèmes, qui sont traduits en basque, italien, alsacien, catalan, portuguais et franco-provençal, vous écrivez aussi des contes pour enfants, des nouvelles et de la prose poétique.
Vos premières grandes publications voient le jour en 2020-2021 : Lou Petìt Ausèth prend son envol ! Vous nous proposez un univers poétique dans lequel votre amour pour la dialectologie romane se révèle plus fort que jamais. Votre Anthologie en est d’ailleurs le reflet : 76 poétesses contemporaines rassemblées en deux tomes, respectant la variante dialectale de chacune. Vous dites : « Je suis passionnée par l’écriture poétique occitane, nous avons vraiment un grand trésor à partager avec le monde ! ». Le tome 2 arrive ! vous pouvez le commander. Vous y verrez sur la couverture une très belle œuvre de Sylvie Abadi bastide. Le tome 1 à été également réédité avec Sylvie à l’honneur.
C’est avant tout votre désir d’animer la reviscolada poético féminine du vingtième-et-unième siècle qui a donné naissance à cet ouvrage qui retrace la vie littéraire et expose les poèmes les plus représentatifs des poétesses occitanes. Les années à venir verront la parution de 3 autres tomes venant compléter cette œuvre en regroupant 200 poétesses sorties grâce à vous de l’ombre et de l’oubli, soulignant ainsi votre incroyable travail d’anthologiste. Ils seront à chaque fois accompagné d’un très beau portrait de femme, réalisé par Sylvie abadi bastide, notre peintre de l’académie.
Vous traduisez également de nombreuses œuvres en langue d’oc, afin de porter la langue à son plus haut degré d’expression et d’inspiration. Ce fut le cas pour l’œuvre de Rainer Maria Rilke qui est pour vous une source intarissable de beauté et d’émerveillement.
Vous voyagez régulièrement en Europe et sillonnez l’Occitanie, de la Côte Atlantique à l’Isère en passant par l’Aude et la Bigorre.
Vous êtes une écrivaine voyageuse bigourdano-carcassonnaise » qui ne délaisse jamais ses paysages audois, bigourdans et landais (La Canau), où vous passez une grande partie de votre vie.
Sensible, votre style littéraire se décline en poèmes courts, d’expression lyrique, traduisant souvent un sentiment fort, un enracinement profond et sincère pour votre pays d’oc. Vos écrits fleurissent dans divers ouvrages et revues de différents pays.
Vous écrivez également des livres poétiques pour enfants, pour la transmission de la langue afin d’éveiller leur âme aux subtilités des sons et de la mélodie des mots.
Vous êtes conviée à de nombreux événements afin d’animer des lectures poétiques pour inonder le monde de poèmes, votre plus grand rêve.
Depuis quelque temps, vous venez d’ajouter une nouvelle corde à votre arc de l’art. Vous trouvez des mélodies, mettez en chanson vos textes, et parcourez les festivals pour partager cette nouvelle passion que vous avez trouvé dans la chanson. Vous devenez une nouvelle référence dans le monde de la poésie occitane chantée. Et votre voix est céleste.
Vous dites : « La musique permet à l’âme de s’envoler et aux mots de rejoindre les contrées les plus proches du cœur – l’Art Littéraire et l’Art Poétique qui se rencontrent en musique sont la parole qui manque au monde – il faut qu’elle lui soit d’urgence restituée. »
Vous sublimez la poésie Gasconne, dans laquelle vous faites apparaître la forêt des Landes et l’océan qui nous appelle, vous donnez vie à l’Adour et à la rivière basse qui ont eu la chance de vous voir naître. Vous faites grandir Cailhavel, où votre demeure devient celle de l’art et des artistes que vous réunissez pour garder éternellement vivante cette langue, pour que vive l’âme Gasconne en vous à travers vos textes et votre énergie de création.
Que le silence se nourrisse de vos mots pour faire jaillir la poésie partout où l’on trouve les amoureux de la langue.
Vous êtes depuis peu maîtresse ès jeux floraux, et c’est avec un grand honneur que nous vous remettons aujourd’hui le prix Peyre Goudouli pour l’ensemble de votre œuvre déjà incroyablement riche.
Je vous donne la parole pour que vous nous parliez un peu de vos actualités, vous étiez hier soir en duo musical près de Bordeaux sur scène avec Esteban Deos. Vous faites réapparaître la langue gasconne, et vous préparez d’ailleurs un nouveau CD de fado gascon (a manège). J’en profite pour saluer également votre premier CD, Hilha de Gasconha, fille de Gascogne, saluée récemment par l’académie des jeux floraux, et vous nous parlerez aussi de votre nouveau recueil quadrilingue, l’autre demeure, dont je vous apporte aujourd’hui, c’est une surprise les premiers exemplaires.
Je vous donne la parole.
Monsieur le Secrétaire Perpétuel,
Monsieur le Président,
Monsieur le Vice -Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Monsieur Francis CASSIN, notre hôte,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
J’ai l’honneur d’accueillir Madame Julie d’ARAGON.
L’Académie du Languedoc vous a attribué le prix HENRI MARTIN, prix prestigieux de peinture, pour vos œuvres.
Madame
Votre famille est implantée dans le Tarn depuis deux siècles et a donné à ce département, un Président du conseil général, et deux députés du Tarn. Vos parents souhaitaient que vous repreniez l’exploitation agricole familiale ce qui vous a dirigé naturellement vers l’école supérieur d’agriculture de Purpan d’où vous êtes ressortie avec un diplôme d’ingénieur.
Mais votre violon d’Ingres était tout autre,
En effet, Enfant, vous avez commencé avec un premier coup de crayon, le trait était sûr et précis, ce fut le premier dessin, suivit de nombreux autres, puis des croquis dans des carnets de voyage qui vous accompagnaient, suivi de quelques aquarelles pour saisir l’instant et l’atmosphère d’un paysage, enfin la noblesse de la peinture à l’huile. Sur des formats de toiles ô combien différents.
D’abord poser la perspective sur la toile, puis faire naitre les formes, leur donner vie avec les couleurs, marquer les ombres, enfin avec du plus clair ou du blanc accrocher la lumière.
Ce fut ensuite vos premières expositions. Puis plus récemment l’intérêt de galeristes d’art pour vos toiles avec en 2018 Bordeaux puis Madrid.
En 2019 Albi avec la Galerie Castel ’Art et aussi Paris à l’ETHIEA
En 2020 à nouveau Bordeaux à la Halle des Chartrons
Puis en 2021 Saint-Flour à la Galerie Duo et à Coutras au centre culturel Maurice Druon
Enfin en 2023 Toulouse sur le thème de « l’art pour l’espoir », Toulouse où vous avez votre atelier au numéro 3 de la rue des Paradoux.
Atelier rempli d’œuvres. Je me suis arrêté devant la magnifique toile d’un paysage du Lauragais, ou peut-être du Gers. Mon ressenti a été celle d’une très chaude journée d’été de mon enfance, vous savez quand la chaleur est accablante, une sieste s’impose alors dans la méridienne de cette maison de campagne. Derrière la pénombre des persiennes entrouvertes, j’entends le chant incessant des cigales, le sifflement des hirondelles qui tournent, au loin la cloche du village puis un coucou, enfin les pas sur le gravier d’une personne qui s’éloigne lentement. Je tombe dans les bras d’orphée. C’est vrai que chacun lit, la toile d’un artiste, avec son vécu, ses souvenirs, son inné, son acquis.
Exposition également à Bordeaux au cours Malby sur le thème des « Mondes enchantés »
Mais votre coup de cœur est certainement pour Rome et l’Italie où vous retournez chaque année pour vous ressourcer.
En 2024 vous avez présenté vos toiles à la galerie Di Asenci au cœur du quartier Trastevere à Rome sans oublier d’aller jeter une pièce de monnaie dans la Fontaine de Trévi.
Mais votre cœur était aussi ouvert cette année-là au profit de l’association « Solidarité Ariège Burundi » pour aider l’Afrique en ouvrant votre atelier pour cette cause au côté de Sylvie de Blay.
Ainsi à travers le beau, il a la toujours la recherche de la vérité, quel que soit l’art. Même chez les surréalistes tel que Savador Dali, Matisse, Derain, Braque, Picasso.
Pablo Picasso disait, je le cite, « que l’art est un mensonge qui nous permet de dévoiler la vérité »
Là, se place les arts de l’esprit, tel que le dessin, la sculpture, et bien sûr, il y a la peinture, avec les sept couleurs de l’arc en ciel. Il y a aussi la musique, avec les sept notes de la gamme, le chiffre sept étant le chiffre de la création et celui de la puissance artistique du créateur.
Dans les arts, le créateur de l’œuvre, trouvera toujours une consolation et une élévation de l’esprit, car il y rencontre, le réel, le vrai, le beau, l’aimable, le bien. L’artiste ouvre son cœur et nous fait partager son émotion et ses sentiments.
Nous trouverons dans l’œuvre de Madame d’ARAGON la réalisation de ces vues élevées, imprégnée de l’esprit et des traditions de notre terre occitane
En regardant ces toiles, c’est un baume d’immortalité qui nous atteint, elles sont pleines d’énergie et d’inspiration pour nos besoins présent et à venir.
Je conclurai en disant que :
L ETERNITE NE SERA PAS DE TROP POUR CONTINUER A ADMIRER CES COULEURS MAGIFIQUES,
GARDONS LES EN MEMOIRE,
CAR LES JOURS S’ENFUIENT DANS L’OMBRE…
ET LES JOURS DISPARRAISSENT…
Je vous remercie.
Monsieur le Secrétaire Perpétuel,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Académiciens et Membres Associés
Mesdames et Messieurs
Mademoiselle Julie,
C’est avec un grand plaisir que je vous parlerai aujourd’hui de cette jeune artiste dont le talent s’est révélé dans le domaine de la photographie d’Art.
L’Académie du Languedoc a décidé de vous décerner, Julie COUSSE, le Prix de Photographie Jean Dieuzaide, dit Yan photographe Toulousain bien connu, dont les œuvres, comme vous le savez, sont une référence sur le plan national.
Je me permets de vous rappeler que les débuts artistiques de Jean DIEUZAIDE, jeune photographe dans les années 40, ont été réalisés avec des moyens techniques simples. C’était une époque où les grands et longs appareils munis de téléobjectifs et les boites photographiques n’étaient pas aussi perfectionnés. Nous avons bien connu cette période d’après-guerre où de jeunes photographes toulousains ont été attirés par ce nouveau mode d’expression qui s’est très vite vulgarisé par la suite. Pour l’anecdote, je dirai que certains d’entre eux se sont retrouvés dans des situations improbables afin de saisir l’instant primordial. Je pense notamment à l’exploit de Yan qui, perché sur le dos d’un acrobate, a photographié le mariage d’un couple de funambules sur un fil tendu à une hauteur de 22 mètres au-dessus de la place du Capitole…Plus de 20.000 toulousains ont admiré cet exercice saisi par le photographe dans des conditions plutôt périlleuses. C’était le samedi 22 mai 1954 que l’abbé Roger Simon renommé « l’abbé volant ». leur donna la bénédiction.
Cependant Julie, je vous rassure le métier de photographe n’est pas un métier d’acrobate mais avant tout un métier d’artiste et de passion qui révèle votre sensibilité à la beauté. Vous n’êtes pas seulement la technicienne de l’image vous avez aussi le regard esthétique pour fixer la meilleure lumière et rechercher l’instant de poésie.
Je me permets de citer ici une phrase de Roland Barthès critique littéraire et sémiologue du XXème siècle qui écrivait : « Ce que la photographie reproduit à l’infini n’a lieu qu’une fois »
Vos photographies sont des instants uniques, elles nous confrontent à un lieu , un objet un personnage ou autre mais nous entrainent toujours vers l’infini.
Votre parcours universitaire vous honore, vous avez en 2017 obtenu votre baccalauréat et BEP professionnel Artisanat et métier d’art communication visuelle pluri media au Lycée ND à Castres. Puis vous avez en 2019 obtenu votre BEP photographe à ETPA de Toulouse et en 2023 vous décrochez un Bac + 3 Community manager à l’Institut de Formation Commerciale Permanente (IFOCOP) à Paris.
Depuis, vous avez pris la décision de vous destiner à la communication visuelle avec comme compagnon préféré, votre appareil photographique. Votre objectif capte avec un œil averti ce qui ne peut être dit avec des mots.
Malgré votre jeune carrière, vous avez déjà un panel de clients très important : dont certaines marques de vêtements, les restaurants Ocxalis à Lautrec ou le Victoria à Castres, BMV communication, séminaire du groupe Cailleau à Cannes. Et plus de 300 clients à Toulouse ou Castres notamment vous sont toujours fidèles.
Vous vous distinguez également sur le plan international pour la marque Séphora à San Francisco et pour la marque Samsung. Vous êtes aussi ambassadrice du réseau les cafés Business basé à Toulouse et vous avez intégré le réseau BNI Artis à Muret
Merci Julie pour votre regard esthétique lié à votre grande sensibilité intérieure.
Nous savons que votre carrière artistique ne fait que commencer et qu’elle marquera très sûrement notre époque.
L’Académie du Languedoc, fidèle à sa mission de valorisation des talents, est fière aujourd’hui de vous remettre ce prix de Photographie Jean Dieuzaide Yan 2025 qui représente à la fois la reconnaissance de votre expérience mais aussi un encouragement pour votre futur parcours professionnel.
Au nom de notre Compagnie, je vous adresse mes plus vives félicitations et tous mes plus sincères compliments.
J’ajouterai que votre grand-père, Henri, ancien président très apprécié de l’Académie du Languedoc est très fier de vous et nous le comprenons.
Merci Julie.
François-Régis GASTOU
Secrétaire Général de l’Académie du Languedoc
Allocution du jeudi 10 juillet 2025
Séance solennelle Champêtre d’Eté
A Borde-Blanque à St Jory
« Les voyages forment la jeunesse » aurait dit Montaigne ou plus exactement « Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui « .C’est ce qui s’est passé, restons humbles, entre Gilbert Clamens ,son épouse Brigitte et nous deux lors d’un voyage organisé au pays des légendes ,des monstres, des cornemuses et d’une boisson revigorante bien connue.
Nous avons donc apprécié dans cette rude mais fraternelle atmosphère où »la musique adoucit les mœurs » les qualités profondes liant Gilbert et la guitare classique.
Je ne pourrai citer maintenant toute la richesse du curriculum vitae musical de Gilbert Clamens . Voici cependant les points forts de cette biographie d’artiste.
Gilbert est né à Moissac en 1953. Une parution du grand John Williams à la télévision lorsqu’il était à peine adolescent décide instantanément de son choix pour les cordes pincées du bel instrument . Ses études au Conservatoire de Toulouse et ses stages internationaux l’ont amené au 1er Prix de guitare et à la qualification de professeur certifié de guitare .Lauréat du concours international de Composition d’Alessandria en Italie, membre de la Fédération Mondiale des Concours internationaux de musique ,le catalogue de Gilbert compte plus de 60 œuvres éclectiques (courts métrages ,théâtre ,CD ,radio FM , ….) éditées au Québec, en Italie , et en France .
Parmi ces créations il faut noter « Candella »inspirée par l’Amour Sorcier de Manuel de Falla et le Boléro de Ravel . Soliste Gilbert se produit en duo avec la soprano Magali Leger ou avec son propre fils Aurélien .En concert il a été dirigé par des chefs prestigieux dont Michel Plasson ,Philippe Jordan, Stéphane Cardon ,Fayçal Karoui (en particulier pour le concerto D’Aranjuez !)
En résumé en parlant de façon triviale Gilbert Clamens est une pointure !!!
L’Académie du Languedoc a tout naturellement décidé de lui décerner le prix Gabriel Fauré 2025.
Gabriel Fauré est une de nos grandes gloires nationales et mondiales Il est la gloire éternelle de Pamiers où il naquit en 1845.Directeur du conservatoire de Paris, membre de l’ institut, Grand-Croix de la Légion d’Honneur, il reçut des funérailles nationales dans l’Eglise de la Madeleine à Paris .
De façon très modeste et peut être trop personnelle je souhaite citer le concours 1957 des écoles normales d’instituteurs. Ce concours comportait une épreuve de chant qui comprenait 2 morceaux obligatoires. L’un deux, sur des paroles de Sully Prudhome, était la mélodie de Fauré qui nous saisit toujours autant : Le long du quai …
Le long du quai les grands vaisseaux
Que la houle incline en silence
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.
Et ce jour-là les grands vaisseaux
Fuyant le port qui diminue
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.
Félicitations et merci d’être parmi nous aujourd’hui.
Chères académiciennes, chers académiciens, chers amis de l’académie du Languedoc
Très heureux, félicitations de vous voir aussi nombreux, 94 inscriptions, un record
Nous sommes aujourd’hui réunis pour notre VII retrobailhas d ‘estiu
Les premières ayant eu lieu au château de la Cassagnére au temps de José Badie et d’André Gastou.
Aujourd’hui, autre lieu, nous sommes donc invités pour la 2 e fois au château Cassin chez notre confrère académicien Francis Cassin dans cette magnifique propriété de Borde Blanque au bord de ce superbe lac. Cette grande maison est très ancienne remontant au 16e siècle entièrement restauré par Francis Cassin avec ses colonnades intérieures et ce grand préau au poutres séculaires. En fait Francis habite à Saint Sauveur mais ici c’est sa résidence secondaire son ermitage, son refuge, son relais de chasse car il est un grand chasseur en France et dans le monde, enfin c’ est son paradis.
Nous sommes encore cette année 2025 dans le soixantième anniversaire de la création de notre Académie du Languedoc. Celle-ci fut donc crée à Paris au Sénat et dans le même temps à Toulouse .
A l’occasion de la réédition de notre 4e annuaire historique, que vous pouvez acquérir aujourd’hui, j’ai approfondi l’histoire de l’origine de notre académie.
L’académie du Languedoc a été créé en 1965 par Monsieur Ange Gilles, notable homme de lettres et du début de la télévision de Paris, natif bien sûr du grand Languedoc à Aubagne, qui en eut l’idée car il avait reçu en 1961 le grand prix et la médaille de l’Académie Française par son ami le célèbre Académicien André Chamson originaire aussi du Languedoc.
Aussi ils créèrent une académie qu’ils nommèrent Académie du Languedoc car elle regroupait des célébrités parisiennes dont Ernest George Lannes qui lui succéda rapidement et des membres de l’association Toulousaine des Toulousains de Paris, originaires du Languedoc.
Comme je le dit souvent notre académie du Languedoc perpétue donc les traditions académiques de l’Académie Française de 1635 et plus anciennement de l’académie de Platon à Athènes au 3e siècle avant JC dont le nom provient par francisation du célèbre général héros grec Akademos, sauveur d’Athénes, au 5e siècle avant JC.
Revenons maintenant à aujourd’hui 10juillet 2025. Nous allons honorer plusieurs personnes de qualité et de talent du Languedoc, selon nos buts et traditions, en premier madame Francoise Ampoulange, conseillère municipale de Toulouse, celle ci sera installée académicienne membre d’honneur, par son parrain l’académicien Pierre Perez et nous décernerons ensuite 4 prix pendant notre grand déjeuner banquet.
Mais tout d’abord nous voulons honorer et remercier notre hôte Francis Cassin en lui décernant notre belle médaille de l’ordre latin de l’Académie du Languedoc.
Cher Francis je vais préciser à notre compagnie vos grades, qualités et mérites, qui sont nombreux.
Natif le 3 mai 1941 à Toulouse d’une famille de Saint Sauveur en Haute Garonne, d ‘origine italienne, vous vous êtes marié avec Irène Polato et êtes père de 2 fils Patrick et Nicolas.
Après un retour familial en Italie ou vous avez fait vos études primaires, puis un nouveau retour en France à 13 ans avec vos 3 frères et 2 sœurs, vous avez pendant votre adolescence travaillé dans l’exploitation familiale à St Sauveur.
Puis c’était l’époque du service militaire et de la guerre d’Algérie, vous serez militaire, affecté à 20 ans pendant 2 ans en 1961 et 1962, dans l’est de Algérie à l’oasis de Biskra. Vous serez honoré de plusieurs médailles militaires et vous deviendrez membre de la FNACA.
En 1963 de retour en France vous vous lancez avec succès dans la création d’une entreprise de bâtiments en débutant par construire peu à peu la moitié des maisons de votre village de Saint-Sauveur, puis vous allez créer 4 sociétés prospères.
1983 société Cassin Travaux publics, voirie, Bâtiments,
2 1993 société Cassin demolitions et recyclage . 2007société Cassin usine de valorisation des matériaux recyclés dont le béton.
3 2015 société Cassin désamiantage démolition
4 2016 société Cassin création de bâtiments et rénovations
Soit au total le Groupe F.Cassin et Associés, a 57 ans d’activités et 250 collaborateurs.
Magnifique réussite, Félicitations.
Enfin, le 19 novembre 2021, installation membre associé de l’Académie du Languedoc par l Académicien Jean-Claude Mamar, lors de la soirée de gala dans l’amphithéâtre et le salon opéra de l’hôtel Palladia.
Aussi mon cher Francis vous avez bien mérité la médaille de l’ordre latin de notre Académie du Languedoc, félicitations, recevez votre médaille et son diplôme.
Applaudissons Francis Cassin le nouveau médaillé de l’Ordre Latin de l’Académie du Languedoc.
Montage vidéo réalisé par Nadine et Michel PORTOLA
Ouverture et réception des invités par le Secrétaire général Jean-François GOURDOU
Membre d’Honneur : Présentation de Madame Françoise AMPOULANGE par Pierre PEREZ (38e fauteuil)
Prix de Poésie Peyre Goudoulin à Paulina KAMAKINE présentée par Sébastien LANGLOYS (5e fauteuil)
Prix de peinture Henri Martin à Julie DARAGON présentée par Patrice de VIGUERIE (2e fauteuil)
Prix de musique Gabriel Fauré à Gilbert CLAMENS présenté par Louis GALTIE (17e fauteuil)
Remerciements et fin de cérémonie par le Président Michel CARRIER (33e fauteuil)
CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA GUERRE DE TROIE
par Emile PENA Membre associé
Lorsqu’on évoque la guerre de Troie, on pense évidemment à Homère qui l’a chantée dans l’Iliade et l’Odyssée. Cependant ce grand poète a relaté la dernière année d’une guerre qui a duré dix ans et dont les préparatifs ont requis plusieurs années également.
Comment tout cela a-t-il commencé ?
Cela débute par un banquet. C’est celui des noces de Pélée, le roi des Myrmidons, et de la néréide Thétis. En effet Thétis est l’une des filles de Nérée, l’un des dieux de la mer. De son côté, Pélée est le petit-fils du grand Zeus, le dieu des dieux. Il s’agit donc d’un mariage très important et l’on a convié tous les dieux et toutes les déesses de l’Olympe.
Toutes ? Non pas. On a oublié d’inviter une déesse et, par malchance, cette déesse, c’est Eris, la Discorde. Celle-ci va se présenter devant l’immense table dressée pour accueillir les mariés et les divinités et elle va lancer sur cette table une pomme en or sur laquelle sont gravés les mots « à la plus belle ».
Aussitôt, trois déesses vont se disputer cette pomme : Héra, l’épouse du grand Zeus, Athéna, guerrière et parée de toutes les vertus et enfin Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté. Comment faire pour départager ces trois divinités ?
Zeus lui-même est ennuyé, ne voulant déplaire ni à son épouse, ni à ses filles. Il a donc une idée et propose que la pomme soit décernée par une main innocente.
Pour trouver cette dernière, il faudra battre la campagne aux alentours. Et l’on va trouver un jeune berger qui garde ses moutons. On l’amène devant Zeus qui lui explique ce qu’on attende lui. Ce berger qui se nomme Pâris, et parfois Alexandre, demande à réfléchir et se retire sous une tente. Tour à tour, les trois déesses en compétition viennent le trouver. C’est d’abord Héra qui lui promet de faire de lui l’empereur d’Asie s’il lui attribue la pomme. Puis arrive Athéna qui, lui promet la sagesse et la gloire. Enfin Aphrodite lui promet l’amour de la plus belle des mortelles.
Pâris est un grand sentimental et il décerne la pomme à Aphrodite. Aussitôt, il s’attire le courroux de Héra et Athéna, les deux principales déesses. Aphrodite révèle également à Pâris qu’il n’est pas un berger mais, en réalité, un prince de la lointaine Troie, qu’on nomme aussi Ilion, cité qui se trouve au Proche Orient, dans l’actuelle Turquie. En effet, lorsque la reine Hécube de Troie allait donner le jour à un enfant, un oracle avait prédit que cet enfant causerait un jour la ruine de Troie. La reine avait alors ordonné qu’on l’en débarrasse et le bébé avait été abandonné dans une contrée lointaine.
Sachant cela, Pâris n’a de cesse que d’atteindre Troie et de se faire reconnaître par ses monarques, le roi Priam et la reine Hécube. Il y parvient. Devenu prince aux côtés de son frère aîné Hector, il se lasse vite de sa vie dorée et son père lui fait une proposition. Priam souhaite de bonnes relations avec les royaumes voisins et il demande à Pâris d’y porter ses intentions de paix et de bonne entente. Pâris accepte ce rôle d’ambassadeur qu’il mène avec succès. Puis il s’embarque vers la Grèce pour y continuer sa mission.
Un jour, il arrive à Sparte, royaume dirigé par le roi Ménélas. Celui-ci l’accueille favorablement et organise un festin en son honneur. Lorsque la reine Hélène paraît, Pâris est immédiatement convaincu qu’il est en face de la plus belle des mortelles. Aphrodite instille alors dans le cœur de la reine une violente amour pour Pâris. En catimini, les deux jeunes gens se retrouvent et s’avouent leur amour. Finalement Pâris enlève Hélène et la conduit à Troie.
Lorsque Ménélas se rend compte de cette trahison, il est trop tard, les tourtereaux sont déjà loin. Furieux, il va trouver son frère aîné, Agamemnon, roi de Mycènes, le plus important de Grèce. Celui-ci, considérant que Pâris et Hélène ont entaché l’honneur de la famille, décide de porter la guerre à Troie et de ramener Hélène. Cette expédition va être très longue à préparer. Cela va prendre des années : il faut rallier à cette cause les autres rois de Grèce, constituer une armée importante, construire de nouvelles nefs et le sort s’acharne contre les Achéens ainsi que l’on nomme parfois les Grecs. Finalement, la flotte traverse la mer Egée et l’armée met le siège devant Troie. Au cours des escarmouches qui ne manquent pas de survenir, les Achéens se battent sans grande conviction car un oracle a déclaré que le prince troyen Hector serait vainqueur pendant neuf ans.
Un autre oracle, il y en a beaucoup dans la mythologie, a également prédit que la prise de Troie ne serait possible qu’avec la venue de Achille. Mais qui est Achille ? C’est le fils de Pélée et de Thétis dont les noces sont à l’origine de ce conflit. Le temps a bien passé (il est très aléatoire en mythologie) car Achille est leur septième fils et c’est déjà un adolescent.
Comme un oracle a déclaré qu’il périrait devant Troie, sa mère a voulu le rendre invulnérable. Pour se faire, alors qu’il était bébé, elle l’a trempé dans les eaux du Styx, l’un des fleuves qui entourent les Enfers. Elle l’a tenu par un talon, seule partie qui n’a pas touché l’eau et qui n’a pas été protégée. Par ailleurs, alors qu’il est devenu un adolescent, elle l’a caché, déguisé en fille, parmi les princesses de Scyros, un royaume voisin. Mais le rusé Ulysse, roi d’Ithaque, chargé de retrouver Achille, va le démasquer et l’amener à Troie.
Achille étant pratiquement invincible, le sort de la guerre va tourner. A l’orée de la dixième année de luttes, Achille va se trouver face au prince Hector. Les deux hommes vont se livrer un combat épique et, finalement, Achille va tuer Hector. C’est la consternation chez les Troyens alors que les Achéens exultent, pensant la victoire proche.
Achille est fêté en héros, mais c’est un jeune homme vaniteux, sûr de son invincibilité. Il a pris l’habitude de parader à bord de son char devant les murs de la ville, se moquant des Troyens qui le regardent depuis le haut des remparts. Un jour qu’il s’approche très près de ceux-ci, Pâris, devenu un redoutable archer, lui décoche un trait. Ce trait va être dirigé par le dieu Apollon, demi- frère d’Aphrodite, qui a pris fait et cause pour Pâris et Hélène. La flèche va toucher Achille exactement à son talon vulnérable et, comme elle est empoisonnée, Achille meurt. Le cours de la guerre se stabilise.
Un autre duel va avoir lieu, un duel d’archers. Pâris va se confronter à un Achéen nommé Philoctète. Ce dernier est un ancien compagnon d’aventures du grand Héraklès et celui-ci lui a offert des flèches qu’il a trempées dans le sang de l’Hydre de Lerne. Les deux hommes sont de force égale et ils s’atteignent mutuellement. Alors que le trait de Pâris blesse Philoctète trop légèrement pour que le poison soit efficace, celui de l’Achéen le touche plus sérieusement et Pâris décède. La guerre maintenant s’enlise.
C’est alors que l’ingénieux Ulysse imagine le stratagème du cheval. Il demande aux menuisiers de son armée de construire un immense cheval creux. Il y fait entrer une cinquantaine de soldats en armes. Par un espion, il fait courir le bruit que les Achéens, lassés, décident de lever le siège en abandonnant sur la plage ce cheval en hommage aux dieux. Et, effectivement les Grecs font mine de s’embarquer et de voguer vers le large. Les Troyens, fous de joie, estimant avoir résisté victorieusement à leurs ennemis, vont s’approprier le cheval et le traînerjusque dans leurs murs. Dans la nuit qui suit, alors que tout dort, les guerriers achéens sortent du cheval, ouvrent les portes de la ville et l’armée grecque, revenue, investit la cité par surprise. Ce sont alors des scènes d’apocalypse, des tueries, des boucheries, des destructions, des incendies. Cependant un autre prince se trouve dans Troie. Ce n’est pas un fils de Priam et d’Hécube, c’est leur gendre. Il a épousé une de leurs filles, Créuse, dont il a un fils, un jeune garçon nommé Ascagne ou Iule. Enée, c’est son nom, est un pur héros. Dans la mythologie, le terme héros n’a pas la même acception que de nos jours. Un héros est un demi-dieu, fils d’un mortel ou d’une mortelle et d’un dieu ou d’une déesse. Enée a pour père Anchise et pour mère la déesse Aphrodite.
Ayant combattu avec son habituelle bravoure, Enée se rend vite compte que tout est perdu, la ville est aux mains des Achéens. Il n’a dès lors plus qu’un but : sauver sa famille et donc quitter Troie. Prenant sur ses épaules son père qui est devenu un vieillard impotent, avec Créuse et Ascagne, il tente de gagner une porte de la cité. Le groupe se trouve mêlé à des échauffourées et, à un moment, Enée ne voit plus Créuse qui a disparu. Il la cherche vainement et une vision lui fait comprendre qu’elle est décédée. Le cœur lourd, il va réussir à quitter la ville. Un peu plus tard, c’est Anchise qui meurt. En s’éloignant du lieu tragique, Enée et Ascagne rencontrent un groupe de Troyens qui ont également pu s’enfuir. Enée prend leur tête et, après avoir construit des nefs, ils s’embarquent sur la Méditerranée, abandonnant pour toujours ce pays. En effet, un oracle a prévu que Enée retrouverait la terre de ses ancêtres.
Au cours de ce voyage, Enée et les siens abordent à Carthage où la reine Didon les reçoit avec faste. Entre Enée et Didon, c’est le coup de foudre. Enée est tenté de rester près de Didon et d’y couler des jours heureux mais les dieux le poussent à partir vers la terre de ses ancêtres. Il va donc abandonner la reine qui, de désespoir, se suicide avec le glaive que le héros lui a lui-même offert. Finalement Enée et Ascagne vont aborder cette fameuse terre qui se trouve être l’actuelle Italie. Ils arrivent au Latium, pays dirigé par le roi Latinus. A ce moment, le roi est en butte avec l’un de ses voisins, Turnus, roi des Rutules. En effet, il a promis à ce dernier la main de sa fille Lavignie. Or celle-ci ne veut pas de Turnus et, après maintes rebuffades, le roi des Rutules a déclaré la guerre à Latinus. Arrivé dans ce contexte, Enée prend le parti de Latinus qui vient de l’accueillir, d’autant plus que Lavignie ne lui déplaît pas et que celle-ci semble également attirée vers lui. Comme souvent, la guerre va se terminer par un duel au cours duquel Enée tue Turnus. La paix revenue, notre héros épouse la princesse.
Quelques années plus tard, Ascagne, devenu un homme, quitte le Latium et va fonder une ville. Ce sera Albe la Longue. Trois siècles plus tard, selon la légende, un descendant d’Ascagne, le roi Numitor est sur le point de devenir père. Son épouse, la reine Rhéa Sylvia, met au monde deux jumeaux. On dit que le vrai géniteur serait Arès, le dieu de la guerre. C’est à ce moment que Amulius, frère de Numitor, renverse ce dernier et prend sa place sur le trône. Aussitôt, il se dit que les deux petits jumeaux risquent, en grandissant, de lui porter tort. Aussi il demande à un serviteur de l’en débarrasser. Celui-ci les abandonnera dans une contrée sauvage. Ils seront recueillis et allaités par une louve : il s’agit, bien sûr, de Romulus et Rémus.
Devenus grands, les deux frères comprennent un jour que leur oncle est un usurpateur et qu’ils sont les véritables princes héritiers. Ils tuent Amulius et remettent Numitor sur son trône. Mais les deux jeunes gens, aventureux et audacieux, quittent bientôt Albe la Longue car un oracle a prédit qu’ils trouveraient une vallée merveilleuse entourée de sept collines et qu’ils y fonderaient une ville qui resplendirait sur le monde. Ils trouvent cette vallée mais leur entente se brise. Chacun d’eux pense qu’il sera le seul à bâtir une ville dont il sera le roi. Ils se disputent et, finalement, au cours d’un duel fatal,
Romulus tue Rémus. Romulus fonde la ville de Rome et en devient le premier roi.
La lignée de Romulus qui remonte jusqu’à la déesse Aphrodite va prendre le nom de Gens Julia, tirant ce nom de Iule. Quelques siècles plus tard, dans cette lignée naît un personnage important : Jules César. Ainsi, Jules César pourra prétendre qu’il est d’essence divine puisque par ses ancêtres il peut remonter jusqu’à une déesse.
Mais alors, et depuis longtemps déjà, la légende avait fait place à l’Histoire.
Renée ASPE (1922- 1969)
Artiste-peintre de l’Ecole Toulousaine (54ème fauteuil)
Communication de François-Régis GATOU, Secrétaire général
Place du Capitole par Renée ASPE
C’est le dimanche 03 décembre 1922 qu’est née Renée ASPE à Toulouse, sous le signe du Sagittaire (signe de feu du zodiaque dont la devise est « Voyager c’est vivre »….
Dans cette brève présentation, nous allons découvrir les activités picturales de cette artiste,réalisées au cours de ses nombreux voyages pendant lesquels elle a su exprimer avec une grande sensibilité les ambiances ou les personnages rencontrés.
Son père dirige une agence immobilière et sa jeune maman, mère au foyer, est chargée de son éducation et de celle de son frère aîné Pierre. Elle traverse une enfance heureuse et poursuit normalement ses études comme tous les enfants de son âge. Adolescente, elle va pratiquer très tôt « l’école buissonnière ».Renée ASPE n’aimait pas l’école et elle répondait à qui voulait l’entendre, « il fallait bien faire quelque chose …». Elle a fait du dessin et de la peinture.Viviane sa mère, décide d’inscrire dès 1936, sa fille Renée très éveillée, à l’école des Beaux-Arts de Toulouse, pour suivre les cours de cette institution municipale située sur les quais de la Garonne.
Elle quittera l’école de Toulouse en 1939 et devient l’élève à Paris d’André Lhote et de Souverbie.
Pour cette jeune étudiante c’est la découverte du monde artistique dont elle va saisir très rapidement tous les tenants. Elle dessine merveilleusement bien et adore peindre avec des couleurs chaudes et chatoyantes.
On a souvent entendu que Renée ASPE « appartenait aux peintres de la Réalité Poétique et aux expressionnistes colorés » de tout cela il n’en est rien.
En 1958 Yves BRO (académicien) disait d’elle : « En vérité, elle possède une facture excessivement personnelle qu’il est difficile de traduire par comparaison, car il n’y a pas de comparaison à faire »
Et Christian SCMIDT critique d’Art s’exprimait également sur Renée ASPE : « La peinture de Renée est bien une peinture de femme …et très sensorielle avec ce besoin instructif de plaire sans trop approfondir les choses ».
Elle avait adopté une devise à laquelle elle s’est tenue pendant toute sa courte vie : « Être moi-même »
Je vous propose de vous faire découvrir succinctement son parcours artistique à travers ses nombreuses expositions :
C’est donc en 1936 que Renée ASPE entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse.
Le maître Edouard BOUILLERES sera l’un de ses principaux professeurs avec les artistes Marc St SAENS et Arthur FAGES.Elle adoptera pendant un certain temps l’esprit identique de la signature de BOUILLERES,en tirant deux traits parallèles au-dessus et au-dessous de son nom. Cette élève est une surdouée qui glisse sur la feuille de papier comme une danseuse sur une patinoire. Elle possède un talent exceptionnel au trait parfait.
Elle aura également comme professeur dès 1942 Maurice MELAT (décorateur au Théâtre du Capitole),fondateur de l’Atelier préparatoire au professorat de dessin.
En 1942 elle présente ses dessins à Toulouse au Musée des Augustins « Salon d’Art Contemporain », refuge de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse pendant la 2èmeguerre mondiale.
Renée monte à Paris et gagne rapidement les Académies des artistes peintres Lhote et Souverbie
En 1943 Paris découvre ses travaux. Le célèbre Raoul Dufy en visitant l’exposition dira sur une toile de Renée: « C’est vraiment de la très jolie peinture ».
De 1942 à 1948, elle effectue de nombreux allers-retours entre Paris et Toulouse.
1944 – Renée ASPE expose au Salon des Artistes Méridionaux à Toulouse ainsi que dans 7 autres galeries différentes.
Et un critique d’art parisien écrit : « Renée ASPE fait penser à un Utrillo qui serait méridional ».
1945 – Exposition à la Galerie Chappe-Lautier rue de la Pomme à Toulouse.
1946 – Exposition à la Galerie Œuillet rue des Arts à Toulouse.
1947- Exposition sur la Côte d’Azur. C’est un feu d’artifice de couleurs et de teintes chaudes. L’État lui achète une œuvre pour la Sorbonne.
1948 – Exposition au Salon d’Automne à Paris.
1949 – Exposition à Toulouse au « Salon des Artistes Méridionaux ». L’artiste participe à de nombreuses expositions consacrées notamment aux femmes Artistes peintres et Sculpteurs.
Cette même année elle part peindre à Prades dans les Pyrénées -Orientales.
1950 – Présentation de ses toiles dans le déambulatoire du Cirque Rancy . Elle expose une fois de plus au Salon des Artistes Méridionaux. Mais n’oublie pas de présenter ses toiles au « Salon des femmes peintres » de la ville de Paris qui fait l’acquisition desonœuvre « L’adolescente » pour le Musée d’Art Moderne.
1951 – Elle met son talent au service de la Foire annuelle de Castres.
1953 – Elle organise chez elle dans son atelier rue St Antoine du T une exposition sur « L’Espagne » reflétant toujours cette sensibilité très aigüe dans les sujets abordés.Cet immeuble sera démoli dans les années 1970 et deviendra le « Musée Lapidaire ».
1954 – Exposition à la Galerie Œuillet à Toulouse.
1955 – L’artiste prépare une importante exposition à la Galerie « Mirador « à Paris.
Pour le cinquantenaire du salon des Artistes Méridionaux, elle est reçue comme une artiste reconnue sur le plan national. Elle voyage beaucoup en Hollande et en Allemagne du Nord.
Elle devient comme l’écrit Yves Bro son ami et confident une « artiste consacrée ».
1956 – Elle revient de Belgique avec de magnifiques dessins. Elle expose à Castres chez Lucien Granier où elle présente ses œuvres réalisées sur faïence, porcelaine et verrerie.
1957 – Elle réalise l’affiche pour la Foire de Toulouse qui se déroule au Parc Toulousain.
Elle part pour la Galice et visite le Portugal, l’Espagne la Suisse et l’Allemagne. Renée devient une ambassadrice de l’Art à travers ses œuvres attrayantes et très colorées.
1958 – Renée part pour la Tunisie après un séjour à Palavas où elle peint et dessine.
1959 – Après son retour de l’Afrique du Nord, elle expose ses œuvres à Paris, elle participe au grand Prix de New York où elle obtient le 2ème prix. Elle va désormais exposer en Amérique. Renée Aspe devient une « Grande Dame de la Peinture ».
Elle expose à la Galerie du Taur et ensuite au 98 ème Salon de la ville de Versailles.
1960 – Elle revient toujours à son port d’attache Toulouse et à la Galerie du Taur. Elle créée aussi l’affiche pour la « Quinzaine des Arts Ménagers » de Toulouse.
1961 – Exposition à la Galerie Chappe 32 rue de la Pomme, (chez madame OEUILLET) la plus ancienne galerie de France avec comme thème « Vacances 61 ». Elle présente aussi ses œuvres à Béziers et à Montpellier.
1962 – Renée ASPE part pour Paris à St Germain des Prés où elle possède un petit appartement place de Fürstenberg, une merveille de décoration comme dit Yves Bro. Elle est devenue depuis « décorateur agréé de la ville de Paris ».
1963 – Les frères Lafont Gérard et Henri, propriétaires de la Galerie du Taur, sont heureux de recevoir et de présenter une fois de plus ses travaux réalisés au cours des deux dernières années.
Renée ASPE conçoit à la demande du président Jary, l’affiche pour la « Première Quinzaine de l’Occasion » qui deviendra l’année suivante « Exposition des Antiquaires » et ensuite le « Salon des Antiquaires ».
Cette année-là, elle rencontre un homme qui va prendre une grande place dans sa vie, et qui deviendra son « pygmalion ». Il va lui offrir pendant plus de six années et jusqu’à son dernier souffle toute la bonté et toute l’attention que cette artiste est en droit de recevoir. « Cet homme possède un tempérament calme et doux qui en impose à l’explosive artiste. Son talent trouve là une extériorisation nouvelle, une incitation au mieux faire encore » comme l’écrit Yves Bro.
1964 – Avec l’homme de sa vie, ils partent découvrir le Mexique et toutes les belles villes de ce pays. Elle peint énormément aussi bien les marchés très colorés que les petits cimetières sympathiques. Puis, le temps de retrouver à Toulouse ses amis, son atelier y déposer ses souvenirs glanés au fil de ses périples, Renée repart pour Sète, Barcelone, Marseille, Paris et Toulouse.
Elle part au Portugal où elle va vivre intensément le tournage du film « Le plus Grand Cirque du Monde ». Elle rencontre les grands artistes, les acteurs, les machinistes et tout le petit monde du cirque et du cinéma.
Cette même année, elle décore les salons du Palais Consulaire de Toulouse pour une élégante soirée.
1965 – Renée visite encore l’Espagne elle est invitée à Barcelone.
Elle peint au centre de Toulouse le plafond polychromé de l’antiquaire Marcelle Galia (1903 – 2007), mécène toulousaine, propriétaire de 2 cinémas, « Le GALIA », rue Montardy (où se situe actuellement le cinéma Utopia) et « Les Nouveautés » sur les boulevards.Elle peint aussi la discothèque « La Plantation » très en vogue à Toulouse dans les années après-guerre.
1966 – Elle circule toujours dans la région du Midi, Sète, Montpellier, Toulouse.
1967 – Renée est heureuse, reconnue et indépendante elle mène sa vie comme elle l’entend. Elle peint et expose ses œuvres en France et à l’étranger. Elle expose à la Galerie Chappe toujours 32 rue de la Pomme chez madame OEUILLET.
1968 – Toujours en déplacement, elle part au Maroc et elle ramène de belles toiles. Elle expose une fois de plus à la Galerie du Taur à Toulouse.
1969 – Elle signe un contrat pour l’Amérique.
Elle présente ses toiles à Brest et prépare pour novembre sa prochaine exposition à la Galerie du Taur.
Mais la maladie sournoise du siècle s’est abattue sur l’artiste depuis quelques mois. Renée lutte avec beaucoup de courage. A 46 ans, dans la nuit du mercredi 17 septembre 1969, dans son havre de paix, sa maison de campagne de Labarthe sur Lèze, elle quitte tous ses Amis et garde sur ses lèvres toujours son beau sourire. Comme elle se déplaçait souvent par monts et par vaux, nous disions souvent entre nous : « Renée est partie en voyage. »
Le vendredi 19 septembre 1969 un convoi funèbre suivi par de nombreux amis s’en est allé vers le cimetière de Terre Cabade où Renée ASPE artiste peintre toulousaine repose dans le caveau familial ASPE Section 8 – Division 7 – n°1267.
Un nom de rue à Toulouse lui a été attribué depuis le 21 novembre 1970 et un buste sculpté par l’artiste Jaqueline BEZ ( 1927-2025) a été inauguré le 19 novembre 1979 par le maire de Toulouse Pierre BAUDIS en présence de son neveu Pierre ASPE et de nombreuses personnalités dont Dominique BAUDIS et denombreux amis de l’artiste, Auguste RIVIERE administrateur du Théâtre du Capitole, François-Régis GASTOU , Yves BRO vice-président de l’Académie du Languedoc et Ernest-Georges LANNESSecrétaire Perpétuel.
Un prix de peinture sera créé en 1980 par l’Académie du Languedoc afin de récompenser régulièrement des artistes peintres Languedociens dans l’esprit de Renée ASPE.
Elle était mon ainée de vingt ans, j’ai toujours admiré son Art, sa joie de vivre et sa bonne humeur. Nous nous rencontrions souvent en fin de journée à la Galerie du Taur où Renée arrivait les bras chargés de dessins et de gouaches, les uns plus séduisants que les autres et nous parlions peinture. Dans cette atmosphère amicale et chaleureuse, tout était dit en franc parler ; chaque mot caractérisant avec précision la critique, parfois influencée de chauvinisme régionaliste.
C’est10 ans après son décès, que Renée ASPE artiste-peintre de l’Ecole Toulousaine a rejoint à titre posthume notre Compagnie en 1979 au 54ème fauteuil, parrainée par Charles HARTIG et Yves BRO, alors vice-présidents de l’Académie du Languedoc et Ernest Georges Lannes, Secrétaire Perpétuel.
J’ai été installé dans ce même 54ème fauteuil, le vendredi 22 février 1980 au Palais Consulaire de Toulouse.
Toulouse, mardi 20 mai 2025
François-Régis GASTOU.
Secrétaire Général de l’Académie du Languedoc.
Bibliographie : Renée ASPE par Yves BRO préface de Jean CASSOU – 1970.
Renée ASPE « Les couleurs de la vie » – Monique PUJO-MONFRAN – Imp. AGP 1999.
« Affiches et Histoire de Toulouse » sous la direction de François-Régis GASTOU- 2005
Communication de Michel GASC (Membre associé)
Mardi 18 mars 2025
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